OPÉRATEUR
Réseau des œuvres universitaires et scolaires |
Analyse de l’activité et des résultats de l’opérateur
Le réseau des Crous se compose du centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) et des 26 centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), tous établissement publics administratifs opérateurs de l’Etat. Il est régi par le décret, n° 2016-1042 du 29 juillet 2016 relatif aux missions et à l’organisation des œuvres universitaires et soumis aux dispositions du décret GBCP (gestion budgétaire et comptable publique).
Sa mission consiste à améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants au quotidien et à favoriser leur épanouissement et leur parcours vers l’autonomie, à travers :
L’accompagnement social et financier des étudiants (bourses sur critères sociaux, aides sociales) ;
La restauration étudiante ;
Le logement étudiant ;
Le développement de la vie de campus, en partenariat avec les universités et autres établissements d’enseignement supérieur.
Le Cnous, établissement tête de réseau, a notamment pour mission de répartir les moyens alloués par l’Etat aux Crous.
Comme en 2020, c’est l’activité de restauration des Crous qui a été confrontée au plus grand nombre de bouleversements et d’incertitudes en 2021, ce qui a eu des effets majeurs sur ses missions et activités en raison notamment de la diminution de ses recettes de restauration par rapport à l’exercice 2019 (année de référence, ante crise sanitaire). En revanche, le niveau du chiffre d’affaires de l’activité hébergement a retrouvé de manière globale celui de 2019, même si la situation des Crous demeure hétérogène.
L’exercice 2021 s’est déroulé sous un protocole sanitaire strict en matière de restauration. Ainsi, avec le deuxième confinement intervenu fin 2020, toute l’activité de restauration assise a été limitée à de la seule vente à emporter jusqu’à l’adoption d’un nouveau protocole le 4 février 2021 et près de la moitié des structures de restauration sont demeurées fermées. Du 5 février jusqu’à la mi-mai, les étudiants ont pu consommer sur place, dans le respect d’un protocole sanitaire strict, leur repas acheté en vente à emporter dans les locaux de restauration. Et ce n’est donc qu’à partir de la fin du mois de mai 2021 que l’activité de restauration assise a pu reprendre son activité sous une forme normale, dans le respect des règles applicables à la restauration collective. Le passage à la restauration à emporter uniquement a nécessité une adaptation immédiate de l’ensemble des activités du réseau : production de repas, conditionnement, distribution… L’intégralité de l’activité de restauration a été conduite à s’adapter, alors même que tous les restaurants ne pratiquaient pas nécessairement la vente à emporter. Durant toute cette période, le réseau a maintenu ouvert plus de la moitié de ses structures pour assurer la fourniture des repas nécessaires aux étudiants. Du fait de la situation sanitaire, le réseau a subi pour 40,5 M€ des baisses de recettes par rapport à 2019 , du fait :
De la moindre fréquentation de la restauration du fait des consignes sanitaires en particulier lors du premier semestre 2021, avec l’impossibilité de prendre son repas sur place ainsi qu’une présence physique moindre des étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur ;
A partir de la rentrée 2021, d’un effet « report » de la restauration dite « diversifiée » vers le repas à tarif social, en particulier le repas à un euro pour les boursiers.
En 2021, les mesures prises en faveur des étudiants ont notamment porté sur :
La poursuite du dispositif portant sur le repas social à 1€ au profit des étudiants boursiers et non boursiers de janvier à août 2021 puis des étudiants boursiers et non boursiers précaires de septembre à décembre 2021 pour un coût total de 47,9 M€ ;
Le gel des loyers pour du parc des logements des Crous, pour un coût de 3,7 M€ (au-delà du gel des loyers de 2020 avec un effet de 7 M€) ;
Le recrutement exceptionnel et temporaire de 60 travailleurs sociaux afin d’accroître les possibilités de soutien et d’accompagnement en urgence offertes aux étudiants.
