Objectifs et indicateurs de performance |
Évolution de la maquette de performance
Au regard des objectifs fixés par le président de la République au mois de mai 2019 (atteinte d'ici 2022 de 30 % du territoire en aires protégées, marines et terrestres), l’indicateur 2.2 évolue : il concerne désormais la terre et la mer, la métropole et les Outre-mer (auparavant ciblé sur la partie métropolitaine terrestre).
OBJECTIF
1 – Assurer la gestion intégrée de la ressource en eau |
L’eau est une ressource soumise à d’importantes pressions de pollution. A titre d’exemple : près de 19 900 stations de traitement des eaux usées traitent annuellement une charge de pollution représentant 79 millions « d’Équivalents-Habitants » ; 90 000 ouvrages sont recensés sur les cours d'eau en France et ont potentiellement un impact sur la continuité écologique des milieux ; plusieurs dizaines de millions d’hectares sont identifiés comme étant en déficit quantitatif en eau.
Pour protéger la ressource en eau, la directive cadre sur l'eau (DCE) a fixé un objectif de résultat pour recouvrer le bon état des eaux au plus tard en 2015. Cependant, sous certaines conditions, l’échéance de 2015 peut être reportée pour une réalisation progressive des objectifs. Ainsi, selon le cours d’eau, l’échéance est fixée à 2015, 2021 ou 2027. La mise en œuvre de la DCE repose sur les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) élaborés pour chacun des neufs districts hydrographiques en métropole et cinq bassins d’outre-mer. Pour la période 2016-2021, ils ont été adoptés en fin d’année 2015. Les projets de SDAGE 2022-2027 devraient être adoptés par les comités de bassin ou les comités de l’eau et de la biodiversité en fin d’année 2020.
L’évaluation de l’état écologique des masses d’eau est effectuée deux fois par cycle de gestion de la DCE (6 ans). L’état d’une masse d’eau est évalué à partir de plusieurs paramètres biologiques, physico-chimiques et hydromorphologiques selon le critère du paramètre déclassant (un paramètre déclassant suffit à déclasser toute la masse d’eau). Ces critères impliquent qu’une masse d’eau peut être déclassée d’une évaluation à une autre du fait de la surveillance d’un nouveau paramètre.
Les sous-indicateurs relatifs au bon état des masses d'eau sont en cours de révision :
- "Nombre de schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) mis en oeuvre" : ce sous-indicateur portant sur la mise en œuvre des SAGE permet d'illustrer la mise en place de démarche de gestion intégrée de la ressource en eau au niveau local. Il a été souhaité une vision plus territorialisée. Cet objectif sera réalisé sur la base d'une étude évaluative de la politique des SAGE pilotée par le CGEDD et confiée à un prestataire externe, qui a débuté ses travaux à l’été 2020 pour une durée de 2 ans. En fonction de ses préconisations, une stratégie territorialisée pourrait être proposée. Dans ce cadre, l’indicateur pourra être adapté sur ces éléments fin 2022 pour une application en 2023.
- "Bon état sur le paramètre ammonium" : l'indicateur associé ne permettant plus refléter l'évolution de la situation puisque arrivé à son plateau, il est prévu son remplacement par un indicateur qui puisse suivre les progrès de la politique menée en matière d’assainissement. Il est proposé la mise en place en 2022 d’un indicateur sur la gestion des systèmes d’assainissement par temps de pluie. Il convient de mettre en place les outils informatiques et choisir l’indicateur approprié avant 2022.
- "Bon état sur le paramètre biologique invertébrés", indicateur impliqué par la DCE : jusqu’au 27 juillet 2018, l’indicateur biologique prescrit réglementairement par l’arrêté du 25 janvier 2010 modifié pour l’élément de qualité invertébrés était l’indicateur biologique global normalisé (IBGN). A ce titre, l’indicateur de performance associé au programme 113 1-1 utilisait précédemment l’IBGN. Toutefois, ayant été créé antérieurement à la DCE, il n’était pas compatible avec le cadre de la directive. En outre, il ne répondait qu’à un nombre limité de pressions et était donc peu représentatif de l’état des masses d’eau si observé indépendamment d’autres indicateurs. Pour ces raisons, l’arrêté du 27 juillet 2018 modifiant l’arrêté du 25 janvier 2010 a remplacé l’indicateur biologique IBGN par l’I2M2.
