$@FwLOVariable(annee,2022)

$@FwLOVariable(numProg,182)

$@FwLOVariable(libelleProg,Protection judiciaire de la jeunesse)

$@FwLOVariable(enteteSousTitre,Objectifs et indicateurs de performance)

$@FwLOStyle(styleB3Programme, non)

Objectifs et indicateurs de performance


Évolution de la maquette de performance

Les prévisions 2021 et 2022 pour l’ensemble des indicateurs comportent cette année une part d’incertitude liée à la fois au contexte conjoncturel, à la refonte en cours du système d’information de la DPJJ et aux évolutions législatives à venir.


Le contexte sanitaire 2020 avec la fermeture provisoire de certains services de milieu ouvert, le ralentissement de l’activité judiciaire au printemps, la reprise progressive de l’activité puis la migration vers un nouveau système d’information dans lequel les retards de saisies ont pu s’accumuler depuis la fin mai 2021, rendent difficile la prise en compte des performances des deux dernières années dans les calculs.


L'entrée en vigueur du code de justice pénale des mineurs (CJPM) le 30 septembre 2021 aura également, sur le volume d’activité et la réactivité des services PJJ, un impact aujourd’hui difficile à quantifier, même si l’on sait que le nombre de recueil de renseignements socioéducatifs (RRSE) et de mesures judiciaires d'investigation éducative (MJIE) confiés aux services de milieu ouvert devrait être supérieur à l’actuel et pourrait avoir un impact sur les performances.


OBJECTIF     mission

1 – Garantir une aide à la décision efficace et améliorer la qualité des prises en charge éducatives


Cet objectif répond à l’obligation pour la DPJJ de développer et de diversifier les réponses en s'appuyant sur l'ensemble des dispositifs existants (secteur public, secteur associatif, partenariats) pour favoriser la construction de parcours adaptés pour les mineurs délinquants. Il s’agit d’organiser la complémentarité des prestations des différents services et établissements ainsi que leur réactivité afin d’assurer la cohérence d’un parcours centré sur l’insertion, tout en évitant le fractionnement et les ruptures dans les prises en charge éducatives.


La réactivité des services repose sur des délais courts de prise en charge ainsi que sur leur capacité à se mobiliser dans un contexte d’urgence. Les délais de prise en charge faisant suite à la saisine des services par un magistrat sont un bon indicateur pour juger de la performance de ceux-ci. Il convient, en effet, de réduire au maximum la durée s’écoulant entre les faits à l’origine de la mesure éducative de milieu ouvert ou d’investigation et sa mise à exécution, afin d’apporter une réponse rapide aux mineurs et favoriser la prévention de la récidive. Avec l’entrée en vigueur au 30 septembre 2021 du CJPM – qui raccourcit les délais de traitement pénal et introduit une nouvelle procédure – il sera d’autant plus essentiel de vérifier la capacité des services à mettre en œuvre, au fil de l’eau, les mesures d’investigations (RRSE et MJIE) et les mesures éducatives provisoires, ainsi que les organisations nécessaires pour y répondre.


La DPJJ a toujours intégré au cœur même de ses priorités l’insertion scolaire et professionnelle des jeunes en tant qu’objectif inhérent à l’action éducative. Ainsi, l’accompagnement proposé aux jeunes faisant l’objet d’une mesure judiciaire vise prioritairement leur réinsertion scolaire et professionnelle et leur inscription dans les dispositifs de droit commun à même de garantir leur insertion sociale. La DPJJ a ainsi rappelé, par une note du 24 février 2016, l’engagement de tous les professionnels dans les parcours d’insertion pour les jeunes. Elle confirme la nécessité d’inscrire les jeunes pris en charge dans une dynamique globale d’insertion en mettant en œuvre notamment les dispositifs d’apprentissages scolaires, d’activité et de socialisation. À défaut, des moyens alternatifs doivent pouvoir être mis en œuvre tels que les unités éducatives d’activité de jour. L’intervention éducative au sein de ces unités s’attache à développer les compétences psychosociales, les acquisitions cognitives et les compétences préprofessionnelles.


