$@FwLOVariable(libelleProg,Patrimoines)

$@FwLOVariable(annee,2019)

$@FwLOVariable(numProg,175)

$@FwLOVariable(enteteSousTitre,Bilan stratégique)

$@FwLOStyle(styleB3Programme, non)

Bilan stratégique du rapport annuel de performances


Philippe BARBAT

Directeur général des patrimoines

Responsable du programme n° 175 : Patrimoines




Le programme 175 « Patrimoines » finance les politiques publiques destinées à constituer, préserver, enrichir, mettre en valeur et rendre accessible au public le plus large, le patrimoine dans toutes ses composantes, matériel et immatériel, muséal, monumental, urbain, paysager, archéologique comme archivistique, ainsi que l’architecture.


L’ensemble des services concernés par le programme (administration centrale, services déconcentrés, services à compétence nationale et opérateurs) contribue à la réalisation de ces objectifs.


L’année 2019 a, bien sûr, été marquée tout d’abord par le dramatique incendie survenu à la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril.


La perte occasionnée par ce sinistre est majeure (charpente médiévale, flèche, autel contemporain, fragilisation de l’ensemble de la structure de l’édifice) mais a été circonscrite grâce au dévouement des pompiers, des forces de l’ordre, des agents de la ville de Paris, du clergé et des agents du ministère de la Culture mobilisés pleinement sur le sauvetage et la restauration de l’édifice.


Un dispositif inédit permettant de mobiliser les fonds récoltés a été mis en place par la loi n°2019-803 du 29 juillet 2019 pour la conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, s’appuyant sur le Centre des Monuments Nationaux, la Fondation de France, la Fondation Notre-Dame et la Fondation du Patrimoine. Un établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale a, en outre, été mis en place par le décret n° 2019-1250 du 28 novembre 2019.


Les travaux de mise en sécurité et de dépollution ont commencé dès le lendemain de l’incendie mobilisant un nombre d'acteurs important. Le chantier de restauration doit, de plus, être une opportunité de sensibiliser le public à la nécessité de la conservation des monuments historiques et de mettre en œuvre une politique de formation dans le cadre du projet « Chantiers de France ».


Enfin, le ministre de la Culture a lancé en octobre 2019 un plan d’action « sécurité cathédrales » pour renforcer les opérations préventives de mise en sécurité sur les cathédrales appartenant à l’État.


Le ministère de la Culture a par ailleurs poursuivi son action et accordé une attention constante à l’ensemble des chantiers de la politique patrimoniale :


1. La poursuite de la stratégie pluriannuelle en faveur du patrimoine et la mise en œuvre de nouveaux mécanismes de financement de la restauration du patrimoine sur les territoires


  • le fonds incitatif et partenarial pour les monuments historiques situés dans les communes à faibles ressources (FIP), doté de 15 M€ en autorisations d’engagement en 2019, a permis de financer 156 opérations, grâce à une intervention accrue de l’État, au travers de taux de subvention majorés, pouvant aller jusqu’à 80 % pour les monuments classés. Ce dispositif permet de financer de nouveaux projets ou de concrétiser des opérations n’ayant pu jusqu’alors rassembler la totalité des financements nécessaires. Le FIP a également encouragé les régions à prendre part à la restauration du patrimoine : en effet, leur taux d’intervention doit être au minimum de 15 % pour rendre les projets éligibles au fonds. Le FIP est reconduit en 2020.


  • le « loto du patrimoine »  a rencontré pour sa deuxième année un grand succès. La totalité des gains (16,8 M€ au 31 décembre 2019) a abondé un fonds géré par la Fondation du patrimoine et dédié exclusivement à la réhabilitation du patrimoine en péril (protégé et non protégé) identifié conjointement par la mission Bern et par les services du ministère de la Culture. S’agissant du patrimoine protégé, les crédits du programme 175 consacrés aux monuments historiques sont venus compléter le financement issu des gains du loto. Ce nouveau dispositif, qui confirme l’intérêt des Français pour leur patrimoine, a permis de soutenir 121 projets publics ou privés répartis sur tout le territoire. Il est reconduit en 2020.


