$@FwLOVariable(libelleProg#Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi)

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Bilan stratégique du rapport annuel de performances

Bruno LUCAS

Délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle

Responsable du programme n° 103 : Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi

 

 
 

Le programme 103 vise à accompagner les actifs et les entreprises dans leurs phases de transition et dans leur montée en compétence, à accompagner les restructurations sur les territoires, à stimuler l’emploi et la compétitivité et à financer les opérateurs nationaux de la formation professionnelle.


Il appuie l’accompagnement et la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés à travers notamment le plan d’investissement dans les compétences (PIC). En 2021, les objectifs du PIC à destination de ces publics se sont vus renforcés par la mise en œuvre du plan #1jeune1solution et du « Plan de réduction des tensions de recrutement » qui porte une attention spécifique aux demandeurs d’emploi de longue durée (DELD).


Dans la continuité des actions mises en place en 2020 afin de faire face à la crise sanitaire, les mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises destinées à prévenir les licenciements, encourager le recrutement, notamment en recourant à l’alternance, et renforcer le développement des compétences des actifs ont perduré en 2021.


Soutenir les actifs et les entreprises dans leurs phases de transition et dans leur montée en compétence


  • Prévenir les licenciements et accompagner les reclassements des salariés


Habituellement porté par le programme 103, le dispositif d’activité partielle a été financé sur l’année 2021 par le programme 356 « Prise en charge du dispositif exceptionnel d’activité partielle » créé par la loi n°2020-298 du 23 mars 2020 de finances rectificatives pour 2020. Ce dispositif s’inscrit néanmoins dans le cadre des mesures de soutien aux entreprises proposées par l’Etat pour faire face aux difficultés conjoncturelles voire exceptionnelles. Compte tenu de la persistance de la crise sanitaire en 2021, il a été nécessaire de maintenir un haut niveau de prise en charge pour les secteurs les plus affectés par les mesures de restriction sanitaire, tout en sortant progressivement de l’activité partielle de crise pour accompagner la reprise dans le cadre du plan de relance.


Les mesures prises ont ainsi permis de sécuriser les employeurs et de prévenir les licenciements économiques sur la période. On constate que le nombre de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) initiés a significativement diminué entre 2020 et 2021. Au cours des trois premiers trimestres de 2021, il s’élève à 383, contre 655 en 2020 sur la même période.


Au cours de l’année 2021, le Gouvernement a fait évoluer le dispositif d’activité partielle dans le but d’accompagner la reprise d’activité : d’une part, le resserrement progressif de l’activité partielle « de droit commun » s’est inscrit dans le cadre de la levée des restrictions sanitaires. Ce resserrement s’est traduit par une diminution du taux d’allocation publique versé aux employeurs, passant progressivement de 60 % en mai 2021, à 36 % à compter du 1er juillet 2021. En revanche, le dispositif d’activité partielle a préservé un haut niveau de prise en charge publique pour les salariés des employeurs qui ont continué à subir des restrictions sanitaires, et pour les salariés contraints de garder leurs enfants ou encore les plus susceptibles de développer une forme grave d’infection à la Covid-19.


D’autre part, dans le cadre du plan de relance, le Gouvernement a accompagné les branches professionnelles et entreprises vers le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD), financé par le programme 364, dans les secteurs d’activité confrontés à une réduction durable d’activité. Au 31 décembre 2021, 70 branches professionnelles sont couvertes par un accord étendu relatif à l’activité partielle de longue durée.


Au-delà des dispositifs de maintien dans l’emploi, l’État a contribué à renforcer l’accompagnement, l’animation et le pilotage du dispositif des fonds de revitalisation des territoires, au travers de la diffusion d’outils, de l’alimentation d’un système d’information dédié au suivi des conventions (SI Revitalisation) et de mesures d’appui au pilotage régional. L’année 2021 a été marquée par la forte volonté du Gouvernement de maintenir l’obligation de revitalisation tout en faisant usage si nécessaire des souplesses permises par le dispositif. L’instruction diffusée le 11 janvier 2021 aux services déconcentrés a ainsi rappelé la nécessaire prise en compte de la fragilité de l’entreprise, l’éventuelle modulation du taux d’assujettissement, la valorisation des actions anticipées lorsqu’elles existent, la possibilité d’inclure des actions de maintien dans l’emploi afin de soutenir la sortie de la crise et enfin, la possibilité de flécher, en accord avec les entreprises, une partie des fonds vers des actions de reconversion et de reclassement.