A la différence de l’IBGN, l’I2M2 est à la fois compatible avec le cadre de la DCE et sensible à une large gamme de pressions anthropiques. Ainsi, depuis 2018, la question de l’évolution de l’indicateur 113-1-1 a été étudiée afin de rendre compte de l’évolution du cadre réglementaire. Elle est rendue effective à partir du PLF 2021. Étant donné que l’IBGN et l’I2M2 sont calculés sur la base des mêmes données, il a été possible de rétrocalculer les valeurs de l’indicateur 113-1-1 dans sa version « I2M2 » jusqu’en 2014.
Ainsi, l’évolution de l’indicateur PLF 113-1-1 ne cause pas de rupture de chronique liée au passage de l’IBGN à l’I2M2 : toute la chronique a été recalculée en utilisant l’I2M2 plutôt que l’IBGN
La gestion intégrée de la ressource en eau est organisée en premier lieu par l'intervention des opérateurs du programme (les agences de l’eau en métropole, les offices de l’eau en outre-mer ainsi que l’’Office français de la biodiversité – OFB).
Les agences et les offices de l'eau :
assurent la perception de redevances pour le financement de projets selon les principes de « pollueur payeur » ;
procèdent à la bancarisation et à la mise à disposition de certaines données ;
participent à la planification en liaison avec les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) ou les DEAL en outre-mer, compétentes sur les bassins hydrographiques ;
sont chargés d’aider les collectivités territoriales à appliquer la directive « eaux résiduaires urbaines » (DERU), notamment la mise aux normes des installations au regard des objectifs de la DCE et l’amélioration des performances en matière de gestion et de traitement des eaux collectées par temps de pluie pour les années à venir.
L'OFB développe les savoirs sur l’eau et les milieux aquatiques (orientation des programmes de recherche), informe sur l'état des ressources, des milieux aquatiques et leurs usages, acquiert des données de terrain et assure des missions de contrôle des usages de l'eau en collaborant avec les services de l’État en département.
Pour maintenir ou restaurer le bon état des eaux, atteindre les objectifs des directives sectorielles (ex : nitrates, assainissement), une police de l’environnement avec des prérogatives adaptées et des compétences techniques reconnues est nécessaire. Celle-ci s’appuie sur des outils de police administrative et de police judiciaire en application de l'ordonnance n° 2012-34 du 11 janvier 2012 portant simplification, réforme et harmonisation des dispositions de police administrative et de police judiciaire du code de l'environnement.
Au-delà des actions d’information, de sensibilisation et d’incitation, l’activité de contrôle permet l’application du droit de l’environnement par les particuliers, les collectivités territoriales et les acteurs socio-économiques. Les contrôles réalisés par les services de l’État et les établissements publics sont organisés grâce à un plan de contrôle inter-services validé annuellement par le préfet et présenté au procureur de la République. Ce plan de contrôle vise notamment à adapter les contrôles aux enjeux de chaque territoire.
INDICATEUR
1.1 – Masses d'eau en bon état |
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2021 | 2023 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Bon état sur le paramètre biologique invertébré | % | 81 | 82 | 84 | 79 | 80 | 81 |
Bon état sur le paramètre ammonium | % | 95 | 95,4 | 98 | 98 | 98 | 98 |
Nombre de schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) mis en oeuvre | Nb | 131 | 140 | 131 | 145 | 150 | 160 |
Précisions méthodologiques
Sous-indicateur « Bon état sur le paramètre biologique invertébré »
Source des données : Les données de surveillance sont collectées par les agences de l’eau dans le cadre de la mise en œuvre de la surveillance imposée par la directive-cadre sur l’eau (DCE)
Mode de calcul : L’indicateur calculé pour une année N correspond au ratio N1/N2 avec :
Sous-indicateur « Bon état sur le paramètre ammonium »
Source des données : Les données de surveillance sont collectées par les agences de l’eau dans le cadre de la mise en œuvre de la surveillance imposée par la directive-cadre sur l’eau (DCE)
Mode de calcul : L’indicateur calculé pour une année N correspond au ratio suivant :
Sous-indicateur « Nombre de schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) mis en œuvre »
Source des données : Renseignements issus de la base de données GESTEAU par les DREAL. Organisme chargé de la collecte : L’Office International de l’Eau.
Mode de calcul : nombre de SAGE approuvés.
L’indicateur de performance associé aux schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) mesure l’avancement au niveau national de la gestion intégrée et concertée de la ressource en eau conduite à l'échelle des sous-bassins. Il porte sur le nombre de SAGE mis en œuvre (approuvés par arrêté préfectoral ou interpréfectoral), c'est-à-dire entrés en vigueur et produisant des effets concrets (en termes d'effets juridiques ou de réalisation d'actions).