2. La fréquentation des institutions patrimoniales se maintient à un niveau élevé 


L’année 2019 confirme les très bons chiffres de fréquentation de 2018 malgré une légère contraction :

  • la fréquentation totale des institutions patrimoniales et architecturales, avec plus de 45,5 millions de visites, diminue légèrement de -1% par rapport à l’année 2018, mais enregistre tout de même une progression de 6 % par rapport à 2017 ;
  • la fréquentation des publics de moins de 18 ans, dont les scolaires, stable par rapport à 2018, enregistre une hausse de 12 % par rapport à 2017 ;
  • la fréquentation des publics de 18 à 25 ans, en recul de 2% par rapport à l’an dernier, affiche une hausse de 16 % par rapport à 2017.


Les niveaux de fréquentation touristique et des jeunes publics, notamment les scolaires, sont particulièrement préservés, dans un contexte d’accessibilité parfois difficile (mouvements sociaux).


Parallèlement, la politique d’élargissement de l’accès au patrimoine s’est traduite en 2019 notamment par :


  • l’accueil d’enfants et de jeunes dans le cadre du projet national d’éducation artistique et culturelle (EAC) s’est développé et formalisé notamment dans le plan « A l’école des arts et de la culture » en 2018. Y figurent les dispositifs EAC comme « La classe l’Œuvre ! » (projet pédagogique construit autour de l’étude d’œuvres d’art qui a accueilli en 2019 plus de 805 classes, soit 16 100 élèves, au sein de 362 musées de France), et « C’est mon patrimoine ! » (dispositif d’éducation artistique et culturelle hors-temps scolaire qui a touché plus de 50 000 jeunes en 2019, issus notamment des quartiers prioritaires de la politique de la Ville, qui ont participé à 244 projets dans plus de 500 monuments, musées, sites archéologiques, archives, patrimoine immatériel, sites industriels ou naturels, etc.). Par ailleurs, la nouvelle opération d’éducation artistique et culturelle lancée la veille des journées européennes des patrimoines, « Levez les yeux », ainsi que l’opération « Les enfants du patrimoine » menée par les conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) ont ainsi rassemblé pour l’année 2019 environ 16 000 élèves pour 800 activités proposées ;


  • le soutien financier aux associations de chantiers de bénévoles (Union Rempart, CHAM, Le Club du Vieux Manoir), dans le cadre d’actions de formation de bénévoles et de leurs encadrants, qui permettent chaque année d’accueillir plus de 2 300 jeunes sur site, mais également de conduire des actions artistiques et culturelles sur le temps scolaire (20 000 participants) ;


  • le développement de l’offre numérique des services d’archives : le portail FranceArchives fédère aujourd’hui 84 partenaires  (53 services d’archives départementales et 15 services d’archives municipales ou métropolitaines, les trois services à compétence nationale (SCN) des Archives nationales, la médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP), les archives des ministères des Armées et de l’Europe et des Affaires étrangères, des organismes de l’enseignement supérieur et de la recherche, des établissements publics et des partenaires associatifs) et permet la recherche en ligne à partir de leurs ressources archivistiques. En 2019, le portail a reçu 2 656 171 visites, soit une moyenne mensuelle de 176 000 visiteurs uniques (+50%), correspondant à 7 975 377 pages vues (+39%) ;


  • la mise en ligne d’une application numérique destinée à faciliter l’accès aux documents publics : appelé @docs, cet outil a vocation à aider l’usager à s’approprier les textes législatif et réglementaire qui encadrent l’accès à des documents d’usage courant. Il est fondé sur le principe d’un « arbre de décisions » qui, en quelques questions, mène l’usager d’une typologie documentaire aux informations concernant sa consultation, tout en l’informant des voies de recours possibles et du détail des textes applicables.


3. La mise en valeur des territoires à travers les politiques patrimoniales


En 2019, le programme « Patrimoines » s’est attaché à financer des projets irriguant l’ensemble du territoire afin de favoriser l’accès de chacun à la culture :


– dans le domaine des monuments historiques, les deux tiers du budget ont été cette année encore délégués au niveau déconcentré, permettant la poursuite de projets d’ampleur :


  • pour les monuments appartenant à l’État, la restauration de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Rouen se poursuit tout comme la restauration du tour de chœur de la cathédrale Notre-Dame de Chartres démarrée en 2015. Le protocole Culture-Défense, liant les ministères de la Culture et des Armées, a également permis la restauration du bastion du Roy et de la rampe sud de la citadelle de Bayonne (64) ;


  • l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, a rappelé la nécessité de renforcer le niveau de sécurité des 44 000 immeubles protégés au titre des monuments historiques, au premier rang desquels les 87 cathédrales appartenant à l’État. À cette fin, le ministère de la Culture a mis en place en octobre 2019 un plan « sécurité cathédrales » dont l’objectif est de d’accroître le niveau de sécurité de ces monuments ;


