Objectifs et indicateurs de performance |
OBJECTIF
1 – Limiter l'exposition aux risques technologiques et réduire l'impact des pollutions industrielles et agricoles sur les personnes, les biens et l'environnement |
INDICATEUR mission
1.1 – Nombre total de contrôles des installations classées sur effectif de l'inspection (en ETPT) |
(du point de vue du contribuable)
| Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre total de contrôles des installations classées (IC) sur effectif de l'inspection (en ETPT) | ratio | 14,1 | 15,9 | 17 | 17 | 15,7 | 21 |
Commentaires techniques
Source des données : la DGPR réalise chaque année, avec l’aide des DREAL et DD(CS)PP, un exercice de collecte de données statistiques de l’activité de l’ensemble des services d’inspection des installations classées pour l’année écoulée. Les différents types de contrôles et de suites formelles figurent dans cette enquête. Depuis 2014, les DREAL et DD(CS)PP utilisent le même système de gestion informatisé des données des installations classées (SIIIC) et l’extraction de ces données a été totalement automatisée, ce qui permet de disposer immédiatement des résultats définitifs.
Mode de calcul : La définition de l’indicateur a été revue à partir de 2020 en cohérence avec la démarche initiée dans le cadre du programme Action publique 2022. Ainsi, pour le calcul de l'indicateur, il n’est plus appliqué de pondération qui conduisait à afficher une cible 2020 de 21. Le nombre total brut de contrôles est désormais pris en compte dans le tableau des résultats, prévisions et prévision actualisée de l’indicateur.
De ce fait , la cible à considérer pour 2020 est la prévision actualisée, soit 17, compte tenu du changement de méthodologie (passage d'un indicateur pondéré à un indicateur brut).
Il y a ainsi cohérence avec les indicateurs de performance mis en place depuis 2019 pour les installations classées dans le cadre du programme Action publique 2022, dont l’un des objectifs est de développer une relation de confiance entre les usagers et les administrations. La déclinaison de cette démarche a en effet conduit à mettre en place deux indicateurs dont le premier est le nombre régional de contrôles bruts publié tous les 3 mois.
Effectif de l’inspection : ETPT déclarés par l’ensemble des services déconcentrés (essentiellement DREAL, DRIEE en Île-de-France, DEAL outre-mer, DD(CS)PP) dans les statistiques d’activité annuelle de l’inspection des installations classées. Ces ETPT comprennent l’ensemble des temps de travail des agents techniques.
Analyse des résultats
En 2020, le nombre de contrôles des installations classées sur les effectifs de l’inspection des installations classées (15,7 contrôles par ETPT) est en très légère diminution par rapport à 2019 (15,9 contrôles par ETPT) qui était en hausse par rapport à 2018 (14,1 contrôles par ETPT). Ce bilan est à souligner, même si la prévision de 2020 n’a pas été atteinte. En effet dans le contexte du Covid-19 avec les périodes de confinement et les conditions sanitaires à gérer, l’inspection est restée extrêmement mobilisée pour poursuivre la surveillance des installations et assurer ses missions de protection des populations. L’impact de la crise sanitaire sur le nombre d’inspections initialement prévu est estimé à -13 %.
La mise en place de l’autorisation unique applicable depuis mars 2017 nécessite un investissement très fort en termes de coordination de la part de l’inspection des installations classées. Cette simplification pour les pétitionnaires induit une complexification pour l’administration : coûts d’appropriation et de montée en puissance de la procédure, hausse des coûts de coordination constatés. Le maintien des contrôles au niveau de 2019 atteste de la pleine prise en compte de cette ambition par l’inspection des installations classées, compte tenu des missions supplémentaires à réaliser.
Les contrôles sur site constituent un des volets de la police des installations classées, avec l’instruction des dossiers ICPE, l’examen des études de danger, ou encore l’analyse des résultats d’analyse des rejets, qui peuvent se traduire notamment par des arrêtés préfectoraux complémentaires. Le temps consacré aux contrôles sur site est suivi tout particulièrement dans le cadre de cet indicateur pour s’assurer du maintien d’un bon équilibre entre temps d’instruction des dossiers et temps d’inspection sur site pour les inspecteurs des installations classées soumis à une charge de travail croissante (nouveaux enjeux à prendre en compte comme la réglementation REACH sur les substances chimiques dangereuses, plans régionaux santé environnement, mise en place des secteurs d’information sur les sols en application de la loi ALUR, rôle de chef de projet dans le cadre de la mise en place de l’autorisation environnementale unique,...) ainsi qu’à des exigences de réduction des délais d’instruction des dossiers.
