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CNAPS - Conseil national des activités privées de sécurité |
Analyse de l’activité et des résultats de l’opérateur
Le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), institué sous la forme d’un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministère de l’intérieur, est chargé de la régulation de l’ensemble des activités privées de sécurité dont l’exercice est régie par le livre VI du code de la sécurité intérieure (surveillance et gardiennage, transport de fonds, protection de l’intégrité physique des personnes, sûreté aéroportuaire, recherches privées, protection des navires)
Missions
Le périmètre de compétences du CNAPS s’est accru au cours des dernières années. Depuis 2015, il assure également le contrôle de l’offre de formation aux activités privées de sécurité (loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi) et, depuis 2017, le contrôle de l’activité de surveillance renforcée exercée au moyen d’une arme (nouvelle activité créée par la loi du 28 février 2017 relative à la sécurité publique) et de nouvelles modalités d’exercice (possibilité pour les agents de surveillance et de gardiennage et de protection physique des personnes d’exercer leur activité avec le port d’une arme). Cette extension a rendu nécessaire l’augmentation de son plafond d’emplois de 8 ETPT, à partir de 2017, soit 221 ETPT depuis cette date.
Son activité porte sur l’exécution des trois missions de l’établissement, en accord avec les objectifs et orientations fixés au sein du contrat d’objectifs et de performance 2018-2021.
1. La police administrative
Le CNAPS délivre, suspend ou retire les différents agréments, autorisations et cartes professionnelles permettant l’exercice d’une activité privée de sécurité.
Au 31 décembre 2020, les CLAC ont prononcé 113 343 décisions d’accord ou de refus, contre 141 945 en 2019 (soit -20 %). La part des décisions "cas A" (avis positif sans enquête administrative approfondie) est restée stable (83,4% contre 85,5% en 2019) à l'instar de celle des "cas B" (avis positif après une enquête administrative approfondie ; 11,9% contre 10,5% en 2019) et de celle des "cas C" (avis négatif après une enquête administrative approfondie ; 4,7% contre 4% en 2019).
Tout recours contentieux à l’encontre d’une décision de refus doit faire l’objet d’un recours administratif préalable obligatoire (RAPO) devant la commission nationale d’agrément et de contrôle (CNAC). Après une hausse en 2019 dû à un changement de méthode de calcul (les dossiers incomplets n’étant plus considérés comme des décisions défavorables, doctrine qui prévalait jusqu’ici), le taux de recours devant la CNAC s'est stabilisé (13% en 2020 contre 16% en 2019). Au contentieux, le taux d’annulation des décisions de la CNAC par les juridictions administratives reste stable (27% contre 24%).
2. L’action disciplinaire
Le CNAPS assure la discipline de la profession et veille au respect du code de déontologie qui s'applique à l'ensemble des activités de sécurité privée. À ce titre, à l’issue d’une procédure contradictoire conduite par ses agents, il peut prononcer des sanctions disciplinaires susceptibles de recours.
En 2020, il a réalisé 1 477 contrôles (1 733 en 2019). Cette baisse est dûe à la crise sanitaire qui a fortement limité les possibilités de contrôle au cours du premier confinement. 38% de ces contrôles ont donné lieu à une saisine de la CLAC territorialement compétente contre 33% en 2019. Le nombre de sanctions prononcées est en baisse, notamment du fait du nombre moindre de contrôles (1 076 contre 1 687 en 2019). Par ailleurs, le montant des pénalités financières s’élève à 1,97 M€ (contre 2,5 M€ en 2019). Enfin, en 2020, 57 recours contentieux ont été formés devant les tribunaux administratifs à l’encontre de ces sanctions. Sur les requêtes de fond, le taux d’annulation est en forte hausse (10% contre 3,2 % en 2019).
3. Le conseil et l’assistance à la profession
Le CNAPS a une mission d’assistance et de conseil à la profession, laquelle s’entend comme une mission de pédagogie et d’information sur les lois et règlements en vigueur. À cette fin, l’établissement dispose de services en ligne qui permettent à l’ensemble des usagers d’obtenir l’information la plus complète possible au regard de leurs obligations réglementaires. En outre, un donneur d’ordre ou un client peut s’assurer de la validité des autorisations d’exercice et des agréments dirigeants d’une entreprise avec laquelle il souhaiterait contracter. Cet outil permet également de déposer en ligne un dossier de demande de titre, d’autorisation ou d’agrément et de consulter à tout moment la progression de son instruction.
Gouvernance et pilotage stratégique
Un contrat d’objectifs et de performance (COP) pour la période 2018-2021 a été adopté par le collège de l’établissement le 26 novembre 2018. Il permet de suivre l’activité de l’établissement au moyen de 23 indicateurs de suivi ou de performance répartis selon 3 axes.