  • l’État mobilise ses grands opérateurs nationaux pour la restauration de ses monuments en région : 2019 a ainsi vu la poursuite du chantier de restauration du pont de Martrou, dernier pont transbordeur de France tandis que le centre des monuments nationaux (CMN) a lancé le chantier de reconversion du château de Villers-Cotterêts en cité internationale de la langue française ;


  • en outre, le programme « Patrimoines » s’attache à accompagner durablement les collectivités, avec, par exemple, la restauration générale d’urgence engagée sur l’église Notre-Dame de Saint-Jean-de-Maurienne en  Savoie. Il soutient également les propriétaires privés d’édifices protégés au titre des monuments historiques dans leurs projets de restauration et d’entretien, comme c’est le cas pour le château de Rochefort en Côte-d’Or ou l’abbaye de Sénanque dans le Vaucluse ;


  • les interventions sur le patrimoine mobilier concernent les trésors d’églises ou de cathédrales, les tableaux, sculptures, retables ou tapisseries. Une attention particulière est portée au patrimoine technique. Pour 2019, on peut ainsi citer les travaux d’entretien sur le chalutier « Angoumois » (1969) du musée maritime de La Rochelle ou le voilier de régate « Lady Trix » datant de 1909, amarré à « La Baule ». Plusieurs chantiers de restauration d’orgues protégés se sont achevés, comme à l’église Saint-Charles de Knutange (57), à l’église Saint-Jean-Baptiste de Giromagny (90), à l’abbaye Saint-Géraud à Aurillac (10) ou encore à l’abbatiale Saint-Pierre à Airvault (79). A noter que 2019 a vu le démarrage de grands chantiers sur les orgues des cathédrales (Lyon, Amiens…) ;


  • les efforts entrepris pour mobiliser les partenaires publics ou privés dans le cadre des opérations de travaux de restauration des monuments historiques n’appartenant pas à l’État se sont poursuivis. L’effet de levier de ces opérations, qui permet de démultiplier l’effet mobilisateur de la contribution de l’État, est significatif avec, pour 1 € engagé par l’État, un engagement des partenaires à hauteur de 2 € ;


–  dans le cadre des programmes de revitalisation des centres anciens, la mise en valeur du patrimoine constitue un levier d’attractivité et de dynamisme économique des territoires. Les services du ministère de la Culture ont poursuivi leur mobilisation pour mettre en place et cofinancer des ateliers des territoires dans 7 villes (Mende, Grand Figeac, Saint-Dié-des-Vosges, Chaumont et Bar-le-Duc, Gien, Romorantin-Lanthenay) et pour la mise en place du programme « Action cœur de ville » : parmi les 222 villes concernées, 104 sont dotées d’un site patrimonial remarquable et une soixantaine de « cœur de villes » sont situés en abords de monuments historiques.


– dans le domaine de l’architecture, les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) ont poursuivi leurs actions de valorisation et de diffusion de l’architecture en région par le soutien aux actions de formation et de sensibilisation des publics. Elles ont notamment pris part à la quatrième édition des « Journées nationales de l 'architecture » en octobre 2019, laquelle a inclus un nouveau volet à destination des jeunes publics, intitulé « Levez les yeux ! ». Elles ont contribué en outre au déploiement du label « Architecture contemporaine remarquable », ainsi qu’à l’extension du réseau des « Villes et Pays d’art et d’histoire » (13 nouveaux labels en 2019).


– dans le domaine des musées, le ministère assure un accompagnement technique et financier constant sur les territoires : son action s’est traduite en 2019 par l’instruction de plus de 30 projets scientifiques et culturels dont ceux des musées de Lons-le-Saunier et de Lorient dans la perspective de leur rénovation. Ce soutien s’est également concrétisé par la réouverture au public de plusieurs grands équipements en région, parmi lesquels le musée des Beaux-arts à Dijon, le muséum d’histoire naturelle de Bordeaux, le musée de la Libération de Paris ou le musée Ingres-Bourdelle de Montauban. En outre, le label « Exposition d’intérêt national » a permis de distinguer en région 15 projets, tant dans le domaine des beaux-arts, de l’art contemporain que de l’archéologie. Le Fonds du patrimoine est venu compléter le financement d’acquisitions importantes de 10 musées de France territoriaux pour un montant de 1,4 M€, telles qu’un tableau de Simon Vouet, représentant le Martyre de Sainte Catherine, pour les musées de la ville de Strasbourg, ou des correspondances de Marcel Proust pour la Maison de Tante Léonie-Musée Marcel Proust. Enfin, le musée d’art moderne de Fontevraud - collection Martine et Léon Cligman et l’archéosite de Montans ont reçu l’appellation « musée de France » ;


