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Bilan stratégique du rapport annuel de performances

Général d'armée Thierry Burkhard

Chef d'état-major des armées

Responsable du programme n° 178 : Préparation et emploi des forces

 

 
 

Le programme 178 « Préparation et emploi des forces » vise à satisfaire les exigences d’emploi et de préparation des forces définies par les contrats opérationnels, en cohérence avec les objectifs fixés par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. Il constitue en ce sens l’aboutissement et le cœur de la mission « Défense ». Organisé de façon à pouvoir assurer simultanément la conduite des opérations et la préparation des forces dans un cadre organique cohérent, le programme 178 est placé sous la responsabilité du chef d’état-major des armées (CEMA) au titre de ses attributions en matière de commandement des opérations militaires, de préparation opérationnelle des armées, de soutien et de définition et de cohérence capacitaire du format d’ensemble.


L’année 2022, quatrième année de la LPM, a été une année de bascule. En actant le retour d’une guerre de haute intensité sur le sol européen, le 24 février 2022 a constitué une rupture importante de l’ordre mondial, avec des conséquences significatives dont toutes ne sont d’ailleurs pas encore perceptibles avec certitude. Dans le cadre global du soutien de la France à l’Ukraine, les armées ont connu en 2022 une année intense d’engagements opérationnels sur le flanc Est de l’Europe, tout en poursuivant leurs missions dans le reste du monde et sur le territoire national. L’année 2022 a par ailleurs confirmé le besoin de poursuivre les efforts engagés afin de faire face aux défis historiques d’un monde où la compétition, la contestation et la confrontation s’imposent comme grille de lecture d’une nouvelle conflictualité et de nouveaux rapports de force, dans un contexte stratégique de plus en plus incertain et dans un monde de plus en plus dangereux.


Une année intense d’engagements opérationnels, marquée par le déclenchement de la guerre en Ukraine


Dès le début de la guerre en Ukraine, les armées françaises ont renforcé leurs engagements opérationnels sur le flanc Est de l’Europe au sein de plusieurs dispositifs. C’est notamment le cas de l’opération Aigle en Roumanie, où les troupes ont été déployées moins d’une semaine après le 24 février 2022. Ce déploiement rapide, accompagné de patrouilles de Rafale au-dessus de la Pologne, déployées dès le déclenchement du conflit depuis la France, a donné un véritable signal de crédibilité de la France à ses alliés. Sur mer, le groupe aéronaval qui menait des opérations en Méditerranée orientale dans le cadre de la mission Clémenceau 22 en partenariat avec un groupe aéronaval américain a été réorienté pour assurer des missions d’alerte avancée, de surveillance et de défense aérienne au-dessus des pays du flanc Est de l’OTAN. En parallèle, les armées ont poursuivi leurs engagements dans des missions de réassurance de l’OTAN, en Estonie et en Lituanie, ainsi que dans des missions de police du ciel au-dessus des pays baltes et de la Pologne.


L’année 2022 a également été celle d’une réorganisation importante du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Sur ordre du Président de la République, les troupes françaises se sont redéployées hors du Mali, véritable tour de force logistique dans un contexte de menace sécuritaire extrême. L’accompagnement et l’appui aux forces armées des pays du Sahel se sont poursuivis comme dans le golfe de Guinée en fonction des besoins qu’ils expriment, afin de lutter contre la menace terroriste mais également pour protéger les ressources halieutiques et lutter contre la piraterie.


En Méditerranée orientale, au Proche et au Moyen-Orient, les armées ont poursuivi leurs opérations de lutte contre Daech en Irak, au sein de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et en appui direct aux Forces armées libanaises dont l’action est essentielle pour assurer la stabilité du pays.


En océan Indien, le porte-avions Charles de Gaulle et son groupe aéronaval ont été déployés dans le cadre de la mission Antares, pour resserrer les liens avec nos partenaires stratégiques en Indopacifique.


Sur fond d’enjeux climatiques croissants pour tous les petits pays du Pacifique Sud, les armées françaises ont été présentes dans la région, grâce à la complémentarité des forces de souveraineté et des moyens projetés. A titre d’exemple, en septembre 2022, un dispositif aérien d’envergure de sept appareils (chasseurs, ravitailleurs et avions de transports) a été déployé en Nouvelle-Calédonie, en moins de soixante-douze heures. Enfin, les armées françaises ont poursuivi, en 2022, leur contribution à la protection des Français sur le territoire national. Outre le dispositif Sentinelle, les armées ont contribué aux opérations Harpie de lutte contre l’orpaillage clandestin et Titan de protection du centre spatial guyanais lors des lancements de fusées, et ont été engagées durant l’été 2022 dans 23 départements au titre de l’opération Héphaïstos de lutte contre les feux de forêt, qui a d’ailleurs été renforcée devant l’ampleur des incendies dans des zones initialement non couvertes par cette opération comme en Gironde ou en Bretagne.