La place des activités est également réaffirmée comme outil mobilisable pour favoriser l’individualisation des parcours d’insertion scolaire et professionnelle. Support pédagogique et éducatif à disposition de l’ensemble des professionnels de la PJJ quel que soit leur lieu d’exercice, l’activité est partie constitutive des modalités de l’intervention éducative et s’adresse à l’ensemble du public pris en charge. L’organisation d’activités au sein des établissements et services permet de conjuguer la relation éducative et de favoriser l’assimilation des codes sociaux et l’intégration dans la société.


L'indicateur, à travers l’évolution du taux d’inscription dans un dispositif, qu’il soit de droit commun (relevant de l’éducation nationale ou de l’insertion et de la formation professionnelle) ou plus spécialisé pour les mineurs qui ne pourraient y accéder dans l’immédiat, permet de mesurer l’atteinte de cet objectif. L’accord-cadre de partenariat pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes pris en charge signé le 7 mars 2017 entre le ministère du travail, de la justice et l’Union nationale des missions locales dont des travaux de renouvellement sont en cours, ainsi que la circulaire de partenariat entre la direction générale de l'enseignement scolaire et la DPJJ, signée le 3 juillet 2015, permettent de conforter ces objectifs. Cette circulaire est accompagnée d’une note d’instruction de la DPJJ en date du 23 juillet 2015, qui comporte des indicateurs d’évaluation de la mise en œuvre du partenariat.


La loi n° 2019-222 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, votée le 23 mars 2019, prévoit un aménagement de la fin de placement en centre éducatif éducatif fermé (CEF) qui constitue un moment délicat. En effet, la sortie du CEF peut être déstabilisante et nécessite la préparation de la sortie, le cadre très contraignant du placement laissant place à un cadre plus souple.

C’est pourquoi une disposition visant la possibilité d’organiser des accueils temporaires dans d’autres lieux (établissements éducatifs plus ouverts, familles d’accueil, foyers de jeunes travailleurs ou encore hébergement autonome en appartement) a été intégrée au projet de loi de programmation pour la justice. Cette disposition permet d’organiser un accompagnement renforcé pour les mineurs sortant de CEF. Elle participe in fine à l’amélioration de la qualité de la prise en charge éducative.


Cette loi prévoit également la création d’une nouvelle mesure éducative, la mesure éducative d’accueil de jour (MEAJ). Elle s’inscrit dans la volonté réaffirmée de diversifier les modalités judiciaires de prise en charge éducative, dans les objectifs constants de continuité des parcours et d’adaptabilité des prises en charge. Cette mesure éducative d’accueil de jour consiste ainsi en une prise en charge pluridisciplinaire adaptée aux besoins spécifiques du mineur. La MEAJ est instituée à titre expérimental pour une durée de 3 ans à compter de la publication de la loi précitée. Cette mesure est en outre généralisée dans le CJPM. L’accueil de jour constitue en effet un module d’insertion de la mesure éducative judiciaire. La date d’entrée en vigueur du CJPM, intervenant avant l’expiration du délai de 3 ans prévu par la loi de programmation pour la justice, conditionne donc la durée de l’expérimentation. Dans le contexte sanitaire actuel, l’entrée en vigueur du CJPM a été reportée du 1er octobre 2020 au 30 septembre 2021. Le service de l’évaluation, de la recherche et du contrôle (SERC) de la DPJJ a publié un rapport d'évaluation de l’expérimentation daté de janvier 2021.


En réformant le droit des peines, notamment par la diversification du panel des peines applicables aux mineurs, la loi n°2019-222 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice permet une meilleure adaptation de la peine ordonnée au mineur condamné (création de la détention à domicile sous surveillance électronique, du sursis probatoire et sursis probatoire renforcé, d’un régime unique de la peine de stage qui, selon l’infraction commise, peut revêtir différents contenus pédagogiques adaptés aux mineurs en fonction de l’offre spécifique construite sur les territoires, élargissement des conditions de prononcé du TIG, développement des aménagements de peines et systématisation de la libération sous contrainte).


