$@FwLOVariable(annee,2019)

$@FwLOVariable(numProg,166)

$@FwLOVariable(libelleProg,Justice judiciaire)

$@FwLOVariable(enteteSousTitre,Objectifs et indicateurs de performance)

$@FwLOStyle(styleB3Programme, non)

Objectifs et indicateurs de performance


OBJECTIF 1

Améliorer la qualité et l'efficacité de la justice


INDICATEUR 1.1     mission

Délai moyen de traitement des procédures civiles, hors procédures courtes

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Cour de Cassation

mois

15,9

15,5

16

16

Non déterminé

15,5

Cours d’appel

mois

14,7

15,2

14

14

15,8

13

Tribunaux de grande instance

mois

11,8

12,6

11,5

10,5

13,9

10,5

TGI : juge des enfants (assistance éducative)

mois

2,4

2,5

2,1

Non déterminé

Non déterminé

2

Tribunaux d’instance (dont justice de proximité)

mois

5,9

Non déterminé

5,3

22,2

Non déterminé

5

Conseils de prud’hommes

mois

17,3

16,9

16

16

16,7

15

Tribunaux de commerce

mois

8,8

8,8

8,2

8

Non déterminé

7,5

 

Commentaires techniques

Source des données :

Pour la Cour de cassation, les données sont issues du service informatique interne de la Cour. Pour les autres juridictions, les données sont issues du répertoire général civil.

 

Mode de calcul :

Le délai de traitement correspond à la durée, en nombre de mois, des affaires entre la date de la saisine de la juridiction et la date de la décision la dessaisissant.

Pour la Cour de cassation, il s’agit du calcul du délai moyen entre la date d’enregistrement et la date de décision mettant fin à l’instance, pour toutes les décisions rendues dans l’année, n’ayant pas fait l’objet d’un retrait du rôle.

Pour les autres juridictions, cet indicateur mesure la moyenne des délais de traitement de toutes les affaires terminées dans l’année, en ne tenant pas compte des procédures courtes (référés, ordonnances sur requêtes, activités civile du juge des libertés et de la détention) par décision au fond ou non.

Le délai de traitement correspond à la durée, en nombre de mois, des affaires entre la date de la saisine de la juridiction et la date de la décision la dessaisissant.

La mesure de l’indicateur est annuelle. Concernant les cours d’appel, tribunaux de grande instance, conseils des prud’hommes et tribunaux de commerce, une mesure évaluative est faite en février n+1, une mesure provisoire en avril n+1 et une mesure définitive en juin n+1.

Pour les tribunaux d’instance, les données provisoires sont disponibles en mai n+1 et les définitives vers fin juillet n+1.

Pour le juge des enfants, il n’y a pas de mesure évaluative en février n+1, les données provisoires sont disponibles en mai n+1 et les définitives vers fin juillet n+1.

 

INDICATEUR 1.2

Pourcentage des juridictions dépassant de 15% le délai moyen de traitement (cible) des procédures civiles

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Cours d'appel

%

25

40

15

15

44

6

Tribunaux de grande instance

%

31

52

30

Non déterminé

60

15

Tribunaux d'instance

%

36

Non déterminé

30

Non déterminé

23

 

Commentaires techniques

Source des données :

Les données sont issues du répertoire général civil.


Mode de calcul :

Depuis le PAP 2015, il est procédé à un nouvel ajustement de cet indicateur s’agissant de ses modalités de calcul et plus particulièrement du seuil de référence retenue afin de définir le niveau d’efficience attendu.

La notion de délai « critique » n’est plus exprimée en mois (auparavant le seuil critique était fixé aux délais supérieurs d’un mois et plus au délai cible) mais en pourcentage du délai cible. Ainsi, il est désormais considéré comme critique tout délai dépassant de plus de 15 % ce délai cible.

Cette modification permet de renforcer la cohérence entre ces indicateurs.

Dans la mesure où le délai cible 2020 est différent du délai cible 2017, il convient donc de fixer à nouveau la notion de « délais critiques » (qui se situe au-delà de 15 % du délai cible) et de calculer les pourcentages des années antérieures afin d’avoir une approche comparative homogène.

Le délai à partir duquel les juridictions sont estimées en difficulté et doivent bénéficier prioritairement d’actions correctives sont donc de :

- 15,0 mois pour les cours d’appels (pour 13,8 mois avec l’ancienne cible) ;

- 12,0 mois pour les tribunaux de grande instance (pour 11,5 mois avec l’ancienne cible) ;

- 5,8 mois pour les tribunaux d’instance (pour 6,7 mois avec l’ancienne cible).

Une mesure provisoire est disponible en février n+1, une mesure définitive à fin avril n+1 pour les cours d’appel et tribunaux de grande instance et à fin juin n+1 pour les tribunaux d’instance.

 

INDICATEUR 1.3

Délai moyen de traitement des procédures pénales

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Cour de Cassation

jours

266

256

260

260

Non déterminé

200

Autres juridictions : crimes (dont Mineurs)

mois

40,5

42,2

39,5

39,5

Non déterminé

38,5

Autres juridictions : crimes (Mineurs uniquement)

mois

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

8,8

Non déterminé

Non déterminé

Autres juridictions : délits (dont Mineurs)

mois

12,5

12,6

12,2

49,5

Non déterminé

12

Autres juridictions : délits (Mineurs uniquement)

mois

20,8

20,2

20

17,5

Non déterminé

19

 

Commentaires techniques

Source des données :
Cadres du parquet, répertoire de l’instruction, casier judiciaire national.

 

Mode de calcul :

Il s’agit, pour les crimes, du délai moyen compris entre la date du début d’instruction et la date de la décision en première instance.

Il s’agit, pour les délits, du délai écoulé entre la date de commission de l’infraction, présumée correspondre à la date de saisine de la juridiction, et la date de la décision définitive rendue par le tribunal correctionnel ou le tribunal pour enfants.

Les sources des données n’étant pas homogènes, le point de départ du délai pour les crimes, d’une part, et les délits, d’autre part, ne peuvent être harmonisés. Les données de l’année n sont disponibles fin septembre n+1 en version provisoire et en septembre n+2 en version définitive.

 

 

INDICATEUR 1.4

Nombre d'affaires civiles traitées par magistrat du siège

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Cour de Cassation

Nb

105

115

110

110

Non déterminé

110

Cours d’appel

Nb

306

295

309

305

Non déterminé

310

Tribunaux de grande instance

Nb

691

1442

700

700

Non déterminé

710

TGI : juge des enfants (mesures en matière d'assistance éducative)

Nb

1511

632

1520

1500

Non déterminé

1530

Tribunaux d’instance (dont justice de proximité)

Nb

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

 

Commentaires techniques

Source des données :

Pour le numérateur, les données sont issues :

- du service informatique de la Cour de cassation ;

- et du répertoire général civil pour les autres juridictions.


Pour le dénominateur :

- les données de la Cour de cassation sont issues du secrétariat général de ladite Cour ;

- pour les autres juridictions, l’infocentre IRHIS ne peut pas encore fournir une mesure fiable des ETPT. Cet outil est en cours de développement pour traiter les données du système d'information des ressources humaines ministériel Harmonie. Pendant cette période transitoire les ETPT proviennent des déclaratifs demandes aux juridictions du programme dans le cadre des dialogues de gestion annuels. Les ETPT pour l’année N sont disponibles au mois de juin de l’année N+1. Des lors, la valeur des sous-indicateurs n’est disponible que pour le PAP N+1.


Mode de calcul :

Pour la Cour de cassation, il s’agit du calcul du nombre moyen de dossiers termines dans l’année par rapporteur désigne sur les dossiers.

Pour les cours d’appel et les tribunaux de grande instance, le numérateur correspond au nombre total d’affaires terminées (procédures au fond et procédures de réfères) rapporte au nombre total des ETPT affectes au traitement des affaires civiles tels qu’issus des déclaratifs annuels des juridictions.


La mise en œuvre d’un document de politique transversale pour 2011 relatif aux mineurs a généré la création d’un sous indicateur spécifique (TGI : juge des enfants).