Des efforts entrepris dans la lutte contre la précarité menstruelle, avec l’équipement de toutes les résidences du réseau des Crous de distributeurs de protections périodiques. Annoncée par la ministre de l’enseignement en février 2021, cette mesure a été déployée à travers des commandes locales dans un premier temps, avant la mise en œuvre d’un marché national à partir d’octobre 2021 et étendue également à la restauration (1);
La mise en œuvre de l’indemnité inflation aux étudiants boursiers. Annoncée en novembre par le Premier ministre, cette aide exceptionnelle de 100 € a été versée, pour les étudiants boursiers qui ne travaillaient pas, directement par le réseau des Crous et ce dès décembre 2021 à 650 000 boursiers(2), faisant du réseau des Crous le premier opérateur national à assurer cette mise en paiement et des étudiants boursiers les premiers bénéficiaires dans le temps.
La hausse exceptionnelle des dépenses au titre des aides spécifiques allouées aux étudiants par le réseau des Crous (+15 M€). En parallèle, le Cnous a assuré un travail de simplification croissant permettant la dématérialisation de la prise de rendez-vous (déploiement de l’application « Mes Rendez-vous ») et de l’instruction des dossiers de demandes d’aides d’urgences ;
Enfin, l’année 2021 a également été marquée par la mise en œuvre des investissements du plan de relance, le réseau s’étant vu attribuer le financement de projets dans ce cadre à hauteur de 253 M€. Ainsi, parmi les 126 projets initialement retenus, au 31 décembre 2021, 123 avaient fait l’objet d’un engagement pour un montant de 245 M€, ce qui représente une performance exceptionnelle du réseau. Cette mobilisation a parfois pu générer un petit décalage dans le déroulement d’autres projets d’investissements, les moyens humains du réseau étant prioritairement mobilisés par les opérations du plan de relance.
(1) Le marché national permettant d’équiper 200 structures de restauration a été notifié au début de l’année 2022.
(2) Des vagues successives de paiement intervenant ensuite depuis le début de l’année 2022.
Financement apporté à l’opérateur par le budget de l’État
(en milliers d'euros) | ||||||
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| Réalisation 2020 | Prévision LFI 2021 | Réalisation 2021 | |||
Programme intéressé | Autorisations | Crédits | Autorisations | Crédits | Autorisations | Crédits |
P185 – Diplomatie culturelle et d'influence |
| 0 |
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Transferts |
| 0 |
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P362 – Écologie |
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| 244 433 | 50 615 |
Dotations en fonds propres |
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| 241 208 | 48 327 |
Transferts |
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| 3 225 | 2 288 |
P206 – Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation |
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Transferts |
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P131 – Création | 16 | 16 |
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| 20 | 20 |
Transferts | 16 | 16 |
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| 20 | 20 |
P361 – Transmission des savoirs et démocratisation de la culture |
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| 36 663 | 36 663 |
Transferts |
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| 36 663 | 36 663 |
P224 – Soutien aux politiques du ministère de la culture | 29 097 | 29 097 |
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|
|
Transferts | 29 097 | 29 097 |
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P174 – Énergie, climat et après-mines |
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| 1 | 1 |
Transferts |
|
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| 1 | 1 |
P141 – Enseignement scolaire public du second degré | 1 | 1 |
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Transferts | 1 | 1 |
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P230 – Vie de l'élève | 580 | 580 |
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| 580 | 580 |
Transferts | 580 | 580 |
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| 580 | 580 |
P143 – Enseignement technique agricole | 22 747 | 22 736 | 24 950 | 24 950 | 24 430 | 24 441 |
Subventions pour charges de service public | 11 |
|
