$@FwLOVariable(annee#2022)

$@FwLOVariable(numProg#334)

$@FwLOVariable(libelleProg#Livre et industries culturelles)

$@FwLOVariable(enteteSousTitre#Objectifs et indicateurs de performance)

 

Objectifs et indicateurs de performance

 

 

OBJECTIF    

1 – Favoriser l'accès du public aux bibliothèques et le développement de la lecture

 
 

INDICATEUR    mission

1.1 – Fréquentation des bibliothèques

     (du point de vue du citoyen)

 

 

Unité

2020
Réalisation

2021
Réalisation

2022
Cible

2022
Réalisation

2023
Cible

BnF (salles de lecture)

Nb

338 068

379 495

700 000

784 930

860 000

Bpi

Nb

464 409

666 458

1 000 000

1 081 812

1 100 000

Bibliothèques municipales

Nb

11 032 334

11 218 848

9 000 000

11 408 515

10 000 000

 

Commentaires techniques

Le sous-indicateur relatif à la BnF comptabilise le nombre total d’entrées de lecteurs dans les salles de lecture du site Tolbiac (haut-de-jardin et rez-de-jardin) ainsi que des sites de Richelieu, de la bibliothèque de l’Arsenal, de la bibliothèque-musée de l’Opéra et de la Maison Jean-Vilar à Avignon. Il ne prend pas en compte l’accueil des groupes scolaires, les visiteurs des expositions, ni les participants à des manifestations culturelles.


Le sous-indicateur relatif à la Bpi comptabilise le nombre total d’entrées en espaces de lecture. Il ne prend pas en compte les visiteurs en dehors des horaires d’ouverture (essentiellement des groupes scolaires), ni les participants aux actions culturelles et aux médiations hors espaces de lecture.


Le sous-indicateur relatif aux bibliothèques municipales comprend les bibliothèques relevant du bloc communal, qu’elles soient gérées par une commune ou par un établissement public de coopération intercommunale. Sont comptabilisés ici les fréquentants, soit le nombre de personnes ayant fréquenté au moins une fois dans l’année la bibliothèque, et non la fréquentation, c’est-à-dire les entrées au cours d’une année.

Jusqu’en 2019, ce chiffre de fréquentants est estimé à partir du nombre d’inscrits emprunteurs, mesuré à l’issue d’une enquête annuelle menée auprès des bibliothèques municipales. Un coefficient correctif est appliqué à ce nombre d’inscrits emprunteurs ainsi constaté afin de rendre compte de la pratique d’une fréquentation sans inscription. Ce coefficient est établi sur la base des chiffres de l’enquête « pratiques culturelles des Français » publiée en novembre 2009. Jusqu’en 2019, la valeur de ce sous-indicateur était disponible avec un décalage de deux années. A partir de 2020, ce décalage n’existe plus. Les données « réalisation 2020 » correspondent bien aux données d’activité pour 2020

Pour les données 2020 et 2021, la méthode de calcul a été modifiée afin de donner la vision la plus réaliste des fréquentants durant la crise sanitaire. En se fondant sur un échantillon de bibliothèques ayant répondu à une enquête ponctuelle (31 janvier‑15 février 2022) sur l’impact de la crise sanitaire sur la fréquentation (nombre de visites) en bibliothèques, il a été établi un ratio entre la fréquentation 2020 et 2021 et celle de 2019, ratio que l’on a multiplié au réalisé 2019.


Selon la même méthode de calcul, la collecte des dernières données permet de corriger les données antérieures et montre un tassement du nombre de fréquentants pendant la crise sanitaire autour de 11 millions (11 032 334 en 2020 ; 11 218 848 en 2021 ; 11 408 515 en 2022), du fait notamment de la relative stabilité des inscriptions annuelles.

L’estimation de la fréquentation des bibliothèques municipales est rendue très complexe du fait de la liberté d’accès à ces équipements, qui ne délivrent pas de titre d’accès comme le font la plupart des autres établissements culturels (musées, monuments, cinémas, théâtres…) et en raison du nombre important de bibliothèques (un peu plus de la moitié) qui ne donnent pas de chiffres de fréquentation dans les rapports annuels des bibliothèques municipales traités dans la base de données du ministère de la Culture (Service du livre et de la lecture). En effet, beaucoup de bibliothèques, notamment les plus petites, ne sont pas équipées d’un système de comptage. Ces réserves étant faites, les 7 298 lieux de lecture qui ont indiqué leur fréquentation au titre de l’année 2019, soit un peu moins de la moitié des bibliothèques, ont cumulé 75 millions de visites. En 2020, ce nombre de visites atteint 38 millions (soit 51 % de la fréquentation de 2019) sur un total de 7 182 répondants. En 2021, on serait remonté à 52 millions d’entrées (soit 69 % de la fréquentation de 2019) pour sensiblement le même nombre de répondants. Ces chiffres sont à prendre avec grande précaution, car il s’agit de données brutes non redressées.


