L’indicateur présenté permet de mesurer la part de la création dans la programmation des opérateurs et structures subventionnées du spectacle vivant.

Les données des centres dramatiques nationaux n’ont pas pu être récoltées pour la réalisation 2021 et 2022 de cet indicateur.

A titre d’information, les résultats de l’indicateur pour les seuls opérateurs sont les suivants :

Le taux de création pour sept opérateurs (cf sources de données) du spectacle vivant diminue de 3 points par rapport à 2021 pour s’établir à 45,13 % des places mises à la vente. L’indicateur est au-dessus de la cible fixée à 44 %. Les données au titre de la saison 2021/2022 sont significatives notamment par un retour à la normale et la fin de la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID‑19. A partir de l’automne 2021, les structures ont enfin pu jouer sans restrictions sanitaires.

Pour les institutions dites de répertoire (Comédie-Française et Opéra national de Paris), la part atteint les 50 %. Ces taux sont cohérents avec la programmation de ces établissements : par exemple à la Comédie-Française, 218 085 places correspondent à de la création pour un total de 397 907 places mises à la vente, nombre total de places en forte hausse en lien avec l’année Molière.

Hors institutions dites de répertoire, le Théâtre national (TN) de l’Odéon se démarque avec une part de création de plus de 80 %, suivi par le TN de l’Opéra comique et le TN de la Colline à plus de 60 % de création chacun  : un résultat qui traduit l’importance et la cohérence des objectifs assignés aux dirigeants d’établissements publics du spectacle vivant dans le cadre de leur lettre de mission. Tout cela en conformité avec les orientations formulées par le ministère en faveur du soutien à l’emploi qui incitent les établissements à privilégier la mise-en-œuvre de créations plutôt que des reprises.

INDICATEUR 2.1

L’équilibre financier des structures tient en premier lieu à leur capacité à mobiliser des recettes propres notamment artistiques.

Concernant le premier indicateur (part des fonctions supports au budget) la réalisation pour 2022 est à 53 %, un taux proche (54 %) à celui de l’année 2019 et d’avant crise sanitaire. Au regard de l’inflation (5,3 % source INSEE pour 2022) l’augmentation moyenne des fonctions supports pour l’ensemble des opérateurs concernés s’établit à 7,4 %. Cette hausse a été compensée par une augmentation forte du budget global des opérateurs de 15,9 % par rapport à 2021, intégrant la compensation de l’inflation et celle de la hausse du point d’indice.

Malgré une conjoncture difficile, on constate une reprise de l’activité qui explique pour partie la bonne progression du second indicateur relatif à la part des ressources propres qui s’établit à 42,4 %, soit bien au-dessus de la cible donnée pour 2022 (supérieure à 35 %). Les recettes de la billetterie sont en hausse grâce au retour du public, boosté par certains événements (telle que l’année Molière). Par exemple, le TN de l’opéra comique voit ses ressources propres progresser +2,9 M€ par rapport à 2019, celles de la Comédie-Française de +1,3 M€ et celles du TN de la danse-Chaillot et de l’Opéra national de Paris de +300 000 € chacun.

INDICATEUR 2.2

En matière de soutien à l’emploi artistique dans le secteur du spectacle vivant, la part de la masse salariale artistique dans la masse salariale totale des établissements s’établit pour 2022 à 24,7 % (+2,8 points par rapport à 2021). Cependant, par rapport à 2019 (année d’avant crise), le niveau des montants pour la masse salariale artistique a décru de plus de 4 M€ soit ‑7 % contre 2 % de baisse pour la masse salariale totale.

Dans le secteur des arts visuels, le ministère fixe au Centre National des Arts Plastiques (Cnap) des objectifs en matière d’acquisitions du Fonds National d’Art Contemporain (FNAC) et de commande publique nationale. L’indicateur pour 2022 est à 6,5 % soit 4,5 points en dessous de la cible fixée à 11 %. L’analyse des données concernant le CNAP et les FRAC est la suivante :

• La part des crédits du Cnap consacrés aux acquisitions et à la commande publique progresse d’un point par rapport à 2021, passant de 6 % à 7 %. Cependant pour la structure, il faut nuancer ce résultat : la restauration gigantesque du Cyclop, les mesures exceptionnelles du Plan de relance et le fonds de garantie des revenus artistiques ont participé à accroître les dépenses pour les exercices 2021 et 2022. Ainsi, avec un montant pour les achats d’œuvres à 1,78 M€, le CNAP atteint une somme quasi similaire à celle des années d’avant crise sanitaire (1,73 M€).

• Pour les Fonds Régionaux d’Art Contemporain, les budgets consacrés aux acquisitions (galeries et artistes) sont en baisse par rapport à l’année 2021. Pour l’ensemble des FRAC, le montant des acquisitions diminue de 19 % passant de 4,6 M€ à 3,7 M€ pour 2022 et l’indicateur passe de 9,5 % (2021) à 6,3 % (2022). Plusieurs causes expliquent cette baisse : après un soutien important de la part des conseils régionaux sur la période de crise sanitaire (2020 et 2021) ceux-ci ont revu à la baisse leurs subventions d’acquisitions voire, pour certains (Occitanie), les ont supprimées en 2022 et 2023. Par ailleurs, certains FRAC sont confrontés à des problèmes internes ne permettant pas de remplir leurs missions d’acquisitions : postes vacants, réserves en cours de réhabilitation.

