Évolution de la maquette de performance
La maquette du programme 105 évolue à la marge pour le PAP 2023 au niveau des indicateurs.
Les sous-indicateurs des objectifs 1 et 2 qui avaient subi plusieurs modifications en 2022 ont été stabilisés dans le cadre du PAP 2023 afin de permettre leurs évaluations sur le triennal 2023-2025.
S’agissant de l’objectif 3, deux indicateurs dits « transversaux » ont été supprimés. Le premier qui mesure le respect de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés a été retiré en raison de la publication des données dans un autre rapport administratif. Le second concerne l’efficience des fonctions supports dans le domaine bureautique et dans celui de la gestion des ressources humaines. Dans ce cas, la suppression est demandée en raison leur portée comparative limitée au niveau interministériel.
OBJECTIF
1 – Renforcer la sécurité internationale et la sécurité des Français |
AXE 1 : LE TRAITEMENT DES PRINCIPALES CRISES PAR ZONES GÉOGRAPHIQUES
Le MEAE poursuivra en 2023 son action relative au traitement des crises, notamment :
Afrique sub-saharienne et Océan indien :
Au Sahel et dans les pays côtiers du Golfe de Guinée :
Mise en œuvre de notre nouvelle posture stratégique au Sahel et en Afrique de l’Ouest, suite à la réorganisation de notre dispositif annoncée par le Président de la République le 17 février 2022 et au retrait complet de Barkhane du Mali le 15 août 2022 : poursuite de la lutte contre le terrorisme avec les pays qui en font la demande ; soutien aux stratégies et priorités des pays de la région ; équilibre entre appuis en matière sécuritaire, de développement et de stabilisation ; maintien de la mobilisation internationale en faveur du Sahel (missions européennes de PSDC, MINUSMA, Coalition pour le Sahel et Alliance Sahel) et renforcement de cette mobilisation pour le Nord des pays côtiers.
Soutien aux efforts des organisations régionales africaines (Union africaine, CEDEAO) en faveur du bon déroulement des transitions pour aboutir, dans les meilleurs délais, à des élections et au retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso, en Guinée et au Tchad ; maintien pour ce dernier de la vigilance sur les nombreuses menaces transfrontalières l’entourant (Boko Haram dans le Bassin du Lac Tchad, groupes armés dans le Sud libyen, situation au Darfour).
En lien avec nos partenaires, maintien d’une vigilance sur le déroulement de la transition au Mali, dans la perspective des élections présidentielles annoncées pour février 2024, et dans un contexte marqué par une dégradation de la situation sécuritaire, une hausse des violations des droits de l’Homme, la présence de mercenaires du groupe Wagner et la multiplication d’opérations de désinformation.
Dans les autres pays d’Afrique de l’Ouest :
Poursuite de notre coopération bilatérale diversifiée avec nos partenaires de la région (notamment Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin et Nigeria qui tiendra d’importantes élections générales en 2023).
En Afrique centrale et des Grands Lacs :
Poursuite de nos efforts de stabilisation de la République centrafricaine, en soutenant la réaffirmation de la MINUSCA comme principal partenaire sécuritaire, en encourageant une position internationale de fermeté face à l’emprise des mercenaires de Wagner, et en maintenant notre appui humanitaire à la population.
Suivi de la visite du Président de la République au Cameroun, notamment s’agissant de l’appui à la recherche d’une sortie de crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Est, et de la mise en place d’une commission franco-camerounaise d’historiens sur la période d’accession à l’indépendance du pays.
Suivi de la préparation des élections présidentielles de décembre 2023 en République Démocratique du Congo et soutien à la stabilité dans l’Est du pays et la région des Grands Lacs, notamment en travaillant avec l’ensemble des pays de la région à une résorption des tensions régionales.
Suivi des engagements pris lors de la dernière visite du président de l’Angola (notamment secteur agricole) et maintien de notre soutien aux efforts de médiation angolais dans la sous-région.
Dans la Corne de l’Afrique et en Afrique de l’Est :
Appui à la résolution de la crise au Nord de l’Éthiopie : aide humanitaire, mise en œuvre de mécanismes de lutte contre l’impunité et tenue de négociations entre les différentes parties au conflit afin d’aboutir à un cessez-le-feu.