Le code de justice pénale des mineurs renforce la mission d’aide à la décision judiciaire de la PJJ, en systématisant les MJIE à l’instruction et en développant le recours aux RRSE.


INDICATEUR    mission    

1.1 – Délais moyens de prise en charge (imputables aux services du secteur public et du secteur associatif habilité)

     (du point de vue de l'usager)

Unité

2019
Réalisation

2020
Réalisation

2021
Prévision
PAP 2021

2021
Prévision
actualisée

2022
Prévision

2023
Cible

Mesures de milieu ouvert (hors MJIE) tous fondements juridiques confondus

jours

18,5

21

18

15,9

13

<9

MJIE tous fondements juridiques confondus

jours

17,9

21,9

13

13,2

13

<9

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :

 

– Sous-indicateur 1 : nombre moyen de jours entre la date de réception de la décision nouvelle de milieu ouvert au service (date d’arrivée du courrier au service) et la prise en charge effective par le service (désignation d’un éducateur référent).

– Sous-indicateur 2 : nombre moyen de jours entre la date de réception de la décision nouvelle de MJIE au service (date d’arrivée du courrier au service) et la prise en charge effective par le service (désignation d’un éducateur référent).

 

MJIE : mesure judiciaire d’investigation éducative

 

Source des données : Infocentre PJJ alimenté avec les données des logiciels métier GAME 2010 pour le secteur public et IMAGES 7 pour le secteur associatif habilité.

Justification des prévisions et de la cible

Cet indicateur mesure la réactivité dans la mise en œuvre des décisions judiciaires tant pour le secteur public que pour le secteur associatif.

L'intégration dans le logiciel PARCOURS des mesures confiées au SAH donne une vision globale de l'activité en temps réel, facilitant à terme ainsi sa régulation.


- le sous-indicateur 1 est relatif à l’ensemble des mesures de milieu ouvert confiées au secteur public et au secteur associatif. Il porte sur les délais strictement imputables aux services éducatifs. Ce sous-indicateur est un agrégat qui porte sur une quinzaine de mesures parmi lesquelles seules les réparations et les mesures d’activité de jour peuvent aujourd'hui être confiées au SAH. Les délais de prise en charge sont conformes à la cible pour les mises sous protection judiciaire, sursis avec mise à l’épreuve, suivis socio-judiciaires, travaux d’intérêt général, mesures d’activité de jour et aménagements de peine. Ils dépassent la cible pour les contrôles judiciaires, libertés conditionnelles, les libertés surveillées, libertés surveillées préjudicielles, réparations, mesures, sanctions éducatives et stages.


Compte tenu du contexte sanitaire, des renforts en ETP mais aussi des retards de saisie dans l’application PARCOURS, les délais moyens observés au premier semestre 2021 se sont améliorés et conduisent à des prévisions en baisse en 2021. Toutefois, les tendances observées sur les derniers mois écoulés incitent à des prévisions 2022 en baisse, dans l’attente également de pouvoir mesurer les effets de la mise en œuvre du CJPM sur l’activité pénale. Une cible à 9 jours est néanmoins toujours souhaitée pour une plus grande rapidité de prise en charge des mineurs confiés aux services. Il est en effet souhaitable pour le mineur que le délai entre la décision judiciaire et sa prise en charge soit le plus court possible afin de garantir sa bonne compréhension de la procédure, d’une part, et par conséquence de faciliter son adhésion à la mesure éducative, d’autre part. Dans cette optique, la réforme de la justice pénale des mineurs permettra une mise en œuvre plus rapide des décisions judiciaires, en simplifiant la procédure pénale pour les mineurs, en accélérant notamment leur jugement et en renforçant leur prise en charge.


 - le sous-indicateur 2 est relatif aux MJIE. Il porte sur les délais strictement imputables aux services éducatifs du secteur public et du secteur associatif habilité.