La valeur du ratio des juges des enfants sur les années antérieures peut parfois être corrigée car certaines données pénales de tribunaux ne sont pas disponibles ou incomplètes lors de la transmission des données nécessaires au calcul. Ces difficultés sont liées au changement progressif d’applicatif métier qui pose des problèmes de consolidation de l’activité pénale annuelle.


Concernant les tribunaux d’instance, le mode de calcul reste encore à définir.


 

INDICATEUR 1.5

Nombre d'affaires pénales traitées par magistrat du siège et du parquet

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Cour de Cassation

Nb

102

96

105

Non déterminé

Non déterminé

170

Cours d'appel (magistrat du siège)

Nb

255

253

265

265

Non déterminé

275

Cours d'appel (magistrats du parquet)

Nb

374

386

385

390

Non déterminé

395

Tribunaux de grande instance (magistrat du siège)

Nb

847

841

865

Non déterminé

Non déterminé

880

Tribunaux de grande instance (magistrats du parquet)

Nb

1079

1073

1140

Non déterminé

Non déterminé

1160

 

Commentaires techniques

Source des données :

Secrétariat général de la Cour de cassation, cadres des parquets pour les cours d’appel et Cassiopée pour les tribunaux de grande instance.


Mode de calcul :

Pour le PAP 2015, un nouvel indicateur a été créé fusionnant les anciens indicateurs 2.4 et 2.5 concernant respectivement le nombre d’affaires pénales traitées par magistrat du parquet et du siège. Le sous-indicateur « Cours d’appel » (magistrats du parquet) a été créé dans cette nouvelle présentation.


Pour la Cour de cassation, il s’agit du calcul du nombre moyen de dossiers par rapporteur (nommé dans ces dossiers), terminés dans l’année. Ce chiffre comprend l’ensemble des affaires terminées (ensemble des cassations et des affaires refusées aux motifs d’une non admission, d’un désistement ou d’une déchéance).


Pour les cours d’appel (siège et parquet), le numérateur intègre le nombre total des affaires terminées (arrêts et ordonnances) des chambres de l’application des peines, chambres de l’instruction, et chambres des appels correctionnels.


Devant les tribunaux de grande instance, pour le siège, au numérateur, il s’agit des jugements correctionnels auxquels s’ajoutent les CRPC homologuées, les compositions pénales réussies et les ordonnances pénales. Toutefois, la réalisation 2013 reste celle du PAP 2015 qui intégrait tous les ETPT de magistrats du parquet alors que, depuis 2015, seuls les ETPT affectés sur l'activité pénale sont pris en compte.


Devant les tribunaux de grande instance, pour le parquet, au numérateur, il s’agit des affaires poursuivables traitées par les magistrats du parquet.


Concernant les données d’activité pénale, la mise en place d’un nouvel outil statistique, avec des modes de comptages légèrement modifiés pour certains types d’affaires, explique la modification de valeurs antérieures à 2015. En effet les nouvelles données statistiques mises à disposition couvrent la période 2013 à 2015. Dans un souci de comparabilité des résultats, il est apparu nécessaire de modifier la valeur 2014, aussi bien pour les magistrats du siège, que pour les magistrats du parquet.


Pour l’ensemble des juridictions hors Cour de cassation, le dénominateur est constitué des ETPT traitant les activités affichées au numérateur.


L'infocentre IRHIS ne peut pas encore fournir une mesure fiable des ETPT. Cet outil est en cours de développement pour traiter les données du système d'information des ressources humaines ministériel Harmonie. Pendant cette période transitoire les ETPT proviennent des déclaratifs demandés aux juridictions du programme dans le cadre des dialogues de gestion annuels. Les ETPT pour l’année N sont disponibles au mois de juin de l’année N+1. Dès lors, la valeur des sous-indicateurs n’est disponible que pour le PAP N+1.

 

INDICATEUR 1.6

Nombre d'affaires civiles et pénales traitées par fonctionnaire

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Cour de Cassation (civil)

Nb

289

296

287

267

Non déterminé

295

Cour de Cassation (pénal)

Nb

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

295

Cours d'appel (civil)

Nb

222

213

230

225

Non déterminé

235

Cours d'appel (pénal)

Nb

127

132

140

140

Non déterminé

150

Tribunaux de grande instance (civil)

Nb

241

231

247

247

Non déterminé

250

Tribunaux de grande instance (pénal)

Nb

97

95

105

105

Non déterminé

110

Tribunaux d'instance (dont justice de proximité) civil

Nb

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Tribunaux d'instance (dont justice de proximité) pénal

Nb

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

Non déterminé

 

Commentaires techniques

Source des données :

Pour le numérateur, les données d’activité sont issues :

-du service informatique de la Cour de cassation,

-du répertoire général civil et de l’infocentre Cassiopée (activité pénale) pour les autres juridictions.


Pour les tribunaux de grande instance, l'infocentre Cassiopée donne une mesure provisoire en février. En juin N+1, une mesure définitive est donnée via le nouvel outil SID (système d'information décisionnel) développé par la sous-direction de la statistique et des études.


Pour l’ensemble des juridictions hors Cour de cassation, le dénominateur est constitué des ETPT traitant les activités affichées au numérateur.

L’infocentre IRHIS qui servait de référentiel ne peut plus donner une mesure fiable des ETPT depuis deux années. Cet outil est en cours d’évolution pour devenir l’infocentre de l’applicatif des ressources humaines interministériel Harmonie. Pendant la période transitoire les ETPT proviennent des déclaratifs demandés aux juridictions du programme dans le cadre des dialogues de gestion annuels. Les ETPT pour l’année N sont disponibles au mois de juin de l’année N+1. Dès lors, la valeur des sous-indicateurs n’est disponible que pour le PAP N+1.


Mode de calcul :

Pour la Cour de cassation, il s’agit du nombre de pourvois traités, rapporté au nombre de fonctionnaires (en ETP) affectés à la Cour.

Pour les cours d’appel et les tribunaux de grande instance, il s’agit du nombre total d’affaires civiles ou pénales terminées (incluant les référés au civil), rapporté au nombre d’ETPT déclarés.


Concernant les données d’activité pénale, la mise en place d’un nouvel outil statistique, avec des modes de comptages légèrement modifiés pour certains types d’affaires, explique la modification de valeurs antérieures à 2015. En effet les nouvelles données statistiques mises à disposition couvrent la période 2013 à 2015. Dans un souci de comparabilité des résultats il est apparu nécessaire de modifier la valeur 2014, aussi bien pour les magistrats du siège, que pour les magistrats du parquet.


S’agissant des tribunaux d’instance, il n’est pas encore possible de renseigner l’indicateur. La diversité des actes effectués par les fonctionnaires, à laquelle s’ajoute la taille parfois réduite des structures, rend très difficiles la construction d’un outil statistique et l’exploitation des données actuellement recueillies.


 

INDICATEUR 1.7

Taux de cassation (affaires civiles et pénales)

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Taux de cassation des décisions civiles rendues en appel

%

2,2

2,8

1,7

1,7

Non déterminé

1,5

Taux de cassation des décisions pénales rendues en appel

%

0,65

0,62

0,5

0,5

Non déterminé

0,4

 

Commentaires techniques

Source des données :

Les données sont traitées par le greffe de la Cour de cassation et traitées statistiquement par le service informatique de la Cour de cassation. Ces données ne sont disponibles qu’environ 6 mois après la fin d’une année N, ce qui ne permet pas de publier les taux avant l’été de l’année N+1.


Mode de calcul :

Il s’agit du nombre d’affaires civiles et pénales faisant l’objet d’une cassation partielle ou totale, avec ou sans renvoi, rapporté au nombre total de décisions rendues par les cours d’appel en matière civile et pénale.



 

Analyse des résultats

1.1. Délai moyen de traitement des procédures civiles hors procédures courtes


1.1.1. Cour de cassation


Données non communiquées.


1.1.2. Cours d'appel


L’année 2019 s’affiche comme une troisième année consécutive de diminution du nombre des affaires en stock au sein des cours d’appel. Il est cependant constaté une baisse (- 4 000 affaires en stock) moindre que les deux années précédentes (- 8 000 affaires pour chacune d’entre elles).