Poursuite des efforts pour répondre à la crise politique au Soudan depuis le coup d’État militaire du 25 octobre 2021 contre le gouvernement de transition, en travaillant au rétablissement du dialogue entre militaires et civils afin de permettre le retour d’un gouvernement civil.
En Somalie, poursuite de notre appui à la lutte contre le groupe Al Shebab et la mise en œuvre de la réforme de l’architecture de sécurité au travers des critères identifiés par la nouvelle mission africaine (ATMIS) afin que la Somalie puisse, à terme, assurer seule sa sécurité.
Dans l’océan indien et en Afrique australe :
Suivi des actions et projets lancés pendant la présidence française de la Commission de l’océan Indien (COI), afin d’appuyer l’insertion de nos collectivités d’outre-mer dans leur environnement régional.
Poursuite de la mise en œuvre du plan de développement France-Comores, et appui à la lutte contre les filières d’immigration irrégulière dans la région.
Suivi des décisions du Forum de dialogue politique bilatéral avec l’Afrique du Sud devant se tenir à l’automne 2022.
Poursuite des efforts de lutte antiterroriste et de stabilisation au Nord du Mozambique, en appui aux initiatives régionales africaines, compte tenu de nos intérêts de sécurité de voisinage.
Avec l’ensemble du continent africain :
Maintien d’un contact étroit avec les présidences en exercice d’organisations régionales – Sénégal (Union africaine jusqu’à février 2023) ; Guinée-Bissau (CEDEAO jusqu’à juin 2023) – et avec les principaux acteurs du continent sur les sujets régionaux et internationaux (guerre en Ukraine, sécurité alimentaire/initiative FARM, intégration régionale, transition énergétique/initiative JET, traitement des dettes africaines).
Maintien de l’effort de communication publique et de riposte aux narratifs anti-français.
Suivi de la mise en œuvre des décisions du sommet UE-UA de février 2022, notamment lors de la conférence ministérielle de suivi de 2023, et renforcement du dialogue avec l’Union africaine.
Poursuite du renouvellement en profondeur de nos relations avec l’Afrique, à travers la mise en œuvre des engagements de Ouagadougou (soutien à la jeunesse et à l’éducation ; soutien à l’entreprenariat et à l’innovation ; mobilité ; coopération patrimoniale ; suivi de la réforme du franc CFA ; mise en valeur du rôle des diasporas et de la société civile) et des impulsions données par le Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier.
Afrique du Nord et Moyen-Orient :
Suivi vigilant et soutien aux pays de la zone exposés aux répercussions de la guerre en Ukraine au plan de leur sécurité alimentaire et de leurs finances publiques.
Poursuivre la mise en œuvre des objectifs définis lors de la PFUE : i) Rehausser le rôle de l’UE pour stabiliser les principales zones de crises, notamment dans son voisinage Sud ; ii) Renforcer le partenariat de l’UE avec les pays et zones stables dans la région ANMO.
Sortie de crise en Libye : conformément aux résolutions onusiennes, et en lien avec nos principaux partenaires, poursuivre les efforts de stabilisation durable du pays par le soutien au processus politique, la tenue des élections, le retrait des forces étrangères et l’unification des institutions.
Tunisie : appui à la préservation des acquis démocratiques et de l’État de droit, soutien aux réformes économiques.
Sahara occidental : prévenir un regain de tension et encourager les efforts de règlement, à travers un soutien aux efforts de l’envoyé personnel du SGNU et l’encouragement à l’apaisement des relations entre l’Algérie et le Maroc.
Conflit israélo-palestinien : mobilisation de la communauté internationale afin de promouvoir la solution des deux États et les paramètres internationalement agréés, notamment dans le cadre du « groupe d’Amman » (France, Allemagne, Jordanie, Égypte) ; soutien humanitaire à Gaza et à la Cisjordanie ; promotion de la relation bilatérale avec Israël ainsi qu’avec l’Autorité palestinienne en vue de l’édification d’un futur État palestinien viable.