dans le domaine de l’archéologie, le ministère de la Culture a poursuivi sa politique territoriale visant à renforcer l’accompagnement du réseau des différents acteurs de la discipline : services déconcentrés de l’État, services de collectivités territoriales, établissement public, universités et CNRS. Dans ce cadre, il s’attache à organiser des rencontres annuelles avec, en 2019, trois sujets saillants : les évolutions et besoins des métiers de l’archéologie, la conservation préventive et curative des mobiliers archéologiques pendant et après la fouille, le rôle des collectivités territoriales dans la médiation scientifique et la diffusion de la connaissance.


Au sein des centres de conservation et d’études, l’expérimentation de la gestion des biens archéologiques mobiliers avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a été conduite sous le contrôle des services régionaux de l’archéologie des DRAC/DAC sur 9 sites. Cette expérimentation a servi de préfiguration à la mise en place de la gestion partagée avec l’Inrap en 2020 dans six de ces sites.


Les Journées Nationales de l’Archéologie (JNA) ont, enfin, rassemblé 220 000 visiteurs, soit une augmentation de 10% de la fréquentation des publics par rapport à 2018.  Plus de 1600 animations sur l’ensemble du territoire national, y compris outre-mer, et organisées par les différents acteurs du réseau, ont été l’occasion de présenter les métiers de l’archéologie et de permettre la visite de nombreux chantiers de fouilles. Cette année, le modèle national de ces journées créées en 2010, s’est étendu à dix-sept pays européens.


dans le domaine des archives, la politique du ministère s’est traduite par un soutien aux collectivités pour la construction ou la rénovation de leurs bâtiments d’archives (livraison de l’extension des magasins des archives départementales (AD) de la Loire et du bâtiment annexe des AD du Loir-et-Cher, lancement de deux constructions neuves, en Isère et en Guyane, et une extension réhabilitation pour la Haute-Vienne). Par ailleurs, le ministère soutient également le développement de plates-formes d’archivage numérique avec un nouveau  dispositif « Archives numériques en territoire » (ANET) qui a remplacé le dispositif AD-Essor. Ce dernier, en 5 ans, a permis de soutenir le développement d’équipements fréquemment mutualisés dans 4 régions, 26 départements et 37 communes et intercommunalités. Par ailleurs ont été développés et mis en production pour l’ensemble du réseau, des outils de préparation aux versements d’archives numériques (Octave et Archifiltre publié dans le cadre d’une start-up d’État porté par le service d’archives des ministères sociaux).


Le label « Maisons des Illustres » regroupe, en 2019, 245 Maisons des Illustres, maillant tant le territoire métropolitain qu’ultramarin. Le partenariat, qui s’est développé avec la Fédération nationale des maisons d’écrivains et des patrimoines littéraires (FNMEPL), permet, en particulier, de réaliser des outils pédagogiques afin de développer une offre d’éducation artistique et culturelle de qualité en direction du jeune public dans les territoires couverts par les Maisons des Illustres.


La Convention Culture – Tourisme (janvier 2018) accorde une attention particulière aux publics touristiques, en situation spécifique (handicap, minima sociaux…), aux zones traditionnellement éloignées de l’offre touristique, au développement du numérique en matière de tourisme culturel ainsi qu’à la valorisation de sites culturels emblématiques en région, notamment patrimoniaux. En lien avec l’opérateur Atout France, une opération de communication par vidéos des lieux labellisés patrimoniaux sélectionnés au sein de destinations touristiques comportant aussi bien des sites emblématiques que des sites à faire connaître est lancée en 2019. Ce dispositif, soutenu par la Direction générale des patrimoines, s’articule autour de la production annuelle de 5 films, diffusables sur le site d’Atout France pour les 3 ans à venir et déclinés sous une appellation ou un nom matérialisant la signature commune des labels patrimoniaux.


