OPÉRATEUR
CNAPS - Conseil national des activités privées de sécurité |
Analyse de l’activité et des résultats de l’opérateur
Le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), institué sous la forme d’un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, est chargé de la régulation de l’ensemble des activités privées de sécurité dont l’exercice est régi par le livre VI du code de la sécurité intérieure (surveillance et gardiennage, transport de fonds, protection de l’intégrité physique des personnes, sûreté aéroportuaire, recherches privées, protection des navires).
I. Missions et fonctionnement de l’établissement
Si les trois missions du CNAPS restent inchangées, la réforme mise en place par l’ordonnance n° 2022-448 et le décret n° 2022-449 du 30 mars 2022 a profondément modifié le fonctionnement en matière de police administrative et de pouvoir disciplinaire.
Le pouvoir de décision en matière de police administrative a été transféré des commissions locales d’agrément et de contrôle (CLAC) au directeur. Ces instances locales ont été supprimées au 1er mai 2022, la commission nationale d’agrément et de contrôle (CNAC), qui en était l’instance d’appel, étant maintenue temporairement pour statuer sur les recours pendants contre les décisions des CLAC prises avant l’entrée en vigueur de la réforme.
Le pouvoir disciplinaire, qui appartenait aux CLAC et, en appel, à la CNAC, a entièrement été réformé et est désormais partagé entre le directeur du CNAPS, pour les sanctions les moins lourdes, et une nouvelle commission de discipline au-delà d’un certain niveau de sanction. La commission de discipline est également compétente en cas de recours contre les décisions prises par le directeur en matière disciplinaire.
L’activité porte sur l’exécution des trois missions de l’établissement, en accord avec les objectifs et orientations fixés au sein du contrat d’objectifs et de performance 2018-2021, reconduit pour l’année 2022.
1. La police administrative
Le CNAPS délivre, suspend ou retire les différents agréments, autorisations et cartes professionnelles permettant l’exercice d’une activité privée de sécurité.
Au 31 décembre 2022, l’établissement a prononcé 101 879 décisions d’accord ou de refus, contre 115 067 en 2021 (soit une diminution de 11,46 %).
La part des décisions « cas A » (avis positif sans enquête administrative approfondie) est en diminution (70,5 % en 2022 contre 79,3 % en 2021) au profit de celle des « cas B » (avis positif après une enquête administrative approfondie) ; 15 % % en 2022 contre 12 % en 2021) et surtout des « cas C » (avis négatif, le cas échéant, après une enquête administrative approfondie ; 14,5 % en 2022 contre 8,7 % en 2021).
Jusqu’à la réforme intervenue à la fin du premier semestre 2022, tout recours contentieux à l’encontre d’une décision de refus doit faire l’objet d’un recours administratif préalable obligatoire (RAPO) devant la commission nationale d’agrément et de contrôle (CNAC). Le taux de recours devant la CNAC était alors de 9 %, en légère baisse par rapport à 2021 (10 %). Au contentieux, le taux d’annulation des décisions de la CNAC par les juridictions administratives reste stable (28,5 % en 2022 contre 28 % en 2021).
2. L’action disciplinaire
Le CNAPS assure la discipline de la profession et veille au respect du code de déontologie qui s’applique à l’ensemble des activités de sécurité privée. À ce titre, à l’issue d’une procédure contradictoire conduite par ses agents, il peut prononcer des sanctions disciplinaires susceptibles de recours.
Au 30 septembre 2022, il a réalisé 1 203 contrôles (1 860 au 31 décembre 2021).
Le nombre de sanctions prononcées est en forte baisse (560 en 2022 contre 1 371 en 2021). Par ailleurs, le montant des pénalités financières s’élève à 1,6 M€ (contre 2,92 M€ en 2021).
Enfin, en 2022, 87 recours contentieux ont donné lieu à des jugements devant la juridiction administrative. Le taux d’annulation au fond a été de 11 %.