Syrie : soutien à la mise en place d’un processus politique de résolution de la crise syrienne conforme à la R. 2254 du Conseil de sécurité ; appui à l’aide humanitaire en Syrie et aux accès humanitaires en Syrie, notamment transfrontaliers ; poursuite du soutien à l’action anti-terroriste menée par la Coalition internationale contre Daech et à la stabilisation des territoires libérés ; lutte contre l’impunité des crimes les plus graves en Syrie, au plan national, européen et international.
Liban : poursuite de la mobilisation en faveur d’une sortie de crise par la mise en œuvre de réformes structurelles attendues par les Libanais et la communauté internationale, en particulier par la mise en œuvre d’un programme FMI ; soutien humanitaire à la population libanaise dans la continuité des conférences internationales organisées par la France, en lien notamment avec nos partenaires du Golfe ; appui aux Forces armées libanaises ; appui à la médiation relative à la délimitation des frontières maritimes ; appui au processus démocratique et électoral libanais ainsi qu’enquête sur l’explosion du 4 août 2020.
Irak : contribuer à la sortie de la crise politique en appelant les parties impliquées au dialogue. Œuvrer au renforcement de la dynamique créée par la Conférence de Bagdad en août 2021.
Iran : poursuivre nos efforts diplomatiques de haut niveau sur le dossier nucléaire iranien et pour la réduction des actions déstabilisatrices de l’Iran dans la région.
Golfe : poursuivre la dynamique de renforcement de notre relation bilatérale avec les États membres du Conseil de coopération des États arabes du Golfe et avec l’organisation du CCEAG, dans les domaines politique, économique, commercial et de coopération et d’influence. Mobilisation diplomatique pour renforcer la sécurité régionale.
Yémen : soutenir à la trêve et aux efforts onusiens pour un règlement politique du conflit. Renforcer notre action humanitaire et de stabilisation dans le pays.
Europe centrale et orientale :
Le suivi de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et ses multiples conséquences – humanitaire, militaire, économique, etc. - continuera de mobiliser tous les efforts diplomatiques. La France continuera, aux côtés notamment de ses partenaires du G7 et dans le cadre européen, de soutenir l’Ukraine dans la défense de sa souveraineté et de son intégrité territoriale et demeurera disponible pour appuyer un éventuel redémarrage effectif des négociations entre la Russie et l’Ukraine pour une potentielle issue au conflit. Par ailleurs, la réflexion est engagée pour structurer et planifier l’appui de la France à la reconstruction en Ukraine, en sus de son action déjà substantielle – représentant environ 2 milliards d’euros de financement, en particulier en direction de la région de Tchernihiv qu’elle s’est engagée à parrainer.
La Moldavie, qui faisait déjà l’objet d’un soutien actif de la France avant le déclenchement de la guerre, continuera de bénéficier de cet appui, notamment par le biais de la Plateforme de soutien à la Moldavie co-présidée par la France, l’Allemagne et la Roumanie.
En raison de sa co-belligérance avec la Russie dans la guerre contre l’Ukraine, la Biélorussie demeure un point d’attention, ainsi qu’en raison de la crise migratoire qu’elle avait provoquée aux frontières polonaises et lituaniennes au printemps-été 2021.
Plus généralement, l’analyse des enjeux et défis de la région de la Mer Noire sera actualisée, à la lumière de la guerre en Ukraine mais aussi à celle de la candidature de la Géorgie à l’adhésion à l’Union européenne.
Après la PFUE qui avait fait des Balkans occidentaux une des priorités géographiques de notre présidence et qui a notamment permis de débloquer l’ouverture de la négociation d’adhésion à l’UE pour la Macédoine du Nord et l’Albanie, il conviendra désormais de capitaliser sur ces avancées pour accélérer et approfondir la mise en œuvre de la stratégie interministérielle française pour les Balkans occidentaux, afin d’accroître notre influence politique et culturelle et nos parts de marché.