Justification des prévisions et de la cible
Les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) applicables sur la période 2016-2021 fixent comme objectif d’atteindre le bon état écologique pour 66 % des eaux de surface d’ici 2021. L’évaluation de l’état écologique d’après les états de lieux en cours d’élaboration en 2019 montre qu’environ 44 % des masses d’eau seraient en bon état (autour de 41 % en 2015). Même si de nombreuses actions ont été mises en œuvre par les acteurs de l’eau pour préserver ou restaurer la qualité de l’eau et des milieux aquatiques, les progrès accomplis sont lents, en partie liés à l’inertie des milieux et des indicateurs biologiques qui nécessitent du temps pour retrouver un équilibre. Cette progression lente est également due au système d’évaluation de l’état des eaux, intégrateur de multiples paramètres. Les progrès sont ainsi masqués alors que la qualité de l’eau s’améliore comme le révèlent certains paramètres, l’ammonium par exemple.
Les sous-indicateurs « Bon état sur le paramètre biologique invertébrés » et « Bon état sur le paramètre ammonium » montrent l’état et la progression d’éléments de qualité composant le bon état écologique.
Le paramètre « invertébrés » a été remplacé dans l’arrêté du 27 juillet 2018 par l’indicateur multimétrique I2M2 pour le troisième cycle DCE sur l’ensemble du territoire métropolitain, à l’exception de l’Hydro-écorégion 9A (HER 9A) ; ce nouvel indicateur est plus sensible aux différentes pressions que peuvent subir les invertébrés benthiques, et devrait permettre de mieux visualiser les efforts réalisés.
Ce changement d’indicateur conduit toutefois également à une révision à la baisse des cibles, l’indicateur étant plus sensible et exigeant que le précédent,
Le paramètre « ammonium » présente un taux de bon état important (proche de 100%) qui traduit notamment les efforts réalisés durant les 20 dernières années pour améliorer la qualité des rejets de l’assainissement. L’indicateur est maintenu à un niveau élevé afin de consolider et pérenniser les acquis obtenus grâce à ces investissements.
S'agissant du sous-indicateur "nombre de SDAGE mis en œuvre", leur élaboration constitue une procédure longue de concertation et d’appropriation des enjeux de préservation du territoire par les acteurs locaux. La phase de validation et de consultation de divers organismes (dont le comité de bassin, les collectivités territoriales), ainsi que celle d’une enquête publique, a une durée moyenne d’une année.
Les SAGE, outils de planification de la gestion de l’eau au niveau des sous-bassins, créés par la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, ont connu un réel développement depuis une dizaine d’années. L’objectif n’est pas actuellement de couvrir l’intégralité des bassins versants, car il importe que les SAGE soient, d’une part, de vrais outils de mise en œuvre de la DCE afin d’atteindre le bon état des eaux et, d’autre part, qu’ils soient réalisés là où ils font défaut.
La cible 2021 fixée à 150 SAGE dépend du nombre de SAGE en cours d’élaboration d’une part et du délai nécessaire à leur finalisation d’autre part. Le nombre de SAGE supplémentaires pouvant être adoptés par an est évalué à 5. Toutefois, consciente que cette cible quantitative est réductrice, la direction de l’eau et de la biodiversité a engagé une étude d’évaluation de la politique des SAGE. A l’issue de cette étude, l’indicateur pourra être révisé de manière plus qualitative.
OBJECTIF
2 – Préserver et restaurer la biodiversité |
La conférence environnementale de septembre 2012 a mis la biodiversité au cœur de la feuille de route pour la transition écologique.
La stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) sur la période 2011 – 2020 a eu pour ambition, d’une part, de préserver et restaurer, renforcer et valoriser la biodiversité, et d’autre part, d’en assurer l’usage durable et équitable et parvenir pour cela à l’implication de tous les secteurs d’activité. Dans un contexte d’érosion continue de la biodiversité, la politique de la nature a pour finalités de mettre en œuvre la SNB et de reconquérir la qualité des espaces naturels, notamment en constituant sur le territoire national une infrastructure écologique permettant de mieux s’adapter aux bouleversements locaux inéluctables et à ceux qui résulteront des changements climatiques dans les prochaines décennies.