La baisse des affaires nouvelles contribue à cette situation.  Ainsi, en 2019 les cours d’appel ont enregistré 223 500 affaires pour 231 000 en 2018, soit une diminution de 3%. On rappellera qu’entre 2014 et 2016, le niveau d’affaires nouvelles a été particulièrement stable (autour de 250 000 affaires annuellement).


Le niveau de traitement s’est également réduit ; passant de 248 000 affaires terminées en 2018 à 237 500 en 2019, soit -4%. Il n’en demeure pas moins supérieur au volume des affaires nouvelles.


La baisse du stock a continué à se porter principalement sur le contentieux social (- 4 130 affaires en 2019). En effet, sur ce type de contentieux, le stock avait triplé entre 2010 et 2016, passant de 74 000 affaires à 222 000 en 2016, son point le plus haut. Depuis 2017, les cours d’appel se sont particulièrement mobilisées afin d’inverser cette courbe d’évolution, qui devra se poursuivre afin de retrouver un niveau de stock satisfaisant.


Cette situation de réduction des stocks n’est cependant pas favorable à la présentation d’un délai de traitement à la baisse dans la mesure où, parmi les affaires de contentieux social déstockées, figure une part importante d’affaires anciennes, qui impactent significativement le calcul du délai moyen de traitement. Ainsi, celui-ci poursuit sa progression pour atteindre 15,8 mois, soit +0,6 mois par rapport à 2018. Plus précisément, cette hausse est pour moitié portée par le contentieux social (+0,3 mois dans le délai moyen global) et par les contentieux en matière de droit des contrats (+0,1 mois) et des biens (+0,1 mois).


De même, l’âge moyen du stock poursuit sa hausse, passant de 14,3 mois en 2018 à 14,9 mois fin 2019, les cours d’appel réduisant de façon significative leurs stocks, le poids des affaires anciennes représente dès lors une proportion importante malgré un volume moindre. L’action des cours d’appel sur les stocks se poursuivant, il est dès lors peu envisageable d’attendre une amélioration du délai de traitement à court terme.


Par ailleurs, les cours d’appel continuent de traiter le stock important des affaires de contentieux des anciens tribunaux des affaires de sécurité sociale (TASS).


Ainsi, l’effort porté sur le contentieux social se traduit par le constat d’une situation moins favorable concernant le traitement des contentieux des autres chambres civiles (droit des contrats, des biens, de la responsabilité), contentieux particulièrement complexes et chronophages. Ainsi, en 2019, les cours d’appel n’ont pas pu contrairement aux deux années précédentes diminuer le nombre d’affaires en stock. Les délais de traitement et l’âge moyen du stock de ces mêmes contentieux s’inscrivent en hausse.


En outre, les facteurs suivant ont contribué à stabiliser la capacité de traitement des stocks civils :

  • le poids de l’activité pénale qui ne faiblit pas (elle était en augmentation globale de 4% en 2018), et plus particulièrement devant les chambres de l’instruction (hausse de 8% des affaires nouvelles en 2018) qui ont connu une augmentation de 7 % pour  les appels sur les décisions des juges de la liberté et de la détention (JLD), et de 13 % pour les requêtes en nullité (complexes à traiter).
  • les appels sur les décisions des JLD en matière civile concernant les hospitalisations sous contrainte, et, de façon plus nette encore, les placements des étrangers en situation irrégulière en centre de rétention administrative ; ainsi, les appels sur les décisions en matière de placement ou de maintien dans un centre de rétention administrative ont augmenté respectivement de 35% en 2017, de 15% en 2018 et de 5% en 2019.


1.1.3. Tribunaux de grande instance


Les tribunaux de grande instance ont connu une forte augmentation de leur activité, notamment avec la prise en charge, au 1er janvier 2019, des contentieux de la sécurité sociale, de l’incapacité, ainsi que d’une partie des commissions départementales d’aide sociale.


Ainsi, l’activité civile qui avait connu une baisse d’environ 90 000 affaires à la suite de la déjudiciarisation des affaires de divorce par consentement mutuel, affiche une hausse équivalente en 2019. Dès lors, le niveau d’activité est comparable à celui de 2016 (plus de 960 000 affaires nouvelles ou traitées). Il s’agit donc du niveau d’activité le plus élevé depuis les années 2014 et 2015 (990 000 affaires nouvelles par an).


Aussi, à l’issue de la première année de la réforme des juridictions sociales et du transfert de ce contentieux au sein des pôles sociaux des tribunaux de grande instance, il convient de souligner que la large anticipation dans le traitement des stocks a permis d’amortir l’impact sur le fonctionnement des juridictions. Ainsi, celles-ci, affichent pour 2019 un niveau de traitement supérieur au nombre d’affaires nouvelles, ce qui se traduit par une légère baisse du stock de 1 500 affaires, après une hausse de + 8 500 affaires en 2018 pour l’ensemble des contentieux traités.


Cependant, la mise en œuvre de cette réforme impacte les tribunaux de grande instance à un double niveau :


- leur stock se trouve augmenté d’environ 200 000 affaires, avec vraisemblablement un effet à la hausse sur l’âge moyen des affaires en stock (donnée non encore disponible) ; le délai moyen de traitement connaît également une hausse marquée de +1,3 mois pour atteindre 13,9 mois ;


- la part prise par le contentieux de la famille dans le traitement des tribunaux de grande instance a diminué, passant de plus de 60% à 50% en 2019. Or ce contentieux est, avec le droit des biens, celui dont le délai de traitement demeure en moyenne le moins élevé de l’ensemble des contentieux traités. Alors même que le contentieux social a vu sa proportion atteindre 18 % des affaires terminées contre environ 1 % précédemment et que son délai de traitement moyen est nettement plus important que pour le contentieux de la famille (18,8 mois en moyenne pour 12,3 mois).

Aussi, le poids des contentieux sociaux dans le délai de traitement global des tribunaux de grande instance, qui était de 0,1 mois, est passé à 3,4 mois en 2019. Cette part prise dans le délai global n’a pas été compensée par les améliorations générées sur les autres contentieux du fait de leur moindre poids dans la structure des affaires traitées (gains sur les autres contentieux équivalant à -2 mois environ).


Outre la mise en œuvre de la réforme des juridictions sociales, un autre facteur continue à peser dans la hausse du délai de traitement moyen. Il s’agit de la déjudiciarisation des divorces par consentement mutuel à compter de 1er janvier 2017. Si cette réforme a permis de réduire, de façon importante, les flux d’affaires portées devant les juges des affaires familiales, le délai de traitement des divorces en général a augmenté en raison des délais de traitement plus longs des divorces contentieux. Ainsi, précédemment les affaires de divorces par consentement mutuel se traitaient en moyenne en 3,5 mois et représentaient plus de 40% des affaires traitées, alors que, désormais, les divorces contentieux constituent 97% des affaires et se traitent en 23 mois environ. Le délai de traitement des divorces est ainsi passé de 13,5 mois entre 2014 et 2016, à plus de 20 mois après la déjudiciarisation des divorces par consentement mutuel.


Enfin on rappellera que l’âge moyen du stock est en augmentation régulière ; il le sera encore plus avec l’intégration du stock social. De même, le traitement dans le temps de ces affaires plutôt anciennes aura également un effet à la hausse sur le délai moyen de traitement.


1.1.4. Juges des enfants


Il est constaté une légère augmentation du délai moyen entre la saisine des juges des enfants et la 1ère audience.

L’activité des juges des enfants n’a cessé d’augmenter, faisant peser une charge par juge des enfants de plus en plus lourde, et pouvant ainsi contribuer aux  tensions constatées concernant les délais de prise en charge.