  • Anticiper et accompagner les conséquences des mutations économiques


Le programme 103 finance l’accompagnement des branches professionnelles et des entreprises afin de répondre aux besoins en compétences, liés notamment aux transitions numérique et écologique, dans le cadre d’engagements de développement de l’emploi et des compétences (EDEC) nationaux ou territoriaux, lesquels ont été renforcés par le Plan d’investissement dans les compétences (PIC). En 2021, les EDEC nationaux ont couverts notamment les branches professionnelles du numérique, du gaz ou du grand âge. Ces EDEC permettent d’adapter les outils de formation et les certifications aux nouvelles compétences attendues par les branches partenaires (numérique, transition écologique, RH, etc.), en prenant en compte les tensions liées à la crise sanitaire et à la reprise économique.


Par ailleurs, aux accords EDEC se sont ajoutés 33 diagnostics dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences, permettant aux branches professionnelles d’évaluer l’impact de la crise sanitaire et économique sur le volume et la nature de leurs compétences.


Le programme permet également de conforter les TPE/PME dans leur processus de recrutement via notamment la prestation « conseil en ressources humaines des TPE/PME », cofinancée par l’État. Ces démarches sont souvent innovantes, partenariales et apportent un appui significatif à des projets qui ne se réaliseraient pas sans l’appui ou l’incitation de l’État.


  • Le compte personnel de formation


Affirmant le droit d’initiative individuelle à la formation, la loi du 5 septembre 2018 a fait évoluer les règles d’alimentation et les modalités d’utilisation du compte personnel de formation (CPF), dispositif estimé alors peu lisible, pour le simplifier et inciter les individus à être acteur de leur parcours professionnel.


Depuis le 1er janvier 2019, chaque actif (hors agents publics) dispose d’un compte personnel crédité en euros et non plus en heures, avec un montant supérieur pour les titulaires de qualifications les moins élevées, ainsi que des droits équivalents pour les salariés à temps partiel, afin de leur permettre d’accéder à un niveau de qualification supérieur et d’une trajectoire de parcours plus favorable. Le calcul des droits des salariés est effectué par la Caisse des dépôts et consignations au moyen des données issues de la déclaration sociale nominative des employeurs.


Depuis le 21 novembre 2019, l’application MonCompteFormation et une nouvelle version du site moncompteformation.gouv.fr ont été mis en place afin de faciliter l’accès au CPF, permettant à chaque actif salarié de choisir, réserver ou acheter en ligne ses formations sans intermédiaire. Ce nouveau site permet également à tout financeur (Pôle emploi, Régions, branches professionnelles et entreprises notamment) de venir abonder les comptes des titulaires concernés en fonction des priorités qu’il définit. Les organismes de formation doivent satisfaire plusieurs critères de conformité afin de pouvoir être référencés par l’application, notamment détenir le label Qualiopi et être habilités à former depuis le 1er janvier 2022. De plus, seules sont éligibles au financement par le CPF les formations enregistrées au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ou au répertoire spécifique, garantissant au salarié la détention d’une certification ou d’un titre professionnel. A noter que le contenu du répertoire spécifique a fait l’objet d’une revue complète au 31 décembre 2021 afin de s’assurer de la bonne adéquation des certifications avec les besoins du marché du travail et l’économie.


Au 31 décembre 2021, plus de 3,5 millions de titulaires ont accepté une formation depuis l’ouverture de ce service, et pour l’exercice 2021, près de 2 millions de salariés sont entrés en formation, soit un doublement par rapport à 2020, et plus de 600 000 demandeurs d’emploi, soit un doublement également.  On compte près de 4 millions de téléchargements de l’application mobile. Enfin, en décembre 2021, ce sont 21 265 organismes de formation qui sont actifs proposant plus de 400 000 actions de formation dans le moteur de recherche de MonCompteFormation.