Plusieurs mesures ont été engagées depuis 2016 pour préserver un équilibre satisfaisant entre les différentes composantes de la police des installations classées, qui doit se concentrer sur les enjeux prioritaires en termes de risque accidentel et de réduction des pollutions :
Le plan pluriannuel de contrôle a été révisé, en laissant une part plus importante d’appréciation des priorités à fixer au niveau régional, au-delà des contrôles minimum imposés par la réglementation européenne ;
De nouvelles dispositions ont été élaborées pour simplifier la procédure de réexamen des autorisations dans le cadre de la directive IED ;
Un avis été publié pour préciser les conditions de révision des études de danger par les inspecteurs des installations classées et les travaux ont été lancés pour proportionner leur examen ;
Les actions nationales relatives à l’inspection ont été resserrées ;
Par ailleurs les orientations stratégiques pluriannuelles pour l’inspection définissent des mesures de nature à accroître la présence terrain : poursuite des simplifications, adaptation de la posture et des processus… Ces mesures se mettent en place.
OBJECTIF
2 – Réduire l'impact des déchets et des produits sur les personnes, les biens et l'environnement |
INDICATEUR
2.1 – Efficacité du fonds déchets |
(du point de vue du contribuable)
| Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 |
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Efficacité du fonds déchets | kt/an | 3830 | 3217 | 2500 | Sans objet | 2000 |
Commentaires techniques
Unité | Indicateur de contexte | Tendance attendue pour l’évolution | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 | |
Efficacité du fonds économie circulaire | kt/an | N'est pas un indicateur de contexte | En hausse | Sans objet | Sans objet | Sans objet | 1200 | 1530 |
Le fonds déchets de l’ADEME a été transformé en 2020 en un fonds économie circulaire. De ce fait il n’est plus possible de rendre compte en 2020 de l’indicateur « Efficacité du fonds déchets». Le PAP 2021 a acté de cette évolution. Il est donc ici rendu compte de l’indicateur « Efficacité du fonds économie circulaire ». Le fonds économie circulaire de l’ADEME est utilisé pour soutenir la politique de prévention et de valorisation des déchets et favoriser le développement de l’économie circulaire. Il finance des opérations de recherche et de développement, de communication ainsi que des soutiens à la mise en place de plans et programmes de prévention et des investissements.
Ce nouvel indicateur rend compte du soutien à l’investissement sur la période 2020-2023. Les aides de l’ADEME permettent de créer des capacités nouvelles de traitement de déchets qui participent à leur valorisation. L’intérêt de ces aides est qu’il s’agit d’un effet levier qui permet de mobiliser également des financements privés.
Définition de l’indicateur :
L’ancien indicateur « Efficacité du fonds déchets » mesurait jusqu’en 2019 le cumul des capacités aidées pour des centres de tri (capacités nouvelles ou augmentations de capacités, pas les adaptations qualitatives), les installations de recyclage et de valorisation organique et intégrait aussi les combustibles solides de récupération (CSR) et les installations de méthanisation.
Pour la période 2020-2023, le nouvel indicateur « Efficacité du fonds économie circulaire » calcule la somme des nouveaux tonnages de déchets non dangereux non inertes orientés vers le recyclage et la valorisation au détriment du stockage. Il inclut les actions de l’ADEME en matière de tarification incitative, de gestion séparée des biodéchets des ménages, de création ou modernisation d’unités de réemploi-réparation, de préparation à une valorisation matière de déchets ménagers ou de valorisation de déchets organiques (compostage ou méthanisation) ainsi qu’en matière de création d’unités de combustion de CSR.
Source des données : système de gestion de l’ADEME.
Mode de calcul :
Ancien indicateur « efficacité du fonds déchets » : somme des capacités prévues des opérations ayant obtenu une convention d’aide par l’ADEME dans l’année.
Nouvel indicateur « efficacité du fonds économie circulaire » : somme des « Tonnages annuels de déchets réduits et/ou valorisés matière prévisionnels » sur les opérations engagées juridiquement dans l’année ayant fait l’objet d’une aide ADEME et n’allant plus en stockage ou en incinération.
Analyse des résultats
L’ADEME mobilise le fonds économie circulaire afin de soutenir financièrement la création d’unités et équipements contribuant à la réalisation des objectifs nationaux en termes de gestion des déchets et d’économie circulaire.