La mise en place de cette infrastructure en métropole et en outre-mer s’appuie sur l’application des directives communautaires « habitats-faune-flore » et « oiseaux » (en particulier à travers le réseau Natura 2000 en métropole), la mise en œuvre de la loi sur les parcs nationaux, les parcs naturels régionaux et les parcs naturels marins, la restauration des populations d’espèces menacées, la mise en place d’une trame verte et bleue et sur la recherche de cohérence et de représentativité du réseau des aires protégées, contribuant ainsi à la préservation du patrimoine naturel.
L’élaboration en cours de la stratégie nationale en matière d’aires protégées 2020-2030 s’inscrit dans un contexte de montée en puissance des actions du Gouvernement en matière de protection d’espaces naturels en France et traduit par le conseil de défense écologique mis en place par le président de la République et dont l’une des annonces a pour objet de porter à 30 % la part des aires marines et terrestres protégées, dont un tiers d’aires protégées en protection forte d’ici 2022.
La continuation des actions conduites dans le cadre du Plan Biodiversité, et l'élaboration de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité 2021-2030 (SNB 3) constitueront l'un des chantiers majeurs de l'année 2021.
Ainsi depuis 2017, les sujets liés à la biodiversité connaissent une importante montée en puissance dans la perspective de l’accueil du congrès mondial de la Nature à Marseille en 2021 et de la révision des objectifs d’Aichi dans le cadre de la convention sur la diversité biologique en 2021. Le plan biodiversité présenté par le gouvernement en juillet 2018 en est un signal fort.
La police de l’eau et de la nature, quant à elle, dans le cadre de cette stratégie nationale, permet sur l’ensemble du territoire, au-delà du réseau d’espaces naturels, de prévenir et agir sur toute pression anthropique.
INDICATEUR
2.1 – Préservation de la biodiversité ordinaire |
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2021 | 2023 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Evolution de l'abondance des oiseaux communs, catégorie des oiseaux inféodés à certains milieux | % | 70 | 69 | 77 | 72 | 73 | 75 |
Nombre de sites Natura 2000 en phase d'animation | Nb | 1702 | 1732 | 1768 | 1750 | 1764 | 1776 |
Précisions méthodologiques
Sous-indicateur : "Évolution de l'abondance des oiseaux communs, catégorie des oiseaux inféodés à certains milieux"
L’indicateur apporte des données objectives sur la présence des oiseaux dans certains milieux spécifiés. Il est issu d’un mode de collecte directe sur le terrain et de la base Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), tenue par le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN). L’année 1989 est utilisée comme référence de l'indice (abondance fixée à 100). L’indicateur fait référence à une liste d’oiseaux classés par catégories et habitats. Au total, 75 espèces sont utilisées pour construire les indicateurs. Si une espèce est plus abondante dans un habitat que ce que prédirait une répartition homogène dans les trois habitats, elle est dite « spécialiste » de cet habitat. Si une espèce ne présente pas de biais de répartition entre les habitats, elle est dite généraliste. Environ un millier d’observateurs répartis à travers la France métropolitaine mettent en œuvre un protocole de terrain standardisé pour caractériser l’avifaune.
En cohérence avec les indicateurs de la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020, il a été décidé de ne retenir que la population des oiseaux communs spécialistes de certains milieux, dans la mesure où ils représentent davantage les enjeux liés à la conservation de la diversité des milieux. Ainsi depuis 2013 l’indicateur a été restreint sur certaines catégories d’oiseaux de milieux forestiers et agricoles afin de refléter davantage les espèces menacées et donc la menace sur la diversité biologique.
Pour tenir compte des variations interannuelles liées notamment au climat, une moyenne glissante sur les trois années est utilisée pour déterminer la valeur de l’année de calcul et lisser les variations. Par ailleurs, compte tenu du nombre important de données à collecter auprès des diverses structures d'observation de terrain, le calcul de l'indicateur présenté dans le bilan d'une année N relève des observations réalisées au cours de l'année N-1. A noter qu'une réflexion est menée en 2020 sur l'opportunité de faire évoluer l'indicateur
Sous-indicateur : "Nombre de sites Natura 2000 en phase d'animation"
Source des données : informations transmises par les DREAL (à terme système d’information Natura 2000).
Mode de calcul : Nombre de sites Natura 2000 pour lesquels un animateur est désigné.
L’indicateur intègre l’ensemble des sites Natura 2000, terrestres et marins.