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| 920 | 931 |
Transferts | 22 736 | 22 736 | 24 950 | 24 950 | 23 510 | 23 510 |
P123 – Conditions de vie outre-mer |
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| 82 | 82 |
Transferts |
|
|
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| 82 | 82 |
P150 – Formations supérieures et recherche universitaire | 3 375 | 4 853 | 2 799 | 4 868 | 61 | 3 327 |
Subventions pour charges de service public | 53 | 53 | 95 | 95 | 61 | 61 |
Dotations en fonds propres | 3 322 | 4 800 | 2 704 | 4 773 |
| 3 266 |
P231 – Vie étudiante | 593 214 | 587 632 | 546 927 | 546 927 | 594 414 | 596 015 |
Subventions pour charges de service public | 405 462 | 405 462 | 383 727 | 383 727 | 418 960 | 418 960 |
Dotations en fonds propres | 99 330 | 93 748 | 95 220 | 95 220 | 93 926 | 95 527 |
Transferts | 88 422 | 88 422 | 67 980 | 67 980 | 81 529 | 81 529 |
P142 – Enseignement supérieur et recherche agricoles | 8 687 | 8 687 | 10 986 | 10 986 | 8 726 | 8 726 |
Subventions pour charges de service public |
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| 346 | 346 |
Transferts | 8 687 | 8 687 | 10 986 | 10 986 | 8 380 | 8 380 |
P119 – Concours financiers aux collectivités territoriales et à leurs groupements | 1 000 |
|
|
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| 300 |
Transferts | 1 000 |
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|
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| 300 |
P204 – Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins | 26 | 26 |
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|
Subventions pour charges de service public | 26 | 26 |
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P304 – Inclusion sociale et protection des personnes |
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| 424 | 424 |
Transferts |
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|
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| 424 | 424 |
P363 – Compétitivité |
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| 90 | 40 |
Transferts |
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|
| 90 | 40 |
P177 – Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables | 2 | 2 |
|
| 2 | 2 |
Transferts | 2 | 2 |
|
| 2 | 2 |
P112 – Impulsion et coordination de la politique d'aménagement du territoire |
| 21 |
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| 500 | 300 |
Dotations en fonds propres |
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|
|
| 500 | 300 |
Transferts |
| 21 |
|
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P723 – Opérations immobilières et entretien des bâtiments de l'État | 2 171 | 1 596 |
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| 835 | 1 410 |
Dotations en fonds propres | 2 171 | 1 596 |
|
| 835 | 1 410 |
Total | 660 916 | 655 248 | 585 661 | 587 731 | 911 263 | 722 947 |
NB : les données financières relatives à l’exécution 2021 figurant ci-dessous dont issues de l’agrégation des comptes financiers 2021 du Cnous et des 26 Crous, qui constituent le réseau des œuvres universitaires et scolaires.
Le montant total de subvention pour charge de service public perçue par le réseau s’élève à 419 020 831 € correspond à deux versements de subvention pour charge de service public, celui versé par le programme 231-« vie étudiante » à l’opérateur à hauteur de 418 959 644 € et celui versé par le programme 150-« Formations supérieures et recherche universitaire » à hauteur de 61 187 €.
Passage de la LFI 2021 au compte financier (en milliers d'euros) | |
SCSP initiale nette 2021 | 383 726,9 |
- rattrapage SCSP 2020 | +20 000 |
- financement du coût des mesures d'urgence (LFR 2) | +7 500 |
- dotation accès handicapés | +3 691 |
- rdv salarial 2021 | +2 190 |
- transfert T7/T3 | +1 652 |
- campagne élections étudiantes | +200 |
SCSP versée 2021 | 418 959,6 |
SCSP - variation LFI 2021 / RAP 2021 | +35 233 |
T6 - Transferts suivis en compte de tiers | 67 980,0 |
- aides spécifiques | +13 049 |
- aide formation Grande Ecole du Numérique | -+2 500 |
- aide mobiité Parcoursup | +3 000 |
T6 versé en 2021 | 81 528,8 |
T6 - variation LFI 2021 / RAP 2021 | +13 549 |
VARIATION TOTALE LFI/RAP 2021 | +48 782 |
Compte financier 2021
Avertissement
La situation du compte financier au regard de son vote n'est pas renseignée. Le compte financier de l’opérateur n’a pas été certifié par un commissaire aux comptes.