L’objectif fixé en 2020 pour ce nouvel indicateur est dépassé avec 1,53 millions de tonnes. La contribution des investissements dans la modernisation et l’augmentation des capacités des centres de tri d’emballages pour accueillir l’extension du tri des emballages ménagers en plastiques (0,73 Mt), les unités de valorisation des déchets organiques (0,34 Mt), ou les unités de production d’énergie à partir de combustibles solides issus de déchets (0,39 Mt) constituent l’essentiel des tonnages détournés du stockage, soit plus de 1,46 millions de tonnes.
Le soutien aux collectivités sur la gestion séparée des biodéchets des ménages et la mise en œuvre d’une tarification incitative ont un impact limité du fait des élections municipales et de la crise sanitaire avec 0,06 Mt. Les projets de réutilisation-réemploi-préparation à une valorisation matière complètent le bilan.
En 2021 et 2022, l’abondement du fonds économie circulaire par le plan France Relance se traduira par une hausse de l’objectif. Cette hausse ne sera pas directement proportionnelle, les soutiens par projet étant augmentés pour accélérer la transition et prendre en compte l’impact de la crise sanitaire.
OBJECTIF
3 – Réduire la vulnérabilité des personnes, des biens et de l'environnement aux risques naturels majeurs et hydrauliques |
INDICATEUR
3.1 – Nombre de communes couvertes par un PPR |
(du point de vue du citoyen)
| Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 |
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Taux cumulé d'approbation des PPRN par rapport aux PPRN prévus. | % | 95 | 95,9 | 97 | 97 | 96 | 94 |
Commentaires techniques
L’indicateur 3-1 traduit la capacité des services à mettre en œuvre le programme national d’élaboration des PPRN et l’efficience des politiques et des services dans l’atteinte de leurs objectifs annuels. Aussi, l’instruction du gouvernement du 6 février 2019 relative aux thèmes prioritaires d’actions en matière de prévention des risques naturels et hydrauliques pour 2019 à 2021 demande aux préfets de mettre en place une priorisation régionale d’élaboration et de révision des PPRN. Les « porter à connaissance » en direction des maires et des présidents d’EPCI en vue de la prise en compte des risques naturels sont des outils pertinents qui peuvent être suffisants et adaptés à certains territoires.
Source des données : les services déconcentrés de l'État saisissent les dates d’approbation des PPRN grâce au logiciel GASPAR, consultable depuis l’administration centrale. Cette base de données mise à jour en permanence est accessible au public sur le site www.georisques.gouv.fr.
Mode de calcul : le processus d’élaboration d’un PPRN dure en moyenne trois ans mais leur priorisation relève d’une démarche à l’échelle régionale. Il est prévu de réaliser 12 500 PPRN sur l’ensemble du territoire, dont 800 sur des communes de plus de 10 000 habitants .Ces chiffres sont pris comme référence pluriannuelle pour évaluer l’avancement du programme d’élaboration des PPRN.
INDICATEUR
3.2 – Prévention des inondations |
(du point de vue du citoyen)
| Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 |
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Fiabilité de la carte vigilance crues | % | 88 | 86 | 85 | 85 | 84 | 85 |
Commentaires techniques
Rappel : l’indicateur relatif aux masses d’eau en bon État, mesurant la qualité des eaux au titre du programme « ressources, territoires et habitats », participe également à l’appréciation de l’efficience de la prévention des inondations.
Sous-indicateur : fiabilité de la carte vigilance crues.
Depuis 2006, le service central d'hydrométéorologie et d'appui à la prévision des inondations (SCHAPI) publie a minima deux fois par jour, avec les 19 services de prévision des crues (SPC), la carte nationale de vigilance « crues », disponible sur le site www.vigicrues.gouv.fr. Cette carte et les informations associées (bulletin national de synthèse et bulletin de chaque SPC avec éventuellement des prévisions, accès aux niveaux et débits des cours d'eau observés sur les stations de mesure hydrométrique), permettent aux acteurs de la sécurité civile (au premier rang desquels se trouvent les préfets et les maires) d'accéder aux données disponibles les plus utiles sur les 280 tronçons de cours d'eau composant le réseau hydrographique surveillé par l'État (plus de 22 000 km), aux abords desquels se situent de l’ordre de 65 % des surfaces des zones inondables en métropole et 75 % de la population exposée.