Compte tenu du contexte déjà exposé ci-dessus et des délais moyens observés au premier semestre 2021, la prévision 2021 actualisée est conforme à la précédente. Comme pour le milieu ouvert et pour les mêmes raisons, la prévision 2022 est proche de celle de 2021. Une cible à 9 jours est néanmoins toujours souhaitée pour une plus grande rapidité de prise en charge des mineurs confiés aux services et de soutien à l’aide à la décision des magistrats. Il est en effet souhaitable que le délai entre l’ordonnance de MJIE et sa réalisation soit le plus court possible afin d’éviter toute dégradation de la situation du jeune et de sa famille et d’aider le magistrat dans sa prise de décision dans les meilleurs délais. Dans cette optique, l’un des objectifs du plan stratégique national est de s’adapter aux besoins tant des mineurs que des magistrats, mais aussi des territoires. C’est à ce titre que les services déconcentrés veilleront à garantir la complémentarité entre le secteur public et le SAH pour une mise en œuvre plus rapide des MJIE.

 

INDICATEUR    mission    

1.2 – Taux d'inscription des jeunes pris en charge dans un dispositif d'insertion sociale et professionnelle ou de formation

     (du point de vue de l'usager)

Unité

2019
Réalisation

2020
Réalisation

2021
Prévision
PAP 2021

2021
Prévision
actualisée

2022
Prévision

2023
Cible

Nombre de jeunes (hors investigation, TIG et réparations) inscrits dans un dispositif d'insertion sociale et professionnelle ou de formation / nombre total de jeunes pris en charge

%

65

55

70

70

Non déterminé

90

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul : ratio entre le nombre de mineurs pris en charge par les services du secteur public de la PJJ, en milieu ouvert et en hébergement, et inscrits dans un dispositif d’insertion de la PJJ ou de formation ou d’insertion de droit commun (Éducation nationale, formation professionnelle, accompagnements proposés par les missions locales…) et le nombre total de jeunes pris en charge par ces services et établissements.

 

TIG : travaux d’intérêt général

 

Source des données : GAME 2010.

Justification des prévisions et de la cible

La DPJJ a pour objectif de permettre à chaque jeune suivi une inscription ou « réinscription » dans les dispositifs de droit commun. L’indicateur mesure le résultat atteint dans ce domaine : 65 % des jeunes pris en charge par les établissements et services du secteur public, en milieu ouvert et en hébergement (hors investigation, TIG et réparation pénale) en 2019, étaient scolarisés, en situation d’emploi, inscrits dans un dispositif lié à l’emploi ou en activité d’insertion à la PJJ.


Il convient de noter que les données de parcours n’étaient pas systématiquement renseignées par les personnels éducatifs dans le logiciel GAME (scolarité, formation professionnelle, emploi) et souvent n’étaient pas mises à jour. Le contexte sanitaire 2020 avec la fermeture des services pendant plusieurs semaines et les retards de saisie accumulés n’avait pas amélioré la situation et avait conduit à une estimation de 10 points inférieurs au réalisé 2019 pour l’année 2020 (55 %).


La refonte du système d’information de la PJJ, avec l’application PARCOURS, plus ergonomique facilitera la saisie des données. Cela devrait permettre un suivi plus précis et exhaustif des mineurs dont les personnels éducatifs ont la charge grâce notamment à un module d’évaluation de la prise en charge ainsi qu’à un module de rédaction/validation des écrits professionnels.


La première version mise en service le 26 mai 2021 restant centrée sur l’enregistrement des jeunes confiés, des décisions judiciaires, activités de jour et suivis en détention, ne permet plus de renseigner l’indicateur ni de mettre à jour les prévisions. Il faudra attendre mi-2022 (calendrier prévisionnel) une seconde version du logiciel pour commencer à disposer des éléments de parcours scolaires et professionnels. La perspective décalée de cette seconde version de PARCOURS et le délai nécessaire aux personnels éducatifs pour renseigner ces données, explique que la DPJJ ne sera pas en capacité de renseigner cet indicateur avant début 2023 (avec des données 2022) si les délais de développements informatiques sont respectés. Néanmoins, une cible de 90 % est maintenue pour cet indicateur insertion. Elle reste également étroitement liée à la date de déploiement de l'application dans les établissements et les services, au niveau d’appropriation de l’outil par les personnels éducatifs et au niveau de saisie et de mise à jour attendu des données liées aux parcours scolaires, professionnels et insertion des mineurs pris en charge. Un dispositif soutenu d'accompagnement des professionnels au nouvel outil est prévu.


