Indicateur 1.1 Nombres de problèmes investigués

La phase d’investigation du programme beta.gouv.fr permet de valider la pertinence du lancement d’un service numérique. Elle a été déployée à l’ensemble des incubateurs partenaires du réseau beta.gouv.fr en 2021. Chaque investigation fait l’objet d’une fiche sur le site beta.gouv.fr.

Le contexte sanitaire a ralenti le lancement de nouvelles investigations en cours d’année, cependant le rythme des réalisations a été accéléré en fin d’année. C’est le résultat d’une initiative de communication lancée à l’été 2020 pour informer les ministères sur la possibilité de déclencher une investigation financée par la DINUM facilement, notamment pour répondre à des problèmes révélés par la crise sanitaire. En l’occurrence, 32 investigations ont été lancées en fin d’année 2020 ; elles s’achèveront en 2021 et seront donc comptabilisées dans les problèmes investigués en 2021.

La phase d’investigation apporte satisfaction à la DINUM et aux administrations partenaires car elle permet de valider non seulement la pertinence d’un investissement dans une solution numérique à part entière, mais également l’adhésion de l’administration partenaire aux conditions de lancement d’une Startup d'État, dont les critères ont été réuni dans une grille d’évaluation : https://beta.gouv.fr/content/docs/grille_lancement.pdf.

Indicateur 1.2 Nombre de produits lancés par an

Un peu plus d’une investigation sur deux a donné lieu à la construction d’une solution numérique selon l’approche Startup d’Etat en 2020. Le contexte sanitaire n’a pas ralenti significativement la croissance du nombre de produits accompagnés par beta.gouv.fr, dont certains produits plus ou moins directement liés à la résolution de problèmes liés à la crise à l’image de Culture chez nous (une plateforme permettant de consulter en ligne des représentations en direct, des podcasts, vidéos et articles produits par les opérateurs culturels français) avec le ministère de la Culture.

La création de 4 incubateurs ministériels en 2020 (incubateur des Territoires, incubateur du ministère de l’économie, des finances et de la relance, incubateur de l’ANSSI et atelier numérique de la Culture) a permis de multiplier les structures publiques où l’approche Startup d’Etat est pratiquée. L’impact de la croissance du réseau d’incubateurs se fera essentiellement ressentir en 2021, conséquence du lancement de deux appels à candidatures en fin d’année 2020.

Indicateur 1.3 Nombre de produits abandonnés par an

En 2020, plusieurs produits ont été abandonnés pour quatre raisons principales :

• Le service numérique ne correspondait plus aux priorités de l’administration “sponsor” :
  • A-Dock (DGITM) : simplifier l'accès aux données et démarches administratives du transport routier de marchandises
  • Plante-et-moi (CGDD) : augmenter la présence de la nature en ville
  • Voir et Localiser (ASIP Santé) : voir et localiser les appelants aux centres d'appels d'urgence

• Difficulté à mobiliser des ressources internes (rôle d’intrapreneur dans une Startup d'État) :
  • Visam (DGAFP) : fluidifier le dialogue social de la « Direction des ressources humaines » de l’État.

• Transfert du service sans transformation profonde vers des pratiques “Produit numérique” : 
  • Kelrisks (DGPR) : évaluer et conseiller sur les risques de pollution d’un terrain.
  • Mes-aides (DINUM) : évaluer ses droits à 28 aides sociales. En moins de 7 minutes.

• La phase de construction a montré un impact de la solution numérique relativement faible :
  • Andi (Caisse des dépôts et des consignations) : faciliter l'immersion professionnelle des personnes en situation de handicap
  • Tremplin (ministère des Affaires Sociales) : rapprocher les professionnels de santé de leur futur territoire d’exercice

L’abandon d’un projet de service numérique est une décision courageuse et difficile à prendre. Elle est rendue possible par l’organisation régulière de comités d’investissement avec les administrations partenaires, où sont présentées les mesures d’impact de chaque service numérique, et où la décision de l’arrêt ou de la poursuite est clairement posée, à chaque fois. Elle témoigne d’une réelle maturité dans la conduite des projets, en s’interdisant de prolonger mécaniquement les dépenses d’une période à l’autre sans se reposer la question de l’impact et du retour sur investissement.