4. Le développement des partenariats avec l’ensemble des acteurs de l’architecture et du patrimoine


Le programme « Patrimoines » est porteur de collaborations fortes avec les collectivités territoriales dans un rôle de conseil et d’appui :


– dans le domaine du patrimoine urbain et paysager, les DRAC accompagnent les collectivités territoriales dans la mise en œuvre de plans patrimoniaux : plans de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) ou plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine (PVAP). Les DRAC conduisent les études préalables au classement des sites patrimoniaux remarquables (SPR) et à la mise en œuvre des périmètres délimités des abords (PDA) des monuments historiques. Enfin, les DRAC accompagnent les études de délimitation des biens inscrits sur la liste du Patrimoine mondial et de leur zone tampon ainsi que la mise en œuvre des plans de gestion de ces biens.


– en matière de promotion d’une architecture de qualité, le ministère de la Culture développe les avis et les conseils délivrés aux particuliers et aux maîtres d’ouvrage, dans les espaces protégés et en dehors, sur les projets de construction, de réhabilitation, d’aménagement ou encore d’équipements. Une mission « Valeurs de l’architecture » a été mandatée par le ministère de la Culture pour actualiser et territorialiser la stratégie nationale pour l’architecture. Cette mission visait, à partir de larges consultations, à consolider le rayonnement de la profession d’architecte et sa reconnaissance comme levier de développement culturel, économique, social et environnemental.


La création du label « Architecture contemporaine remarquable » (ACR) a permis de relancer la politique de reconnaissance de l’héritage architectural des XXe et XXIe siècles. Début 2019, un comité opérationnel a été mis en place pour apporter des solutions aux questions que pose l’architecture récente, notamment en termes de médiation, de repérage et de transformation. Une première journée de valorisation des travaux a été organisée fin novembre 2019.


dans le domaine des musées de France, les opérations de post-récolement continuent à faire l’objet d’un suivi attentif ainsi que de formations, notamment dans les DRAC. De nombreuses missions d’accompagnement scientifique et technique ont été assurées en 2019, le plus souvent dans le cadre du soutien aux nombreux chantiers de rénovation d’établissements. Parmi ceux-ci, peuvent être mentionnés le projet du Grand Rolin à Autun, le musée Bonnat-Helleu à Bayonne, la cité muséale de Château-Chinon, le musée d’Arts de Toulon ou le musée des Beaux-Arts de Draguignan ;


– dans le domaine du patrimoine culturel immatériel, inscrit dans le code du patrimoine depuis 2016, de nombreuses actions d'inventaire et de mise en valeur ont été conduites sur le territoire, dans l'hexagone et en outre-mer, dans le cadre de la mise en œuvre de la convention UNESCO sur la sauvegarde du patrimoine immatériel, en partenariat avec les collectivités territoriales, les associations spécialisées et les centres de recherche (universités, CNRS, Ethnopôles). Un emblème spécifique a été créé et diffusé aux détenteurs des 420 pratiques inscrites à l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en France.


dans le domaine de l’archivage numérique, une offre de service pour l’archivage numérique intermédiaire, basée sur le logiciel VITAM (« Valeurs immatérielles transmises aux archives pour mémoire », se met en place en association avec plusieurs ministères. Le projet ADAMANT (« Administration Des Archives et de leurs Métadonnées aux Archives Nationales dans le Temps »), qui vise à implémenter VITAM au sein des Archives nationales, est entré en phase de production. 


5. L’action internationale marquée notamment par une nouvelle impulsion donnée à la coopération patrimoniale et muséale


A la suite de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le ministre de la Culture a souhaité donné une nouvelle impulsion à la coopération patrimoniale internationale en organisant une réunion de tous les ministres de la Culture de l’Union européenne, de la société civile, du Conseil de l’Europe et de l’Unesco le 3 mai 2019 au Musée du Louvre. Cet incendie a également été l’occasion pour le Comité du patrimoine mondial d’examiner le rapport sur l’état de conservation du bien Paris Rives de la Seine conformément à la convention de l’UNESCO pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972. La France a également organisé à Brest la conférence internationale sur la protection du patrimoine culturel subaquatique dans le cadre de la Convention de 2001. En ce qui concerne le patrimoine immatériel encadré par la Convention de 2003, l’alpinisme, dont le dossier a été porté par la France et la Suisse, a été inscrit par le Comité du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO au registre du patrimoine immatériel de l’Humanité.


L’année 2019 a aussi été marquée par le développement de plusieurs actions en faveur du Patrimoine du Proche et du Moyen-Orient, notamment avec la mise en œuvre des projets soutenus par la France, via le fonds Aliph, en Syrie, en Irak, au Yémen et en Lybie, mais aussi avec l’enrichissement de la série Patrimoine du Proche-Orient du site internet Grands Sites Archéologiques.


