Présentation stratégique du projet annuel de performances |
Michel MIRAILLET |
Directeur général de la mondialisation, de la culture, de l'enseignement et du développement international |
Responsable du programme n° 185 : Diplomatie culturelle et d'influence |
La politique d’influence de la France s'inscrit dans les orientations politiques énoncées en 2017 par le Président de la République lors de ses allocutions à la Sorbonne et à Ouagadougou et, en mars 2018, à l’Institut de France, avec la présentation du plan pour la langue française et le plurilinguisme. Dans un contexte de concurrence exacerbée au plan international, l'objectif est d’accroître l’attractivité de notre pays dans ses multiples dimensions (culturelle, économique, touristique, éducative et universitaire) et de soutenir la réalisation des objectifs politiques, sécuritaires et économiques de notre diplomatie, avec un souci permanent de modernisation de notre offre et de notre action.
L’année 2020 a été exceptionnelle du fait de la crise de la covid-19, qui a largement impacté la mise en œuvre de ces orientations stratégiques : scolarisation fortement perturbée dans les établissements d'enseignement français à l'étranger confrontés pour nombre d'entre eux à de sérieuses difficultés économiques ; fermeture temporaire de nombreux instituts français et Alliances françaises locales qui s'est traduite par l'érosion des publics et une perte de revenus ; mobilités étudiantes et échanges d'expertise limités du fait de la fermeture des frontières et des mesures de restrictions sanitaires ; retards occasionnés dans la mise en œuvre des projets de coopération et nécessaire adaptation des modalités d'intervention ; recul du nombre de touristes étrangers accueillis sur notre territoire.
Si l'impact de cette crise se poursuivra en 2021, le dispositif de coopération s’est cependant rapidement adapté pour résister à la crise, à travers notamment la mise en place de mesures de soutien budgétaire (aux opérateurs, aux établissements à autonomie financière en particulier) et l'utilisation des outils numériques.
Si la politique d’influence française a été perturbée dans sa mise en œuvre par une crise sanitaire dont les effets durables nécessiteront de poursuivre en 2021 l'adaptation des modalités d'intervention du ministère et de ses opérateurs, les quatre orientations stratégiques majeures autour desquelles elle s'articule demeurent : soutenir la diffusion de la langue française et une nouvelle dynamique de développement de l’enseignement français et francophone à l’étranger; placer la coopération universitaire et de recherche au cœur de l’attractivité de notre territoire ; poursuivre la promotion des savoir-faire, des idées et de la créativité française – notamment dans le secteur des industries culturelles et créatives – auprès de nos partenaires à l’étranger ; et enfin promouvoir les intérêts économiques et commerciaux de la France.
1/ Promouvoir la langue française et impulser une nouvelle dynamique au développement de l’enseignement français et francophone
La diffusion, la promotion et l’enseignement français et en français sont au confluent des politiques de développement et de rayonnement culturel et linguistique. Ils sont au cœur de la politique d'influence et constituent des priorités du plan pour la langue française et le plurilinguisme souhaité par le Président de la République.
Notre action en faveur de la langue française s'articule avec celle engagée dans le domaine de l'éducation, pour lequel la France a renforcé son action (versement de 200 M€ au partenariat mondial pour l'éducation (PME) sur le triennium 2018/2020porté par la mission « Aide publique au développement »). Le réseau de coopération et d’action culturelle met en œuvre une politique active de soutien à la langue française dans les systèmes éducatifs locaux avec des objectifs qualitatifs accrus. La formation initiale et continue des enseignants constitue par ailleurs un axe majeur de nos actions. Le ministère continuera ainsi à soutenir en 2021 la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF), qui regroupe 80 000 membres bénévoles représentant 200 associations d’enseignants dans plus de 120 pays.
Dans le cadre de cette stratégie globale, le développement du réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger et de l’enseignement bilingue francophone dans les systèmes éducatifs étrangers est l'une des priorités de notre action. Le Président de la République a assigné un objectif de doublement des effectifs d’élèves scolarisés dans les établissements d’enseignement français à l’étranger d’ici 2030. Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) a travaillé, en 2019, en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports (MENJS) à l’élaboration d’un plan de développement de l’enseignement français à l’étranger rendu public le 3 octobre 2019 et qui continuera à être mis en œuvre en 2021. Il vise à attirer de nouveaux publics, à mobiliser de nouveaux partenaires et à garantir la présence d’enseignants qualifiés dans les établissements.
