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Bilan stratégique du rapport annuel de performances

Général d'armée Thierry Burkhard

Chef d'état-major des armées

Responsable du programme n° 178 : Préparation et emploi des forces

 

 
 

Le programme 178 « Préparation et emploi des forces » vise à satisfaire les exigences d’emploi et de préparation des forces définies par les contrats opérationnels, eux-mêmes déclinés des ambitions de la revue stratégique de défense et de sécurité nationale (RSDSN) de 2017, actualisée en 2021 et en cohérence avec les objectifs fixés par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. Il constitue en ce sens l’aboutissement et le cœur de la mission « Défense ». Organisé de façon à pouvoir assurer simultanément la conduite des opérations et la préparation des forces dans un cadre organique cohérent, le programme 178 est placé sous la responsabilité du chef d’état-major des armées (CEMA) au titre de ses attributions en matière de commandement des opérations militaires, de préparation opérationnelle des armées, de soutien et de définition et de cohérence capacitaire du format d’ensemble.

L’année 2021, troisième année de la LPM, a été une année intense d’engagements opérationnels pour les armées, mais également d’entraînement selon des standards de plus en plus exigeants, afin de conserver une aptitude opérationnelle élevée dans un contexte stratégique de plus en plus incertain et dans un monde de confrontations de plus en plus dangereux.

 

Une année intense d’engagements opérationnels

En 2021, les armées ont été fortement sollicitées et engagées, afin de faire face aux menaces dont l’accentuation a été confirmée à l’occasion de l’actualisation de la revue stratégique de défense et de sécurité nationale (RSDSN) de 2017.

Sur le territoire national, l’année 2021 a ainsi été marquée par la contribution continue des armées à la protection des Français contre la dangerosité polymorphe du quotidien (terrorisme, crise sanitaire ou catastrophes climatiques et naturelles).

A ce titre, les armées ont participé comme chaque année à l’opération Héphaïstos de lutte contre les feux de forêt dans 23 départements, en appui des formations de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers locaux. L’opération « Résilience » s’est par ailleurs poursuivie, avec notamment la projection durant l’été d’un module militaire de réanimation (MMR) en Martinique, mais également la mise en œuvre de plusieurs pôles militaires de vaccination. Enfin, l’engagement des armées dans l’opération Sentinelle a été continu tout au long de l’année 2021, avec un ajustement permanent des effectifs déployés tout en poursuivant l’adaptation des dispositifs pour aller vers toujours plus de réactivité.

Sur le plan des opérations extérieures, l’année 2021 s’est notamment caractérisée par le début d’une importante adaptation de la force Barkhane au Sahel, conformément aux orientations fixées par le président de la République. Si le rythme des actions cinétiques directes contre les groupes armés terroristes, le plus souvent avec les partenaires africains et européens, s’est poursuivi, un rééquilibrage des missions conduites par l’armée française et ses partenaires a été amorcé, en donnant la priorité au partenariat militaire de combat. Cette évolution s’est notamment traduite par la restitution des emprises au nord Mali, à Tessalit, à Kidal et à Tombouctou, accompagnée d’une opération logistique de grande ampleur en zone d’insécurité.

L’opération « Apagan » menée à Kaboul à la suite de la dégradation brutale de la situation sécuritaire a permis l'évacuation en sécurité de près de 3 000 personnes, avec la mise en place d'un pont aérien entre l'aéroport de Kaboul, la base aérienne 104 d'Abu Dhabi et Paris. Menée en étroite coordination avec le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, avec le ministère de l'Intérieur, ainsi qu’avec les alliés, elle a mis en lumière la capacité d’adaptation et la réactivité des armées, reposant à la fois sur une organisation singulière, l’existence de moyens maintenus en alerte et une préparation des forces adaptée.

Au Proche et Moyen-Orient, les armées ont poursuivi leurs engagements, que ce soit dans le cadre de l’opération Chammal avec des missions d’appui aérien et d’accompagnement au combat des partenaires locaux, appuyés par la présence permanente de bâtiments de combat en Méditerranée orientale, ou dans celui de l’opération Daman au Liban pour garantir le respect des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, dans un contexte local d’instabilité politique et de durcissement des postures des acteurs en présence.

 

Une année au service d’un modèle d’armée crédible, équilibré et cohérent

L’année 2021 a confirmé les tendances de fond observées au cours de la dernière décennie et soulignées dans l’actualisation de la revue stratégique de 2017. Le contexte stratégique se caractérise à la fois par l’incertitude, la multiplication des foyers de crise, le durcissement de la compétition entre grandes puissances ainsi que le réarmement et la désinhibition de plus en plus marquée des grands compétiteurs à l’égard de l’emploi de la puissance militaire. La conflictualité, s’exprimant dans un nombre croissant de milieux et de champs, doit désormais être appréhendée à la lumière d’une grille de lecture stratégique combinant les notions de compétition, de contestation et d’affrontement.