Le dialogue entre Belgrade (Serbie) et Pristina (Kosovo), en raison de la récurrence de fortes poussées de tension, demeure un point de vigilance des autorités françaises, qui continueront de fortement s’y impliquer pour consolider la perspective européenne de ces deux pays et éviter qu’une dégradation du dialogue n’entraîne une déstabilisation de la région des Balkans occidentaux.
La situation en Bosnie-Herzégovine, où les réformes progressent peu et où le renouvellement du mandat de l’opération EUFOR-Althéa est chaque année entouré d’incertitudes, continue de retenir l’attention des autorités françaises.
Après la seconde guerre du Karabakh en 2020, le processus de normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan demeure ponctué d’épisodes de fortes tensions, surtout dans la région du Haut-Karabagh mais aussi le long des frontières internationales des deux pays. La France, en tant que co-présidente du Groupe de Minsk de l’OSCE mais aussi en sa qualité d’État membre de l’UE, poursuit son appui aux efforts européens en faveur d’une paix durable et soutenable dans la région du Caucase sud.
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la région de l’Asie centrale acquiert un poids stratégique supplémentaire, notamment en raison du rôle du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan dans nos approvisionnements, notamment énergétiques. L’équation de connectivité régionale, avec les corridors de transport allant de l’Asie centrale vers l’Europe en passant par l’espace caspien et sud-caucasien, représente l’un des défis qu’il convient de traiter et relever à court terme. Si le Turkménistan arrivait à rendre effective et opérationnelle sa connexion gazière avec l’Azerbaïdjan à travers la mer Caspienne, il pourrait devenir un partenaire énergétique de poids de la France et de l’Europe, dans un contexte de recherche de ressources gazières alternatives.
Amériques :
Haïti : face à la crise politique, sociale et sécuritaire, poursuite de l’action de mobilisation de la communauté internationale menée conjointement avec les États-Unis et le Canada afin de renforcer la sécurité localement et d’accompagner le dialogue national vers de nouvelles élections permettant le fonctionnement des institutions.
Venezuela : suivi et accompagnement de l’initiative américaine en cours, aide à la réduction de l’impact régional de la crise migratoire.
Caraïbe orientale : poursuite de notre action régionale sur les questions climatiques, notamment les algues Sargasse, et projet de réunion régionale sur ces thèmes.
Amérique centrale : suivi de la dégradation de la situation de l’État de droit dans plusieurs pays de la région, en premier lieu le Nicaragua et dans une moindre mesure le Salvador et le Guatemala.
Approfondissement du dialogue avec nos grands partenaires régionaux (États-Unis, Canada, Brésil, Mexique) sur les crises régionales et du travail communautaire dans la perspective du sommet UE-CELAC du 2e semestre 2023.
Asie :
Relance de la relation avec l’Australie selon les orientations décidées par le Président de la République et la Ministre.
Renforcement du dialogue avec les États du Pacifique, en particulier en donnant de la visibilité à la stratégie européenne de l’Indopacifique et en soutenant nos collectivités territoriales dans leur intégration régionale.
Approfondissement du partenariat stratégique avec l’Inde avec une probable visite du Président de la République.
Poursuite de la mise en œuvre des conclusions de l’Union européenne de mars 2019 s’agissant de sa relation bilatérale avec la Chine et maintien d’un dialogue exigeant avec Pékin dans un contexte d’affirmation et revendications croissantes de la Chine à l’échelle régionale (Taïwan) et internationale.
Renforcement de la mise en œuvre de notre stratégie Indopacifique qui constitue un espace toujours plus fondamental d’influence, dans les suites du forum ministériel organisé à Paris le 22 février 2022, pendant la PFUE.
Dans le cadre du suivi des crises de la région, l’Afghanistan reste au cœur des préoccupations du ministère alors que la situation se dégrade toujours, de même que les suites du coup d’État en Birmanie qui nécessitent une étroite concertation avec nos partenaires de l’ASEAN.
