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Bilan stratégique du rapport annuel de performances


Isabelle CHMITELIN

Directrice générale de l'enseignement et de la recherche

Responsable du programme n° 143 : Enseignement technique agricole




L’enseignement agricole est une composante essentielle du service public national d’éducation et de formation. Il constitue le deuxième réseau éducatif du pays. Il est organisé pour remplir les cinq missions définies par le législateur : formation initiale et continue ; insertion sociale, scolaire et professionnelle des élèves, étudiants, apprentis et stagiaires ; animation et développement des territoires ; développement, expérimentation et innovation agricoles et agroalimentaires ; coopération internationale.


Le système éducatif agricole comprend 807 établissements scolaires d’enseignement technique : établissements publics (au nombre de 216) ou établissements privés sous contrat avec l’État, contrat pouvant être de deux types, formation à temps plein ou formation conjuguant, selon un rythme approprié, des enseignements en établissement et d’autres dans le milieu agricole et rural (212 lycées privés, 367 maisons familiales rurales, 12 centres médico-éducatifs). Ils dispensent des formations allant de la classe de quatrième aux classes préparatoires aux concours d’entrée aux grandes écoles ou au brevet de technicien supérieur (enseignement supérieur court) dans les champs de compétence du ministère de l’agriculture et de l’alimentation (production, transformation et commercialisation de produits agricoles et agroalimentaires, services en milieu rural, aménagement, environnement), permettant d'exercer « les métiers grandeur nature ».


158 678 élèves et étudiants ont fait leur rentrée 2019 dans l'enseignement agricole. Leur répartition est de 61 631 dans les établissements publics, 49 019 dans les établissements privés du « temps plein » et 48 028 dans les établissements privés du « rythme approprié ». Les établissements se caractérisent par leur petite taille en formation initiale scolaire (environ 200 élèves en moyenne) et présentent la particularité de posséder quasiment tous un internat (58% des élèves du secondaire sont internes). Cependant, la mission d’enseignement agricole touche un public plus étendu et diversifié, avec également des formations initiales par apprentissage (près de 37 000 apprentis) à la rentrée 2019 et de la formation continue pour adultes (plus de 14 millions d’heures-stagiaires).

La campagne de communication « l’Aventure du vivant » mise en œuvre pendant l'année 2019 a été un vecteur de communication efficace auprès des jeunes afin de valoriser la filière agricole. Outil de fédération entre toutes les composantes de l’enseignement agricole mais également entre les acteurs économiques et l’État, il a permis d'enrayer la baisse des effectifs constatée depuis plusieurs années.



L’enseignement technique agricole bénéficie également du support de plus de 240 exploitations agricoles et ateliers technologiques. Ces unités de production ont une vocation pédagogique : leur orientation, leur conduite et leur gestion qui se réfèrent aux usages et pratiques commerciales des professions concernées, sont utilisées comme moyens de formation, d’expérimentation, de démonstration et de développement, permettant ainsi de remplir les missions spécifiques et originales de l’enseignement agricole. La place de l’enseignement public y est prépondérante avec 192 exploitations agricoles, 26 ateliers technologiques agroalimentaires et 9 centres équestres. Les établissements publics exploitent 19 031 hectares de surface agricole utile dont près de 65 % sont couverts par une certification à dominante environnementale du système de production et près de 17 % sont conduits intégralement en agriculture biologique, montrant ainsi pleinement leur rôle pionnier et d’innovation. Ces ateliers sont particulièrement impliqués dans le plan « enseigner à produire autrement » mis en œuvre pour contribuer activement au projet agroécologique pour la France.


L’enseignement agricole s’est doté d’un projet stratégique national, dans le cadre de la concertation préalable à l’élaboration de la loi n°2014-1170 du 13 octobre 2014 d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. L'accent était mis sur le renforcement de la réussite des élèves, de l’insertion professionnelle et de la promotion sociale à travers notamment un accès plus large vers l’enseignement supérieur, ainsi que sur la contribution de l'enseignement agricole à la réussite du projet agroécologique pour la France. Les États généraux de l'alimentation ont confirmé ce cap en sollicitant l'enseignement agricole sur le sujet de l'attractivité des métiers de l'agriculture et des filières alimentaires et le développement des formations, ainsi que l'engagement pour la poursuite des actions en faveur de la transition agroécologique.


Depuis 2018, de nouvelles possibilités se sont ouvertes pour les centres de formation d'apprentis (CFA), les centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA), et leurs apprenants, par l'adoption de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. L’année 2019 a constitué pour cette réforme une année charnière, pendant laquelle se sont mis progressivement en place de nouveaux acteurs comme France compétences. Compte tenu de ces évolutions marquantes, un plan d’accompagnement a été mis en place en 2019 sur l’ensemble du territoire et se déroulera jusqu’en 2021. L'enseignement agricole accueille déjà 8 % des effectifs nationaux d'apprentis, et ambitionne d’accroître ce nombre de jeunes, notamment en visant l'excellence pour cette voie de formation.


L'enseignement technique agricole a également lancé un processus de rénovation de ses diplômes pour permettre d’adapter son outil de formation aux évolutions de la société et de l’économie, mais aussi des jeunes. Une réforme du baccalauréat est ainsi prévue d'ici 2021. Elle prévoit la disparition des séries pour la voie générale et la spécialisation des jeunes afin de faciliter leur poursuite d'études dans l'enseignement supérieur long. Le nombre des épreuves terminales sera réduit et un dispositif de contrôle continu introduit. Plus de 21 000 jeunes sont concernés dans l’enseignement agricole.