C’est dans ce contexte que les armées ont contribué à l’atteinte de l’ambition d’une France puissance d’équilibre, que ce soit à travers des alliances, des partenariats ou des coalitions, mais également en participant activement à la stratégie nationale dès le stade de la compétition, et en proposant des options militaires accompagnant le message de détermination de la France, afin d’infléchir la volonté de compétiteurs, voire d’adversaires potentiels.

C’est ainsi qu’ont été conduits des déploiements d’ampleur démontrant la crédibilité des capacités militaires de la France, comme ceux de la marine nationale en Méditerranée centrale et orientale, dans le golfe de Guinée, dans l’océan Indien et dans la zone indopacifique. Sur les marches orientales de l’Europe, les armées ont contribué à la réassurance des pays de l’OTAN, par le biais des déploiements « enhanced forward presence » (EfP) en Lettonie, illustrant ainsi la détermination de la France à prendre sa part dans la défense de l'Europe et sa crédibilité comme allié au sein de l'OTAN. Par ailleurs, plusieurs missions de reconnaissance ont permis de contribuer à l’amélioration de notre appréciation autonome de situation en mer Noire ou dans le Pacifique. La mission aérienne stratégique de longue portée Wakea/Heifara de l’armée de l’air et de l’espace dans le Pacifique illustre pour sa part la capacité de projection de force de la France et sa détermination à défendre ses intérêts où qu’ils se trouvent.

C’est également dans cette optique qu’ont été conduits en 2021 un certain nombre d’exercices et d’entraînements majeurs, à l’image du renforcement des unités de l’armée de terre dans les centres d’entraînement au combat, de l’exercice majeur de la marine nationale « Préparation opérationnelle en lutte aéromaritime, résilience, innovation et supériorité » (POLARIS) ou encore des exercices interalliés organisés par l’armée de l’air et de l’espace. Cette préparation opérationnelle interarmées et interalliés consolidée, clairement orientée vers la haute intensité, a pour objectif de maintenir le niveau d’ambition opérationnelle fixée pour les armées en les entraînant à la dureté des engagements, à la diversité de modes d’actions hybrides, à la mise en œuvre d’équipements à la complexité croissante, à la synchronisation des effets dans plusieurs champs et milieux et à l’engagement en coalition avec leurs alliés et partenaires.

 

Conclusion

Au cœur du dispositif national de défense et de sécurité de la France, l’armée française a efficacement contribué en 2021 à la défense de la France, de ses intérêts et de ses citoyens face à la dangerosité du monde. Sous-tendus par une vision stratégique visant à « gagner la guerre avant la guerre », les efforts seront poursuivis en 2022 avec agilité et créativité pour appréhender les événements de façon toujours plus stratégique, proposer en permanence des options militaires pertinentes, répondre aux défis opérationnels avec réactivité et efficacité, et s’adapter aux évolutions de la conflictualité.


Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance

Objectif 1 : Assurer la fonction stratégique connaissance-anticipation

Indicateur 1.1 : Taux de satisfaction de la fonction stratégique connaissance - anticipation

Objectif 2 : Assurer la fonction stratégique de prévention

Indicateur 2.1 : Efficacité du pré-positionnement des forces

Objectif 3 : Assurer la fonction stratégique de protection (sauvegarde)

Indicateur 3.1 : Taux de satisfaction des contrats opérationnels permettant d'assurer la fonction stratégique de protection

Objectif 4 : Assurer la fonction stratégique intervention

Indicateur 4.1 : Capacité des armées à intervenir dans une situation mettant en jeu la sécurité de la France

Indicateur 4.2 : Capacité à réaliser les contrats opérationnels permettant de gérer les crises

Objectif 5 : Assurer la préparation des forces dans les délais impartis pour permettre la montée en puissance maximale des capacités militaires prévues

Indicateur 5.1 : Niveau de réalisation des activités et de l'entraînement

Indicateur 5.2 : Disponibilité des matériels par rapport aux exigences des contrats opérationnels

Objectif 6 : Renforcer l'efficience du soutien

Indicateur 6.1 : Coût de la fonction « restauration-hébergement »

Indicateur 6.2 : Coût de la fonction maintien en condition opérationnelle par milieu

Indicateur 6.3 : Améliorer le soutien du combattant

Indicateur 6.4 : Efficience bureautique