Justification des prévisions et de la cible
S’agissant du sous-indicateur relatif à l’abondance des oiseaux communs celui-ci est un indice agrégé qui reflète les variations d’abondance d’un ensemble d’espèces d’oiseaux présents de façon courante sur le territoire. Les oiseaux étant le plus souvent au sommet des chaînes alimentaires au sein d’un écosystème, les variations qu’ils connaissent sont une bonne indication de l’évolution globale des espèces et des milieux existants en France. Une diminution de l’indice attesterait d’une diminution de l’abondance des espèces et signifierait une réduction des ressources, et une dégradation qualitative et quantitative des milieux disponibles pour ces oiseaux.
Le ministère œuvre à la stabilisation de l'indice voire à sa tendance à la hausse, par des actions de protection et de restauration des écosystèmes, mais aussi, en lien avec les acteurs concernés, de limitation des pressions qui causent le déclin de la biodiversité : destruction et fragmentation des habitats, surexploitation des ressources naturelles, changement climatique, pollutions et espèces exotiques envahissantes.
A moyen terme, la loi pour la reconquête pour la biodiversité des paysages et de la nature du 8 août 2016 et le plan biodiversité adopté en 2018, avec l’ensemble des mesures et dispositifs qu’ils instaurent, doivent concourir à l’amélioration de la présence des espèces. Au-delà de la politique de protection et de restauration des écosystèmes, des politiques d’aménagements du territoire et une politique agricole commune prenant en compte les enjeux de biodiversité auront aussi des conséquences favorables.
Ces ambitions de protection et de restauration des écosystèmes, et de limitation des pressions qui s'exercent sur eux, seront portées par la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité 2021-2030 (SNB3), dont l'adoption est prévue en 2021.
S’agissant du sous-indicateur relatif aux sites Natura 2000 en phase d’animation, le nombre de sites Natura 2000 en phase d’animation est en légère progression depuis 2018, année d’une importante extension du réseau en mer (notification à la Commission de 11 nouveaux sites faisant passer la surface marine couverte par Natura 2000 de 11 à
34 %). Certains sites ayant été fusionnés afin de faciliter la mise en place de la gestion, le réseau compte à ce jour 1766 sites terrestres et marins. 1 644 sites sont dotés d’un document d’objectif approuvé et 99 sites sont dotés d’un document d’objectifs en cours d’approbation. La progression de l’animation est donc faible par rapport à 2018 ce qui illustre les difficultés de mobilisation des fonds européens lors de la programmation 2014-2020
L’évolution en 2020 a été plus particulièrement contrainte, la crise sanitaire ayant entraîné des décalages dans les réunions des comités de pilotage permettant de valider les documents d'objectifs (DOCOB) et la mise en animation de ces derniers. L’effet de report éventuel en 2021 dépendra également de l’évolution de la situation sanitaire.
INDICATEUR
2.2 – Effort de protection des espaces naturels terrestres et maritimes |
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2021 | 2023 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Pourcentage du territoire métropolitain et des eaux sous juridiction française sous protection forte | % | 1,39 | 1,76 | 1,87 | 1,87 | 1,87 | 10 |
Précisions méthodologiques
Sous-indicateur : « pourcentage du territoire national (dont eaux sous juridiction française) sous protection forte »
Source des données : Muséum National d’Histoire Naturelle
Mode de calcul :
l’indicateur est calculé par le ratio suivant :
- Numérateur : surface totale du territoire national et des eaux sous juridiction française sous protection forte au moyen d'outils réglementaires et fonciers;
- Dénominateur : surface totale du territoire national et des eaux sous juridiction française.
Justification des prévisions et de la cible
Le président de la République a fixé au mois de mai 2019 l’objectif d’atteindre, d’ici 2022, la proportion de 30 % d'aires protégées sur notre territoire, qu’elles soient marines et terrestres, dont un tiers en protection forte. Afin de répondre à ces ambitions, le ministère de la transition écologique élabore une nouvelle stratégie rassemblant l’ensemble des aires protégées, terrestres et marines, en métropole et en Outre-mer, pour la période 2020-2030. Cette stratégie décennale sera accompagnée de 3 plans d’actions triennaux successifs.
Au regard des objectifs fixés par le président de la République, l’indicateur dédié évolue. Il concerne désormais la terre et la mer, la métropole et les outre-mer (auparavant ciblé sur la partie métropolitaine terrestre).
En 2019, les zones de protection forte couvraient 1,76 % de la surface nationale, terre et mer confondus. L'année avait notamment été marquée par la création du Parc national des forêts le 6 novembre 2019, prévu par l’action 36 du plan biodiversité, avec une zone de cœur de 56 000 ha.