Le CPF est financé par France compétences, opérateur soutenu par l’État dans le cadre du programme 103.


  • Édifier une société de compétences


Annoncé en 2017 et lancé en 2018, le plan d’investissement dans les compétences (PIC) mobilise près de 14 Md€ entre 2018 et 2022 pour la formation à destination des jeunes et des demandeurs d’emploi faiblement qualifiés. Ce plan d’investissement constitue un instrument majeur au service de l’insertion professionnelle de ces publics, dans le cadre d’un effort financier coordonné sans précédent. Plus largement, le PIC répond aux besoins en compétences des entreprises et concourt à la transformation de l’offre de formation, grâce à un travail d’analyse territoriale et à une offre plus agile.


Après une année 2020 marquée par les conséquences de la crise sanitaire, générant une moindre performance des entrées en formation des demandeurs d’emploi sur le premier semestre partiellement rattrapée au second semestre, le PIC a maintenu, pour 2021, un objectif ambitieux d’entrées en formation pour entretenir l’employabilité des chômeurs au moment du retour de l’activité. Le PIC a été renforcé sur son volet jeunes, dans le cadre du plan #1jeune1solution, avec le financement de 100 000 formations qualifiantes ou pré-qualifiantes supplémentaires sur des métiers stratégiques et d’avenir à destination de jeunes pas ou peu qualifiés ou disposant déjà d’un bac mais en situation d’échec dans l’enseignement supérieur. En 2021, les entrées en formation des personnes éloignées de l’emploi sont ainsi en hausse de 40 % en comparaison des résultats observés en 2020 (1.619.000 entrées en 2021 vs 1.158.000 en 2020).

Par ailleurs, le "Plan de réduction des tensions de recrutement", mis en place par le Gouvernement fin 2021 finances plusieurs mesures. Une aide exceptionnelle de 8 000 € s’adresse à tous les employeurs de droit privé et les établissements publics industriels et commerciaux, pour le recrutement de demandeurs d’emploi de longue durée (DELD) en contrat de professionnalisation, entre le 1er novembre 2021 et le 31 décembre 2022. Une aide de 1 000€ est accessible jusqu’à fin 2022 pour les DELD se formant via une POEI ou une AFPR. Le « Plan de réduction des tensions de recrutement » repose également notamment sur des actions supplémentaires de remise en dynamique professionnelle prescrites par Pôle emploi, et sur la signature d’avenants aux Pactes régionaux d’investissement dans les compétences finançant des actions de formation supplémentaires pour les demandeurs d’emploi, avec une attention particulière pour les DELD.


Stimuler l’emploi et la productivité


  • Mobiliser les exonérations de cotisations en appui des priorités de politique publique


L'une des principales exonérations financées par le programme 103, l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise, a été recentrée en 2020 sur le public initialement visé, c’est-à-dire les créateurs et repreneurs d’entreprise bénéficiant d’aides au retour à l’emploi et dont la microentreprise constitue réellement une activité économique nouvelle (en cas de création) ou susceptible de disparaître (en cas de reprise). En conséquence de ce recentrage, le montant compensé a entamé en 2021 une décrue sensible.

L’année 2021 a par ailleurs été marquée par le dynamisme du nombre d’entrées en apprentissage, ce qui s’est traduit par une hausse notable des montants à compenser au titre des exonérations de cotisations et contributions sociales liées au dispositif.


  • Faciliter et renforcer l’insertion dans l’emploi par le développement de l’alternance


La sécurisation de l’entrée en apprentissage constitue un enjeu essentiel de la politique publique de formation et d’emploi. L’appel à projets Prépa apprentissage, lancé dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences (PIC), a pour but d’offrir aux jeunes qui rencontrent des difficultés d’accès à cette voie de formation un accompagnement spécifique les préparant à intégrer une formation en alternance exigeante, à acquérir les compétences de bases nécessaires à toute formation et à intégrer le monde de l’entreprise en en maîtrisant les principaux codes. L’appel à projets vise également à prévenir les ruptures de contrat en agissant directement sur les conditions essentielles de réussite du parcours d’apprentissage. En effet, de nombreux rapports montrent que les ruptures sont souvent liées à des difficultés d’orientation, de conseil et de suivi des jeunes au sein des entreprises ou des centres de formation d’apprentis (CFA). Dès l’année 2019, 115 porteurs de projet ont pu mettre en place des accompagnements allant de quelques jours à plusieurs mois selon les profils des jeunes. En 2021, 18 porteurs de projets supplémentaires ont participé à ce projet, dans le cadre de deux nouvelles vagues organisées en mars et septembre.