La DPJJ fait de l’insertion scolaire et professionnelle un axe majeur de sa politique éducative. Elle a ainsi rappelé, par une note du 24 février 2016, l’engagement de tous les professionnels dans les parcours d’insertion pour les jeunes. Le milieu ouvert est considéré comme pilote du parcours d’insertion du jeune. Dans le cadre des orientations sur « le milieu ouvert-socle », elle réaffirme en outre la place de l’activité comme modalité d’accompagnement en milieu ouvert.


Pour renforcer la performance de ces dispositifs, elle conforte le caractère opérationnel des partenariats avec les dispositifs de droit commun au service des besoins des jeunes, en améliorant les modalités de réciprocité avec ces dispositifs (éducation nationale et missions locales).


Enfin, conservant sa compétence pour préparer les jeunes les plus éloignés des dispositifs de droit commun à leur insertion notamment dans les unités éducatives d’activité de jour (UEAJ), la PJJ veille à la construction de passerelles et à l’articulation de son intervention avec l’ensemble des acteurs tels que ceux du service public régional de l’orientation et des politiques publiques afférentes, afin de rendre opérationnelle l’inscription dans les dispositifs de droit commun. Les publics sous main de justice font l’objet d’une attention renforcée dans les politiques interministérielles d’inclusion sociale, en particulier celles tournées vers la jeunesse. Ils sont notamment priorisés aux côtés d’autres publics fragiles dans les dispositifs d’accompagnement social et d’accès au droit commun. Les jeunes sous protection judiciaire cumulent en effet de nombreuses difficultés familiales et sociales. Leur profil est également marqué par des ruptures scolaires, un manque de qualification et souvent l’absence d’un projet professionnel défini. L’accompagnement proposé dans un cadre pénal vise prioritairement la réinsertion scolaire et professionnelle de ces jeunes et leur inscription dans les dispositifs de droit commun à même de garantir de manière pérenne leur insertion sociale (santé, accès aux droits, accès au logement).


À cet effet, le développement des partenariats est un des facteurs de réussite des actions conduites. Ainsi, en déclinaison des préconisations et chantiers interministériels en faveur des jeunes, plusieurs textes signés par les ministres de l’éducation nationale et de la justice témoignent d’une volonté de rapprochement interinstitutionnel.


Les relations régulières s’organisent actuellement autour d’une réflexion sur le public multi exclu.


Concernant la formation et l’insertion professionnelle des jeunes pris en charge, les interlocuteurs privilégiés sont notamment les conseils régionaux dans le cadre de la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale. La DPJJ s’investit en explicitant notamment aux conseils régionaux le rôle préparatoire, de « sas », proposé par les UEAJ et les relais tissés avec les dispositifs d’insertion et de formation professionnelle.


Une présence institutionnelle dans les instances de gouvernance régionales en matière de politiques d’emploi et de formation et notamment au sein des comités régionaux de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'orientation professionnelle est visée, tout comme un conventionnement spécifique avec les régions.


Par ailleurs, le rôle central des missions locales, renforcé en matière d'insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans, avait conduit la DPJJ à s’investir dans l’actualisation de la convention de 1994 entre les ministères du travail et de la justice sur les collaborations avec les missions locales. L'accord-cadre de partenariat du 7 mars 2017 a pour objectif de renforcer les modalités de coopération et de partenariat entre les services de la PJJ, ceux de l'administration pénitentiaire (AP) et les missions locales, à la fois pour le public suivi en milieu ouvert et pour le public incarcéré. Il s’agit de consolider un partenariat opérationnel sur les territoires pour mettre en place au sein des missions locales un accueil et un accompagnement adaptés aux besoins et problématiques d’insertion parfois singulières des publics sous main de justice. La DPJJ participe au comité stratégique en charge du pilotage national de l’accord qui impulse et suit sa déclinaison dans les territoires. La DPJJ œuvre désormais aux côtés des autres partenaires au renouvellement de cet accord, conclu pour une durée de 3 ans pour maintenir la continuité des collaborations. La réalisation d’une évaluation de l’accord-cadre devrait permettre de préparer un nouvel accord.