Les éléments du tableau suivant mettent en avant la forte augmentation de l’activité :


Evolution de l'activité des juges des enfants  en matière d'assistance éducative20102015201620172018évolution  2018/2010
Nombre d'affaires nouvelles 57 00068 00068 00078 00084 00047%
Nombre de mineurs dont les juges des enfants ont été saisis101 000112 000115 000127 000136 00035%
Nombre de mineurs par affaire nouvelle1,81,61,71,61,6-9%







Nombre de mesures nouvelles  prononcées144 000155 000157 000168 000170 00018%
Nombre de mesures renouvelées prononcées183 000197 000198 000199 000201 00010%
Total mesures 327 000352 000355 000367 000371 00013%







Nombre de mesures en cours fin décembre de l'année240 000261 000266 000275 000278 50016%
dont mesures d'investigation21 00021 00022 00023 00023 00010%
dont mesures d'assistance éducative en milieu ouvert112 000118 000118 000121 000121 0008%
dont placements107 000122 000126 000131 000134 00025%







Nombre de mineurs suivis fin décembre de l'année215 000233 500237 000244 000247 00015%







Nombre de postes localisés de juges des enfants4404584614664707%







Nombre de mesures en cours par poste de juge des enfants5455705775905939%
Nombre de mineurs suivis par poste de juge des enfants 4895105145245268%







Délai de traitement entre :





la saisine et la 1ère audience devant le juge des enfants2,62,32,32,42,5-4%
la saisine et la 1ère décision du juge des enfants4,74,14,03,93,9-17%
la 1ère décision du juge des enfants et la fin de procédure32,934,835,034,233,21%


L’activité en assistance éducative connaît une forte augmentation depuis 2010, avec +45 % d’affaires nouvelles et +37% de mineurs vus par les juges des enfants, avec une hausse significative sur les deux dernières années (2017 et 2018).


Les conséquences sur la charge de travail des juges des enfants sont moindres en pourcentage, même si cette charge augmente de façon importante, soit +9% de mesures en cours par juges des enfants et +8% de mineurs suivis par juge des enfants.


Concernant les délais affichés, on note que le délai moyen entre la 1ère audience devant le juge des enfants et la 1ère décision prise est en baisse, tout comme le délai moyen entre la 1ère décision et la fin de procédure.


Cependant, dans un contexte de hausse marquante de l’activité en assistance éducative, les juges des enfants arrivent encore à maitriser les délais de prise en charge des mineurs.


1.1.5. Tribunaux d'instance


La donnée est dite « non déterminée » car le délai ne peut être calculé actuellement selon la méthodologie retenue.


En effet, depuis deux années, le délai moyen de traitement des affaires de tutelles majeurs n’est pas disponible. Une évolution technique en cours permettra d’en disposer courant 2020.


Toutefois, si l’on isole le périmètre d’activité « tutelles majeurs », le délai moyen de traitement demeure tout particulièrement stable depuis l’année 2016, et fluctue entre 6,7 mois (en 2016) et 6,9 mois (en 2018). Il est de 6,8 mois en 2019. Cette même tendance était d’ailleurs observée lorsque le délai incluait les tutelles « majeurs ».


A la suite des différentes réformes qui ont réduit leur champ de compétences (transfert des PACS vers les officiers d’état civil, le transfert de l’activité pénale contraventionnelle, l’activité de départition des affaires prud’homales vers les tribunaux de grande instance, ou encore la suppression de l'homologation judiciaire des plans de surendettement, etc.), les tribunaux d’instance ont pu disposer de certaines marges de manœuvre pour traiter leurs contentieux.


Ces marges de manœuvre permettent ainsi aux personnels des tribunaux d’instance de consacrer plus de moyens sur les dossiers de tutelles « majeurs » dont le nombre de dossiers en cours reste élevé (700 000 en 2014 pour 730 000 fin 2018), ; ces mêmes dossiers ont généré une hausse des ordonnances de gestion prises chaque année (de 325 000 en 2014 à 350 000 en 2017, l’année 2018 affichant un infléchissement à 332 000 ordonnances).


Par ailleurs, le contentieux des tutelles « majeurs » devrait également évoluer avec notamment un allégement des contrôles des comptes de gestion, voire une dispense de contrôle dans certains cas. C’est notamment le cas lorsque plusieurs personnes sont désignées pour exercer la mesure de protection, celles-ci seront en principe responsables de la vérification des comptes. Il est également envisagé de confier le contrôle des comptes à des professionnels qualifiés (experts-comptables, huissiers, notaires, etc.). L’ensemble de ces mesures devrait avoir une influence importante sur le traitement de ces dossiers au sein des juridictions.


Les autres champs de compétences devraient voir leur périmètre encore se modifier notamment avec, à échéance 2021, la création d’une juridiction nationale de traitement dématérialisé des injonctions de payer (JUNIP). Dotée d’une compétence nationale, cette juridiction assurera en effet, pour l’ensemble du territoire, un traitement centralisé et uniforme de ces requêtes. En cas d’opposition sur le bien-fondé de la créance, les audiences continueront à se tenir dans le tribunal du domicile du défendeur, le taux d’opposition étant de 4 % des  500 000 requêtes environ en injonction de payer délivrées chaque année.

Le transfert de la gestion des sommes saisies sur rémunérations vers la Caisse des dépôts et consignations est également envisagé.


L’ensemble de ces évolutions préfigurent le socle du tribunal de proximité, mis en place par la loi de programmation pour la justice (LPJ) à compter du 1er janvier 2020, et dont le périmètre de compétence de ces tribunaux est fixé autour de deux axes principaux : le contentieux civil général ayant un enjeu financier inférieur à 10 000 € et les contentieux de la protection de la personne (le statut de juge du contentieux de la protection est créé à cet effet).


Par ailleurs, les chefs de juridiction du futur tribunal judiciaire pourront élargir la compétence du tribunal de proximité, en lui transférant des contentieux relevant en premier lieu de sa compétence (contentieux hors divorce ou après divorce, tutelles « mineurs », contraventions de 1ère à 4ème classe, etc.) renforçant ainsi la notion d’une plus grande proximité avec le justiciable.


1.1.6 Conseils de prud'hommes


Il s’agit de la deuxième année consécutive de baisse du délai moyen de traitement pour les conseils de prud’hommes. Le même mouvement de baisse est constaté, depuis 2016, sur l’âge moyen du stock.

Cela traduit une situation de plus en plus favorable des conseils de prud’hommes, après une période très difficile de 2009 à 2014 durant laquelle le volume des stocks, les délais de traitement et l’âge moyen du stock avaient atteint leur plus haut niveau.

Cette situation est largement dépendante de la forte diminution constatée de l’activité des conseils de prud’hommes : les affaires nouvelles se situaient régulièrement au-delà de 200 000 unités jusqu’en 2013, puis autour de 185 000 en 2014 et 2015, ont atteint leur plus bas niveau des dix dernières années en 2019 avec 120 000 affaires nouvelles.

Dans le même temps, les affaires terminées demeurent à un niveau élevé, supérieur depuis 2015 à celui des affaires nouvelles, ce qui a permis à ces juridictions de déstocker près de 85 000 affaires et afficher un niveau de stock le plus faible jamais atteint lors de ces dix dernières années (soit 136 000 affaires).


Dans la mesure où elles ont pu déstocker une part importante de leurs affaires anciennes (la part des affaires de plus d’un an étant passée de 45 % fin 2016 à 41% fin 2018), le délai moyen de traitement demeure élevé. Au fur et à mesure du traitement des affaires les plus les anciennes, le délai moyen de traitement devrait s’inscrire progressivement à la baisse.


1.1.7. Tribunaux de commerce


Les données 2019 ne sont pas disponibles à ce jour.


1.2. Pourcentage des juridictions dépassant de 15% le délai moyen de traitement (cible) des procédures civiles


1.2.1. Cours d’appel


La conséquence de l’effort soutenu engagée par les cours d’appel dans le traitement de leurs stocks réside dans une hausse du délai moyen de traitement (évoqué dans l’indicateur 1.1.1), explique l’augmentation constatée de la part des cours d’appel ayant atteint un délai critique, fixé à +15% par rapport au délai cible de 13 mois, soit 15 mois.


On notera que seules 11 cours d’appel affichent un délai égal ou inférieur au délai cible 2020 de 13 mois, soit 30% de l’ensemble des cours.


