Benoît BONAIMÉ |
Directeur général de l'enseignement et de la recherche |
Responsable du programme n° 142 : Enseignement supérieur et recherche agricoles |
Le programme 142 « Enseignement supérieur et recherche agricoles », piloté par la direction générale de l’enseignement et de la recherche au sein du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, regroupe :
les moyens destinés à assurer la formation d’ingénieurs, de paysagistes, des vétérinaires, de cadres spécialisés, ainsi que celle d’enseignants et de chercheurs,
les moyens visant à soutenir la cohérence et la valorisation de la recherche, le développement d’outils et le transfert de connaissances et de technologies dans les domaines agricole, agroalimentaire, forestier, halieutique et rural.
La conduite du programme s’articule autour de trois grands axes stratégiques : la qualité des formations, la valorisation de la recherche et l’efficience de l’organisation des écoles.
L’enseignement supérieur agricole est au service des enjeux de société dans les domaines du développement durable, de l’agronomie, de l’alimentation, de l’environnement, du paysage, de la médecine vétérinaire, de la santé publique vétérinaire et de l’aménagement du territoire.
Il est constitué en 2022 d’un réseau de seize établissements (dix établissements publics et six établissements privés sous contrat avec l’État) qui assurent, dans le cadre des cursus de référence, des formations d’ingénieurs, de vétérinaires et de paysagistes et qui proposent également d’une offre de formation en licences, masters et doctorats. L’institut agronomique méditerranéen de Montpellier (IAMM), un des quatre instituts du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes, contribue également à cet enseignement.
L’offre de formation de l’enseignement supérieur agricole, diversifiée et de haut niveau, est adossée à une activité de recherche de qualité, menée par les enseignants-chercheurs au sein d’unités de recherche dont beaucoup sont des unités mixtes de recherche (UMR) avec des organismes de recherche et les universités. Le ministère appuie par ailleurs la mise en place d’unités mixtes technologiques (UMT), qui favorisent les partenariats entre l’enseignement technique, la recherche, l’enseignement supérieur et les professionnels.
L’enseignement supérieur agricole connaît une augmentation de 3 % de ses effectifs à la rentrée 2022, avec plus de 18 000 étudiants dont près de 16 500 en cursus de référence et plus de 55 % dans les établissements publics. L’objectif de 16 000 étudiants dans les cursus de référence pour l’année universitaire 2024-2025 est donc atteint dès cette rentrée. Concernant les écoles nationales vétérinaires (ENV), les effectifs étudiants ont augmenté de 35 % ces huit dernières années. Malgré cette augmentation, les besoins croissants du marché du travail vétérinaire, en pleine expansion, ne sont pas totalement couverts par la formation offerte par les ENV dont la capacité est contrainte par les exigences en matière de ratios d’encadrement requises pour l’accréditation européenne. C’est pourquoi le gouvernement poursuit son plan de renforcement de l’enseignement vétérinaire en 2023.
La priorité est donnée à la réussite des élèves et étudiants, à leur insertion professionnelle, à la promotion sociale, ainsi qu’à l’appui à l’enseignement technique agricole, notamment par la formation initiale et continue de ses personnels et par le transfert des résultats de la recherche. Le recrutement post-bac des ENV a atteint ses objectifs en matière de diversification sociale avec 40 % de boursiers sur critères sociaux et un recrutement qui permet une plus grande diversité géographique des lauréats.
L’enseignement supérieur agricole a connu des évolutions importantes en 2022 avec l’organisation sur le plateau de Saclay de la première rentrée d’AgroParisTech, composante de l’université de rang international Paris-Saclay, dans un campus de plus de 65 000 m² aux meilleurs standards pédagogiques et scientifiques. Par ailleurs, AgroSup Dion a rejoint l’Institut Agro, issu du rapprochement précédent d’AgroCampus Ouest, de Montpellier SupAgro. L’Institut Agro est ainsi composé d’écoles fortement ancrées dans les territoires et en lien avec les filières, devenues respectivement l’Institut Agro Rennes-Angers, l’Institut Agro Dijon et l’Institut Agro Montpellier. Enfin, la nouvelle école vétérinaire privée d’intérêt général UniLaSalle à Rouen a organisé sa première rentrée.
L’année 2022 a été largement impactée par le contexte de crise énergétique qui a conduit l’ensemble des établissements à produire des plans de sobriété et à s’adapter pour assurer la continuité pédagogique des enseignements. Le programme 142 a soutenu les établissements dans cette période difficile avec des aides exceptionnelles ciblées pour les établissements les plus en difficultés pour un montant total de 5 M€. Afin de soutenir les étudiants impactés par la crise, une indemnité inflation de 100 € a par ailleurs été versée à l’ensemble des boursiers via les CROUS (1 730 bénéficaires au 31 décembre 2022).
La coopération européenne et internationale demeure une priorité de l’enseignement agricole, même si ces dernières années, la dynamique de mobilités a été impactée par la pandémie et n’a pas pu atteindre son niveau de référence de près de 25 000 mobilités par an. Les élèves, étudiants et apprentis de l’enseignement agricole renouent cependant avec les mobilités en 2022 puisque plus de 15 500 d’entre eux en ont bénéficié.
Le contexte actuel rend d’autant plus prégnants les enjeux de transformation et de résilience des systèmes agricoles et alimentaires. Les enjeux mondiaux de sécurité alimentaire et d’approvisionnement en eau, le réchauffement climatique et les exigences sanitaires et environnementales croissantes rendent nécessaires l’évolution des systèmes agricoles et alimentaires et le soutien au développement durable des territoires ruraux. L’ensemble du réseau des établissements d’enseignement supérieur, de recherche et de développement agricoles est mobilisé pour contribuer à la mise en œuvre du projet agro-écologique pour la France. Il s’agit notamment de développer un nouveau modèle agricole performant sur les plans économique, sanitaire, écologique et social, tout en continuant d’assurer et de renforcer les missions d’innovation et de transfert des établissements publics de l’enseignement technique agricole.
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et de l’environnement (INRAE) et les instituts techniques agricoles et agro-industriels, sous la coordination de l’association de coordination technique agricole (ACTA) et de l’association de coordination technique pour l’industrie agroalimentaire (ACTIA), se sont mobilisés tout au long de l’année 2022 avec leurs partenaires afin de proposer de manière réactive des innovations pour adapter l’activité des filières agricoles et agro-industrielles au contexte de crise sanitaire et travailler sur leur résilience.
L’ensemble de ces efforts se traduit, encore une fois en 2022, par des indicateurs globalement satisfaisants avec notamment un taux d’insertion des diplômés qui se maintient à un excellent niveau et la valorisation de l’expertise scientifique de l’INRAE en appui aux politiques publiques.
Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance
Objectif 1 : Former des ingénieurs, des vétérinaires et des paysagistes répondant aux besoins des milieux économiques, formés aux pratiques de la recherche et ouverts sur l'international
Indicateur 1.1 : Taux d'insertion des diplômés
Objectif 2 : Organiser les formations dans des conditions optimales de coût et de qualité de service
Indicateur 2.1 : Coût unitaire de formation par étudiant pour l'Etat (cursus de référence)
Objectif 3 : Développer la valorisation de la recherche vers les secteurs professionnels et l'appui aux politiques publiques
Indicateur 3.1 : Nombre d’opérations collectives portées par INRAE mobilisant une expertise scientifique en appui aux politiques publiques par an