Au total depuis 2019, plus de 40 000 jeunes ont bénéficié de la Prépa apprentissage (dont 19.000 en 2021). La Prépa apprentissage répond de manière satisfaisante aux objectifs du PIC, en ce qu’elle s’adresse aux publics prioritaires que sont les plus jeunes, peu ou pas qualifiés. Le dispositif compte 59 % de sorties positives, dont 39 % en alternance.

Par ailleurs, les aides exceptionnelles à l’alternance prévues dans le plan de relance, initialement prévues jusque fin février 2021, ont été prolongées à plusieurs reprises dans un contexte de recrudescence de la crise sanitaire. Ces aides ont ainsi été maintenues pour les contrats d’apprentissage et de professionnalisation conclus jusqu’en juin 2022.


Grâce à la mobilisation sans faille des entreprises et des centres de formation d’apprentis, le plan #1jeune1solution a de nouveau porté ses fruits en 2021 :  avec plus de 700 000 contrats signés dans le privé, cette année marque un nouveau record historique pour l’apprentissage, dépassant largement la prévision du PAP 2021 de 352 700 contrats. Le nombre de contrats d’apprentissage dans le secteur privé a ainsi été multiplié par 2,4 entre 2017 et 2021.

L’ensemble des secteurs de l’économie ont recours à l’apprentissage ainsi que tous les types d’entreprises, TPE, PME, grandes entreprises : les entreprises de moins de 50 salariés restent celles qui accueillent le plus d’apprentis (près de 465 000).  La hausse de l’apprentissage s’observe également à tous les niveaux avec une progression notable entre 2020 et 2021 du nombre de jeunes apprentis au niveau CAP qui a augmenté de 18%.

L’année 2021 s’est également caractérisée par la mise en œuvre de la majoration de la prise en charge des contrats d’apprentissage des apprentis handicapés pour tenir compte des besoins d’adaptation du parcours d’apprentissage et des besoins de compensation liés à la situation de handicap. En 2021, 8 160 apprentis étaient en situation de handicap, contre 4 560 en 2019.


Le taux d’insertion des apprentis six mois après leur sortie de formation initiale reste globalement stable (61% en 2021 pour des jeunes sortis d’apprentissage en 2020 contre 62% en 2020 pour des jeunes sortis d’apprentissage en 2019) après une forte baisse entre 2019 et 2020 due aux effets de la crise économique induite par l’épidémie de Covid-19. Un an après la fin de leur formation, ils sont 69% en emploi salarié dans le secteur privé.

La crise économique due à l’épidémie de Covid-19 a également eu un impact défavorable sur l’accès à l’emploi des personnes qui en étaient les plus éloignées, et notamment les demandeurs d’emploi de longue durée (DELD).


  • Intensifier l’action de l’État en direction des habitants des quartiers prioritaires de la ville par la généralisation des emplois francs


L’année 2021 s’est à nouveau traduite par une intensification de l’action de l’État en direction des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) au travers de la montée en puissance des emplois francs. Lancée en 2018, cette aide à l'embauche de personnes résidentes en QPV en contrat à durée indéterminée (CDI) ou contrat à durée déterminée (CDD) de plus de 6 mois apporte une réponse aux barrières à l’emploi que peuvent rencontrer de nombreux habitants des quartiers populaires.