Compte de résultat
| (en milliers d'euros) | ||||
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Charges | Budget | Compte | Produits | Budget | Compte |
Personnel | 506 809 | 483 863 | Subventions de l'État | 383 727 | 419 648 |
dont contributions employeur au CAS pensions | 77 714 | 73 080 | – subventions pour charges de service public | 383 727 | 419 648 |
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| – crédits d'intervention( transfert) |
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| |
Fonctionnement autre que les charges de personnel | 771 146 | 718 578 | Fiscalité affectée | 18 617 | 21 393 |
Intervention (le cas échéant) |
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| Autres subventions | 14 787 | 8 082 |
Total des charges non décaissables sur le fonctionnement et/ou l’intervention | 147 298 | 171 698 | Revenus d’activité et autres produits | 832 829 | 787 429 |
dont dotations aux amortissements, dépréciations et provisions | 147 298 | 171 698 | dont reprises sur amortissements, dépréciations et provisions | 46 533 | 102 640 |
dont valeur nette comptable des éléments d'actif cédés |
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| dont produits de cession d’éléments d’actif | 450 | 2 849 |
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| dont quote-part reprise au résultat des financements rattachés à des actifs | 72 657 | 24 740 | |
Total des charges | 1 277 955 | 1 202 441 | Total des produits | 1 249 960 | 1 236 552 |
Résultat : bénéfice |
| 34 111 | Résultat : perte | 27 995 |
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Total : équilibre du CR | 1 277 955 | 1 236 552 | Total : équilibre du CR | 1 277 955 | 1 236 552 |
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Évolution de la situation patrimoniale
| (en milliers d'euros) | ||||
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Emplois | Budget | Compte | Ressources | Budget | Compte |
Insuffisance d'autofinancement | 337 |
| Capacité d'autofinancement |
| 75 580 |
Investissements | 275 640 | 238 282 | Financement de l'actif par l'État | 136 348 | 141 328 |
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| Financement de l'actif par les tiers autres que l'État | 15 308 | 14 597 | |
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| Autres ressources | 2 179 | 3 183 | |
Remboursement des dettes financières | 43 745 | 42 668 | Augmentation des dettes financières | 77 912 | 76 430 |
Total des emplois | 319 722 | 280 950 | Total des ressources | 231 747 | 311 118 |
Augmentation du fonds de roulement |
| 30 168 | Diminution du fonds de roulement | 87 975 |
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Le compte financier 2021 agrégé du réseau reflète le caractère encore atypique de l’exercice 2021, toujours marqué par les effets de la crise sanitaire, notamment en ce qui concerne l’activité de restauration, quin’a pas retrouvé le niveau de recettes qui était le sien jusqu’en 2019, en raison notamment de la mise en œuvre du repas à 1€, dont le coût est compensé par l’État. De plus, des mesures nouvelles annoncées et financées en cours d’année par le gouvernement pour soutenir les étudiants (recrutements de référents étudiants en résidence universitaire, recrutement d’assistantes sociales, lutte contre la précarité menstruelle, mesures RH interministérielles, décalage de versement de 20 M€ notifié en 2020 mais versé en 2021, etc.) ont induit des écarts entre les prévisions inscrites en budget initial 2021 et le compte financier.
LES PRODUITS :
1. Les crédits ouverts sur le budget général de l’État :
1.1. Subvention pour charge de service public : 419 M€ en AE et en CP
Cette subvention accordée au réseau des œuvres est déléguée pour des montants identiques en autorisations d’engagement et en crédits de paiement. La subvention inscrite en loi de finances initiale, de 383,7 M€ a été abondée afin de financer des mesures nouvelles en lien avec la crise sanitaire et la nécessité d’un soutien accru aux étudiants mais aussi en raison du versement en 2021 de crédits notifiés en 2020.
Par rapport au montant notifié initialement, 383,7 M€, nets de réserve, les modifications ont été les suivantes :
Versement complémentaire de 20 M€ (décalage technique de 2020 vers 2021) ;
Transfert de crédits du titre 7 vers le titre 3 au titre des opérations d’investissement relevant du titre 3 : 1,7 M€. Ces transferts portent sur des opérations de contractualisations initialement financées en T7 (investissement) mais dont la nature (frais de premiers équipements) notamment ou le financement par fonds de concours implique un changement d’imputation ;
Subvention accessibilité des locaux aux personnes en situation de handicap : 3,7 M€.