Sources des données :

1re ligne : système d’information de la BnF.

2e ligne : compteur d’entrées et de sorties du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou.

3e ligne : Rapports annuels des bibliothèques municipales traités dans la base de données du Service du livre et de la lecture et traitements des résultats de l’enquête sur l’impact de la crise sanitaire sur la fréquentation en bibliothèques menée par le Service du livre et de la lecture du 31 janvier au 15 février 2022.


 

INDICATEUR

1.2 – Amélioration de l'accès au document écrit

     (du point de vue de l'usager)

 

 

Unité

2020
Réalisation

2021
Réalisation

2022
Cible

2022
Réalisation

2023
Cible

Nombre de monographies en ligne dans Gallica (BnF)

Nb

557 000

> 600 000

625 000

621 594

650 000

 

Commentaires techniques

Le périmètre du 1er sous-indicateur a été modifié dans le cadre du PAP 2015. Il retrace désormais le nombre de monographies présentes à 100 % dans la bibliothèque numérique Gallica et dans Gallica intra muros au 31 décembre de chaque année. S’il exclut les monographies simplement référencées dans Gallica sans accès direct et complet au texte (documents des éditeurs et documents moissonnés des bibliothèques partenaires), il tient compte de la diversification des modes d’enrichissement de l’offre documentaire accessible à 100 % (production interne de la BnF sur fonds propres, programme de numérisation des indisponibles, programmes partenariaux conduits par la filiale BnF-Partenariats). De même, le mode de comptage des monographies a été affiné avec la mise en place du nouveau moteur de recherche de Gallica : désormais les œuvres publiées en plusieurs volumes sont décomptées pour une seule monographie et non plus pour autant de volumes.


Sources des données : système d’information de la BnF


 

Analyse des résultats

Le développement de la pratique de la lecture dans notre pays constitue un enjeu majeur pour le ministère de la Culture. Cet objectif est mesuré à travers deux indicateurs. Le premier concerne la fréquentation physique des bibliothèques. Cet indicateur évalue la fréquentation des deux grandes bibliothèques nationales dont l’État a la charge directe, la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque publique d’information, ainsi que celle des bibliothèques municipales. Ces dernières font l’objet d’un soutien de la part de l’État à travers différents dispositifs techniques et financiers. L’État assure par ailleurs un suivi général et une évaluation de ces établissements dans le cadre de ses missions de contrôle scientifique et technique (missions définies dans le Code du patrimoine). Le second indicateur évalue les conditions de l’accès en ligne aux collections des bibliothèques proposées aux différents publics à travers le nombre de monographies disponible dans la bibliothèque numérique Gallica (y compris pour ce qui concerne l’accès aux œuvres contemporaines sous droits, numérisées et diffusées dans le cadre des politiques commerciales des éditeurs).


1. Fréquentation des bibliothèques (indicateur 1.1)


De manière générale, la tendance de fond en matière de fréquentation des bibliothèques, observée dans la plupart des pays dans le monde, se caractérise par un tassement de la fréquentation. Cette tendance s’explique notamment en raison du développement permanent des nombreuses possibilités de recherche à distance (catalogues, bibliothèques numériques, services numériques aux lecteurs) désormais proposées par les bibliothèques. Dans le même temps, la fréquentation des bibliothèques répond à des attentes de plus en plus diversifiées de la part de la population, du fait de l’élargissement des missions des bibliothèques dans les champs culturel, éducatif, social ou numérique. Si des pratiques classiques comme l’emprunt de livres régressent de façon certaine, d’autres activités comme la lecture sur place, les usages de groupe et la participation aux activités culturelles ou ludiques proposées par les bibliothèques se développent.


Après la crise sanitaire, qui a profondément impacté les bibliothèques en 2020 (fermeture pendant les périodes de confinement) et en 2021 (réduction de jauges et des horaires d’ouverture ; contrôle du passe par les bibliothèques territoriales, à compter de septembre 2021), l’année 2022 correspond à une première année de fonctionnement normal et marque une remontée progressive de la fréquentation. Néanmoins, celle-ci n’était pas revenue fin 2022 à son niveau d’avant crise : selon les bibliothèques, il manquait encore en moyenne de 15 à 25 % du public.