3. Le conseil et l’assistance à la profession
Le CNAPS a une mission d’assistance et de conseil à la profession, qui s’entend comme une mission de pédagogie et d’information sur les lois et règlements en vigueur. À cette fin, l’établissement dispose de services en ligne qui permettent à l’ensemble des usagers d’obtenir l’information la plus complète possible au regard de leurs obligations réglementaires. En outre, un donneur d’ordre ou un client peut s’assurer de la validité des autorisations d’exercice et des agréments dirigeants d’une entreprise avec laquelle il souhaiterait contracter. Cet outil permet également de déposer en ligne un dossier de demande de titre, d’autorisation ou d’agrément et de consulter à tout moment la progression de son instruction.
II.Gouvernance et pilotage stratégique
La gouvernance de l’établissement a fortement évolué en 2022. La réforme a transformé de manière significative les instances dirigeantes de l’établissement, permettant ainsi au CNAPS de se rapprocher du fonctionnement des autres établissements publics de l’État.
A ce titre, depuis le 1er septembre 2022, le collège a été remplacé par un conseil d’administration, avec une diminution du nombre de membres de l’instance de gouvernance. Une commission d’expertise, permettant d’associer davantage les représentants de la sécurité privée, a par ailleurs été créée.
En outre, le directeur du CNAPS exerce désormais directement, et non plus sur délégation du président, les pouvoirs exécutifs de l’établissement, notamment en ce qui concerne la représentation de l’établissement en justice et la passation de contrats, marchés et baux.
Un contrat d’objectifs et de performance (COP) pour la période 2018-2021, adopté par le collège de l’établissement le 26 novembre 2018, a été reconduit pour l’année 2022, par une délibération du collège du 25 novembre 2021. En effet, le fonctionnement de l’établissement ayant fortement évolué en 2022, il semblait peu opportun d’élaborer un nouveau COP lors de cette phase de transition.
Le schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) de l’établissement, qui a pour objet de définir précisément la situation du patrimoine immobilier de l’opérateur et de définir sa stratégie en matière immobilière dans les prochaines années dans une logique d’accroissement de la performance immobilière, a été adopté par le collège de l’établissement le 9 juillet 2020.
Financement apporté à l’opérateur par le budget de l’État
(en milliers d'euros) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
| Réalisation 2021 | Prévision LFI 2022 | Réalisation 2022 | |||
Programme intéressé | Autorisations | Crédits | Autorisations | Crédits | Autorisations | Crédits |
P216 – Conduite et pilotage des politiques de l'intérieur | 17 267 | 17 267 | 17 500 | 17 500 | 17 274 | 17 274 |
Subventions pour charges de service public | 17 267 | 17 267 | 17 500 | 17 500 | 17 274 | 17 274 |
Total | 17 267 | 17 267 | 17 500 | 17 500 | 17 274 | 17 274 |
Le CNAPS bénéficie d’une subvention pour charges de service public (SCSP) de 17,5 M€ versée par le programme 216. En 2022, compte tenu des taux de mise en réserve appliqués aux crédits de personnel (0,5 %) et de fonctionnement (4 %), la réserve de précaution s’est élevée à 225 657 €, soit une dotation nette de 17,274 M€.
La SCSP a pour finalité de financer les dépenses de personnel, de fonctionnement et d’investissement de l’établissement.
Les dépenses de personnel, premier poste de dépense, représentent environ 75 % des dépenses de l’établissement.
En 2022, les dépenses de fonctionnement concernent, outre les dépenses liées aux loyers et aux charges du siège et des délégations territoriales, notamment les dépenses relatives aux prestations de tierce maintenance applicative du système d’information DRACAR. Elles ont également été marquées par une hausse des dépenses contentieuses et des frais postaux.
Enfin, s’agissant des dépenses d’investissement, celles-ci concernent notamment l’achat de matériel informatique ou encore le paiement de diverses évolutions de DRACAR.
Compte financier 2022
Avertissement
Le compte financier de l’opérateur n’a pas pu être voté par son Conseil d’Administration avant la date de rédaction du présent RAP. Les données sont donc provisoires. Le compte financier de l’opérateur n’a pas été certifié par un commissaire aux comptes.