Les cours d’appels sont entrées, depuis trois ans, dans une dynamique de réduction de leurs stocks. Or, cette action entraîne le traitement d’affaires anciennes (entre 18 et 24 mois), voire très anciennes (au-delà de 24 mois). Une telle action rend donc mécaniquement presque impossible l’affichage d’un délai moyen de traitement en baisse, si ce n’est à donner la priorité de traitement aux flux entrant, stratégie favorable à court terme, mais qui ne ferait que déplacer dans le temps le traitement des affaires les plus anciennes, complexifiant d’autant leurs examens. Cette stratégie serait par ailleurs en contradiction avec l’objectif d’un traitement dans un délai raisonnable des affaires dans l’intérêt du justiciable.


1.2.2. Tribunaux de grande instance (TGI)


Un constat identique à celui des cours d’appel est dressé pour les tribunaux de grande instance, avec un délai moyen de traitement qui augmente de 1,3  à 13,9 mois, ce qui se traduit mécaniquement par une augmentation de la part de ces juridictions se situant au-delà du délai critique fixé à 12,1 mois. Précisément, 97 tribunaux de grande instance, pour 82 en 2018, affichent un délai supérieur.


Parmi ces 97 tribunaux, 37 affichent un délai particulièrement élevé (soit supérieur à 15 mois) alors qu’il n’y en avait que 11 en 2018 et 3 en 2017.


Le délai médian de traitement est de 12,7 mois et son écart avec le délai moyen a fortement augmenté (-1,2 mois pour -0,6 mois en 2018), suggérant ainsi que les juridictions qui affichent un délai très élevé pèsent plus fortement dans le calcul du délai moyen.


On notera que le délai cible 2020, fixé à 10,5 mois, est atteint par 35 tribunaux sur 163.


Les juridictions affichant les délais les plus raisonnables sont essentiellement de taille petite voir très petite.


Les délais les plus critiques (supérieurs à 15 mois) concernent les plus grands tribunaux disposant d’un fort volume d’affaires traitées. Ainsi, sur les 42 tribunaux composant le groupe des « grandes juridictions » on relève :

  • 15 tribunaux affichant un délai très critique (supérieur à 15 mois) ;

  • 20 tribunaux se situant entre le délai critique de 12,1 mois et 15 mois ;

  • 7 tribunaux se situent sous le seuil du délai critique.

Cet accroissement de la part des tribunaux affichant des délais très élevés est la conséquence directe de deux réformes :

  • la déjudiciarisation des divorces par consentement mutuel, lesquels étaient traités dans des délais courts (inférieurs à 4 mois), les juges des affaires familiales ne traitant plus que les divorces contentieux, à durée de traitement beaucoup plus longue ;

  • la prise  en charge directe, à compter du 1er janvier 2019, des contentieux sociaux (contentieux des anciens tribunaux des affaires de sécurité sociale, et tribunaux du contentieux de l’incapacité), dont les durées de traitement sont également élevées (19 mois en moyenne).

Dans le prochain projet de loi de finances, la fixation de la future cible en matière de délai de traitement devra tenir compte de ces éléments de contexte.


1.2.3. Tribunaux d’instance


L’absence des données concernant les délais moyens de traitement des affaires de tutelles « majeurs », habituellement incluses dans le périmètre du calcul, crée une rupture statistique qui empêche toute comparaison avec les années antérieures.


Ces données devraient toutefois être à nouveau disponibles, y compris pour l’année 2018, pour le prochain projet de loi de finances, ce qui permettra d’afficher les délais de traitement des nouveaux tribunaux judiciaires et tribunaux de proximité.


1.3. Délai moyen de traitement des procédures pénales


1.3.1. Cour de cassation


Données non communiquées.


1.3.2. et 1.3.3 Autres juridictions : crimes


Le délai de traitement des crimes est en hausse continue depuis 2010, passant ainsi de 34 mois à plus de 42 mois.


Cette hausse intervient dans un contexte où les dossiers d’assises sont de plus en plus complexes, en lien notamment avec le contentieux de la criminalité organisée relevant en première instance des juridictions interrégionales spécialisées (JIRS), le contentieux économique et financier et les affaires de santé publique.


Il faut également prendre en compte dans ce délai, du poids important, du jugement en assises de première instance, puis en appel particulièrement systématique, des dossiers de terrorisme, notamment ceux concernant la vague d’attentats ayant frappé le territoire français, entre 2015 et 2018.


La durée d’instruction de ces dossiers est sans commune mesure avec les dossiers de droit commun. Il est de même pour la phase de jugement qui demande des temps de préparation des dossiers inhabituels pour le siège comme pour le parquet, notamment au regard du nombre de parties civiles représentées lors de ces procès « hors normes ».


L’indicateur utilisé lors des dialogues de gestion annuels de performance, à savoir le nombre moyen de jours de sessions d’assises pour rendre un arrêt, traduit également cette tendance. Ainsi, depuis 2010, il s’affiche en hausse continue, passant de 2,9 jours par arrêt en 2010 à 3,3 jours en 2017 ; en 2018 il s’établissait à 3,5 jours.


1.3.4. Autres juridictions : délits (dont mineurs)


Il est constaté une relative stabilité du délai de traitement des délits, toutes juridictions confondues.


Ce délai, issu du casier judiciaire national, n’illustre pas totalement  la réalité judiciaire dans la mesure où il calcule la durée écoulée depuis la commission des faits jusqu’au jugement rendu, ce qui inclut une période de traitement par les services de police ou de gendarmerie.


On notera que le nombre de délits ayant servis au calcul du délai sont en baisse de 1% (- 5 000). La baisse a concerné essentiellement les jugements en cours d’appel pour les majeurs (- 1000) et ceux des tribunaux pour enfants (- 3 000).


Si l’on se base sur l’outil désormais disponible pour calculer des délais à compter de la prise en charge des affaires par les services judiciaires (infocentre Pharos), on constate effectivement une légère dégradation des temps de traitement sur les quatre dernières années, notamment sur les procédures suivantes :

  • pour les convocations par officier de police judiciaire qui représentent un peu moins de 30% des décisions (tribunaux  de police + tribunaux pour enfants + tribunaux correctionnels), le délai atteint 9 mois en 2019 (provisoire) pour 8,3 mois les deux années précédentes ;

  • pour les convocations par procès-verbal du procureur de la République (4% des décisions), le délai passe de 4,8 mois en 2018 à 5,4 mois en 2019 ;

  • pour les ordonnances pénales devant le tribunal correctionnel (28% des décisions),  le délai est en hausse de 0,3 mois à 4,9 mois.

A l’inverse, on relève une stabilité des délais de traitement pour les procédures suivantes :

  • pour les ordonnances de comparution en reconnaissance préalable de culpabilité (15% des décisions rendues),  le délai de traitement est stable autour de 5 mois ;

  • pour les comparutions immédiates (9% des décisions), le délai de traitement est stable à 0,7 mois ;

  • pour les convocations par officier de police judiciaire aux fins de mise en examen (pour les mineurs) (7% des décisions), le délai de traitement est de 16,7 mois.

Si l’on prend l’ensemble des décisions analysées (qui excluent l’instruction), le délai de traitement global est de 7,2 mois pour 7,0 mois en 2018, ce qui reste relativement stable.


1.3.5. Autres juridictions : délits (mineurs uniquement)


On constate une nette amélioration du délai de traitement, calculé sur la base des données issues du casier judiciaire national. Il est en effet en baisse de 0,6 mois en 2019.


Cette nette amélioration mérite une approche prudente car le nombre de jugements des tribunaux pour enfants affichent une baisse de 11%, soit 3 000 jugements de moins qu’en 2017. Or, ces jugements ont une durée de traitement plus importante que les jugements rendus par les juges des enfants qui eux sont restés stables, ce qui explique également la baisse du délai.


Si l’on se base sur les données disponibles dans l’infocentre Pharos de la direction des services judiciaires, cette baisse des délais concernant les délits commis par des mineurs n’est pas forcement corroborée. Ainsi, en matière de convocation par officier de police judiciaire aux fins de mise en examen (41 640 en 2019), le délai de traitement reste stable à 16,7 mois (+0,1 mois), ainsi que pour les présentations immédiates (153 en 2019) à 0,8 mois (0,9 mois en 2018).