Elle a également été impliquée dans le déploiement de l’expérimentation "Garantie jeunes", mise en œuvre par les missions locales et coordonnée par la direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle. Suite à l’inscription de cette garantie dans le code du travail par la loi du 8 août 2016 et sa généralisation, l’investissement dans les commissions de suivi de parcours pour porter notamment les situations des jeunes sous protection judiciaire est un enjeu important pour les services de la PJJ. La DPJJ a participé aux derniers travaux de la commission insertion du Conseil d’orientation des politiques jeunesse sur l’évolution à venir de la Garantie jeunes vers une Garantie jeunes dite universelle.


Dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, le Président de la République a annoncé sa volonté de mettre en place une obligation de formation jusqu’à 18 ans, dans le prolongement de l’obligation d’instruction jusqu’à 16 ans. Cette obligation de formation a été inscrite dans la loi pour une école de la confiance adoptée le 4 juillet 2019. La DPJJ a souhaité participer et a été associée aux travaux interministériels pilotés par la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté en lien avec le ministère de l’éducation nationale et le ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion, pour porter au mieux les enjeux du public sous protection judiciaire et mineurs détenus de 16 à 18 ans dans le cadre de la mise en œuvre de cette nouvelle obligation (Contribution au décret de mise en œuvre, à l’instruction interministérielle et aux outils de déploiement ainsi qu’aux instances de gouvernance mises en place pour suivre la mise en œuvre). L’association de la DPJJ et de ses services déconcentrés à l’accompagnement de la mise en œuvre de l’obligation de formation doit se poursuivre à travers notamment la participation de l’ensemble des échelons aux instances de gouvernance et de manière plus opérationnelle par la participation des professionnels aux plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD).


Afin de mieux structurer l’offre d’accueil de jour de la PJJ en articulation étroite avec les partenaires locaux, la DPJJ conduit actuellement une mission sur le sujet confiée à un directeur interrégional avec l’appui de l’inspection générale de la justice. Les conclusions attendues en fin d’année 2021 permettront d’affiner la stratégie et l’allocation des ressources dans ce domaine pour les années à venir.

 

INDICATEUR    mission    

1.3 – Durée de placement

     (du point de vue de l'usager)

Unité

2019
Réalisation

2020
Réalisation

2021
Prévision
PAP 2021

2021
Prévision
actualisée

2022
Prévision

2023
Cible

Part des mesures de placement terminées en CEF du secteur public et du secteur associatif habilité de 3 mois et plus

%

64

64

77

64

71

80

Part des mesures de placement terminées en UEHC du secteur public de 3 mois et plus

%

48

52

64

47

50

90

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :

 

– Sous-indicateur 1 : nombre de mesures de placement de 3 mois et plus divisé par le nombre total de mesures de placement terminées en CEF des secteurs public et associatif habilité.

– Sous-indicateur 2 : nombre de mesures de placement de 3 mois et plus divisé par le nombre total de mesures de placement terminées en UEHC du secteur public.

 

CEF : centre éducatif fermé

UEHC : unité éducative d’hébergement collectif

 

Sources des données : Infocentre PJJ alimenté avec les données des logiciels métier GAME 2010 pour le secteur public et IMAGES 7 pour le secteur associatif habilité.

Justification des prévisions et de la cible

L’allongement des durées de placement est significatif d’une prise en charge plus qualitative.

 

À terme, l’évolution du système d’information PJJ permettra la mise en valeur de la diversification des modes de prise en charge et du placement séquentiel.


Le sous-indicateur 1 relatif à la durée des mesures terminées de placement en CEF est commun au secteur public et au secteur associatif. La durée moyenne de placement en CEF est de 4,2 mois en 2020.