Le plan pour la langue française et le plurilinguisme a également fixé comme objectif le renforcement de l’usage de la langue française dans les enceintes internationales et régionales (européennes, africaines, multilatérales). Un fonds d’intervention linguistique finance un dispositif de formation ciblé sur les diplomates et hauts fonctionnaires européens et voisins de l’Union européenne, qui ne sont pas membres, associés ou observateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et qui sont chargés du suivi des dossiers européens. Un autre programme de formation linguistique est destiné aux hauts fonctionnaires de l’Union européenne.
Le renforcement de l'usage du numérique, vecteur essentiel de la promotion, de la diffusion et de l'enseignement de la langue française, est aussi une priorité. Afin de rendre l'offre éducative numérique française plus visible et accessible à tous, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) et le MENJS ont développé la plate-forme France Éducation (FRED), qui rassemble déjà près de 50 000 utilisateurs. Le développement du numérique est également une priorité pour la relance du réseau des instituts et alliances françaises locales durement affectés par la crise sanitaire, à travers la poursuite de l'acquisition d’équipements et la professionnalisation des équipes pour l’utilisation des outils et l’utilisation et/ou la création des contenus.
2/ Conduire la nouvelle stratégie gouvernementale en matière d’attractivité universitaire, renforcer l’internationalisation des établissements français d’enseignement supérieur, inscrire la France dans les réseaux internationaux de la recherche de pointe, faire rayonner les sciences sociales françaises et francophones
La stratégie gouvernementale en matière d’attractivité universitaire « Bienvenue en France », annoncée par le Premier ministre le 18 novembre 2018, recentre les objectifs de la France en matière d’attractivité étudiante sur l’excellence et la diversification des pays d’origine de ces étudiants. Attirer les meilleurs étudiants signifie, du point de vue de la diplomatie, former les élites politiques, économiques et scientifiques, de demain.
Avec l’instauration de frais d’inscription différenciés à l’université, attirer les meilleurs étudiants du monde implique à la fois d’offrir des formations d’excellence et de mieux accueillir ces étudiants. Le MEAE participe à l’amélioration de l’accueil des étudiants internationaux, à l’étranger, dans ses espaces Campus France et ses consulats, et sur le territoire, à travers les actions de son opérateur Campus France. Ce dernier met notamment en place une labellisation complète de la qualité de l’accueil dans nos établissements.
Dans la compétition mondiale pour attirer un nombre croissant d’étudiants (290 470 étudiants étrangers en mobilité diplômante sur notre territoire en 2019/20, plaçant la France en 5ème place derrière l’Allemagne), au-delà de l’attention particulière réservée à nos partenaires francophones, l’objectif de diversification des pays d’origine des étudiants doit conduire à renforcer les espaces Campus France, et plus largement les services de coopération et d’action culturelle des ambassades, pour travailler davantage en direction des pays émergents, de l’Asie, des pays du Golfe, et aussi des pays anglophones, tels que les pays d’Afrique les plus avancés en matière de recherche.
La compétition mondiale pour l’influence implique aussi de se donner les moyens de faire venir en France ceux qui ne le peuvent pas ou qui choisiraient une autre destination, à travers les allocations de bourses. Le MEAE vise principalement l’excellence (les taux de réussite des boursiers avoisinent les 100 %), et fait de cet outil un élément de l’aide au développement. A ce titre, le ministère cherchera à en maximiser l’effet de levier (recherche de cofinancements) pour accroître ses moyens face aux principaux concurrents de la France mobilisant d’importantes enveloppes budgétaires en matière de bourses universitaires (deux fois plus élevés en Allemagne, en hausse en Chine, en Turquie, en Russie, en Arabie saoudite, etc.).
Dans une perspective d’accompagnement de l’internationalisation de nos établissements et laboratoires de recherche, le MEAE est impliqué dans la création d’universités franco-étrangères, avec une forte orientation en direction des pays d’Afrique qui sont nos proches partenaires et à la démographie étudiante dynamique. Il s’agit à la fois d’assurer la « projection » de nos établissements, dans une volonté d’influence, mais aussi d’accompagner l’enseignement supérieur africain dans son développement. Dans un contexte de forte compétition au niveau mondial, le MEAE est impliqué dans le soutien à une série d’universités françaises ou franco-étrangères de poids, et plus largement de centaines de filières francophones et de milliers de partenariats donnant lieu à la délivrance d’un double diplôme, y compris dans des zones qui sont de façon moins traditionnelle des zones d’influence française (Caucase, Asie Centrale). Enfin, l’action des ambassades porte aussi sur l’animation des réseaux d’alumni.