Notification de 7,5 M€ afin de financer l’accompagnement du réseau des œuvres pour son action pendant la crise sanitaire et les mesures destinées à soutenir les étudiants (déploiement des étudiants référents dans toutes les résidences, distribution de protections périodiques gratuites, renforcement des services sociaux…) ;
Notification de 2,2 M€ afin de financer trois mesures nouvelles issues des rendez-vous salariaux, la revalorisation de la rémunération des médecins de prévention, les travaux relatifs à la convergence indemnitaire Ile-de-France et enfin les mesures indemnitaires pour les services sociaux ;
Notification de 0,2 M€ afin de financer un plan de communication en faveur des élections étudiantes
1.2. Dotation en fonds propres : 85 M€ en AE et en CP
Les montants initialement notifiés, 95,2 M€ en AE et en CP, soit 86,7 M€ nets de réserve, ont été modifiés par le transfert de 1,7 M€ à destination du titre 3, en raison de la nature des opérations d’investissement concernées (cf. supra).
1.3. Transferts : 81,5 M€ en AE et en CP
Ces transferts se composent des dispositifs suivants :
Les aides spécifiques pour un montant de 61,8 M€ en AE et en CP. Ces aides sont soit annuelles, aux motifs principaux que sont la rupture familiale et l’indépendance avérée, soit ponctuelles, accordées au titre d’aide alimentaire ou de logement ou de toute autre difficulté ponctuelle ;
L’aide à la mobilité Parcoursup, pour un montant de 10 M€ ;
L’'aide accordée aux personnes inscrites dans une formation labellisée par la grande école du numérique – GEN – pour un montant de 2,5 M€ ;
L’aide mobilité master – AMM pour un montant de 7,2 M€.
L’ensemble de ces dispositifs sont gérés en compte de tiers (classe 4).
Par ailleurs, le réseau a reçu au cours de l’exercice 2021 des crédits également gérés en compte de classe 4 et provenant :
du Ministère de la culture : 36,6 M€ pour la gestion des bourses sur critères sociaux des étudiants dans ses établissements ;
de l’Institut Mines Telecom : 6,6 M€ ;
du Groupe des Ecoles Nationales d’Economie et Statistique : 0,5 M€ ;
quelques reliquats de crédits au titre d’anciens dispositifs pour un montant de 0,01 M€.
2. Les autres produits
2.1 La fiscalité affectée : 21,4 M€
Ce montant est constitué par la part revenant aux Crous de la contribution de vie étudiante et de campus – CVEC, encaissée au cours de l’année 2021 au titre de l’année universitaire de 2020-2021.
Ces recettes doivent être intégralement affectées à des dépenses destinées à des projets spécifiques, même si en raison de la crise sanitaire, ces crédits ont pu être mobilisés de manière plus significative pour venir en aide aux étudiants. Toutes les ressources non utilisées se trouvent intégrées dans la trésorerie du réseau, ce qui augmente artificiellement son résultat net et son fonds de roulement. Les recettes non utilisées à ce titre en année N, qui ne sont pas gérées réglementairement en ressources affectées, abondent le fonds de roulement de 2021 mais ont été en principe ouvertes en budget initial 2022 afin de poursuivre le financement des projets validés par chaque commission de Crous.
2.2. Les autres subventions : 8,1 M€
Elles proviennent des collectivités publiques (régions, villes, universités, union européenne, etc.) qui apportent leur concours au financement du fonctionnement du réseau ou d’autres subventions de l’Etat (ASP pour les contrats aidés).
2.3. Les revenus d’activités propres : 787,4 M€
Ces produits s’élèvent à 787,4 M€ pour 832,8 M€ de ressources propres programmées, soit une diminution de 45 M€, qui résulte principalement de la diminution des recettes de restauration qui ne sont toujours pas revenues à leur niveau de 2019, tant en raison d’une moindre fréquentation des structures de restauration que de la mise en œuvre du repas à 1€ . En effet, l’attractivité du repas à 1€ a provoqué une diminution de la vente diversifiée (en cafeterias, food truck ou en restauration assise dans le cadre de menus plus qualitatifs). Enfin, la crise sanitaire a contribué à une forte diminution de l’activité de restauration administrative et de l’activité exceptionnelle (traiteur).