Une hausse de la part des placements terminés de 3 mois et plus est souhaitée car l’allongement de la durée de placement offre plus de garanties de consolidation du projet éducatif et du parcours du jeune. En effet, l’installation du placement dans la durée permet le développement de la relation éducative avec le jeune, la construction de son projet d’insertion sociale, scolaire et professionnelle, et la préparation de la fin du placement, en lien avec sa famille et avec l’ensemble des acteurs de la prise en charge. À cet égard, la disposition, inscrite dans la loi de programmation pour la justice du 23 mars 2019, permettant la mise en œuvre d’accueil temporaire extérieure, vise à allonger la durée des placements. En effet, cette modalité, qui peut être mobilisée tant en prévention des situations de crise qu’en matière de préparation à la sortie, tendra à limiter les situations propices à des révocations de contrôle judiciaire et sursis avec mise à l’épreuve et de facto à réduire le nombre d’interruptions précoces de placement.

 

Au regard du rapport d’évaluation sur le placement judiciaire de 2018 et de l’enquête sur le profil des mineurs placés en CEF au 15 juin 2018, il apparaît que la durée des placements est inférieure à 6 mois, et même à 3 mois dans 38 % des cas (36 % en 2019 et 2020), et que les placements donnent souvent lieu à des mainlevées anticipées de la part des magistrats. En outre, le turn-over tant des cadres que des professionnels et le recours à des recrutements de contractuels insuffisamment formés amplifient les difficultés d’organisation et fragilisent les établissements pour la prise en charge de mineurs difficiles.

Pour remédier à cet état de fait, comme indiqué précédemment, la loi de programmation de la justice a introduit l’accueil temporaire dans le cadre du placement en CEF, afin de prévenir la survenue d’incidents et d’anticiper la fin des placements, ainsi que des dispositions relatives aux droits de visite et d’hébergement des parents des mineurs placés, permettant de donner une base légale au placement éducatif avec présence à domicile, modalité de placement innovante permettant notamment d’accompagner la fin d’un placement.


 

Le sous-indicateur 2 relatif à la durée des mesures terminées de placement en UEHC est spécifique au secteur public. La durée moyenne de placement en UEHC est 4,2 mois en 2020.

Comme pour les CEF, une hausse de la part des placements terminés de 3 mois et plus est souhaitée car l’allongement de la durée de placement offre plus de garanties de consolidation du projet éducatif et du parcours du jeune. S’agissant des UEHC, les dernières notes de la DPJJ visent à développer des modalités de placement permettant d’allonger la durée des placements, en assurant la prévention et la gestion des incidents, et permettant au placement d’évoluer pour s’adapter aux changements dans la situation du jeune, et garantissant une meilleure préparation de la fin du placement (séjours d’apaisement, accueil de repli, accueil séquentiel, placement éducatif avec présence à domicile).


Au regard du contexte et de la réalisation au premier semestre 2021, les prévisions ont été revues à la baisse pour l’année 2021 mais sont plus optimistes pour 2022.


La note DPJJ du 22 mai 2020 concernant les dispositions transitoires relatives au dispositif de placement judiciaire vient préciser les conditions de mise en œuvre de certaines modalités de placement dans les unités éducatives d’hébergement collectif, le placement en logement autonome et le placement en famille d’accueil.

Les UEHC peuvent désormais, à titre expérimental, proposer des modalités d’accueils différenciés (dans la limite de 4 places maximum sur 12) avec du placement éducatif avec présence à domicile (PEPAD), des places en logement autonome, en FJT, en résidences sociales ou bien encore en famille d’accueil. Ces modalités d’accueils doivent permettre d’allonger la durée des placements, en assurant la prévention et la gestion des incidents, en permettant au placement d’évoluer pour s’adapter aux changements dans la situation du jeune, et en garantissant une meilleure préparation de la fin du placement. 

 

Les "états généraux du placement" lancés au début de l’année 2020 s'inscrivent dans la poursuite de ces orientations. Cette démarche résolument transversale impliquant les niveaux de pilotage et opérationnels a pour objectif de remédier aux difficultés actuelles en associant l’ensemble des acteurs (secteur public, secteur associatif habilité, magistrats et partenaires) aux évolutions qualitatives attendues. Piloté par un directeur interrégional, elle associe largement les professionnels de terrain, et aborde de manière transversale tous les aspects de cette problématique : recrutement et formation, méthodes éducatives et diversification des modes d’accueil, organisation du temps de travail, management et pilotage, politique de contrôle, aspects immobiliers, critères d’allocation des moyens. Une évaluation de la crise sanitaire viendra compléter la réflexion.