Seules les convocations par officier de police judiciaire aux fins de jugement (3 580 en 2019 soit +19%) affichent une baisse du délai moyen de traitement (8,2 mois pour 8,6 mois en 2018).


Dans la perspective de la réforme de l’ordonnance de 1945, concernant les mineurs suivis au pénal, un effort particulier sur les stocks d’affaires sera entrepris sur l’année 2020.


1.4. Nombre d'affaires civiles traitées par magistrat du siège


Les résultats 2019 ne sont pas disponibles. Ils le seront pour le PAP 2021.


1.5. Nombre d'affaires pénales traitées par magistrat du siège et du parquet


Les résultats 2019 ne sont pas disponibles. Ils le seront pour le PAP 2021.


1.6. Nombre d'affaires civiles et pénales traitées par fonctionnaire


Les résultats 2019 ne sont pas disponibles. Ils le seront pour le PAP 2021.


 1.7. Taux de cassation (affaires civiles et pénales)


1.7.1. Taux de cassation des affaires civiles


La hausse de 0,6%  est due à une forte augmentation des affaires traitées par les chambres sociales de la cour de cassation.


Ainsi la chambre sociale a traité 7 879 affaires en 2018 contre 6 198 affaires en 2017, se rapprochant ainsi du niveau atteint en 2016 avec 8 117 affaires traitées, année marquée par une hausse conjoncturelle liée notamment au phénomène des QPC sérielles.


La répartition des décisions de la chambre sociale a également été profondément modifiée en 2018, cette dernière ayant vu son nombre d’arrêts de cassation avec renvoi chuter de 37 % (2 434 en 2017 contre 1 525 en 2018), tandis que dans le même temps le nombre d’arrêts de cassation sans renvoi a augmenté de façon exponentielle de 2 219 %, en raison du traitement d’un contentieux sériel de 1 817 arrêts selon cette voie (108 en 2017 contre 2 505 en 2018).  Au global le nombre de cassation en 2018 au civil a donc augmenté de 58% (4 030 pour 2 542 en 2017).


Il en résulte donc une forte augmentation, conjoncturelle, des arrêts de cassation qui a impacté à la hausse le taux affiché, d’autant plus accentuée que le nombre d’affaires traitées par les cours d’appels en 2018, qui constitue le dénominateur du ratio, a connu une baisse 4,5%.


1.7.2. Taux de cassation des affaires pénales


Ce taux est en très légère baisse et est à rapprocher de la baisse de 3% en 2018 des décisions pénales de la cour de cassation (7 587 pour 7 799 en 2017). Dans ces décisions le nombre de cassation a également reculé de 3% (657 pour 682 en 2017).


Le dénominateur, représenté par le nombre d’affaires pénales rendues par les cours d’appel, affiche une hausse de 1%.


OBJECTIF 2

Rendre plus efficaces la réponse pénale, l'exécution et l'aménagement des peines


INDICATEUR 2.1

Taux d'alternatives aux poursuites (TGI)

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Avec les mesures de rappel à la loi

%

41

40.6

43

43

40,1

45

Hors mesures de rappel à la loi

%

22,8

23

25,5

25,5

22,5

28

Justice des mineurs (y compris les mesures de rappel à la loi)

%

56

57.9

62

55,3

65

 

Commentaires techniques

Source des données :
Cadres du parquet.

 

Mode de calcul :

Le taux d’alternatives aux poursuites permet de mesurer la part des affaires faisant l’objet d’une mesure alternative correctement exécutée et validée auprès du parquet ou d’une composition pénale, sur l’ensemble des affaires poursuivables.

 

Le taux d’alternatives aux poursuites, hors mesures de rappel des obligations découlant de la loi, permet de mesurer la part des affaires faisant l’objet d’une mesure alternative réussie ou d’une composition pénale, en excluant les affaires ayant fait l’objet d’un rappel à la loi.

 

Les mesures alternatives aux poursuites (hors infractions en matière de stupéfiants) sont listées à l’article 41-1 du code de procédure pénale.

 

La mesure de l’indicateur est annuelle : une mesure provisoire en avril n+1 et une mesure définitive en juin N+1.

 

 

INDICATEUR 2.2

Délai moyen de transmission des décisions au Casier judiciaire national

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Cours d'appel

mois

4,2

4,7

4,1

3.9

4

Tribunaux de grande instance

mois

5,3

4,8

4

4.5

3,5

 

Commentaires techniques

Source des données :

Casier judiciaire national. Exploitation des données statistiques par la sous-direction de la statistique et des études.

 

Mode de calcul :

Le délai moyen de transmission des décisions est calculé entre la date à laquelle la décision est devenue exécutoire et la date de réception de cette décision par le CJN. Ce délai moyen est calculé sur l’ensemble des décisions reçues au cours de l’année par le CJN, et non sur l’ensemble des condamnations prononcées dans l’année.

 

INDICATEUR 2.3

Taux d'exécution des peines d'emprisonnement ferme ou en partie ferme

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Taux de mise à exécution à 6 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire

%

65

65

69

64

70

Taux de mise à exécution à 12 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire

%

82

81

84

81

85

Taux de mise à exécution à 24 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire

%

92

92

94

92

95

Taux de mise à exécution à 60 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire

%

Non déterminé

95

Non déterminé

95

Non déterminé

Taux de mise à exécution à 6 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire à signifier ou itératif défaut

%

24

25

28

23

30

Taux de mise à exécution à 12 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire à signifier ou itératif défaut

%

44

43

48

42

50

Taux de mise à exécution à 24 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire à signifier ou itératif défaut

%

66

65

69

66

70

Taux de mise à exécution à 60 mois des peines d’emprisonnement ferme ou en partie ferme prononcées par un jugement contradictoire à signifier ou itératif défaut

%

Non déterminé

81

Non déterminé

80

Non déterminé

 

Commentaires techniques

Ces peines sont une priorité du ministère de la justice. L’indicateur ne couvre cependant pas les autres peines et mesures (amendes, confiscations, travaux d’intérêt général, etc.), dont l’exécution, parfois complexe, relève, pour certaines d’entre elles, d’autres administrations (notamment les ministères économiques et financiers).


Mode de calcul des sous-indicateurs :

Numérateur à 6 mois année N : Nombre de peines devenues exécutoires entre juillet N-1 et juin N, mises à exécution dans les 6 premiers mois suivant la date à laquelle la peine est devenue exécutoire.

Dénominateur à 6 mois année N : Nombre de peines devenues exécutoires entre juillet N-1 et juin N

Numérateur à 1 an année N : Nombre de peines devenues exécutoires en N-1, mises à exécution dans les 12 premiers mois suivant la date à laquelle la peine est devenue exécutoire

Dénominateur à 1 an année N : Nombre de peines devenues exécutoires en N-1

Numérateur à 2 ans année N : Nombre de peines devenues exécutoires en N-2, mises à exécution dans les 24 premiers mois suivant la date à laquelle la peine est devenue exécutoire

Dénominateur à 2 ans année N : Nombre de peines devenues exécutoires en N-2

Numérateur à 5 ans année N : Nombre de peines devenues exécutoires en N-5, mises à exécution dans les 60 premiers mois suivant la date à laquelle la peine est devenue exécutoire

Dénominateur à 5 ans année N : Nombre de peines devenues exécutoires en N-5

Le taux de mise à exécution à 60 mois ne sera disponible qu'à compter du PAP 2020 car le jeu de données actuellement disponibles ne couvre pas une période de cinq ans permettant d'afficher une valeur.

 

Analyse des résultats

2.1. Taux d'alternatives aux poursuites


Les résultats 2019 demeurent encore provisoires, ils sont établis sur des données à fin 2019 qui devraient encore évoluer notamment du fait des retards de saisies de certaines juridictions.


En tenant compte de ces différentes précautions d’analyses, il convient de noter la poursuite de la légère baisse du taux de poursuites alternatives par rapport à 2018.


Pour autant, la répartition de la réponse pénale est désormais très stable d’une année sur l’autre, les poursuites représentant entre 47% et 48% des procédures orientées par le parquet, et les procédures alternatives entre 40% et 42% depuis 2016.