Ces autres produits sont pour l’essentiel composés des ressources propres du réseau pour 623,6 M€, dont principalement l’hébergement (524,2 M€) et la restauration (99,4 M€), mais aussi d’opérations pour ordre à hauteur de 127,4 M€.
Les opérations pour ordre sont constituées des produits de cession d’actifs (c/756), de la quote-part reprise au résultat des financements rattachés à des d’actifs (c/7813 et des reprises sur amortissements et provisions (c/7815 hors 7813). Elles se décomposent entre les quotes-parts reprises au résultat des financements rattachés à des actifs, pour 24,7 M€ et en reprise sur provisions pour 102,6 M€.
LES CHARGES
Les charges de personnel : 483,9 M€
Les charges de personnel concernent toutes les rémunérations, salaires et cotisations des personnels payés par le réseau, qu’ils soient fonctionnaires, contractuels de droit public (dont les personnels ouvriers bénéficiant du quasi statut des Dapoous), à durée indéterminée ou déterminée, en contrats aidés ou d’apprentissage.
L’agrégat regroupe les charges de rémunération principale et accessoire d’activité des personnels rémunérés par l’établissement, les cotisations et contributions sociales et allocations diverses (c/64). Les impositions directement assises sur la masse salariale de l’établissement (c/631, 632 et 633) ne sont pas intégrées, mais sont comprises dans les charges de fonctionnement.
Cela explique l’écart avec le montant des charges de personnel inscrit dans les tableaux des autorisations budgétaires et de dépenses par destination (498 M€) qui, lui, les intègre.
Les charges de fonctionnement : 718,5 M€
Elles comprennent toutes les autres charges, y compris les charges calculées. Elles sont inférieures de 52,5 M€ par rapport à la prévision en raison essentiellement de la diminution des dépenses alimentaires induites par la baisse globale de l’activité, malgré le surcoût de 8 M€ au titre des consommables utilisés lors de la période où seule la vente à emporter était permise. Elles s’établissent cependant à un niveau sensiblement supérieur à 2020 (664 M€),
Restauration
Le taux de couverture de la restauration s’élève à 25,6 %, ce qui constitue une nouvelle diminution par rapport à celui de 2020 qui s’établissait à 26,5% (à iso périmètre, un changement de méthode étant intervenu depuis – cf. fiche indicateur 2.3). Ainsi, moins d’un tiers des charges induites par l’activité restauration sont couvertes par les recettes générées par cette activité. La légère dégradation constatée cette année résulte de la crise sanitaire, avec la fermeture des espaces de restauration, seule la vente à emporter restant autorisée. La poursuite durant tout l’exercice du dispositif de repas social à 1 €, a encore accentué ce constat, le différentiel entre le coût de revient d’un repas et son prix de vente étant accentué
Hébergement
Le taux de couverture de l'hébergement s’élève à 102,5 %, en progression par rapport au taux affiché en 2020 de 93,5 % (à iso périmètre, un changement de méthode étant intervenu depuis – cf. fiche indicateur 2.3). Cette progression résulte d’un niveau d’occupation proche de celui de 2019, sans départ important des étudiants en cours d’année universitaire, comme cela avait été le cas en 2020, lors du premier confinement de mars.