Au titre de cette période, les objectifs de l’établissement sont notamment de :
- maintenir un niveau de contrôle élevé sur l’ensemble du secteur, de renforcer le contrôle des organismes de formation en sécurité privée, notamment ceux proposant des formations au maniement des armes, afin d’en garantir le professionnalisme, ainsi que le contrôle de la moralité des agents privés de sécurité, en réalisant des enquêtes administratives à un rythme plus régulier ;
- continuer à développer la qualité de ses services et garantir la sécurité des processus ;
- poursuivre et consolider ses efforts pour améliorer la performance de sa gestion dans l’ensemble de ses missions, notamment en modernisant les services à destinations des usagers ;
Le schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) de l’établissement, qui a pour objet de définir précisément la situation du patrimoine immobilier de l’opérateur et de définir sa stratégie en matière immobilière dans les prochaines années dans une logique d’accroissement de la performance immobilière, a été adopté par le collège de l’établissement le 9 juillet 2020.
Financement apporté à l’opérateur par le budget de l’État
(en milliers d'euros) | ||||||
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| Réalisation 2019 | Prévision LFI 2020 | Réalisation 2020 | |||
Programme intéressé | Autorisations | Crédits | Autorisations | Crédits | Autorisations | Crédits |
P216 – Conduite et pilotage des politiques de l'intérieur | 17 303 | 17 303 | 17 500 | 17 500 | 17 247 | 17 247 |
Subventions pour charges de service public | 17 303 | 17 303 | 17 500 | 17 500 | 17 247 | 17 247 |
Total | 17 303 | 17 303 | 17 500 | 17 500 | 17 247 | 17 247 |
Le CNAPS bénéficie d’une subvention pour charges de service public (SCSP) de 17,5 M€ versée par le programme 216. En 2020, compte tenu des taux de mise en réserve appliqués aux crédits de personnel (0,5%) et de fonctionnement (4%), la réserve de précaution s’est élevée à 253 K€, soit une dotation nette de 17,247 M€.
Compte financier 2020
Avertissement
Le compte financier de l’opérateur n’a pas pu être voté par son Conseil d’Administration avant la date de rédaction du présent RAP. Les données sont donc provisoires. Le compte financier de l’opérateur n’a pas été certifié par un commissaire aux comptes.
Compte de résultat
| (en milliers d'euros) | ||||
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Charges | Budget | Compte | Produits | Budget | Compte |
Personnel | 13 575 | 11 966 | Subventions de l'État | 17 294 | 17 247 |
dont contributions employeur au CAS pensions | 1 620 | 1 509 | – subventions pour charges de service public | 17 294 | 17 247 |
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| – crédits d'intervention( transfert) |
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Fonctionnement autre que les charges de personnel | 4 956 | 5 514 | Fiscalité affectée |
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Intervention (le cas échéant) |
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| Autres subventions |
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Total des charges non décaissables sur le fonctionnement et/ou l’intervention | 1 215 | 1 097 | Revenus d’activité et autres produits | 40 | 75 |
dont dotations aux amortissements, dépréciations et provisions | 1 215 | 1 097 | dont reprises sur amortissements, dépréciations et provisions |
| 59 |
dont valeur nette comptable des éléments d'actif cédés |
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| dont produits de cession d’éléments d’actif |
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| dont quote-part reprise au résultat des financements rattachés à des actifs |
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Total des charges | 18 531 | 17 480 | Total des produits | 17 334 | 17 322 |
Résultat : bénéfice |
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| Résultat : perte | 1 197 | 158 |
Total : équilibre du CR | 18 531 | 17 480 | Total : équilibre du CR | 18 531 | 17 480 |
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Évolution de la situation patrimoniale
| (en milliers d'euros) | ||||
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Emplois | Budget | Compte | Ressources | Budget | Compte |
Insuffisance d'autofinancement |
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| Capacité d'autofinancement | 18 | 880 |
Investissements | 471 | 797 | Financement de l'actif par l'État |
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| Financement de l'actif par les tiers autres que l'État |
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| Autres ressources |
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Remboursement des dettes financières |
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| Augmentation des dettes financières |
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Total des emplois | 471 | 797 | Total des ressources | 18 | 880 |
Augmentation du fonds de roulement |
| 83 | Diminution du fonds de roulement | 453 |
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Le compte financier de l'établissement présente un solde budgétaire de 63 k€ contre un déficit initialement évalué à 453 k€. Cela s'explique notamment par une moindre consommation des crédits de personnels liée à l'augmentation des délais de recrutement en raison de la crise sanitaire et à une moindre consommation des crédits de fonctionnement également imputable à la crise sanitaire.