Pour 2020, l’indicateur devrait évoluer grâce notamment aux extensions et créations de cinq réserves naturelles nationales, dont la transformation du parc naturel marin des Glorieuses en réserve naturelle nationale (avec plus d’un million d’hectares supplémentaires de protection forte).
Au total, la concrétisation des projets prévus pourrait permettre d’atteindre la proportion de 1,87 % du territoire national sous protection forte.
INDICATEUR
2.3 – Retour à la conformité en police de l'eau et de la nature |
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2018 | 2019 | 2020 | 2020 | 2021 | 2023 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Pourcentage de retours à la conformité sur l'ensemble des contrôles administratifs non conformes de l'année précédente | % | Sans objet | 30 | 45 | 40 | 50 | 65 |
Précisions méthodologiques
Source des données : information collectée au travers de l’outil licorne (suivi du contrôle)
Mode de calcul :
Numérateur : nombre de retours à la conformité constatés sur les années n et n-1.
Dénominateur :nombres de contrôles administratifs non conformes de l'année n-1.
Sont pris en compte les retours à la conformité constatés à l'année n et n-1 sur les contrôles renseignés "non conformes" (par les DDT(M) et DREAL / DEAL / DRIEE) à l'année n-1 et donnant lieu à un rapport de manquement administratif (RMA, ou d’un procès-verbal administratif s’agissant de la police de la publicité) relativement au nombre de contrôles non conformes constatés à l'année n-1 et faisant l'objet d'un RMA (ou d’un PV administratif s’agissant de la police de la publicité).
Il est retenu un délai de 2 années civiles. Il ne s'agit donc pas d'un délai glissant de deux ans à compter de la non-conformité. Ainsi, pour un contrôle constaté non conforme en juin 2018 :
- le retour à la conformité constaté en décembre 2019 sera comptabilisé dans l'indicateur pour l'année 2019;
- le retour à la conformité constaté en janvier 2020 ne sera pas comptabilisé dans l'indicateur pour l'année 2019, ni même pour les années suivantes.
Les contrôles pris en compte sont les contrôles réalisés par les services concernés (en tant que service responsable de l'opération de contrôle) sur vingt-cinq actions identifiées dans le plan de contrôle "eau et nature" tel que défini au niveau national. Ces vingt-cinq actions sont celles qui appellent à une régularisation par la voie administrative. Les contrôles non conformes sont ainsi matérialisés sous la forme d'un rapport de manquement administratif (ou d’un PV administratif s’agissant de la police de la publicité).
Rapport de manquement administratif (RMA) : préalable à la mise en demeure, le RMA est un document qui permet de rendre compte à l'autorité administrative compétente (le préfet la plupart du temps) d'un écart par rapport à un régime de police administrative constaté lors d'un contrôle sur pièces ou sur site. Il peut tout aussi bien s'agir d'un écart mineur ou majeur, d'une absence de titre ou bien du non-respect d'une prescription. Le préfet dispose ensuite d’un panel de suites administratives visant à la remise en conformité.
Justification des prévisions et de la cible
L’indicateur mesure le retour rapide à la conformité constaté par les services de police de l’eau et de la nature. Le retour à la conformité est défini ici comme une constatation opérée sur le terrain ou au bureau par les agents chargés du contrôle à l'origine de suites administratives. Cette action met un terme à la procédure administrative, indépendamment des suites pénales éventuelles.
Cet indicateur permet de mesurer l’efficacité des services de police de l’eau et de la nature qui, par leur action, mettent fin à une situation de non-conformité par rapport à la réglementation.
Il est à préciser que, pour une même thématique de contrôle, le délai de retour à la conformité peut varier fortement selon la nature de la non-conformité constatée. Ainsi, le non-respect d'une prescription technique dans le cadre d'une installation régulièrement autorisée ou déclarée peut être régularisé rapidement. Au contraire, la non-conformité donnant lieu au dépôt d'un dossier de régularisation peut être régularisée dans un laps de temps beaucoup plus long (plusieurs années) en raison des évaluations et études à entreprendre par la personne contrôlée. Une régularisation rapide comme celle conçue pour la construction de l'indicateur ne peut donc être envisagée.
La prévision 2020 est revue à la baisse, car la dimension des effets d’obstruction des contrevenants sur les retours est difficilement quantifiable aujourd'hui, ralentissant le rythme des mises en conformité.
L'indicateur étant mis en place cette année, la donnée 2018 n'est pas disponible.
Cet indicateur ne concerne que les activités des services déconcentrés de l’État (services de DDT(M) et services de DREAL/DEAL/DRIEE).