La pertinence d’un passage en vigilance orange ou rouge est évaluée en considérant les informations notamment météorologiques disponibles au moment du passage en vigilance, les incertitudes et les enjeux. L’analyse est réalisée par épisode.
Mode de calcul :
numérateur = nombre d’épisodes de vigilance crues orange ou rouge pertinents (N1) ;
dénominateur = nombre total d’épisodes de vigilance crues orange ou rouge (N2) ;
Source des données : données publiées par les 19 services de prévision des crues et le SCHAPI.
.
Analyse des résultats
Les deux indicateurs relatifs à la réduction de la vulnérabilité des personnes, des biens et de l’environnement aux risques naturels majeurs et hydrauliques témoignent du maintien de la performance de l’action de l’État dans ce domaine, avec une stabilisation en 2020.
En outre, l’indicateur relatif au taux cumulé d’approbation des PPRN ne représente que partiellement le travail d’amélioration réalisé. En effet, cet indicateur ne prend pas en compte le travail de révision des PPRN (déjà approuvés) qui est réalisé afin d’actualiser soit la cartographie de l’aléa, soit d’adapter le règlement du PPR. Le taux 2020 est stable. Les procédures d’approbation ont été limitées avec des retards et/ou reports constatés en lien avec le contexte sanitaire, Les annulations de PPRN approuvés suite à des contentieux et l’allongement des délais de concertation avec les collectivités territoriales sont également des facteurs explicatifs de cette situation.
En ce qui concerne la fiabilité de la carte de vigilance « crues », la valeur de l’indicateur en 2020 est de 84 % en cohérence avec la stabilité visée autour de 85 %. L’année 2020 a été marquée par 15 événements hydrométéorologiques notables (conduisant à une vigilance orange ou rouge) dont la tempête Gloria en début d’année qui a touché les départements de l’ouest Méditerranée, la tempête Alex qui a frappé violemment le sud-est (vigilance rouge) et plusieurs épisodes orageux sur le sud du territoire. Globalement, la pertinence et l’anticipation de la vigilance ont été très satisfaisantes au regard des données disponibles et des incertitudes.
OBJECTIF
4 – Assurer un contrôle performant de la sûreté nucléaire et de la radioprotection et renforcer l'information du public |
INDICATEUR
4.1 – Maîtrise des délais de publication des décisions de l'Autorité de sûreté nucléaire |
(du point de vue de l'usager)
| Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2020 | 2020 |
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Décisions de l'ASN de l'année N prises dans les délais prévus | % | 91 | 92 | 92 | 92 | 88 | 92 |
Commentaires techniques
Commentaires : pour assurer ses missions dans le domaine du contrôle de la sûreté nucléaire de la radioprotection, l’ASN prend des décisions réglementaires à caractère technique permettant de préciser les décrets et arrêtés réglementaires pris par le Gouvernement.
Ainsi, en complément des décisions individuelles prises par le Gouvernement (décret d’autorisation de création d’une installation nucléaire de base, etc.), l’ASN précise les modalités d’application des textes législatifs pris en matière de sûreté nucléaire ou de radioprotection, à l’exception de ceux ayant trait à la médecine du travail. L’ASN prend également des décisions réglementaires et individuelles dans le domaine des transports de substances radioactives (agréments de colis), dans le domaine des équipements sous pression nucléaire et dans le domaine du « nucléaire de proximité » (autorisation d’activité nucléaire et prescriptions).
Dans ce contexte réglementaire, l’indicateur de suivi des délais de publication des décisions de l’ASN recouvre tout le champ de son intervention en matière de décisions individuelles relevant de sa compétence exclusive.
Les décisions de l’ASN sont classées en 6 catégories pour lesquelles est fixé un délai de référence, en mois, pouvant varier suivant la catégorie entre 6 et 12 mois. Les différentes catégories de décisions sont présentées dans le tableau ci-après.