Une année d’accélération des efforts pour adapter les armées à un monde de plus en plus dangereux


L’année 2022 a confirmé le constat d’un durcissement de la compétition stratégique. La dynamique compétitive très offensive de la part de certains acteurs s’observe notamment par des postures d’intimidation ou des stratégies agressives, mêlant modes d’actions militaires et non militaires, manipulation de l’information, voire menace nucléaire à fins d’intimidation. Comme l’a souligné la Revue nationale stratégique de 2022, ce constat impose d’accélérer les efforts pour moderniser notre outil de défense, renforcer nos forces morales, notre résilience et nos alliances.


Pour les armées, le premier impératif en 2022 a été de renforcer le cœur de souveraineté de la Nation. Cet objectif s’est d’abord traduit d’abord par une force de dissuasion crédible et suffisante. Les armées ont également renforcé leurs capacités autonomes d’appréciation et de compréhension les plus complètes possibles pour appuyer les décisions politiques et militaires. L’année 2022 a également été l’occasion de renforcer les capacités de commandement pour planifier, conduire et contrôler des opérations multi-milieux et multi-champs en autonomie et en coalition. Les armées ont enfin poursuivi leur contribution à la résilience de la Nation, depuis le renforcement de la cohésion nationale jusqu’aux postures de protection globale sur terre, en mer, dans les airs, dans l’espace et dans les champs immatériels.


Le deuxième impératif a consisté à renforcer la crédibilité des armées. Il s’agit d’être capable de peser, de mobiliser, d’accompagner ou d’entraîner nos partenaires, de mener une coalition, de concevoir et de réaliser une manœuvre intégrée crédible face à un adversaire dans un affrontement potentiellement de haute intensité, au sein duquel les actions dans le champ informationnel doivent accompagner les actions dans le champ cinétique, pour produire les effets voulus. Cette crédibilité repose également sur la préservation d’équilibres entre les équipements, le soutien et l’activité, afin de disposer d’un modèle d’armée cohérent, dans sa conception comme dans son emploi.


Enfin, le troisième impératif est de s’adapter aux mutations, afin de garder l’initiative. Cette agilité repose ainsi sur l’appropriation des nouvelles technologies – intelligence artificielle, drones et cyber, etc. – et leur intégration dans les modes d’actions des armées. Il s’agit ensuite de poursuivre les efforts dans les espaces communs, et donc contestés, que sont l’espace, les grands fonds marins ou le cyberespace, en développant de nouvelles capacités et en tirant profit de nouvelles opportunités. Il s’agit enfin d’investir résolument le champ de l’influence, devenu capital et érigé en nouvelle fonction stratégique.


Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance

Objectif 1 : Assurer la fonction stratégique connaissance-anticipation

Indicateur 1.1 : Taux de satisfaction de la fonction stratégique connaissance - anticipation

Objectif 2 : Assurer la fonction stratégique de prévention

Indicateur 2.1 : Efficacité du pré-positionnement des forces

Objectif 3 : Assurer la fonction stratégique de protection (sauvegarde)

Indicateur 3.1 : Taux de satisfaction des contrats opérationnels permettant d'assurer la fonction stratégique de protection

Objectif 4 : Assurer la fonction stratégique intervention

Indicateur 4.1 : Capacité des armées à intervenir dans une situation mettant en jeu la sécurité de la France

Indicateur 4.2 : Capacité à réaliser les contrats opérationnels permettant de gérer les crises

Objectif 5 : Assurer la préparation des forces dans les délais impartis pour permettre la montée en puissance maximale des capacités militaires prévues

Indicateur 5.1 : Niveau de réalisation des activités et de l'entraînement

Indicateur 5.2 : Disponibilité des matériels par rapport aux exigences des contrats opérationnels

Objectif 6 : Renforcer l'efficience du soutien

Indicateur 6.1 : Coût de la fonction « restauration-hébergement »

Indicateur 6.2 : Coût de la fonction maintien en condition opérationnelle par milieu

Indicateur 6.3 : Améliorer le soutien du combattant

Indicateur 6.4 : Efficience bureautique