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Bilan stratégique du rapport annuel de performances

Edouard GEFFRAY

Directeur général de l'enseignement scolaire

Responsable du programme n° 141 : Enseignement scolaire public du second degré

 

 
 

L’ambition du ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse est de permettre à chaque élève de développer l’ensemble de ses potentialités et d’atteindre l’excellence tout au long de son parcours de formation.

 

Cette ambition, liée également à la lutte contre les inégalités sociales et au développement d’un cadre de travail favorable à l’épanouissement des élèves et des personnels, repose d’abord, comme dans le premier degré, sur l’accent mis sur l’acquisition des savoirs fondamentaux : priorité est ainsi donnée au français et aux mathématiques dans les enseignements dispensés, particulièrement pour les élèves de sixième.

 

Les évaluations Repères en français et en mathématiques, ainsi que le test de fluence en lecture, systématisés depuis la rentrée 2021, permettent aux professeurs de mieux diagnostiquer les acquis des élèves et de repérer rapidement les besoins, d’élever les performances scolaires des élèves et de conduire le maximum de jeunes aux niveaux de compétences attendus en fin de formation initiale et à l’obtention des diplômes correspondants (objectif n° 1).

 

Pour « favoriser la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle des jeunes à l’issue de leur scolarité secondaire » (objectif n° 2), un suivi attentif des élèves est mis en place, notamment de ceux qui présentent un risque accru de décrochage. Afin de mieux les préparer à la poursuite d’études, un projet d’orientation leur est proposé avec un accompagnement progressif à même d’ouvrir le champ des possibles, du collège à l’enseignement supérieur en passant par le lycée.

 

Enfin, une allocation équitable des moyens, à même de « promouvoir un aménagement équilibré du territoire éducatif en optimisant les moyens alloués » (objectif n° 3) constitue un levier pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales afin de permettre à chaque élève d’atteindre le maximum de ses potentialités et de viser l’excellence.

 

 

Lutter contre les inégalités sociales et territoriales

 

Un enjeu majeur pour renforcer la performance de notre système éducatif et le rendre plus équitable réside dans la scolarisation et la réussite de tous les élèves, au-delà de leur lieu et de leurs conditions de vie, en situation de handicap ou non.

 

Les élèves en situation de handicap étaient 179 964 à être scolarisés dans le second degré public à la rentrée scolaire 2022. Leurs parcours scolaires se diversifient et s’allongent, traduisant ainsi la continuité des apprentissages désormais permise par l’École inclusive. Le renforcement de l’École inclusive est une priorité gouvernementale et fait l’objet d’un ensemble de mesures importantes. Les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) couvrent désormais 100 % du territoire. Faire en sorte que tous les élèves qui doivent être accueillis le soient, mais aussi que leurs conditions d’accueil, d’accompagnement, notamment pédagogique, et d’apprentissage permettent en toute circonstance leur épanouissement et leur plein accomplissement est une priorité.

 

La prise en compte des spécificités de chaque territoire participe de la lutte contre les inégalités. Les actions volontaristes en faveur de la mixité sociale sont poursuivies et renforcées : ouverture de nouveaux internats d’excellence à la rentrée 2022 et de sections internationales dans les établissements les moins favorisés, augmentation du nombre d’élèves boursiers dans les établissements les plus favorisés.

 

Les Cités éducatives, impulsées à partir d’initiatives locales dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville les plus en difficulté, visent à renforcer la mobilisation et l’articulation des acteurs locaux engagés autour de l’enjeu éducatif sur tous les temps de la vie de l’élève. Leur gouvernance est organisée autour du principal du collège, qui en est le chef de file. Le 29 janvier 2022, à l’occasion du comité interministériel des villes, le Premier ministre a annoncé la liste des nouveaux lauréats du label Cités éducatives portant le nombre de Cités éducatives à 200.

De façon complémentaire, des contrats locaux d’accompagnement (CLA) sont mis en place dans plusieurs académies, pour accompagner, par une prise en compte « sur mesure » des besoins, des établissements socialement proches de l’éducation prioritaire, sur l’ensemble des problématiques ayant un impact sur la réussite des élèves.

 

Dans les territoires ruraux ou de montagne, outre la politique d’internat, le recours aux ressources numériques, le renforcement des liaisons écoles-collèges, le déploiement des Cordées de la réussite, ou encore la mise en place de réseaux pédagogiques adossés à des collèges, qui peuvent s’inscrire dans le cadre d’une « Convention ruralité », ou dans celui des « Territoires éducatifs ruraux » (TER), sont autant d’outils au service de la justice sociale et territoriale.