L’élan observé fin 2020 s’est maintenu en 2021 pour atteindre un total de 27 088 demandes acceptées sur l’année portant ainsi à plus de 72 200 le nombre cumulé de contrats conclus depuis avril 2018, dont 80 % l’ont été sous forme de CDI. Dans la continuité des mesures du plan #1jeune1solution, les « Emplois francs + », entrés en vigueur le 15 octobre 2020 et dont l’aide consiste en une revalorisation du montant de l’aide versée pour le recrutement d’un jeune de moins de 26 ans, ont été maintenus jusqu’au 31 mai 2021. Ainsi, 4 292 demandes ont fait l’objet d’une acceptation, portant à plus de 5 000 le total de jeunes embauchés en « Emplois francs + »


Réformer les opérateurs de la formation professionnelle


  • France compétences


La loi du 5 septembre 2018 a transformé la gouvernance nationale de la formation professionnelle par la création de France compétences. L’opérateur a repris, depuis le 1er janvier 2019, l’essentiel des missions jusqu’alors exercées par le Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (CNEFOP), le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) et la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP). Il gère, avec les opérateurs de compétences (OCPO), un montant total d’environ 10 Md€ de dépenses publiques dédiées à l’alternance et à la formation professionnelle.


L’opérateur bénéficie du soutien financier de l’Etat. En particulier en 2021, un soutien financier exceptionnel porté par le programme 103 a permis de couvrir la diminution des recettes de l’opérateur liées à la forte baisse de l’activité économique due à la crise sanitaire, dans une phase de soutien affirmé du Gouvernement aux dispositifs d’alternance.

Les missions de France compétences sont listées à l’article L. 6123-5 du code du travail :


  • répartir les contributions dédiées au financement de la formation professionnelle et du système de péréquation interbranche pour l’alternance, pour un total de plus de 10 Md€ ;

  • assurer le financement par appels d’offres du conseil en évolution professionnelle (CEP) pour l’ensemble des actifs occupés ;

  • verser une dotation aux Régions pour le financement complémentaire des centres de formation d’apprentis;

  • établir le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et le répertoire spécifique (RS) ;

  • enfin, l’établissement est doté d’un large pouvoir de recommandation publique, au titre notamment de la qualité des actions de formation dispensées et de la transparence des coûts et des règles de prise en charge.


L’année 2021 a été marquée par une augmentation très significative du nombre de dossiers reçus de demandes d’enregistrement dans les répertoires nationaux (RNCP) et le répertoire spécifique (RS). Le volume de demandes recevables a représenté 3 630 dossiers au titre de l’année 2021, soit une augmentation de 52 % par rapport à 2020. Il a été instruit 2 976 dossiers (dont 2 882 ayant fait l’objet d’une décision définitive) à raison de 12 commissions de la certification professionnelle qui se sont tenues durant l’année 2021, pour une moyenne de 248 dossiers examinés par commission. In fine, ces instructions ont permis de publier 408 fiches dans le RNCP (41 % d’avis favorables dont 56 % pour les dossiers en renouvellement) et 338 fiches dans le RS (18 % d’avis favorables dont 30% pour les dossiers en renouvellement). Malgré cette montée en charge significative, le délai moyen d’enregistrement sur demande a été maîtrisé pour s’établir à 6 mois dont 14 jours au titre de la recevabilité des dossiers et 5 mois au titre de l’instruction du dossier.


Au titre de 2021, France compétences a par ailleurs mis en place un mécanisme de remontée des comptabilités analytiques des CFA. Cette première campagne a permis à près de 1 700 organismes de formation (95% des CFA) regroupant environ 660 000 apprentis de transmettre leurs éléments de charges et de produits pour 2020, certification par certification. Ce travail permettra d’éclairer les futures décisions de politique publique quant au financement de l’apprentissage.

Enfin, il est à noter que l’opérateur s’est mis en capacité au cours de l’année 2021 de percevoir la collecte des fonds de la formation professionnelle et de l’apprentissage provenant des URSSAF et de la MSA dès le début de l’année 2022.


  • Les opérateurs de compétences (OPCO)


La loi du 5 septembre 2018 a transformé le réseau des OPCA en un réseau de 11 opérateurs de compétences (OPCO) qui ont reçu un agrément du ministère le 1er avril 2019.

Cette refonte visait à :

  • constituer un réseau d’opérateurs cohérents et pertinents dans leur champ d’intervention, au profit des branches et des entreprises ;

  • permettre une plus grande cohérence et efficience dans la gestion des dispositifs ainsi que dans la prospective des métiers et des formations ;

  • faire baisser les frais de fonctionnement des organismes via la réalisation d’économies d’échelle et une gestion des coûts plus transparente.