Autorisations budgétaires
| (en milliers d'euros) | |||
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Dépenses | Budget initial 2021 | Compte financier 2021 * | ||
AE | CP | AE | CP | |
Personnel | 518 773 | 518 773 | 498 001 | 498 001 |
Fonctionnement | 557 995 | 615 474 | 827 434 | 527 581 |
Intervention | 0 | 0 | 0 | 0 |
Investissement | 237 499 | 277 413 | 435 653 | 223 256 |
Total des dépenses AE (A) CP (B) | 1 314 267 | 1 411 660 | 1 761 088 | 1 248 838 |
dont contributions employeur au CAS pensions | 0 | 0 | 0 | 0 |
|
| (en milliers d'euros) | |
---|---|---|
Recettes | Budget initial | Compte financier |
Recettes globalisées | 1 111 903 | 1 068 870 |
Subvention pour charges de service public | 383 727 | 418 960 |
Autres financements de l’État | 563 | 1 406 |
Fiscalité affectée | 18 617 | 21 429 |
Autres financements publics | 5 067 | 4 928 |
Recettes propres | 703 929 | 622 147 |
Recettes fléchées | 149 521 | 171 097 |
Financements de l’État fléchés | 125 859 | 153 752 |
Autres financements publics fléchés | 23 662 | 15 598 |
Recettes propres fléchées | 0 | 1 747 |
Total des recettes (C) | 1 261 424 | 1 239 967 |
Solde budgétaire (excédent) (D1 = C – B) | 0 | 0 |
Solde budgétaire (déficit) (D2 = B – C) | 150 236 | 8 871 |
|
Dépenses par destination
(en milliers d'euros) | |||||||||
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Destination Budget initial | Personnel | Fonctionnement | Intervention | Investissement | Total | ||||
AE = CP | AE | CP | AE | CP | AE | CP | AE | CP | |
Aides directes | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Aides indirectes | 518 773 | 557 995 | 615 474 | 0 | 0 | 237 499 | 277 413 | 1 314 267 | 1 411 660 |
Pilotage et animation du programme | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Santé des étudiants et activités associatives, culturelles et sportives | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Total | 518 773 | 557 995 | 615 474 | 0 | 0 | 237 499 | 277 413 | 1 314 267 | 1 411 660 |
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Équilibre financier
(en milliers d'euros) | ||
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Besoins | Budget initial | Compte financier |
Solde budgétaire (déficit) (D2) | 150 236 | 8 871 |
Remboursements d'emprunts (capital), nouveaux prêts (capital), dépôts et cautionnements | 41 720 | 38 386 |
Opérations au nom et pour le compte de tiers : besoins | 449 691 | 408 455 |
Autres décaissements non budgétaires | 77 157 | 136 987 |
Sous-total des opérations ayant un impact négatif sur la trésorerie de l'organisme (1) | 718 804 | 592 699 |
ABONDEMENT de la trésorerie = (2) - (1) | 0 | 71 740 |
Abondement de la trésorerie fléchée | 0 | 66 964 |
Abondement de la trésorerie non fléchée | 0 | 4 776 |
Total des besoins | 718 804 | 664 439 |
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(en milliers d'euros) | ||
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Financements | Budget initial | Compte financier |
Solde budgétaire (excédent) (D1) | 0 | 0 |
Nouveaux emprunts (capital), remboursements de prêts (capital), dépôts et cautionnements | 78 110 | 65 921 |
Opérations au nom et pour le compte de tiers : financement | 451 340 | 430 881 |
Autres encaissements non budgétaires | 82 292 | 167 637 |
Sous-total des opérations ayant un impact positif sur la trésorerie de l'organisme (2) | 611 742 | 664 439 |
PRÉLÈVEMENT sur la trésorerie = (1) - (2) | 107 062 | 0 |
Prélèvement sur la trésorerie fléchée | 45 934 | 0 |
Prélèvement sur la trésorerie non fléchée | 61 128 | 0 |
Total des financements | 718 804 | 664 439 |
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Le tableau de financement abrégé
Résultat net - capacité d’autofinancement - fonds de roulement
Le résultat net du compte financier « consolidé » du réseau est supérieur à celui prévu au budget initial (33,5 M€ contre -28 M€ attendus et – 17,2 M€ au compte financier 2020), mais est à relativiser en raison notamment du cycle d’investissement d’une part et de régularisations intervenues au sein d’un Crous.
La capacité d’autofinancement du réseau est de 78,1 M€ (29,5 M€ en 2020). Ce montant découle notamment pour 20 M€ de la SCSP notifiée en 2020 mais versée effectivement au réseau en 2021, ainsi que d’une augmentation des dotations aux amortissements et provisions, plus élevée que la programmation réalisée initialement (170,8 M€ contre 143,8 M€) et de reprises supérieures aux prévisions (126,4 M€ contre 116,7 M€).
Le montant des investissements réalisés est de 182,7 M€, contre 292 M€ programmés au budget initial, du fait de décalages dans le déroulement d’opérations imputables à la crise sanitaire et aux mesures de confinement ainsi qu’à la très forte priorité donnée finalement à l’engagement des opérations du plan de relance.