 

Le travail personnel est important pour la réussite de la scolarité mais les devoirs constituent une source d’inégalités entre les élèves et peuvent peser sur la vie de famille. Le dispositif Devoirs faits, déployé depuis l’automne 2017, permet à tous les élèves qui le souhaitent de faire leurs devoirs au collège en étant accompagnés. En s’adressant à tous, sans se limiter aux élèves en difficulté, ce dispositif contribue à garantir la justice sociale pour les élèves dont les familles ne disposent pas des ressources ou du temps nécessaire, et accompagne les élèves vers la réussite. Le dispositif a été renforcé à la rentrée 2020 en incitant les établissements à le mettre en place dès la première semaine de septembre.

 

Si la lutte contre les inégalités nécessite des mesures d’accompagnement pédagogique et éducatif plus soutenues en éducation prioritaire, la réduction des inégalités passe également par une allocation équitable des moyens. Guidé par cet objectif général d’équité, l’État se doit ainsi de « promouvoir un aménagement équilibré du territoire éducatif en optimisant les moyens alloués » (objectif n° 3).

 

Tous les établissements, quelles que soient les caractéristiques des territoires dans lesquels ils se trouvent, doivent pouvoir offrir à leurs élèves les moyens nécessaires à leurs apprentissages, en zones urbaines comme en zones rurales. La réduction des inégalités exige un effort spécifique en termes de taux d’encadrement et de stabilité des équipes enseignantes en faveur de l’éducation prioritaire et des territoires connaissant des difficultés.

 

L’optimisation et l’équité dans l’utilisation des moyens nécessitent que tous les élèves bénéficient de l’intégralité des heures d’enseignement auxquelles ils ont droit. Pour limiter les heures d’enseignement non assurées, l’efficience de la gestion du remplacement fait l’objet d’une attention particulière.

 

Consolider les acquis des élèves et les accompagner vers l’excellence

 

La maîtrise des savoirs fondamentaux - la lecture, l’écriture, les mathématiques - constitue la condition essentielle au déroulement d’un parcours scolaire réussi. À cet égard, la continuation des Plans mathématiques et français au collège vise à renforcer la formation des professeurs et ainsi permettre à chaque élève de consolider sa maîtrise des fondamentaux et d’enrichir sa culture sur l’ensemble du territoire.

Les évaluations nationales à l’entrée en 6e donnent aux professeurs des repères pour identifier les besoins des élèves, y apporter des réponses adaptées et enrichir leurs pratiques pédagogiques. Ils peuvent ainsi mettre en place les dispositifs et les méthodes pédagogiques les plus efficaces pour personnaliser leur enseignement et soutenir tous les élèves.

 

La maîtrise des langues vivantes constitue un atout pour faciliter l’insertion professionnelle, l’échange et la mobilité des jeunes. L’’apprentissage des langues vivantes et l’ouverture européenne et internationale des élèves constituent ainsi une priorité nationale. À cet effet, le Plan Langues vise à continuer de développer les classes bilangues, qui permettent aux élèves d’étudier deux langues vivantes dès la classe de 6e. À partir de la classe de 5e, les élèves volontaires peuvent bénéficier d’un enseignement facultatif de langues et cultures européennes. À l’issue de l’année scolaire, un test de positionnement en anglais, Ev@lang collège, en ligne, réalisé par France éducation international, atteste du niveau des élèves de 3e. Par ailleurs, depuis la session 2022, il est remis à chaque bachelier une attestation de son niveau dans deux langues vivantes.

 

Les apprentissages des élèves continuent d’être étayés par le numérique, qui a montré toute sa pertinence lors de la période de confinement. La plateforme Pix, généralisée, offre aux élèves une campagne de positionnement à partir de la 5e et prépare ceux de 3e et de terminale à la certification de leurs compétences numériques. Depuis la rentrée 2019, le nouvel enseignement commun « sciences numériques et technologie » est suivi par tous les élèves de 2de générale et technologique et la spécialité « numérique et sciences informatiques » est proposée en classe de 1re générale et de terminale générale depuis la rentrée scolaire 2020. L’éducation au et par le numérique, ainsi renforcée, est davantage encadrée, notamment avec la création d’un comité d’éthique pour les données d’éducation.

 

Mieux accompagner les élèves dans leurs choix

 

À la rentrée 2022, des collèges volontaires proposent de nouvelles activités de découverte des métiers à partir de la classe de cinquième et tout au long du cycle 4 (visites d’entreprises, mini-stages, rencontres avec des professionnels de différents secteurs d’activité). Ils offrent aux élèves les informations et perspectives leur permettant de construire progressivement leur parcours. La promotion de l’égalité entre les filles et les garçons et la prévention des stéréotypes sociaux ou de genre sont au cœur de ces démarches.