 

La réflexion menée permettra dès le début 2022 de dégager des pistes d’amélioration du dispositif de placement, notamment quant à la continuité des parcours et la durée des placements.

 

OBJECTIF    

2 – Optimiser l'emploi des moyens humains, financiers et matériels


La DPJJ s’est engagée depuis plusieurs années dans l’amélioration des processus de fonctionnement de l’ensemble de ses structures et s’efforce de moderniser ses techniques de gestion (mutualisation des moyens, coordination, diffusion des technologies d’information et de communication).

 

Il s’agit d’une part, d’optimiser l’utilisation des ressources financières, matérielles et immobilières, et d’autre part, de les adapter de manière constante aux besoins repérés aux niveaux local et national.


INDICATEUR        

2.1 – Taux d'occupation et de prescription des établissements

     (du point de vue du contribuable)

Unité

2019
Réalisation

2020
Réalisation

2021
Prévision
PAP 2021

2021
Prévision
actualisée

2022
Prévision

2023
Cible

Taux d’occupation des Etablissements de placement éducatif EPE-UEHC du secteur public

%

70

59

73

68

70

80

Taux de prescription des Etablissements de placement éducatif EPE-UEHC du secteur public

%

89

83

90

79

89

90

Taux d’occupation des Centres éducatifs renforcés (CER) secteurs public et associatif

%

79

74

85

78

79

90

Taux de prescription des Centres éducatifs renforcés (CER) secteurs public et associatif

%

87

82

90

88

87

95

Taux d’occupation des Centres éducatifs fermés (CEF) secteurs public et associatif

%

74

67

80

70

74

85

Taux de prescription des Centres éducatifs fermés (CEF) secteurs public et associatif

%

87

82

89

86

87

90

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul : croisement des journées réalisées avec les journées théoriquement permises par les capacités des établissements

 

Sources des données : Infocentre PJJ alimenté avec les données des logiciels métier GAME 2010 pour le secteur public et IMAGES 7 pour le secteur associatif habilité et remontées des directions interrégionales de la protection judiciaire de la jeunesse.

Justification des prévisions et de la cible

Cet indicateur d’efficience décrit l’utilisation des équipements des services de la protection judiciaire de la jeunesse en matière de placement.


Le taux d’occupation en journées réalisées traduit le taux de présence des jeunes (incluses les absences inférieures à 48 h) dans les établissements au regard des capacités opérationnelles. Il n'est pas destiné à atteindre 100 % afin d’une part, de garantir la capacité d’accueil d’urgence, et d’autre part, du fait des contraintes inhérentes à l’accueil d’un public particulièrement difficile (notamment les fugues, les incarcérations…).

 

Le taux de prescription en journées théoriques traduit la demande des magistrats telle qu’elle s’exprime à travers les décisions de placement. Pour les établissements fonctionnant en continu (UEHC et CEF), il doit tendre vers 90 % en raison du renouvellement des placements dont la durée est limitée (taux de rotation). En revanche, pour les établissements fonctionnant par session (CER), il est possible de dépasser les 90 %.


 

Le contexte sanitaire 2021, la reprise progressive de l’activité et les retards de saisie à la mise en service de PARCOURS conduisent à des prévisions 2021 actualisées inférieures aux prévisions initiales et amènent à prévoir un retour aux niveaux 2019 en 2022, là encore dans l’attente de pouvoir mesurer les impacts du CJPM et du module placement de la nouvelle mesure éducative judiciaire (MEJ).


Dans le cadre de ses nouvelles orientations, la DPJJ s’attachera à améliorer la gouvernance de ses établissements, à assurer la cohérence des parcours en amont et en aval du placement et à étendre les bonnes pratiques de prise en charge développées par ses professionnels.