Enfin, le fonds de roulement comptable total du réseau s’établit à 336 M€ (303 M€ à la fin de l’exercice 2020), mais ce montant n’est pas intégralement mobilisable. Les deux tiers de ce montant sont constitués de crédits déjà engagés et non libre d’emploi tels que les financements déjà perçus d’opérations d’investissement, la quote-part allouée aux Crous de crédits de la contribution de vie étudiante et de campus, encaissés mais non encore utilisés, de crédits perçus au titre des aides en cours de redistribution au profit des étudiants ou encore de créances douteuses.
Le tableau d’équilibre financier
La trésorerie cumulée du réseau est abondée de 66,7 M€ en raison notamment de décalage sur les opérations d’investissement et de maintenance lourde, la priorité étant donnée aux travaux du plan de relance, mais aussi aux financements déjà reçus de l’Etat ou des collectivités, cofinanceurs de certains projets.
Consolidation des emplois de l’opérateur
| Réalisation 2020 | Prévision 2021 | Réalisation 2021 |
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Emplois rémunérés par l'opérateur : | 11 802 | 12 821 | 11 992 |
– sous plafond | 11 684 | 12 724 | 11 865 |
– hors plafond | 118 | 97 | 127 |
dont contrats aidés | 56 |
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dont apprentis | 7 | 97 | 127 |
Autres emplois en fonction dans l'opérateur : |
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– rémunérés par l'État par ce programme |
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– rémunérés par l'État par d'autres programmes |
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– rémunérés par d'autres collectivités ou organismes |
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En 2021, la consommation du réseau est de 11 865 ETPT sous plafond, toute catégorie d’emplois confondus (titulaires et contractuels) et de 127 ETPT hors plafond, avec un niveau de consommation 2021 en progression par rapport à 2020.
L’analyse de l’exécution 2021, aussi bien en termes d’emplois que de masse salariale, s’avère à la fois complexe et peu reproductible. Les Crous ont été confrontés à des difficultés de recrutement, comme d’ailleurs dans l’ensemble du secteur de la restauration au plan national. Ils ont ainsi dû recourir plus fortement à des prestataires d’intérim.
Deux autres facteurs expliquent les résultats de l’exercice 2021 : La crise sanitaire a sans nul doute suscité des inquiétudes, freinant les demandes de mobilité, comme en témoigne la difficulté à pourvoir les emplois sur lesquels il était prévu d’accueillir de nouveaux personnels titulaires selon cette modalité ou une moindre appétence pour s’engager dans des concours.
Durant les six premiers mois de 2021, l’activité du réseau a de fait été encore marquée par la crise sanitaire et ses contraintes. Du fait de la limitation à de la seule vente à emporter de l’activité de restauration et de structures pour certaines fermées tout au long du premier semestre 2021, le recours aux personnels en CDD a été moindre, y compris pour les emplois étudiants.
Conformément aux orientations ministérielles, le réseau a néanmoins recruté des étudiants en qualité de référents dans les résidences ainsi que des assistantes sociales supplémentaires.
La reprise de l’activité est intervenue à partir de la rentrée universitaire 2021 conduisant au recrutement de CDD et la conclusion de nouveaux contrats étudiants, aussi bien dans les restaurants, pour veiller au respect des consignes sanitaires, que dans les résidences via les étudiants référents. Les Crous ont ainsi, individuellement, adapté leurs besoins de recrutement de CDD à la réalité de leurs besoins. Il en est de même pour l’activité d’hébergement, car les réhabilitations en cours ont pu conduire à la fermeture de résidences et donc au redéploiement des personnels concernés.
Au global, le réseau reste marqué par la vacance sous son plafond d’emploi (-859 ETPT), liée notamment aux impacts de la crise sanitaire : non renouvellement d’agents contractuels affectés à la restauration, en raison de la fermeture ou du fonctionnement réduit des structures, report de recrutements. Néanmoins, par rapport à l'exercice 2020, le réseau a consommé, en 2021, +181 ETPT supplémentaires sous plafond. Cette exécution correspond à un rattrapage progressif des recrutement après un exercice 2020 en net recul (-570 ETPT).