La coopération scientifique du MEAE vise quant à elle l’insertion des laboratoires français de pointe dans les meilleurs réseaux mondiaux. Les axes de recherche privilégiés sont définis par les chercheurs eux-mêmes et incluent la recherche en lien avec le climat, l’environnement, la ville durable, l’intelligence artificielle, ainsi que les recherches en sciences politiques et plus généralement en sciences sociales, notamment lorsque les contextes politiques sont difficiles. Notre diplomatie scientifique porte aussi sur le rayonnement des sciences sociales françaises et francophones et le soutien aux jeunes chercheurs, à travers un réseau, unique au monde, de 27 unités mixtes - instituts français de recherche à l’étranger (UMIFRE) dans 33 pays, commun au MEAE et au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). L’action du MEAE exerce un fort effet de levier puisque ses programmes, ainsi que ceux des UMIFRE, permettent à des projets d'accéder au programme-cadre européen de recherche, et contribue ainsi au plan d’action interministériel en faveur du redressement de la participation française à ce programme. Le MEAE finance en partie les missions archéologiques à l’étranger au titre de la Commission des fouilles. Son action pour l’archéologie française à l’étranger et à travers les IFRE en fait un point central pour la mobilisation de l’expertise française à l’étranger sur tout projet relatif au patrimoine ancien, dans certains cas en mobilisation avec les sociétés civiles locales.
3/ Intensifier les actions en matière de coopération culturelle, notamment dans le secteur des industries créatives et culturelles et de l’expertise culturelle
Les industries culturelles et créatives (ICC – musique, cinéma, livre, jeu-vidéo, etc.) constituent un levier majeur d’attractivité et de rayonnement international pour la France ; elles participent à la diffusion de notre modèle culturel et d’influence et représentent des enjeux économiques considérables (3 % de notre PIB, 1 million d’emplois, balance commerciale excédentaire de plus de 300 M€). C’est pourquoi le ministre, dans le prolongement des Etats généraux des ICC qui ont eu lieu en novembre 2019, a confié une mission prioritaire ICC à 37 ambassadrices et ambassadeurs, et a appelé à une forte implication de l’ensemble du réseau et des opérateurs au service des professionnels des ICC.
Le continent africain, pour lequel les ICC représentent un important levier de croissance, fait l’objet d’une attention particulière, avec pour cadre la concrétisation de l’agenda de Ouagadougou et la saison Africa 2020 à venir. Mise en œuvre par l’Institut français Paris, cette saison non croisée, dont la crise sanitaire a conduit à décaler les dates à décembre 2020-juillet 2021, se déploiera sur tout le territoire français et reposera sur une programmation panafricaine et pluridisciplinaire axée sur la création contemporaine et destinée à tous les publics.
La demande croissante d’expertise culturelle adressée à la France – en particulier dans les champs muséal et patrimonial – constitue une opportunité à saisir, avec d’importants enjeux économiques et d’influence. Le succès du Louvre Abou Dhabi, le projet de valorisation du site d’Al‘Ula en Arabie Saoudite, la demande d’expertise des autorités éthiopiennes pour la valorisation et la préservation de leur patrimoine à Lalibela ou encore l’ouverture d’une antenne du Centre Pompidou à Shanghai en novembre 2019 sont autant de signes de reconnaissance de l’excellence des savoir-faire français et de réussites de diffusion à l’international de de notre modèle.
Dans un contexte marqué par une concurrence internationale accrue sur ce marché de l’expertise culturelle, le ministère ainsi que le ministère de la culture, avec les opérateurs concernés (Expertise France, AFD, Institut Français, Business France, Atout France), ont mis en place un comité conjoint de l’expertise culturelle, qui s’est réuni en décembre 2019. Une mobilisation forte des chefs de poste est attendue sur le sujet.
Les crédits du programme permettent également à notre réseau de coopération et d’action culturelle de fonctionner, au quotidien, pour répondre aux priorités stratégiques voulues par nos autorités. Les personnels expatriés dans les services de coopération et d'action culturelle (SCAC) et les instituts français locaux, dont le financement repose en partie sur les crédits du programme 185, sont pleinement mobilisés pour mettre en œuvre ces priorités.