 

La réforme du lycée général et la transformation de la voie professionnelle depuis 2019 concourent également à l’objectif d’acquisition par les élèves de compétences visant à favoriser la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur ou l’insertion professionnelle. Dans ce cadre, l’accompagnement à l’orientation est essentiel afin que les élèves élaborent leur propre parcours de manière réfléchie et éclairée.

 

En lycée général, la nouvelle organisation des enseignements offre la possibilité aux élèves de choisir d’approfondir les enseignements qu’ils apprécient, et permet ainsi des parcours plus diversifiés. De plus, l’introduction des mathématiques dans le tronc commun en classe de 1re générale, sous la forme d’une option facultative à la rentrée 2022, puis sous forme obligatoire à partir de la rentrée 2023 pour tous les élèves qui ne choisissent pas l’enseignement de spécialité mathématiques, concourt à donner à tous les élèves un socle commun de connaissances et de compétences en mathématiques utiles à leur vie sociale et professionnelle.

 

En lycée professionnel, l’organisation de la classe de seconde par famille de métiers, la co-intervention des professeurs des matières professionnelles et générales, la réalisation d’un chef d’œuvre par les élèves, offrent aux élèves une meilleure progressivité et une meilleure lisibilité des parcours envisageables. Elles permettent aussi de mieux éclairer le choix de la spécialité de baccalauréat professionnel effectué à l’issue de la classe de 2de. Cette nouvelle organisation s’ajoute à l’accompagnement renforcé à l’orientation proposé aux élèves et participe à la construction de leur projet professionnel. Dans le cadre de cet accompagnement renforcé, et pour les élèves qui se destinent à une insertion professionnelle rapide, l’accent est mis sur la formation aux techniques de recherche d’emploi et au renforcement des compétences professionnelles en lien direct avec les entreprises et structures locales pourvoyeuses d’emplois.

 

Toutes les mesures facilitant l’acquisition des prérequis et la transition vers l’enseignement supérieur sont encouragées pour assurer le continuum Bac‑3 / Bac+3, en permettant aux lycéens d’acquérir les compétences, les méthodes de travail et l’autonomie nécessaires pour y parvenir.

 

Par ailleurs, la mise en œuvre de l’obligation de formation des jeunes de 16 à 18 ans qui ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi, permet d’identifier les jeunes concernés pour les accompagner vers la reprise d’études et l’insertion professionnelle. Le développement des structures de retour à l’école, en particulier dans la voie professionnelle, propose par ailleurs à des jeunes de 16 à 25 ans en situation de décrochage scolaire des formes de scolarisation nouvelles visant la préparation du baccalauréat dans l’ensemble des voies.

 


Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance

Objectif 1 : Conduire le maximum de jeunes aux niveaux de compétences attendues en fin de formation initiale et à l'obtention des diplômes correspondants

Indicateur 1.1 : Proportion d'élèves maîtrisant, en fin de sixième, les principales composantes du domaine 1 "les langages pour penser et communiquer" du socle commun

Indicateur 1.2 : Proportion d'élèves maîtrisant, en fin de troisième, les principales composantes du domaine 1 "les langages pour penser et communiquer" du socle commun

Indicateur 1.3 : Écart de taux de réussite au diplôme national du brevet (DNB) entre éducation prioritaire (EP) et hors EP

Indicateur 1.4 : Mixité des filles et des garçons en terminale

Indicateur 1.5 : Taux d'accès au diplôme correspondant des élèves ou apprentis inscrits en première année d'un cycle de formation

Indicateur 1.6 : Proportion d'élèves entrant en 3ème avec au moins un an de retard

Indicateur 1.7 : Scolarisation des élèves du second degré en situation de handicap

Objectif 2 : Favoriser la poursuite d'études ou l'insertion professionnelle des jeunes à l'issue de leur scolarité secondaire

Indicateur 2.1 : Poursuite d'études des nouveaux bacheliers

Indicateur 2.2 : Taux d’emploi 6 mois après la sortie de formation selon le diplôme préparé

Objectif 3 : Promouvoir un aménagement équilibré du territoire éducatif en optimisant les moyens alloués

Indicateur 3.1 : Nombre d'académies bénéficiant d'une dotation équilibrée parmi les 30 académies

Indicateur 3.2 : Écart de taux d'encadrement au collège entre éducation prioritaire (EP) et hors EP et proportion des enseignants avec 5 ans d'ancienneté et plus en EP

Indicateur 3.3 : Pourcentage d'heures d'enseignement non assurées (pour indisponibilité des locaux, absence d'enseignants non remplacés)

Indicateur 3.4 : Pourcentage d'heures d'enseignement délivrées devant des groupes de dix élèves ou moins