Catégories de décision | Délai de référence |
Installation nucléaire de base (INB) : ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) situées dans le périmètre d’une INB qui ne sont pas nécessaires à l’exploitation de l’INB et qui sont soumises aux dispositions du Code de l’environnement | 12 mois |
Installation nucléaire de base : tout accord délivré par l’ASN au titre du code de l’environnement, R. 593-55 à R. 593-58 (modification notable de l’installation, des règles générales d’exploitation ou du plan d’urgence interne) | 6 mois |
Agréments de colis de transport | 12mois |
Utilisateurs et fournisseurs : générateurs de rayonnements ionisants industriels, sources scellées et non scellées | 6 mois |
Utilisateurs et fournisseurs : scanner, radiothérapie externe, médecine nucléaire, curiethérapie | 6 mois |
Décisions relatives à des agréments d’organismes ou de laboratoire : - pour la mesure des activités volumiques en radon ; - pour des contrôles relatifs à la radioprotection ; - pour des contrôles d’équipements sous pression nucléaires. | 6 mois 4 mois 9 mois |
Analyse des résultats
L’indicateur de suivi des délais de signature des décisions de l’ASN recouvre tout le champ de son intervention en matière de décisions individuelles relevant de sa compétence exclusive. En 2020, l’ASN a pris 1651 décisions individuelles, dont 88 % ont été prises conformément aux délais de référence. Une part importante de ces demandes est instruite en vertu du code de la santé publique (82 %), et concerne le nucléaire de proximité, médical ou industriel. Les résultats de 2020 sont en recul par rapport à 2019 et ce décalage s’explique par les raisons suivantes :
le contexte de pandémie subi en 2020 a engendré des retards dans l’instruction des dossiers. L’ASN a mis en œuvre de manière raisonnée les dispositions de l’ordonnance n°2020-306 du 25 mars 2020 qui suspendaient ou reportaient certains délais de procédure. En outre, cette même ordonnance a interdit la consultation du public pendant une période donnée retardant d’autant les instructions en cours. Il faut néanmoins souligner que l’ASN a mobilisé ses moyens pour délivrer très rapidement les autorisations nécessaires, par exemple celles sollicitées par les hôpitaux pour l’utilisation d’appareils nécessaires à la réalisation des diagnostics Covid 19, avec un impact sur les instructions en cours.
les modifications notables des INB et instruites par le niveau national sont complexes et nécessitent souvent un délai supérieur à 6 mois ;
dans le cadre de la transformation numérique de l’ASN, des entités en charge de l’instruction des demandes formulées au titre du code de la santé publique ont engagé un travail de bascule de l’historique dans l’applicatif numérique. Cette période a été mise à profit pour traiter les demandes demeurées en suspens.
Dans les prochaines années, l’ASN aura à se positionner sur des dossiers à enjeux qui demanderont un investissement important et qui sont appelés à s’étaler sur de nombreuses années :
le 4° réexamen des réacteurs EDF de 1300 MWe,
les demandes de mise en service :
du réacteur EPR sur le site de Flamanville,
de l’installation ITER,
du réacteur Jules HOROWITZ,
le dossier d’options de sûreté des petits réacteurs modulaires (SMR, Small Modular Reactors),
la demande d’autorisation de création du projet Cigéo,
le projet de création d’une piscine d’entreposage centralisé des éléments combustibles irradiés,
les opérations de reprise et de conditionnement de déchets anciens sur les sites :
de La Hague,
de Cadarache et de Saclay,
le démantèlement des réacteurs de Fessenheim.
Par ailleurs, plusieurs arrêtés et décisions de l’ASN appelés par les décrets de transposition de la directive n° 2013/59/Euratom du Conseil du 5 décembre 2013 fixant les normes de base relatives à la protection sanitaire contre les dangers résultant de l'exposition aux rayonnements ionisants ont été publiés en 2019. Ils introduisent des modifications de régimes administratifs, dont la création d'un nouveau régime d'enregistrement. Ces changements vont permettre de poursuivre la mise en œuvre de l’approche graduée de la radioprotection au regard des enjeux et de la manière dont les responsables d’activité ou les exploitants exercent leurs responsabilités. L’ASN a préparé une nomenclature de répartition des différentes catégories d’activités nucléaires dans ces trois régimes, dont la mise en œuvre a commencé au 1er janvier 2019, avec l’entrée en vigueur de la décision permettant l’extension du régime déclaratif à de nouvelles activités nucléaires jusqu’alors soumises à autorisation. L’extension au régime déclaratif devrait concerner à terme, par exemple environ 6 000 dossiers du domaine industriel, jusqu’alors soumis au régime de l’autorisation. Il ne sera en revanche possible de quantifier précisément ce nombre de dossiers qu’à l’échéance d’un terme de 5 ans (31 décembre 2023).
En conséquence, plusieurs activités vont être amenées à changer de régime et l’impact sur les délais de référence (maintien ou raccourcissement) devra être évalué.