L’Institut Français Paris (IF) apporte pour sa part son concours à l'organisation des événements à l’étranger engagés par notre réseau culturel – lui-même rattaché aux ambassades – et à la formation de ses agents. Un nouveau contrat d’objectifs couvrant la période 2020-2022, et incluant l’impact de la crise sanitaire actuelle, sera prochainement soumis à l’avis du Parlement. Ce contrat d’objectifs et de performance couvrant la période 2020-2022 permettra de pérenniser les missions de l’IF, de consolider ses réussites et d’améliorer l’efficacité de son action. L’opérateur aura pour priorités d’accompagner le rayonnement de la culture et des ICC françaises et francophones, de promouvoir la langue française et de soutenir les centres de langue, de renforcer la démarche partenariale au service du développement international et de poursuivre la modernisation de la gestion de l’établissement.
4/ Donner une nouvelle impulsion à notre diplomatie économique
Les missions de diplomatie économique assurées par ce programme sont définies et coordonnées, au niveau central, par la direction de la diplomatie économique de la direction générale de la mondialisation. Elle s’appuie sur les ambassades et sur les opérateurs dont le MEAE assure la cotutelle : Business France pour le soutien aux entreprises, la promotion de l'image économique de la France et son attractivité, et Atout France pour la promotion touristique (dont le ministère finance environ 45 % du budget).
Le travail de la Diplomatie économique s’articule autour de 3 priorités : i) soutenir les entreprises françaises à l’export, ii) promouvoir l’attractivité économique et touristique du territoire et iii) faire de la régulation internationale un atout pour l’économie française.
(i) Soutenir les entreprises françaises exportatrices et du secteur du tourisme, fortement touchées par la crise sanitaire liée à la covid-19
L’année 2020 est marquée par la crise sanitaire de la covid-19. Les conséquences économiques sont profondes et durables, notamment pour le secteur du tourisme et pour les exportateurs français (notamment l’aéronautique et l’automobile). Les dispositifs de structuration mis en place ces dernières années, tant dans le secteur du tourisme (Comité de filière Tourisme – CFT, Comité Interministériel du Tourisme – CIT) que de l’export (réforme de l’accompagnement des entreprises exportatrices, Conseil Stratégique de l’Export – CSE) ont témoigné de leur utilité et efficacité durant la crise.
Le Gouvernement, les régions, les administrations et l’ensemble des opérateurs et partenaires se sont mobilisés afin d’apporter une réponse à l’urgence de la crise, puis de préparer « l’après crise » : veille et analyse de son impact, par secteur, par géographie ; concertation avec les parties prenantes afin d’en limiter les effets (entre mars et fin juillet : CFT hebdomadaires, un CIT et 4 CSE), identification et mise en place des outils de soutien adaptés (plan de soutien national, plans complémentaires spécifiques, tourisme, export, sectoriel, etc.) ; concertation sur les modalités de sortie de crise et de préparation d’un plan de relance incluant des volets export et tourisme avec une forte implication des opérateurs : Business France a contribué activement au volet export tandis qu’Atout France travaille au plan de relance et de transformation du tourisme. Ce dernier se nourrira des feuilles de routes sectorielles et territoriales que préparera pour la fin 2020 le CFT. Atout France a également été chargé de mener des campagnes de communication nationale (#CetEteJeVisiteLaFrance) et de promotion de la destination France à l’étranger, ciblant l’espace européen puis mondial.
Enfin, l’ensemble des services mobilisés poursuivent leurs efforts en matière de soutien aux dossiers de diplomatie économique, contrats et filières avec des outils existants ou nouveaux : mécanisme de suivi interministériel des grands contrats, future plateforme interministérielle de suivi des dossiers prioritaires, travail réalisé par les cinq Fédérateurs des secteurs prioritaires à l’export (agricole et agroalimentaire, énergies renouvelables, industries créatives et culturelles, santé, ville durable) en lien avec le CNI International.
(ii) Maintenir et amplifier les excellents chiffres de l’attractivité économique du territoire
La stratégie adoptée à l’été 2017 pour renforcer l’attractivité économique de la France a témoigné de sa pertinence, malgré la crise. En effet, l’année 2019 a été dans ce domaine la meilleure jamais enregistrée : la France est désormais, pour la première fois selon le baromètre EY publié en juin 2020, le premier pays européen le plus attractif, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, tant en termes de projets[1] que d’image[2].