Plus généralement, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation et le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse portent l'ambition de travailler en synergie. A cet effet, une convention de partenariat identifiant les sujets de collaboration plus étroite a été signée. Parmi ces sujets figurent l’orientation des jeunes vers les filières offertes par l’enseignement agricole, souvent méconnues, la meilleure information des élèves en collège et lycée et la meilleure intégration des formations de l’enseignement agricole dans les processus d’affectation à l’entrée au lycée. Ces efforts commencent à porter leurs résultats en matière de recrutement, les effectifs d’élèves recrutés se stabilisant à la rentrée 2019 après des baisses répétées au cours des années précédentes.


Afin de favoriser la réussite des élèves, l’enseignement agricole s’est doté dès 2015 d’un plan de dynamisation de l’innovation pédagogique qui se traduit par de nombreuses initiatives au sein des établissements. L’animation de ce plan est réalisée au niveau régional par des référents régionaux pour l’innovation pédagogique, le numérique éducatif et la lutte contre le décrochage scolaire. Le plan pour le développement du numérique éducatif dans l'enseignement agricole lancé à la rentrée 2018 se déploie dans les régions et les établissements. Il comporte plusieurs volets clés : l'établissement et son territoire, les usages pédagogiques du numérique, l'appropriation par les équipes pédagogiques du numérique, les ressources, la gouvernance.


Dans l’enseignement agricole, le « bien-vivre ensemble » a toujours été considéré à la fois comme une fin en soi et comme une condition pour permettre et faciliter l’ouverture sur le monde et l’acquisition de compétences professionnelles. Le respect de soi et des autres est un objectif de la vie dans l’établissement, mais aussi pour la formation des futurs citoyens. Dans ce cadre, le plan de prévention et de lutte contre les violences, engagé dès 2014, se poursuit. L’enseignement technique agricole contribue aussi à la « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », à travers un plan en trois points : la laïcité et la lutte contre les discriminations, la citoyenneté et l’engagement personnel, la mixité sociale et l’égalité.


La coopération européenne et internationale est l'une des cinq missions de l’enseignement agricole. Elle se décline à tous les niveaux : national, régional et dans les établissements. Cette mission se matérialise principalement par des mobilités dans le cadre de partenariats entre des établissements ou des formations internationales, avec l'accompagnement de vingt-huit réseaux spécialisés pilotés par le ministère. Ainsi, en 2019, plus de 25 000 mobilités (académiques ou stages, individuels ou collectifs) vers les pays partenaires ont été recensées. Pour financer ces échanges, le MAA mobilise ses crédits articulés avec le fonds du programme ERASMUS+ auprès duquel la direction générale de l’enseignement et de la recherche, ses réseaux et les établissements sont très actifs. Cette activité européenne et internationale est largement valorisée dans les relations extérieures du ministère aux cotés des aspects économiques, sanitaires et de recherche.


La formation des enseignants constitue toujours un enjeu majeur. Le plan « Enseigner à produire autrement » comporte un volet formation initiale et un volet de formation continue des personnels. Le premier est assuré par l’École nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole (ENSFEA), établissement supérieur, financé par le programme 142 « Enseignement supérieur et recherche agricoles », habilité à délivrer le master « Métiers de l’éducation, de l'enseignement et de la formation » (MEEF). Le second mobilise les établissements d’enseignement supérieur agricole et des réseaux thématiques d’experts (ingénieurs, chefs de projets, chercheurs), en lien avec les échelons régionaux pour accompagner les établissements et leurs personnels dans cette mutation.


Enfin, la volonté que l’appareil de formation agricole s’adapte, innove et expérimente, conformément aux nouvelles exigences de la société et aux besoins des futurs professionnels, s’accompagne de la préoccupation constante de maîtriser les coûts et de consolider la santé financière des établissements d’enseignement et de formation.

Ces buts sont poursuivis à travers l’objectif 2 « Optimiser la gestion de la formation initiale scolaire » et se concrétisent, d’une part, via des dialogues de gestion portant sur l’adéquation entre la structure pédagogique et les moyens mis en œuvre (tant au niveau central, entre la Direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER) et les Directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), qu’au niveau local, entre les DRAAF et les établissements), d’autre part, par une action de vérification et, le cas échéant, de redressement, par la maîtrise des coûts, de la santé financière des établissements publics. Cette volonté de rationalisation des moyens de l'enseignement technique agricole sans pour autant perdre des effectifs apprenants s'est traduite par la mise en place de la réforme des seuils en 2019. Cette réforme a consisté en la suppression du caractère obligatoire des seuils de dédoublement des classes, ces dernières pouvant donc accueillir davantage d'élèves, permettent d’alléger la consommation d’heures d’enseignement. En parallèle, une dotation libre d'emploi a été octroyée aux établissements pour adapter l'offre de formation au contexte local et renforcer l'autonomie des établissements dans la gestion de leurs ressources.



Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance


Objectif 1

Assurer un enseignement général, technologique et professionnel conduisant à la réussite scolaire et à une bonne insertion sociale et professionnelle

Indicateur 1.1

Taux de réussite aux examens

Indicateur 1.2

Taux d'insertion professionnelle

Objectif 2

Optimiser la gestion de la formation initiale scolaire

Indicateur 2.1

Coût unitaire de formation par élève pour l'État (enseignement agricole public)

Indicateur 2.2

Taux d'heures d'enseignement devant des groupes de 10 élèves ou moins (classes, sections, groupes de TP/TD)