En 2021, comme en 2020, les OPCO ont connu une intense activité dans le financement et l’accompagnement des contrats d’apprentissage. Par ailleurs, les OPCO ont massivement accompagné les entreprises dans le cadre du plan de relance, notamment par la prise en charge d’actions de formation co-financées par l’État via le dispositif du FNE formation (388 M€).


  • L’Agence pour la formation professionnelle des adultes (Afpa)


L’Afpa est un contributeur essentiel du service public de l’emploi orienté vers une société apprenante. L’État exerce, depuis sa transformation en établissement public industriel et commercial (EPIC) le 1er janvier 2017, un contrôle administratif, stratégique et financier sur l’opérateur.


La création de l’EPIC a impulsé une stratégie de transformation en profondeur des activités, de la structure et du fonctionnement de l’Afpa avec, pour objectif, le retour à l’équilibre financier et la diversification de ses activités entre le champ concurrentiel et des dispositifs d’ampleur nationale à destination des publics éloignés de l’emploi. Ce plan de transformation ambitieux s’appuie notamment sur une rationalisation des effectifs et sur l’optimisation des ressources immobilières (politique de cession et stratégie Villages, transformant les centres en tiers-lieu de la formation professionnelle et des compétences).


Le programme 103 permet le financement des missions de service public de l’agence définies aux articles L. 5315-1 et L.5315-2 du code du travail. À ce titre, le plan d’actions 2021 de l’Agence s’est articulé autour des quatre piliers suivants :

  • l’ingénierie de certification professionnelle pour le compte du ministère chargé de l’emploi avec la création de 50 fiches de communication contenant des informations sur l’évolution et la révision des titres. L’agence a poursuivi ses efforts sur les jurys (sourcing et professionnalisation des acteurs, instructions techniques réalisées pour le compte des DREETS) et sur la validation des acquis de l’expérience (1 600 sessions d’information collective, 800 préparations et présentations des plateaux aux candidats VAE, 4 000 pré-recevabilités techniques des dossiers VAE à la demande des DREETS, 300 accompagnements pour des candidats VAE à la réussite partielle de l’examen). L’Afpa a renforcé par ailleurs ses actions pour accompagner le déploiement de deux certifications du ministère du travail enregistrées dans le répertoire spécifique (certification relative aux compétences acquises dans l’exercice d’un mandat de représentant du personnel ou d’un mandat syndical et certification de maître d’apprentissage/tuteur). L’agence a finalisé ses travaux sur la certification linguistique en français à visée professionnelle (« CFPro ») et poursuivi son expérimentation pour la reconnaissance des compétences de sportif de haut niveau dans le cadre de la préparation des jeux olympiques Paris 202. Enfin, en lien avec les améliorations mises en place pour faire face à la crise sanitaire, l’Afpa a poursuivi son expérimentation sur l’évaluation à distance (les sessions d’examen de certains titres professionnels sélectionnés sont mises en place avec des jurys à distance). En 2021, de nouveaux titres ont été intégrés à cette expérimentation qui a par ailleurs été élargie à des CCP (certificats de compétences professionnelles) de titres professionnels ;

  • l’ingénierie de formation aux compétences et aux métiers émergents : au titre du programme d’incubateurs sur les métiers émergents, il s’est agi pour 2021 d’identifier les filières expérimentales non couvertes par l’offre de la politique du titre, de créer une ingénierie expérimentale dans les incubateurs avant généralisation au niveau national en intégrant l’impact de la transition écologique et numérique, l’essor de l’intelligence artificielle et les compétences transversales ;

  • le développement d’une expertise prospective pour anticiper les besoins en compétences sur les territoires. Au titre de cette mission, l’Afpa a réalisé des études sectorielles emploi/compétence/formation pour tirer les enseignements sur les besoins nouveaux de l’économie et des territoires, produit des études prospectives. L’agence a accompagné les DREETS-DDETS dans le développement de l’activité économique des territoires par l’appui aux besoins des TPE-PME, l’emploi et l’insertion professionnelle. Une offre de service a été proposée en 2021 par l’Afpa en accompagnement du déploiement du nouveau dispositif « Transition collective ». Celui-ci a vocation à permettre aux employeurs d’anticiper les mutations économiques de leur secteur et d’accompagner les salariés à la reconversion ;