Pour maintenir et renforcer ce mouvement de fond malgré la crise économique, les pouvoirs publics s’appuient sur deux axes d’action : renforcer la compétitivité des entreprises en France, françaises ou étrangères (mise en place de réformes de fond en matière de compétitivité, stabilité de l’environnement législatif et réglementaire) ; renforcer le volet communication et promotion de l’image de la France, autour de 4 thèmes : i) Prioriser notre action en termes géographiques; ii) Poursuivre les actions d’influence auprès des investisseurs (pérennisation du sommet Choose France) ; iii) Renforcer le lobbying sur l’image économique de la France (événements « Investor’s day » ou « l’Investor’s month »; Poursuivre l’élaboration et la transmission d’argumentaires sur le processus de réformes ; Promouvoir la nouvelle stratégie unifiée de la marque France (France TM) ; Poursuivre le travail interministériel engagé pour améliorer la position de la France dans les classements internationaux d’attractivité / compétitivité ; iv) Capitaliser sur le travail collectif entre les acteurs de l’attractivité au niveau national et local.
3. Faire de la régulation internationale un atout pour l’économie française
Le Gouvernement promeut la vision d’une mondialisation mieux régulée et d’une croissance économique forte, durable, équilibrée et inclusive. Cette vision va de pair avec la défense du multilatéralisme, qui constitue le socle de la gouvernance économique mondiale. La France et l’Union européenne agissent ensemble sur la scène internationale pour porter un agenda ambitieux de régulation économique, financière, commerciale et fiscale adaptée aux défis du 21ème siècle, ainsi qu’une approche visant à inclure les entreprises dans la conception des outils de régulation.
Cette approche doit être déclinée dans plusieurs domaines, dont les principaux sont les suivants : la réforme de l’Organisation mondiale du commerce (notamment de son corpus de règles contre les pratiques dites « distorsives ») ; de manière complémentaire, le renforcement de l’arsenal européen d’instruments de lutte contre les pratiques commerciales déloyales, l’amélioration de l’articulation entre nos objectifs de développement durable (notamment les règles définies par l’Accord de Paris sur le climat) et notre politique commerciale, la réforme de la fiscalité internationale en faisant aboutir les travaux dans le cadre de l’OCDE et du G20 et la régulation du secteur numérique (Appel de Paris pour le cyberespace lancé par le Président de la République en novembre 2018 à Paris lors du forum de la gouvernance de l'Internet). Le Gouvernement a également comme priorités la protection des investissements, l’intensification de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la promotion de standards élevés en matière de lutte contre la corruption ou encore la lutte contre le dumping sous toutes ses formes.
[1] 1 468 décisions d'investissements étrangers sur le territoire français ont été prises en 2019, ce qui représente près de 39 500 emplois créés ou maintenus soit 30 % de plus qu’en 2018. Selon l’analyse conduite par EY en juin 2020 prenant en compte l’impact de la crise, 65 % des investissements annoncés en 2019 seraient maintenus, 25 % reportés ou fortement révisés et 10 % annulés.
[2] Les enquêtes d'opinion ont montré un bouleversement sans précédent de l'image de la France auprès des décideurs étrangers depuis l’été 2017. En janvier 2020, l’enquête menée par Kantar montrait que près de neuf cadres dirigeants sur dix estimaient que la France était une destination attractive pour les investissements étrangers. La capacité à relever les défis de la crise sera déterminante pour maintenir la confiance retrouvée des investisseurs étrangers
Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance |
Objectif 1 | Renforcer l'influence culturelle, linguistique et éducative de la France |
Indicateur 1.1 | Présence de la culture et des idées françaises à l'étranger |
Indicateur 1.2 | Diffusion de la langue française |
Indicateur 1.3 | Enseignement français et coopération éducative |
Objectif 2 | Développer l'attractivité de la France |
Indicateur 2.1 | Attractivité de l'enseignement supérieur et de la recherche |
Indicateur 2.2 | Attractivité touristique de la France |
Indicateur 2.3 | Attractivité de la France en termes d'investissements |
Objectif 3 | Accroître la performance du dispositif d'aide à l'export |
Indicateur 3.1 | Accompagnement des acteurs économiques |
Objectif 4 | Dynamiser les ressources externes |
Indicateur 4.1 | Autofinancement et partenariats |