Le programme beta.gouv.fr a pour objectif de limiter les risques d’investir dans des solutions numériques ayant pas ou peu d’impact. En 2021, un des objectifs que s’est fixé la mission BETA de la DINUM est d’augmenter la part des abandons liés au faible impact mesuré de services numériques, dans une logique d’amélioration globale de la qualité des produits du portefeuille accompagné.

Indicateur 1.4 Nombre de produits devenus des services public à impact national majeur au cours de l'année

Afin de mieux caractériser les produits comptés comme “services à impact national”, les critères de cette catégorie ont été clarifiés :

a) Le produit est sorti du programme beta.gouv.fr et s’est autonomisé.

b) Le service, disponible partout en France, couvre une part significative des besoins (ou du marché total atteignable). Par exemple, l’impact national d’un produit qui cible un “marché” de x millions d’utilisateurs peut être caractérisé lorsque le service couvre plus de 50% des utilisateurs potentiels. Ce critère permet justifier d’un impact significatif sur la vie de centaines de milliers voire de millions de Français selon les spécificités et les cibles d’un produit.

c) Une équipe a été pérennisée pour opérer le service en continuant à mettre la priorité sur les besoins des utilisateurs. Le produit peut encore évoluer (il n’est pas mis au placard) et les statistiques d’impact restent suivies régulièrement par l’équipe.

Deux produits ont atteints ces critères en 2020 :

• mon-entreprise.fr, service à présent opéré par l’URSSAF : lever tous les freins et les questionnements au fur et à mesure de la progression du projet de création d’entreprise. En 2020 :
  • 3 millions de visiteurs en 2020, 80% du trafic provient de l’intégration du simulateur sur des sites webs tiers
  • 81% de taux de satisfaction sur les simulateurs
  • L’équipe produit est pérennisée au sein du Lab de l’ACOSS en 2021
• Anotea, service de Pôle emploi : éclairer les personnes qui cherchent une formation professionnelle en affichant les notes et commentaires collectés auprès des demandeurs d'emploi sortis de formation. En 2020 :
  • 1,5 millions de stagiaires interrogés
  • 423 000 avis recueillis pour 11 000 organismes
  • Le service a été pérennisé au sein de la DG de Pôle emploi

L’objectif du programme beta.gouv.fr est de construire le maximum de services publics numériques qui impactent positivement la vie des Français et qui rejoignent la catégorie des “services publics à impact national majeur”.

Afin d’en multiplier le nombre, un programme d’accélération “Gamma” a été lancé en septembre 2020. Il devrait permettre d’augmenter le nombre de services entrant dans cette catégorie en 2021. Constituée d’experts de l’acquisition, de la croissance et des pratiques de Business Development, l’équipe Gamma apporte son expertise et son soutien à plusieurs services à haut potentiel en expérimentant un programme d’accélération intensif dont la saison 1 (qui s’achève en mars 2021) accompagne 3 produits : Aides Territoires, Dossier Facile, Mon Entreprise. A mi-parcours, les statistiques d’impact des trois produits accompagnés ont fortement augmenté. Un bilan du programme sera établi en mars 2021.

Indicateur 2.1 Nombre d'entrepreneurs d'intérêt général sélectionnés dans l'année

Chaque année, un appel à candidatures d’EIG  est ouvert à destination de profils du numérique (notamment développement, sciences des données, design) qui souhaitent s’impliquer pour une période courte dans le service public. Les candidats postulent à des « défis de transformation numérique » portés par des acteurs publics. Le département Étalab de la DINUM pilote la sélection des candidats.

La sélection a lieu en deux temps : une première présélection est réalisée par l’administration. Un jury composé d’agents publics, d’experts, de membres de la société civile est ensuite organisé. Une fois sélectionnés, les lauréats intègrent ensuite les administrations qui portent les défis en signant un contrat de 10 mois.

Le nombre d’EIG sélectionnés reflète à la fois l’attractivité du programme auprès de l’administration et auprès des profils extérieurs (à condition d’indiquer aussi le nombre de candidatures) et la qualité des candidatures (si les prévisions sont atteintes).

Cette année, l’appel à candidatures EIG4 a permis de recruter 41 EIG.

