Présentation stratégique du projet annuel de performances |
Odile RENAUD-BASSO |
Directrice générale du Trésor |
Responsable du programme n° 110 : Aide économique et financière au développement |
Le programme 110 « Aide économique et financière au développement », mis en œuvre par le ministère de l'Économie et des Finances (MEF), contribue aux côtés du programme 209 « Solidarité à l’égard des pays en développement » du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) à la mise en œuvre de la politique française d'Aide publique au développement (APD).
Les orientations de cette politique sont définies dans la loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale (loi n° 2014-773 du 7 juillet 2014), ainsi que par les conclusions du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) du 8 février 2018, qui contribue à tracer les grands axes de la politique de développement du quinquennat. Comme l’a annoncé le président de la République, une nouvelle loi d’orientation et de programmation est en cours d'élaboration.
L’objectif principal de cette politique est de réduire la pauvreté et de participer à l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), adoptés lors du Sommet des Nations unies de septembre 2015. Elle s’inscrit également dans le cadre des principes internationaux sur le financement du développement, traduits en particulier dans le plan d’action d’Addis-Abeba de juillet 2015 sur le financement du développement.
Afin d’allouer une aide mieux ciblée sur nos priorités géographiques et sectorielles et plus cohérente avec les autres politiques publiques, la politique française d’APD s’inscrit dans une logique de partenariats différenciés : solidarité avec les pays les plus pauvres, priorité à l’Afrique et à la Méditerranée, attention particulière pour les pays en crise et en sortie de crise, et pour les pays à revenus intermédiaires à croissance rapide ou émergents, recherche de solutions partagées à des défis communs, comme la promotion d’une croissance verte et solidaire. L’amélioration de la coordination, notamment avec les autres donateurs, ainsi que de l’efficacité, de la redevabilité, de la transparence et de l’évaluation de l’APD est également un objectif constant, réaffirmé avec force par le CICID de 2018.
Le programme 110, dont les crédits nécessaires s’élèvent pour 2020 à 4 472 278 784 € en AE et 1 144 787 716 € en CP, traduit ces objectifs généraux de l’APD en trois actions, en intégrant les spécificités économiques et financières de l'action du MEF. Il présente notamment la particularité de concentrer une part importante de crédits destinés à des institutions multilatérales de développement (action 1 « Aide économique et financière multilatérale » pour 2 836,3 M€ en AE et 711,7 M€ de CP) ainsi qu’au financement des annulations de dette bilatérales et multilatérales, décidées parfois il y a plusieurs années (action 3 « Traitement de la dette des pays pauvres » pour 325,6 M€ en AE et 93,4 M€ de CP. Il comprend également des crédits d’aide bilatérale (action 2 « Aide économique et financière bilatérale » pour 1 310,4 M€ en AE et 339,7 M€ en CP), notamment des crédits de bonifications visant à abaisser le coût des prêts de l’Agence française de développement (AFD) pour les pays emprunteurs, axe important de notre aide bilatérale.
Au niveau multilatéral, l’Association internationale de développement (AID) et le Fonds africain de développement (FAD), qui sont respectivement les guichets de financement concessionnel de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, représentent 45,0 % des crédits de paiement (CP) du programme et en constituent les deux principales contributions multilatérales. L’année 2020 sera notamment marquée par les reconstitutions de ces deux fonds sur une période triennale ainsi que par la reconstitution du Fonds vert sur quatre années.
Au plan bilatéral, le programme contribue notamment à financer l’activité de prêts aux États étrangers de l’AFD au travers des crédits de bonification des prêts aux États étrangers. L’effort en faveur de l’Afrique subsaharienne (ASS) passe non seulement par la bonification des prêts de l’AFD envers les pays de cette zone mais aussi par les Aides budgétaires globales (ABG), qui constituent un outil efficace pour renforcer l’appropriation de l’aide par les pays partenaires, l’harmonisation entre bailleurs et l’alignement sur les procédures locales.
En complément de ces contributions destinées à financer l’activité des institutions de développement, le programme intervient également au niveau du traitement de la dette :
Les ressources du Fonds de solidarité pour le développement (FSD), utilisés par le MEF, sont recentrées sur les grandes contributions aux fonds multilatéraux sur la santé telle que la Facilité internationale de financement pour la vaccination (IFFiM) et sur le climat pour financer une partie du Fonds vert.
La France veille à la complémentarité entre son action bilatérale et son action multilatérale, dans son rôle d’actionnaire, de financeur et de partenaire dans la mise en œuvre de projets conjoints. Il s’agit à la fois d’agir sur la définition des priorités et des stratégies au sein des institutions multilatérales, d’accroître la visibilité et la portée de notre aide bilatérale et de toucher des secteurs ou des pays difficilement accessibles pour un bailleur intervenant seul.
En tant que gouverneurs des banques multilatérales de développement (BMD), le ministre de l’Économie et des Finances et la directrice générale du Trésor sont particulièrement impliqués dans la mise en œuvre de cette complémentarité.
De plus, dans le contexte de la hausse des moyens consacrés à l’aide publique au développement, la mise en place d’une politique ambitieuse d’évaluation doit contribuer à mieux rendre compte des résultats et de l’impact de notre action.
Récapitulation des objectifs et indicateurs de performance |
Objectif | Contribuer à la mise en œuvre des ODD, en concentrant l’aide sur les pays prioritaires et les priorités stratégiques françaises |
Indicateur | Part des ressources subventionnées des banques multilatérales de développement et des fonds multilatéraux qui sont affectées aux zones géographiques prioritaires |
Indicateur | Part, dans le coût pour l'Etat des prêts mis en œuvre par l'AFD, des coûts des prêts à destination des priorités géographiques du CICID |
Indicateur | Part des ressources subventionnées des banques multilatérales et de développement et des fonds multilatéraux qui sont affectées aux priorités thématiques du CICID |
Indicateur | Part des prêts de l'AFD qui sont affectés aux priorités thématiques du CICID |
Objectif | Assurer une gestion efficace et rigoureuse des crédits octroyés à l'aide au développement |
Indicateur | Effet de levier de l’activité de prêts de l’AFD |
Indicateur | Capacité des banques multilatérales et de développement et des fonds multilatéraux à mener avec succès des projets compatibles avec la réalisation de leurs objectifs de développement |
Indicateur | Frais de gestion |