S’agissant de la coopération muséale internationale, à la suite du rapport « Restituer le Patrimoine africain : vers une nouvelle éthique relationnelle », remis le 23 novembre 2018 par Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, le Président de la République a confié aux ministères de la Culture et de l’Europe et des Affaires étrangères le soin d’en assurer la mise en œuvre. L’objectif prioritaire vise à permettre à la jeunesse africaine d’avoir un meilleur accès à son patrimoine qui se traduit par l’annonce de la restitution de quelques œuvres emblématiques au Bénin et au Sénégal et par l’instauration d’une nouvelle politique d’échanges. Dans ce cadre, un Forum « Patrimoines africains : réussir ensemble notre nouvelle coopération culturelle » a été organisé le 4 juillet 2019 et l’expertise muséale française a été mobilisée pour le projet de modernisation du musée national de Yaoundé au Cameroun ou la création de musées au Bénin.


6. L’animation des réseaux au service de l’architecture, des musées et du patrimoine


En matière d’architecture, les actions d’animation et de soutien apportées aux différents acteurs et associations, notamment aux Conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE), se sont poursuivies. L’année 2019 a été marquée par de nombreuses actions de promotion et de diffusion de l’architecture. Le ministère de la Culture renouvelle chaque année son soutien à une dizaine de prix et palmarès de niveau national, ainsi qu’à une centaine de prix régionaux, souvent portés par les CAUE, qui valorisent le « bien construit » et l’architecture inscrite dans la transition écologique.


Pour la cinquième année, le ministère a présenté au salon international de l’immobilier de Cannes (MIPIM), sur un stand « Architecture (by) France » et avec un programme de conférences fourni, les savoir-faire et les capacités d'innovation des architectes français.  


En matière de patrimoine culturel immatériel (PCI), un effort marqué a été mené dans le renforcement de la formation initiale et continue des professionnels, par l'organisation de sessions de formation au PCI, en collaboration avec l'Institut national du patrimoine, l'Ecole du Louvre, 6 Masters d'universités françaises et 4 Ethnopôles labellisés par le ministère.


En matière de musées, la mise en œuvre des mesures préconisées à la suite de la mission « Musées du XXIe siècle » s’est poursuivie. Les journées d’études et les rencontres organisées par le ministère ont permis d’aborder notamment la muséographie des expositions ou les collections extra-occidentales dans les musées de France. Le prix « Osez le musée », créé en 2017, a récompensé, tant à Marseille qu’à Brest ou à Lezoux, plusieurs projets innovants en direction des publics éloignés de la culture ou en grande exclusion sociale et économique.


Autre déclinaison de la mission « Musée du XXIème siècle », les rencontres « Vie des Musées / Temps des publics » ont permis de créer un réseau de professionnels (près de 600 membres) engagés dans la réflexion sur l'évolution des pratiques de médiation et de transmission culturelle et sur le statut et la professionnalisation des compétences des métiers. Dans ce cadre, le « Festival des médiations et de la transmission » organisé à Montpellier en juillet 2019 en partenariat avec la DRAC Occitanie, le Musée Fabre et l'agglomération Montpellier Méditerranée Métropole, a rassemblé près de 200 professionnels de la médiation et des chercheurs issus du monde muséal et universitaire pour interroger l'évolution des musées et des institutions patrimoniales vers une dimension plus ouverte, inclusive et citoyenne.



Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance


Objectif 1

Améliorer la connaissance et la conservation des patrimoines

Indicateur 1.1

Part des crédits de conservation préventive par rapport aux crédits de restauration des monuments historiques

Indicateur 1.2

Archéologie préventive : Proportion des dossiers d'aménagement reçus faisant l'objet d'un arrêté de prescription de diagnostic et/ou d'un arrêté de prescription de fouilles préventives

Indicateur 1.3

Qualité de la maîtrise d'ouvrage Etat

Objectif 2

Accroître l'accès du public au patrimoine national

Indicateur 2.1

Fréquentation des institutions patrimoniales et architecturales

Indicateur 2.2

Accessibilité des collections au public

Indicateur 2.3

Taux de satisfaction du public des institutions et des sites patrimoniaux

Objectif 3

Elargir les sources d'enrichissement des patrimoines publics

Indicateur 3.1

Effet de levier de la participation financière de l'Etat dans les travaux de restauration des monuments historiques qui ne lui appartiennent pas

Indicateur 3.2

Taux de ressources propres des institutions patrimoniales et architecturales