Par ailleurs, le commando UX, un programme inspiré d’EIG qui se spécialise dans l’amélioration des démarches du top 250, a également été lancé, et a  recruté 15 développeurs/développeuses et designers, permettant de recruter 56 talents au total.

Notons que l’appel à candidatures EIG 4 a été un succès : il a recueilli 801 candidatures, soit quatre fois plus que les années précédentes.

Un constat a également été fait : la constitution d’une promotion est longue : il faut compter 8 mois du début de l’appel à projets à l’arrivée des EIG dans l’administration.  Forts de l’expérience du commando UX, qui a su réduire ces délais, une procédure plus efficiente est en cours d’expérimentation pour la promotion 5, constituée en 2021.

Indicateur 2.2 Nombre d'entrepreneurs d'intérêt général recrutés dans l'administration à la suite de leur défi

L’une des ambitions du programme Entrepreneurs d’Intérêt Général est de susciter, pour des profils externes à l’administration et experts du numérique, des parcours au sein du service public.

Cet indicateur reflète donc la capacité de l’État à améliorer sa marque employeur pour des profils numériques, offrir un environnement propice à l’innovation, s’engager dans des projets à fort impact. Il peut également être lu comme un marqueur du taux de transformation de certains projets accompagnés par le programme : ainsi, certains entrepreneurs d’intérêt général ont été recrutés à la suite de leur défi afin de faire grandir le projet. L’une des limites de cet indicateur : il ne reflète pas d’autres modalités de travail avec l’administration. Par exemple, certains entrepreneurs d’intérêt général travaillent ensuite comme entrepreneurs indépendants sur des projets de l’administration. Par ailleurs, cet indicateur comptabilise tous les recrutements, quelle que soit la durée du contrat.

La promotion précédente, qui s’est terminée en novembre 2019, a obtenu des résultats très encourageants en termes de pérennisation : 30% des EIG ont continué en tant que contractuels dans l’administration, et plusieurs autres continuent à travailler pour l’administration sous d’autres formes (notamment prestataires). Le programme a également permis de créer de nouveaux postes techniques dans plusieurs administrations.

Les résultats de l’année 2020 ne pourront être totalement évalués qu’en 2021 : en effet, le nouveau financement en loi de finances 2020 du programme EIG a entraîné des changements de calendrier. Là où les promotions précédentes commençaient en janvier et se terminaient en novembre, la promotion EIG 4 a rejoint l’administration en septembre 2020, et terminera ses missions en juin 2021. C’est à ce moment-là que le comptage manuel pourra être effectué.

On note toutefois que 14 membres du commando UX ont continué en tant que contractuels suite à leur mission (13 au sein de la DINUM et 1 au sein de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI), jusqu’en décembre 2020.

Il a par ailleurs été identifié que l’un des enjeux à la pérennisation des EIG en tant que contractuels dans leurs administrations est rendue plus difficile d’une part faute d’ETP disponibles et d’autre part car les procédures de recrutement sont longues et doivent être fortement anticipées pour éviter un flottement après les 10 mois des EIG. Pour ce faire, l’équipe du programme à la DINUM a renforcé l’accompagnement des agents publics mentors sur le sujet de la pérennisation, avec la mise en place d’un guide de ressources et des réunions stratégiques individualisées.

2.3 – Nombre d'intrapreneurs formés à la méthode Startup d'État

Cet indicateur représente le nombre d’agents publics sélectionnés lors d’appels à projets et de recrutement dans des équipes déjà formées. Ces agents publics au profil "d’intrapreneurs” sont issus des administrations partenaires et rejoignent une équipe pour monter en compétence sur la réalisation de produits informatiques ou simplement pour partager leurs compétences métiers ou techniques.

105 agents publics ont rejoint la communauté beta.gouv.fr en 2020, et chacun est passé par une procédure d’embarquement destinée à les former à l’approche Startup d’Etat et à la culture numérique. Cette approche a été documentée dans doc.incubateur.net.

La création de 4 nouveaux incubateurs partenaires dans le réseau beta.gouv.fr, et le projet de création au minimum de 2 autres incubateurs en 2021, laissent à penser que le nombre d’agents publics intrapreneurs formés sera amené à fortement augmenter en 2021.