  • l’appui aux opérateurs chargés du conseil en évolution professionnelle (CEP) et la contribution à l’égal accès sur l’ensemble du territoire aux services publics de l’emploi et de la formation professionnelle et à la promotion de la mixité des métiers. L’Afpa a continué de porter des dispositifs nationaux à destination des publics fragilisés face à l’emploi. Le programme Déclic pour l’action a accueilli, en 2021, 16 700 jeunes de 16 à 25 ans engagés dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle. L’Agence a participé également à l’accompagnement et à l’insertion des réfugiés avec deux promotions « Hope » et le programme préparatoire « Start Hope ».


  • Centre Inffo


Centre Inffo est un opérateur du ministère du travail, qui a été créé sous la forme d’une association loi 1901 à but non lucratif. Ses effectifs sont notamment composés de spécialistes du droit, de la documentation, du marché et des pratiques de formation et de journalistes et professionnels de l’édition et de la publication.


Centre Inffo constitue l’échelon national de l’information et de la documentation dans le domaine de la formation professionnelle. Il élabore, capitalise et diffuse l’information et la documentation d’intérêt national, plus particulièrement, aux pouvoirs publics, partenaires sociaux et professionnels de l’orientation et de la formation. Il réalise cette mission en liaison avec les dispositifs régionaux d’information, en particulier les CARIF-OREF. Il gère et anime 8 sites internet (dont des sites dédiés à l’orientation ou à la validation des acquis de l’expérience) et 2 produits numériques. En outre, il intervient dans le cadre des politiques européennes en tant que référent désigné pour le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (CEDEFOP).


La signature du nouveau contrat d’objectifs et de moyens de Centre Inffo 2022-2025 a eu lieu le 24 mars 2022. Ce contrat d’objectifs et de moyens est l’aboutissement d’un important travail commun entamé dès 2019 et traduit les orientations stratégiques de Centre Inffo, validées par le ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion. Ces orientations conduisent à positionner Centre Inffo comme un opérateur sur le champ de toutes les innovations de la formation professionnelle et de l’apprentissage, avec également un rôle d’observatoire.


Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance

Objectif 1 : Assurer l'effectivité du contrôle de la formation professionnelle (objectif transversal)

Indicateur 1.1 : Part des contrôles engagés parmi les organismes actifs en formation professionnelle

Objectif 2 : Sécuriser l'emploi par l'anticipation des mutations économiques

Indicateur 2.1 : Nombre d'accords d'engagements pour le développement de l'emploi et des compétences (EDEC) en cours

Indicateur 2.2 : Part des entreprises de moins de 50 salariés parmi celles ayant eu recours à l'activité partielle

Objectif 3 : Contribuer à la revitalisation des territoires et au reclassement des salariés licenciés pour motif économique

Indicateur 3.1 : Taux d'appropriation de la revitalisation par les entreprises

Indicateur 3.2 : Taux de reclassement à l'issue des dispositifs d'accompagnement des licenciés économiques

Objectif 4 : Faciliter l'insertion dans l'emploi par le développement de l'alternance

Indicateur 4.1 : Contrats d'apprentissage conclus au 31 décembre de l'année considérée

Indicateur 4.2 : Taux d'insertion dans l'emploi des salariés ayant bénéficié d'un contrat d'apprentissage

Indicateur 4.3 : Taux d'insertion dans l'emploi des salariés ayant bénéficié d'un contrat de professionnalisation

Objectif 5 : Edifier une société de compétences : contribution du Programme d'investissements dans les compétences (PIC)

Indicateur 5.1 : Part des personnes en recherche d'emploi bénéficiaires de la formation professionnelle

Indicateur 5.2 : Part des personnes en recherche d'emploi peu ou faiblement qualifiés (sans diplôme ou titulaire d'un diplôme de niveau IV et inférieur) bénéficiaires d'au moins une action de formation professionnelle

Indicateur 5.3 : Taux de formation certifiantes