AXE 2 : LES QUESTIONS STRATÉGIQUES ET DE SÉCURITÉ
Le MEAE est largement engagé dans les questions stratégiques et de sécurité, notamment à travers notre positionnement au sein de l’Alliance atlantique, notre participation à l’Europe de la défense, l’accompagnement politico-diplomatique de nos opérations militaires extérieures, la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, la maîtrise des armements, la sécurité des activités dans l’espace, la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, la lutte contre les drogues et les conduites addictives. En 2023, cet engagement se poursuivra notamment autour des actions suivantes :
Portées par la Direction des Affaires Stratégiques, de Sécurité et du Désarmement (ASD)
Dans le contexte stratégique de tensions et de remise en cause de l’ordre international souligné par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Département travaillera à identifier les pistes d’actions pour préserver la stabilité stratégique et conserver la maîtrise de l’escalade avec la Russie.
La France mettra en œuvre la Boussole stratégique de l’UE et les décisions du dernier Sommet de l’OTAN. La mise en œuvre de l’agenda du Sommet européen de Versailles sur les investissements européens dans les capacités de défense et sur une coopération accrue entre l’UE et l’OTAN sera une priorité.
Le Ministère continuera de contribuer à penser le réajustement du dispositif français au Sahel et sa conduite, en lien avec les autres directions, le ministère des Armées et nos partenaires européens et poursuivra en conséquence l’adéquation de nos moyens opérationnels à la menace terroriste en Irak et au Sahel. Il participera à la promotion du dialogue de sécurité stratégique dans le Golfe avec nos partenaires américain, britannique, européens et golfiques et confirmera son rôle pilote dans le projet de mission de PSDC maritime pérenne autour de la Péninsule arabique. La France continuera de favoriser la présence européenne en Indopacifique et la mise en œuvre de notre stratégie.
L’effort international dans la lutte contre le financement des groupes terroristes et la lutte contre l’utilisation d’internet à des fins terroristes et les manipulations de l’information contre nos intérêts de sécurité sera poursuivi. Les menaces émergentes (ultra-droite), la lutte contre la radicalisation et les risques liés aux combattants terroristes étrangers et de l’Afghanistan, le soutien aux États les plus vulnérables seront poursuivis en coopération avec nos partenaires, notamment golfiques.
Grâce à la création de la sous-direction de la cyber sécurité, nous renforcerons la cohérence des efforts multilatéraux visant à renforcer la stabilité dans le cyberespace ainsi qu’à la lutte contre la cybercriminalité sera également renforcée grâce à la création de la sous-direction de la cyber sécurité. Nous poursuivrons les objectifs de renforcement du pilier cyber de la souveraineté numérique européenne, d’opérationnaliser le régime de sanctions cyber et d’élaboration d’une politique européenne de cyberdéfense ambitieuse annoncée par la Commission.
L’ONUDC restera cruciale dans la lutte contre la criminalité organisée pour préserver le cadre international de contrôle des stupéfiants. Nous lancerons une Feuille de route antistupéfiants dans les Balkans occidentaux et susciterons des initiatives multilatérales contre la traite des êtres humains et appuierons l’Office français anti-stupéfiants et le plan d’action national. Nous mobiliserons des États affinitaires sur la menace de la criminalité environnementale pour la sécurité collective et sur la promotion des instruments pour y faire face. Nous renforcerons la coopération internationale, européenne et interministérielle de lutte contre toutes les formes de trafics pour répondre aux vulnérabilités et lacunes révélées par la pandémie.
Sur les armements conventionnels, le Département continuera à promouvoir l’approche française des systèmes d’armes létaux autonomes et la lutte contre les trafics d’armes légères et de petit calibre et leurs munitions, ainsi que la finalisation aux Nations Unies d’un nouvel instrument sur la sûreté et la sécurité des stocks de munitions conventionnelles, ainsi que la prévention de leur utilisation pour la fabrication d’engins explosifs improvisés. Il poursuivra son action dans les Balkans (feuille de route 2024 pour la lutte contre les trafics d’armes à feu ; Ministérielle de l’initiative en mars 2023 ; expertise française). Il poursuivra son soutien aux conventions pour l’interdiction des mines antipersonnel et des bombes à sous-munitions, à promouvoir les actions en pays francophones et les opérateurs français du déminage.