Autorisations budgétaires
| (en milliers d'euros) | |||
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Dépenses | Budget initial 2020 | Compte financier 2020 * | ||
AE | CP | AE | CP | |
Personnel | 13 575 | 13 575 | 12 926 | 12 926 |
Fonctionnement | 3 306 | 3 741 | 3 306 | 3 478 |
Intervention | 0 | 0 | 0 | 0 |
Investissement | 381 | 471 | 512 | 800 |
Total des dépenses AE (A) CP (B) | 17 262 | 17 787 | 16 744 | 17 204 |
dont contributions employeur au CAS pensions | 1 620 | 1 620 | 1 509 | 1 509 |
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| (en milliers d'euros) | |
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Recettes | Budget initial | Compte financier |
Recettes globalisées | 17 334 | 17 267 |
Subvention pour charges de service public | 17 294 | 17 247 |
Autres financements de l’État | 0 | 0 |
Fiscalité affectée | 0 | 0 |
Autres financements publics | 0 | 0 |
Recettes propres | 40 | 20 |
Recettes fléchées | 0 | 0 |
Financements de l’État fléchés | 0 | 0 |
Autres financements publics fléchés | 0 | 0 |
Recettes propres fléchées | 0 | 0 |
Total des recettes (C) | 17 334 | 17 267 |
Solde budgétaire (excédent) (D1 = C – B) | 0 | 63 |
Solde budgétaire (déficit) (D2 = B – C) | 453 | 0 |
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Dépenses par destination
(en milliers d'euros) | |||||||||
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Destination Budget initial | Personnel | Fonctionnement | Intervention | Investissement | Total | ||||
AE = CP | AE | CP | AE | CP | AE | CP | AE | CP | |
Conseil et assistance | 407 | 99 | 112 | 0 | 0 | 11 | 14 | 518 | 534 |
Disciplinaire | 4 887 | 1 190 | 1 347 | 0 | 0 | 137 | 170 | 6 214 | 6 403 |
Police administrative | 5 973 | 1 455 | 1 646 | 0 | 0 | 168 | 207 | 7 595 | 7 826 |
Soutien | 2 308 | 562 | 636 | 0 | 0 | 65 | 80 | 2 934 | 3 024 |
Total | 13 575 | 3 306 | 3 741 | 0 | 0 | 381 | 471 | 17 262 | 17 787 |
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Équilibre financier
(en milliers d'euros) | ||
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Besoins | Budget initial | Compte financier |
Solde budgétaire (déficit) (D2) | 453 | 0 |
Remboursements d'emprunts (capital), nouveaux prêts (capital), dépôts et cautionnements | 0 | 0 |
Opérations au nom et pour le compte de tiers : besoins | 0 | 0 |
Autres décaissements non budgétaires | 0 | 3 |
Sous-total des opérations ayant un impact négatif sur la trésorerie de l'organisme (1) | 453 | 3 |
ABONDEMENT de la trésorerie = (2) - (1) | 0 | 80 |
Abondement de la trésorerie fléchée | 0 | 0 |
Abondement de la trésorerie non fléchée | 0 | 80 |
Total des besoins | 453 | 84 |
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(en milliers d'euros) | ||
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Financements | Budget initial | Compte financier |
Solde budgétaire (excédent) (D1) | 0 | 63 |
Nouveaux emprunts (capital), remboursements de prêts (capital), dépôts et cautionnements | 0 | 0 |
Opérations au nom et pour le compte de tiers : financement | 0 | 0 |
Autres encaissements non budgétaires | 0 | 21 |
Sous-total des opérations ayant un impact positif sur la trésorerie de l'organisme (2) | 0 | 84 |
PRÉLÈVEMENT sur la trésorerie = (1) - (2) | 453 | 0 |
Prélèvement sur la trésorerie fléchée | 0 | 0 |
Prélèvement sur la trésorerie non fléchée | 453 | 0 |
Total des financements | 453 | 84 |
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La structure financière du CNAPS semble solide avec un fonds de roulement en légère augmentation (+84 k€) qui s'établit à 3,56 M€.
La trésorerie en fin d'exercice s'établit à 3,49 M€ contre 2,18 M€ inscrits au budget initial. Cette différence s'explique principalement par un déficit inférieur à celui anticipé lors de l'exercice 2019 et à des dépenses de personnels moindres en 2020 du fait d'une importante vacance frictionnelle liée à la crise sanitaire.
Consolidation des emplois de l’opérateur
| Réalisation 2019 | Prévision 2020 | Réalisation 2020 |
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Emplois rémunérés par l'opérateur : | 209 | 221 | 211 |
– sous plafond | 209 | 221 | 211 |
– hors plafond |
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dont contrats aidés |
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dont apprentis |
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Autres emplois en fonction dans l'opérateur : |
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– rémunérés par l'État par ce programme |
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– rémunérés par l'État par d'autres programmes |
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– rémunérés par d'autres collectivités ou organismes |
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L’exécution du plafond d’emplois du CNAPS pour 2020 est de 211,1 ETPT soit -9,9 ETPT par rapport au plafond inscrit en LFI pour 2020 (221 ETPT). Cela s’explique principalement par des difficultés de recrutement liés à la situation sanitaire qui ont amplifié le phénomène de vacance frictionnelle. Au 31 décembre 2020, l’effectif du CNAPS était de 217,9 ETP.