Le ministère de la Culture encourage le développement de la fréquentation des lieux culturels subventionnés, notamment par les jeunes publics. Les sous-indicateurs retenus mesurent, d’une part, le niveau de fréquentation des lieux subventionnés du spectacle vivant et des arts visuels et, d’autre part, la proportion du public scolaire et du public jeune dans cette fréquentation.

Dans le secteur du spectacle vivant, les données des structures labellisées du spectacle vivant ont pu être récoltées pour la réalisation 2022 des indicateurs liés à la fréquentation totale et du public jeune. Concernant le public scolaire, à ce jour, Sibil n’a pas les occurences pour faire remonter ces informations. Les données des opérateurs et assimilés de la création artistique, des labels et réseaux (spectacle vivant et arts visuels) et des structures labellisées des arts visuels (FRAC et centres d’art) y figurent. Elles sont détaillées ci-après :

Pour le spectacle vivant (uniquement pour les opérateurs), la saison 2021-2022 marque un retour de la fréquentation et un réel engouement du public a été constaté. La levée des restrictions sanitaires a permis aux structures de jouer dans des conditions normales et de retrouver des fréquentations proches des saisons d’avant la crise Covid‑19 (2 061 784 en 2022 contre 2 313 859 pour 2019).

Malgré ce retour du public en général, le taux de remplissage n’atteint pas les volumes d’avant crise et on constate là aussi, pour les opérateurs, un taux de fréquentation du public scolaire d’un point en moins par rapport à 2019, mais une augmentation pour le public jeune qui passe de 11 % à 13 % en 2022.

Pour les labels et réseaux, les fréquentations sont en hausse et sont au niveau d’avant la crise sanitaire. Toutefois, la comparaison avec 2019 est limitée. En effet, le périmètre de l’indicateur était la saison artistique puis, à partir de 2020, les données prennent les réalisations sur l’année civile. Néanmoins la tendance est à la hausse : la fréquentation est passée de 2,7 M d’entrées en 2019 à 2,9 M en 2022. Concernant le public jeune, celle-ci est aussi en augmentation : la fréquentation passe de 366 165 (2019) à 591 693 pour l’année 2022 soit en pourcentage de 13 % à 20 %.

Ainsi, pour l’ensemble du spectacle vivant, la part du public jeune dans la fréquentation atteint 17 % de la fréquentation totale.

Pour les arts visuels (FRAC, Centres d’art et opérateurs du secteur), le retour du public est important, mais son niveau reste en deçà de celui de 2019 (pour les FRAC : 1 367 187 entrées en 2022 contre 1 506 894 en 2019, soit une baisse de ‑9,3 %). Néanmoins, la cible fixée à plus de 3 millions de visiteurs est atteinte avec un global de 3 204 305 entrées.

Concernant la part du public scolaire dans la fréquentation, celle-ci est en augmentation par rapport à 2021 mais elle reste inférieure de 2 points à celle d’avant crise (16 % en 2019 pour 14 % en 2022). La cible fixée à 15 % n’a pas été atteinte.

L’objectif poursuivi vise à améliorer la diffusion et la circulation des œuvres et des productions culturelles auprès du public, en France et à l’étranger. Le premier indicateur évalue l’effort de rayonnement territorial des structures subventionnées visant à donner l’occasion à d’autres publics de découvrir les manifestations et spectacles programmés. Le deuxième indicateur mesure l’intensité de la diffusion et de l’exploitation des spectacles. Les données des structures labellisées du spectacle vivant n’ont pas pu être récoltées pour la réalisation 2022 de ces deux indicateurs.

Le premier indicateur mesure la part des représentations en tournée hors ville siège des structures de production et de diffusion sur les trois dernières saisons. Pour le spectacle vivant, seules les données des opérateurs y figurent pour l’année 2022. 

Pour les arts visuels, les données ont été collectées auprès des Fracs.

Au regard de l’an passé, qui prenait en compte les mêmes opérateurs, le taux de représentations hors les murs est en baisse de 13 points. Malgré tout, cette baisse est à mettre en cohérence avec le nombre des représentations totales : 2 851 en 2022 contre 928 en 2021. Toujours en nombre, les représentations hors les murs ont progressé passant de 246 en 2021 à 463 en 2022.

Pour les arts visuels, le taux est en retrait d’un point par rapport à 2021 mais aussi au regard de la cible fixée au-dessus de 80 % qui est une référence d’avant la crise Covid‑19. Cependant examiné sous l’angle du nombre d’expositions, l’année 2022 établit un record avec 1134 tous lieux confondus. Ce chiffre n’a jamais été atteint lors des 3 dernières années ni même sur les exercices antérieurs à 2019. Ce constat s’applique aussi pour les expositions hors les murs avec un total de 756 pour 2022, bien supérieur aux 616 de l’année 2019. Cela témoigne d’un effort important des FRAC pour diffuser au maximum les œuvres.

L’indicateur, qui suit, mesure la durée d’exploitation moyenne des spectacles sur une saison et dans un même lieu. Il est le reflet d’une politique volontariste du ministère de la Culture cherchant à augmenter le nombre de représentations des spectacles au cours d’une saison, ce qui a une influence positive sur l’économie du secteur et l’élargissement des publics visés.

Globalement, l’année 2022 a connu un « embouteillage » de diffusions compte tenu d’une année de reprise où l’activité a pu se dérouler dans des conditions normales. Les structures ont, néanmoins, réussi à retrouver un taux moyen de représentation légèrement supérieur à celui de 2019.

Pour les seuls établissements publics, le nombre de représentations par spectacle en 2022 s’élève à 5,34 représentations par spectacle, ratio quasi identique à celui de 2019, correspondant à une année d’activité normale avant la crise Covid‑19.