  • S’agissant de la Bibliothèque nationale de France (BnF), plus de 1 million de visites ont été comptabilisées, avec un accroissement de la fréquentation pour toutes les activités et le succès public de la réouverture de Richelieu en septembre (plus de 240 000 visites). L’année 2022 marque ainsi la poursuite de la remontée de fréquentation pour l’ensemble des activités sur place, tout en constatant le maintien de la dynamique des usages distants. Pour les seules salles de lecture, plus de 780 000 entrées ont été enregistrées en 2022 : 430 000 pour la bibliothèque tous publics, 230 000 pour les salles de la bibliothèque de recherche et 130 000 pour la salle Ovale.


  • S’agissant de la Bibliothèque publique d’information (Bpi), 1 081 812 entrées ont été enregistrées dans les espaces de lecture de la bibliothèque pendant les horaires d’ouverture en 2022. S’y s’ajoutent les 10 093 entrées enregistrées au titre des activités d’action culturelle menées par la Bpi en dehors de ses espaces de lecture ou de ses horaires d’ouverture (19 519 entrées pour le festival Cinéma du réel, 13 469 entrées pour la cinémathèque du réel, 11 789 entrées effectuées dans le cadre d’actions culturelles ou de médiations ayant eu lieu en dehors de la bibliothèque ou de ses horaires d’ouverture). En 2022, la fréquentation totale de la Bpi atteint donc 1 126 589 entrées, soit une progression de 60 % par rapport à 2021 (676 551 visiteurs pour l’ensemble des activités). Par rapport à la dernière année avant la crise sanitaire (1 319 326 entrées en 2019 pour toutes les activités), la Bpi a donc récupéré 85 % de sa fréquentation.


  • Les données concernant les bibliothèques municipales confirment une remontée progressive de la fréquentation. On avait retrouvé, fin 2021, 69 % de la fréquentation par rapport à la dernière année d’avant crise (2019) et les sondages faits auprès d’un échantillon de bibliothèques au début 2023 plaçaient la fréquentation autour de 80 % par rapport à 2019.


La méthode ancienne de calcul du nombre de fréquentants (qui s’appuie en partie sur le dénombrement des inscrits) gomme ces évolutions, du fait de la stabilité des inscriptions annuelles, et se révèle un mauvais thermomètre des variations à court terme (une inscription ne dit rien de l’intensité du recours à la bibliothèque : un inscrit n’a pu venir qu’une seule fois dans l’année à la bibliothèque ou plusieurs dizaines de fois).

Un travail de longue haleine est entamé avec les 16 000 bibliothèques territoriales pour mettre au point des méthodes fiables de calcul des entrées (avec l’utilisation de compteurs ou des méthodes manuelles).


2. Accès au document écrit (indicateur 1.2)


À fin 2022, le nombre total de monographies directement accessibles en texte intégral dans Gallica et Gallica intramuros s’élève à près de 622 000 titres, correspondant à 706 000 volumes différents (monographies en plusieurs volumes). Ce total inclut à la fois les monographies numérisées issues des fonds de la BnF et celles de bibliothèques partenaires.





 

OBJECTIF    

2 – Soutenir la création et la diffusion du livre

 
 

INDICATEUR

2.1 – Renouvellement de la création éditoriale

     (du point de vue du citoyen)

 

 

Unité

2020
Réalisation

2021
Réalisation

2022
Cible

2022
Réalisation

2023
Cible

Part des auteurs et des traducteurs bénéficiant pour la 1ère fois des aides à la création (CNL)

%

48,6

45,3

49

54

47

Nombre de nouveaux titres publiés dans les secteurs de la littérature et des sciences humaines (vente lente)

Nb

19 179

21698

19600

21 448

20 000

 

Commentaires techniques

L’indicateur 2.1 a pour objet de recenser la population directement bénéficiaire d’aides à la création (ce que mesure le premier sous-indicateur) et de refléter le dynamisme de la création éditoriale, auquel les politiques publiques peuvent contribuer indirectement, à travers le contexte réglementaire notamment (ce que mesure le second sous-indicateur).

 

Sources des données :

1re ligne : dossiers d’attribution des aides aux auteurs et traducteurs et bilan des aides (CNL)

2e ligne : Électre Data Services. La classification Dewey, utilisée par la base bibliographique Électre, qui recense tous les ouvrages commercialisés en France, permet de cerner finement les secteurs considérés comme relevant de la vente lente : art et bibliophilie, littérature classique, littérature étrangère, littérature scientifique et technique, philosophie, sciences humaines et sociales, poésie et théâtre.

 

 

INDICATEUR

2.2 – Part de marché des librairies indépendantes

     (du point de vue du citoyen)

 

 

Unité

2020
Réalisation

2021
Réalisation

2022
Cible

2022
Réalisation

2023
Cible

Part de marché des librairies indépendantes

%

19

19,5

18

19,5

19

 

Commentaires techniques

Commerce culturel indépendant : tout ce qui ne relève pas des grandes surfaces spécialisées (GSS) et de la grande distribution (grande surface alimentaire). Sont également exclus : les maisons de la presse, les ventes en kiosque, gares et aéroports, les points de vente spécialisés dans les soldes et l’occasion, les clubs, la vente directe, la vente en ligne (tous réseaux confondus).