Compte de résultat
| (en milliers d'euros) | ||||
---|---|---|---|---|---|
Charges | Budget | Compte | Produits | Budget | Compte |
Personnel | 12 545 | 12 438 | Subventions de l'État | 17 274 | 17 274 |
dont contributions employeur au CAS pensions | 1 589 | 1 842 | – subventions pour charges de service public | 17 274 | 17 274 |
|
| – crédits d'intervention( transfert) |
|
| |
Fonctionnement autre que les charges de personnel | 5 866 | 6 714 | Fiscalité affectée |
|
|
Intervention (le cas échéant) |
|
| Autres subventions |
|
|
Total des charges non décaissables sur le fonctionnement et/ou l’intervention | 1 381 | 1 929 | Revenus d’activité et autres produits | 50 | 494 |
dont dotations aux amortissements, dépréciations et provisions | 1 381 | 1 929 | dont reprises sur amortissements, dépréciations et provisions |
| 472 |
dont valeur nette comptable des éléments d'actif cédés |
|
| dont produits de cession d’éléments d’actif |
| 3 |
|
| dont quote-part reprise au résultat des financements rattachés à des actifs |
|
| |
Total des charges | 18 412 | 19 152 | Total des produits | 17 324 | 17 768 |
Résultat : bénéfice |
|
| Résultat : perte | 1 087 | 1 384 |
Total : équilibre du CR | 18 412 | 19 152 | Total : équilibre du CR | 18 412 | 19 152 |
|
Évolution de la situation patrimoniale
| (en milliers d'euros) | ||||
---|---|---|---|---|---|
Emplois | Budget | Compte | Ressources | Budget | Compte |
Insuffisance d'autofinancement |
|
| Capacité d'autofinancement | 294 | 69 |
Investissements | 530 | 215 | Financement de l'actif par l'État |
|
|
|
| Financement de l'actif par les tiers autres que l'État |
|
| |
|
| Autres ressources |
| 3 | |
Remboursement des dettes financières |
|
| Augmentation des dettes financières |
|
|
Total des emplois | 530 | 215 | Total des ressources | 294 | 72 |
Augmentation du fonds de roulement |
|
| Diminution du fonds de roulement | 236 | 143 |
|
Le compte financier de l’établissement présente un solde budgétaire déficitaire de 182,3 k€, moins important qu’anticipé lors du budget initial (‑235,8 k€). Cela s’explique principalement par une moindre consommation des crédits d’investissement liés à un décalage de dépenses sur un contrat pluriannuel de TMA.
L’augmentation des dépenses de fonctionnement correspond à la fois à un transfert de charges initialement prévues en investissement ainsi qu’à une régularisation de loyer d’un montant de 135 k€ qui explique également la majorité de l’augmentation des recettes propres.
Trésorerie
(en milliers d'euros) | ||
---|---|---|
Compte financier | Budget initial | Compte financier |
3 925 | 3 135 | 3 740 |
La trésorerie en fin d’exercice s’établit à 3,74 M€ contre 3,14 M€ inscrits au budget initial.
Cette différence s’explique par un niveau de trésorerie en fin d’exercice précédent plus élevé qu’anticipé lors de l’élaboration du BI 2022. Cette différence avait été constatée lors du CF 2021 (3,93 M€ au CF 2021 contre 3,37 M€ lors de l’élaboration du BI 2022).