Un constat identique doit être effectué concernant le poids des différents types de mesures alternatives dans les choix effectués par les parquets, qui restent extrêmement stables :

  • Les compositions pénales représentent 12% des alternatives aux poursuites, elles fluctuent entre 64 000 et 68 000 selon les années (entre 2016 et 2019).

  • Les mesures les plus qualitatives (stages de prévention ou de sensibilisation, réparations mineurs ou majeurs, médiations, transactions, injonctions thérapeutiques, etc.), en baisse de 2% (-935), représentent 8% des alternatives, cette part est la même sur les trois dernières années, on notera néanmoins un recours accru en 2019 : aux stages de sensibilisation à la sécurité routière (+64%/+420), aux stages de citoyenneté (+35%/+600), et aux stages de prévention des violences conjugales ou sexistes (+11%/+140).

  • Les rappels à la loi représentent ces quatre dernières années entre 49% et 51% des alternatives. On note que les rappels à la loi par délégués du procureur ou par le procureur de la République, plus qualitatifs que ceux effectués par les officiers de police judiciaires, représentent 35% des rappels à la loi en 2018 et 2019.

  • Les classements sur demande du parquet (plaignant désintéressé ou régularisation) représentent entre 24% et 26% des alternatives sur ces quatre dernières années.


Dès lors il est cohérent de constater qu’en neutralisant la part prise par les rappels à la loi, les autres alternatives (globalement plus qualitatives) sont également stables autour de 22% ou 23% des affaires poursuivables depuis plusieurs années.


Les juridictions ont intégré les dimensions de la gestion des flux, en tenant compte notamment de la capacité de traitement des chambres correctionnelles, ce qui explique la stabilité des choix de réponses pénales. En cas de variation importante des flux à traiter, les mesures alternatives serviront le plus souvent de variable d'ajustement conjoncturelle, avec une hausse des taux affichés.


2.2. Délai moyen de transmission des décisions au Casier judiciaire national


Les délais de transmission des décisions au Casier Judiciaire national présentent une amélioration en 2019, pour les cours d’appel et les tribunaux de grande instance. Les premières ont atteint le délai cible fixé pour 2020.


Concernant les cours d’appel : on note que le délai moyen et le délai médian se sont rapprochés (3,9 mois de délai moyen de transmission pour un délai médian de 3,8 mois), alors qu’en 2018 le délai moyen était de 4,7 mois pour 4,2 mois de délai médian.

Cela est dû à la diminution du nombre de cours d’appel qui affichent un délai très élevé : il y avait 11 cours d’appel dont le délai de transmission en 2018 était supérieur ou égal à 5 mois, pour seulement 5 en 2019.


Pour les tribunaux de grande instance : la baisse du délai de transmission est moins importante, toutefois on dresse un constat similaire à celui qui a été fait pour les cours d’appel, avec un nombre de tribunaux dont le délai est très élevé (supérieur ou égal à 6 mois) qui est en baisse (26 tribunaux pour 31 en 2018).


Dans le même ordre d’idée, il est à noter que seul 51 tribunaux, soit 30% de l’ensemble, ont un délai moyen de transmission de leurs jugements supérieur au délai moyen affiché. Cela indique que les délais de ces tribunaux sont très élevés et pèsent particulièrement dans le délai moyen par rapport aux 112 tribunaux qui affichent un délai inférieur au délai moyen.


Ce constat est confirmé par la valeur du délai médian qui est de 3,6 mois en 2019 (3,7 mois en 2018), assez éloigné du délai moyen de 4,5 mois.


Cette évolution favorable peut être mise en relation avec les actions partenariales, menées par le Casier Judiciaire national, au profit des juridictions désignées par les procureurs généraux afin, notamment, d'améliorer l'exhaustivité des condamnations figurant sur les bulletins qu'il délivre et de rationaliser les conditions de transmission des demandes par les autorités judiciaires.


2.3. Taux d'exécution des peines d'emprisonnement ferme ou en partie ferme


En 2019, il convient de noter la relative stabilité du taux de mise à exécution des peines prononcées contradictoirement (soit 75 % des peines prises en compte), avec cependant une légère tendance à la baisse des peines exécutées rapidement. Ainsi, 64 % des peines ont été exécutées 6 mois après avoir revêtu le caractère exécutoire, pour 65% en 2018. Sur les autres durées, les taux d’exécution restent stables, à 81 % après un an (pour 82 % en 2016 et 2017) et de 92 % après 2 ans (inchangé également) et de 95% sur une durée de 5 ans.


Le taux de mise à exécution des peines prononcées par jugement contradictoire à signifier ou itératif défaut est moins élevé. La tendance 2019 est également orientée à la baisse, même si elle reste contenue, et plus particulièrement pour les durées les moins longues. Ainsi le taux d’exécution est de 23 % (pour 25 % en 2018) au bout de 6 mois, de 42 % (pour 43 % en 2018) au bout d’un an. Il augmente ensuite, à 66 % au bout de 2 ans et reste stable à 80% au bout de 5 ans.


La différence entre les deux taux s’explique principalement par la nature des peines concernées.


Les peines prononcées par jugement contradictoire, en général plus longues, sont, dans environ 41 % des cas, mises à exécution dès leur prononcé, soit en raison d’un maintien en détention ou d’un mandat de dépôt à l’audience, soit parce que la peine prononcée est couverte par une période de détention provisoire exécutée antérieurement.


Lorsque la peine est prononcée par jugement contradictoire à signifier, l’exécution immédiate est beaucoup plus rare (2 % des peines exécutoires) ; par ailleurs l’exécution de ces jugements nécessite le plus souvent un travail de recherche du condamné, afin qu’il puisse être touché par les convocations du juge d’application des peines (JAP), ou localisé par les services d’enquête pour mise à exécution.


Par ailleurs, la part des peines aménageables est plus forte lorsque le jugement est à signifier (99 %) que lorsqu’il est contradictoire (environ 61 %). Le recours à une décision du juge de l’application des peines est donc plus fréquent lorsque le jugement est contradictoire à signifier, ce qui allonge et complique la procédure de mise à exécution.


L’effectivité et le rythme de la mise à exécution dépend de plusieurs facteurs :

  • organisation et capacité de traitement des services de l’exécution et de l’application des peines ;

  • capacité des services de police et de gendarmerie à localiser les personnes condamnées ;

  • facteurs liés à la politique pénale, notamment fréquence du recours à la comparution immédiate ;

  • conditions de l’aménagement des peines ;

  • enregistrement des événements et mesures dans les logiciels informatiques.

Qu’il s’agisse des peines contradictoires ou contradictoires à signifier, et quel que soit le stade du processus d’exécution auquel on se situe, le principal levier de variation de l’indicateur réside dans la disponibilité et la stabilité des effectifs de magistrats et de greffe dédiés au traitement de cette phase du procès pénal.

Les problématiques d’absentéisme, de vacances de postes, voire d’insuffisance d’effectifs, dans l’un ou l’autre de ces services perturbent de facto la fluidité du traitement par l’ensemble de cette chaîne.


Un autre levier se situe au niveau du panel d’aménagements de peine possibles : augmentation des postes de TIG, des places en semi-liberté ou placement extérieur.


S’agissant des jugements contradictoires, le développement des aménagements de peine « ab initio » est une voie incontournable pour réduire les délais de mise à exécution.


Enfin, le développement de la dématérialisation est susceptible de permettre un gain de temps dans la mise à exécution des peines, tout comme l’amélioration des applicatifs existants (Cassiopée, Appi) en ce qu’ils permettraient de disposer d’informations plus complètes et plus fiables, et aboutirait à un gain de temps afin de traiter mieux et davantage de dossiers.


Compte-tenu du fort lien entre les différents services concernés par l’exécution des peines, surtout quand elles sont aménageables, et sachant que tous les leviers nécessaires pour un fonctionnement optimal sont rarement mobilisables en même temps, leurs conséquences sur les taux d’exécution à courts termes sont réelles.


OBJECTIF 3

Moderniser la gestion de la justice


INDICATEUR 3.1

Dépense moyenne de frais de justice par affaire faisant l'objet d'une réponse pénale

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Dépense moyenne de frais de justice par affaire faisant l'objet d'une réponse pénale

360

368

315

315

374

300

 

Commentaires techniques

Source des données :

Logiciel de suivi budgétaire et données d’activité issues des cadres du parquet.