 

Sources des données : Enquête Kantar réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 individus de 15 ans et plus, interrogés trimestriellement sur le cumul de leurs achats de livres.

 

Analyse des résultats

La diversité, la vitalité et la plus large diffusion possible de la création constituent les principales finalités de la politique culturelle de l’économie du livre. A ce titre, l’indicateur 2.1 relatif au renouvellement de la création éditoriale permet de recenser la population nouvellement bénéficiaire d’aides à la création (premier sous-indicateur) et de refléter le dynamisme de la création auquel les politiques publiques peuvent contribuer à travers le contexte réglementaire ou encore les aides publiques (second sous-indicateur). Par ailleurs, il importe de souligner le rôle de la librairie indépendante dans la viabilité économique des projets éditoriaux. Une surveillance de sa part de marché (indicateur 2.2) est nécessaire au pilotage des politiques publiques du secteur, même si une diminution tendancielle semble inéluctable, compte tenu des pratiques d’achat et du développement du numérique. Soutenir les librairies indépendantes dans le développement complémentaire d’une présence en ligne devient ainsi un axe de travail important.


1. Renouvellement de la création éditoriale (indicateur 2.1)


La part des auteurs et traducteurs bénéficiant pour la première fois des aides à la création du CNL est de 54 %, résultat en augmentation par rapport à l’objectif fixé. Cette hausse s’explique par l’augmentation du nombre total de bourses en 2022 (819 contre 794 en 2021) dû en partie à la reprise de l’activité générale du secteur et à la poursuite d’une communication proactive du CNL sur ses dispositifs : multiplication des webinaires pour présenter les aides, et notamment le développement de ceux en partenariat des associations d’auteurs et les agences régionales pour le livre qui s’en font fait ensuite le relai de manière régulière.



S’agissant du nombre de nouveaux titres publiés dans les secteurs dits de « vente lente » (littérature, sciences humaines, littérature scientifique, arts, poésie, théâtre), la production éditoriale apparaît en léger recul en 2022, avec près de 21 500 titres publiés. Ces titres représentent près d’un tiers de la production commercialisée de nouveautés et de nouvelles éditions.

Une certaine accalmie de la crise sanitaire en 2022 a pu conduire les éditeurs à développer leur production dans des segments lourdement pénalisés en 2020 et 2021. Ainsi, davantage de festivals ont pu de nouveau se tenir à partir de 2022, ce qui explique en partie la progression des titres de poésie et de théâtre. De même, les généralités sur les arts ont pu bénéficier d’un certain retour à la normale dans le fonctionnement des institutions patrimoniales. Par ailleurs, les échéances électorales ont probablement stimulé la production des titres de science politique (théorie, idéologies, partis). De même, le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie explique sans doute l’augmentation des titres relatifs aux relations internationales et à la science militaire.

A l’inverse, les segments suivants ont notablement reculé en 2022 :

- les romans et nouvelles étrangers, la sociologie et l’anthropologie, les ouvrages traitant de problématiques sociales et de sécurité publique, segments qui fluctuent sans nette orientation depuis au moins une décennie ;

- l’Histoire de France, le régionalisme, l’architecture, l’administration publique (hors ouvrages de préparation des concours) et la philosophie, segments orientés à la baisse depuis plusieurs années.


2. Part de marché des librairies indépendantes (indicateur 2.2)


Sur le marché du livre imprimé neuf, hors scolaire, la part des librairies indépendantes (hors vente en ligne) apparait stable en 2022, à environ 19, 5 % des sommes dépensées, d’après les données d’un panel de consommateurs. Le périmètre étudié affiche pourtant un léger recul des sommes dépensées par les ménages en 2022, cohérent avec les indicateurs de conjoncture provenant d’autres sources. Les grandes surfaces spécialisées ont globalement connu une légère croissance de leur part, tout comme la vente en ligne (tous réseaux confondus) ; la croissance de cette dernière s’accompagne d’une concentration des ventes autour d’un grand détaillant en ligne. Les ventes des clubs de livres en magasin reculent fortement, sans surprise après la liquidation judiciaire du principal club de livres fin 2021. Face à une vive concurrence, et dans un environnement économique moins porteur depuis 2022, les librairies peuvent s’appuyer sur des facteurs dynamiques impulsés par les pouvoirs publics tels que la montée en puissance de « Jeunes en librairie » et du Pass Culture, ou encore tirer profit des investissements de modernisation accompagnés entre 2020 et 2022 par les services déconcentrés du ministère de la culture et le CNL.