Autorisations budgétaires
| (en milliers d'euros) | |||
---|---|---|---|---|
Dépenses | Budget initial 2022 | Compte financier 2022 * | ||
AE | CP | AE | CP | |
Personnel | 13 395 | 13 395 | 13 435 | 13 435 |
Fonctionnement | 7 790 | 3 635 | 8 154 | 3 990 |
Intervention | 0 | 0 | 0 | 0 |
Investissement | 450 | 530 | 367 | 228 |
Total des dépenses AE (A) CP (B) | 21 635 | 17 560 | 21 956 | 17 653 |
dont contributions employeur au CAS pensions | 1 589 | 1 589 | 1 634 | 1 634 |
|
| (en milliers d'euros) | |
---|---|---|
Recettes | Budget initial | Compte financier |
Recettes globalisées | 17 324 | 17 471 |
Subvention pour charges de service public | 17 274 | 17 274 |
Autres financements de l’État | 0 | 0 |
Fiscalité affectée | 0 | 0 |
Autres financements publics | 10 | 33 |
Recettes propres | 40 | 163 |
Recettes fléchées | 0 | 0 |
Financements de l’État fléchés | 0 | 0 |
Autres financements publics fléchés | 0 | 0 |
Recettes propres fléchées | 0 | 0 |
Total des recettes (C) | 17 324 | 17 471 |
Solde budgétaire (excédent) (D1 = C – B) | 0 | 0 |
Solde budgétaire (déficit) (D2 = B – C) | 236 | 182 |
|
Dépenses par destination
(en milliers d'euros) | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Destination Budget initial | Personnel | Fonctionnement | Intervention | Investissement | Total | ||||
AE = CP | AE | CP | AE | CP | AE | CP | AE | CP | |
Conseil et assistance | 0 | 45 | 15 | 0 | 0 | 0 | 0 | 45 | 15 |
Disciplinaire | 0 | 249 | 243 | 0 | 0 | 95 | 95 | 344 | 338 |
Police administrative | 0 | 548 | 680 | 0 | 0 | 246 | 246 | 794 | 926 |
Soutien | 13 395 | 6 948 | 2 697 | 0 | 0 | 109 | 189 | 20 452 | 16 281 |
Total | 13 395 | 7 790 | 3 635 | 0 | 0 | 450 | 530 | 21 635 | 17 560 |
|
Équilibre financier
(en milliers d'euros) | ||
---|---|---|
Besoins | Budget initial | Compte financier |
Solde budgétaire (déficit) (D2) | 236 | 182 |
Remboursements d'emprunts (capital), nouveaux prêts (capital), dépôts et cautionnements | 0 | 0 |
Opérations au nom et pour le compte de tiers : besoins | 0 | 0 |
Autres décaissements non budgétaires | 0 | 8 |
Sous-total des opérations ayant un impact négatif sur la trésorerie de l'organisme (1) | 236 | 190 |
ABONDEMENT de la trésorerie = (2) - (1) | 0 | 0 |
Abondement de la trésorerie fléchée | 0 | 0 |
Abondement de la trésorerie non fléchée | 0 | 0 |
Total des besoins | 236 | 190 |
|
(en milliers d'euros) | ||
---|---|---|
Financements | Budget initial | Compte financier |
Solde budgétaire (excédent) (D1) | 0 | 0 |
Nouveaux emprunts (capital), remboursements de prêts (capital), dépôts et cautionnements | 0 | 0 |
Opérations au nom et pour le compte de tiers : financement | 0 | 0 |
Autres encaissements non budgétaires | 0 | 5 |
Sous-total des opérations ayant un impact positif sur la trésorerie de l'organisme (2) | 0 | 5 |
PRÉLÈVEMENT sur la trésorerie = (1) - (2) | 236 | 185 |
Prélèvement sur la trésorerie fléchée | 0 | 0 |
Prélèvement sur la trésorerie non fléchée | 236 | 185 |
Total des financements | 236 | 190 |
|
La structure financière du CNAPS semble solide avec un fonds de roulement qui s’établit à 3,66 M€, en légère baisse par rapport à l’année précédente (3,8 M€).
Consolidation des emplois de l’opérateur
| Réalisation 2021 | Prévision 2022 | Réalisation 2022 |
---|---|---|---|
Emplois rémunérés par l'opérateur : | 209 | 221 | 213 |
– sous plafond | 209 | 221 | 213 |
– hors plafond |
|
|
|
dont contrats aidés |
|
|
|
dont apprentis |
|
|
|
Autres emplois en fonction dans l'opérateur : |
|
|
|
– rémunérés par l'État par ce programme |
|
|
|
– rémunérés par l'État par d'autres programmes |
|
|
|
– rémunérés par d'autres collectivités ou organismes |
|
|
|
|
L’exécution du plafond d’emplois du CNAPS pour 2022 est de 213,3 ETPT soit ‑7,7 ETPT par rapport au plafond inscrit en LFI pour 2022 (221 ETPT) mais en nette augmentation par rapport à l’exécution 2021 (209 ETPT). Cela traduit la volonté du CNAPS de tendre progressivement vers la saturation de son plafond d’emplois.