 

Mode de calcul :

Cet indicateur prend en compte l’ensemble des frais de justice et le rapporte à la réponse pénale.

 

Néanmoins, certains frais de justice sont susceptibles d’être engagés hors du cadre d’une procédure pénale ouverte et donc d’une réponse pénale. En effet, certains actes peuvent être prescrits avant même que le parquet n’ait statué sur l’opportunité des poursuites. Il s’agit de certaines dépenses engagées lors d’enquêtes préliminaires ou de flagrance, de certaines dépenses générées lors d’une garde à vue non suivie de réponse pénale (examen médical, analyse génétique prélevée sur le suspect).

 

En l’état, il s’avère impossible de déterminer la part de ces dépenses de frais de justice ne pouvant être rattachée à une procédure ouverte. Toutefois, il apparaît que malgré son imperfection, cet indicateur sur la réponse pénale reste le plus pertinent. En effet, la très grande majorité des frais de justice criminels est générée par une affaire pénale faisant l'objet de poursuites.

 

Pour rester à périmètre identique, le calcul de ce ratio n’intègre pas le paiement des cotisations sociales salariales et patronales lié au statut des collaborateurs occasionnels du service public (COSP) intervenu à la fin de l’année 2016.

 

INDICATEUR 3.2

Nombre d'échanges dématérialisés des juridictions avec leurs partenaires

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2017
Réalisation

2018
Réalisation

2019
Prévision
PAP 2019

2019
Prévision
actualisée

2019
Réalisation

2020
Cible
PAP 2019

Nombre d'échanges dématérialisés avec les avocats

Nb

15 764 000

16195000

16200000

16 617 300

15000000

Nombre de procédures pénales adressées par les services d'enquêtes par la voie des échanges inter-applicatifs

Nb

3 866 503

4195170

5000000

Non déterminé

5300000

 

Commentaires techniques

Source des données :


3.2.1. Échanges dématérialisés avec les avocats

Les statistiques de ce sous-indicateur civil sont issues d’un outil dont l’usage est exclusif au ministère de la justice (COM-CI).


3.2.2. Nombre de procédures pénales adressées par les services d’enquêtes par la voie des échanges inter-applicatifs

Pour cet indicateur pénal, l’outil d'extraction de données utilisé est la base de production Cassiopée.


Mode de calcul :


3.2.1. Nombre d’échanges dématérialisés avec les avocats

Sont comptabilisés dans ces statistiques les seuls messages qui font l’objet d’un traitement par le greffe (sont donc exclus tous les avis de réception technique).

Les statistiques sont calculées dans les dix premiers jours suivant la fin de mois ; celles-ci sont déposées sur l’intranet justice – espace web.


3.2.2. Nombre de procédures pénales adressées par les services d’enquêtes par la voie des échanges inter-applicatifs.

Les services de gendarmerie nationale et de police nationale enregistrent les procédures sur leur outil de rédaction (LRPGN et LRPPN), lequel transfère les données sur une base de stockage (base tampon) via une plate-forme d’échanges. Les juridictions doivent ensuite accéder à cette base tampon pour créer les affaires dans l’application pénale Cassiopée.

 

Analyse des résultats

3.1.  Dépense moyenne de frais de justice par affaire faisant l'objet d'une réponse pénale

 

Malgré une relative stabilisation du montant des frais de justice sur l’action pénale à 434,6 M€ en 2019 (433,1 M€ en 2018), le nombre « provisoire » d’affaires faisant l’objet d’une réponse pénale apparaît en forte baisse de -4,6 % sur la période (1 162 522 affaires en 2019 pour 1 218 284 en 2018). En conséquence, la dépense moyenne de frais de justice par affaire faisant l'objet d'une réponse pénale s’avère en augmentation de +5,2 %, à 374 € en 2019 contre 358 € en 2018, et supérieure à la valeur prévisionnelle de 315 €.

 

L'évolution à la hausse de certains segments de la dépense (notamment les analyses génétiques et toxicologiques, expertises psychologiques et psychiatriques, frais d'interprétariat et de traduction, honoraires d'enquêtes sociales) est partiellement atténuée par des économies générées par la mise en oeuvre de la PNIJ, notamment sur les loueurs.

La modernisation des techniques d’enquêtes peut justifier d’un recours accru aux analyses génétiques. D’autre part, l'instauration de l'analyse salivaire en lieu et place de l'analyse sanguine dans le cadre de la caractérisation de l'infraction de conduite sous l'emprise de stupéfiant, favorise une multiplication des contrôles et donc une augmentation des frais d'analyses toxicologiques. Il en est de même de la revalorisation des tarifs intervenus au profit des psychologues et psychiatres (décret n° 2017-248 du 27 février 2017) qui augmente mécaniquement les frais inhérents à ce segment de dépense.

 

Plus largement, l’augmentation de la délinquance constatée en 2019 et notamment des violences sexuelles de +12% et des « coups et blessures sur personnes de 15 ans et plus » de +8%, ont contribué à un recours accru aux examens médicaux. Ce constat conjugué au mouvement des « gilets jaunes » amorcé à la fin de l’année 2018, à la multiplication des manifestations et aux actes de vandalisme répétés ont conduit les services enquêteurs à requérir de multiples expertises et investigations.

 

Enfin, d’autres facteurs haussiers tels que l'augmentation du volume d'affaires traitées par les forces de sécurité intérieure rendue possible par la simplification des procédures pénales, une intensification de la lutte anti-terroriste (interceptions judiciaires, géolocalisations, expertises, examens de garde à vue, etc.) ou encore la transposition des dernières directives européennes relatives au droit à l'information, au soutien et à la protection des victimes ont entraîné une évolution de la dépense de frais d'interprétariat et de traduction, principalement sur la cour d'appel de Paris.

 

Pour autant, le ministère de la justice expérimente actuellement le recrutement d’une quarantaine d’interprètes – traducteurs dans les langues les plus usitées afin de pourvoir les juridictions les plus consommatrices et ainsi réduire les frais d’interprétation et de traduction. En comparaison d’un recours à des experts interprètes – traducteurs inscrits sur listes, le recrutement a permis de réduire la dépense équivalente en frais de justice de l’ordre de 30%. C’est au global près d’un euro sur trois d’économisé grâce à la contractualisation, sous réserve d’un seuil d’activité minimal.

 

Par ailleurs, un dialogue instauré avec une compagnie représentative des experts informatiques sur le segment à fort enjeu stratégique des investigations numériques, a permis de définir une grille de lecture des différentes prestations (de la simple extraction à l’analyse complexe) suivant une fourchette de temps. Une note à cet effet a été diffusée aux magistrats prescripteurs fin 2018.

 

 

3.2. Nombre d'échanges dématérialisés des juridictions avec leurs partenaires

 

3.2.1. Nombre d’échanges dématérialisés avec les avocats

 

Le système de communication dématérialisée avec les avocats est désormais en place dans tous les ressorts de cours d’appel. Des conventions ont été signées avec l’ensemble des barreaux.

 

En 2019, il y a eu 16 617 000 échanges recensés soit une nouvelle hausse de +2,6 % par rapport à 2018, dont 60 % concernant des procédures traitées par les tribunaux de grande instance et 40 % par les cours d’appel.

 

Dans une période où l’activité reste importante, notamment en matière de contentieux social, où les juridictions traitent des affaires plus complexes, la forte utilisation des échanges dématérialisés favorise un meilleur déroulement des procédures, pour autant il n’en ressort pas une amélioration en termes de délai de traitement des procédures, que ce soit devant les cours d’appel ou les tribunaux de grande instance. Le gain possible en termes de délai de traitement, au-delà d’un échange dématérialisé des pièces du dossier, consisterait à un contrôle plus strict du respect des délais de dépôt des conclusions par les avocats des parties, lequel n’est pas encore optimal.

 

3.2.2. Nombre de procédures pénales adressées par les services d’enquêtes par la voie des échanges inter-applicatifs

 

Les données ne sont disponibles à l’heure actuelle.