L’engagement prioritaire de la France pour défendre la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) dans la perspective de sa 5e Conférence d’examen en mai 2023 et soutenir l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) se poursuivra face à la réémergence de l’utilisation répétée de ces armes en Syrie et par la Russie et à leur prolifération. Nous continuerons à soutenir l’Ukraine à l’OIAC.
Nous poursuivrons notre fort engagement dans la promotion de ses propositions nationales pour le renforcement et l’opérationnalisation de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et à toxines dans la perspective de sa 9e Conférence d’examen de novembre 2022.
Notre action sera poursuivie pour préserver les acquis de l’OSCE dans les trois dimensions de la sécurité coopérative dans un contexte critique de mise en cause par la Russie.
La crise iranienne dans ses dimensions nucléaire, balistique, régionale et, avec ses partenaires européens et du G7+, continuer de mobiliser le Département sur la stricte mise en œuvre de l’action internationale contre la prolifération et le détournement des sanctions par la Corée du Nord. L’accent sera mis sur la lutte contre la prolifération des missiles balistiques. Le ministère assurera la promotion d’une vision réaliste et progressive du désarmement nucléaire et la fermeté sur les risques posés au TNP par le traité d’interdiction des armes nucléaires. Nous soutiendrons la dimension nucléaire de l’OTAN, la maîtrise des armements et des normes de comportement responsable dans l’espace.
Portées par la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD)
Zone sahélienne :
Appuyer l’action de la France en zone sahélienne et participer à la manœuvre globale d’endiguement de la menace terroriste vers les pays d’Afrique de l’Ouest côtière seront les deux dimensions, fortement liées, qui orienteront l’action de la DCSD sur le continent africain en 2023.
Elle y contribuera dans le cadre de son dispositif tel qu’il a été réarticulé dans la région en 2022 et cherchera à renforcer l’enracinement au sein des structures décisionnelles des forces de défense et de sécurité des pays partenaires.
Elle y contribuera aussi de façon très spécifique en développant de nouvelles capacités de formation au sein de son réseau des écoles nationales à vocation régionale (ENVR) sur les thématiques liées au contre-terrorisme et à la structuration des forces de défense et de sécurité :
- poursuite de la montée en puissance de l’académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) en RCI avec l’internationalisation de son financement et l’ouverture de sa gouvernance ;
- re-création de l’école militaire d’administration (EMA) au Gabon ;
- création du premier module d’une École des Frontières au Niger visant à développer une manœuvre douanière ambitieuse dans la lutte contre le financement des mouvements terroristes.
S’agissant de l’endiguement de la menace aux frontières Nord des pays côtiers, la DCSD, sous financement de l’UE y poursuivra son action via les projets DEFEND de renforcement capacitaire au Bénin, au Togo, au Burkina Faso et au Ghana.
Afrique du Nord – Moyen Orient :
La DCSD continuera à soutenir l’effort interministériel conjoint avec le ministère des Armées et le ministère de l’Intérieur sur zone par un renforcement significatif des moyens consacrés. Cet effort renforcé se traduira par une augmentation du volume de coopérants et de la densité budgétaire de la coopération de la DCSD.
Une attention particulière sera portée au renforcement de notre coopération sur nos principaux points d’appui (Maroc, Liban, Jordanie), en maintenant un équilibre entre les domaines de la défense et de la sécurité. L’accent sera également mis sur le renforcement de la stabilisation de l’Irak.
Indopacifique :
Appuyant la stratégie indopacifique du MEAE dans les domaines de la coopération de défense et de sécurité, la DCSD poursuit trois objectifs majeurs : la sécurisation et la mise en valeur de nos espaces ultramarins, l’affirmation de la France comme puissance d’équilibre et la promotion du multilatéralisme. La densification du maillage des coopérants DCSD sur zone est prévue au rythme d’un coopérant par an d’ici à 2030.
Balkans occidentaux :
Dans la continuité de la stratégie française pour les Balkans d’avril 2019, portée par le président de la République, l’année 2023 poursuivra les actions de la DCSD dans la zone : la finalisation d’un projet emblématique en matière de lutte contre les trafics illicites d’armes à feu de petit calibre (EVOFINDER) d’une part, et la mise en place d’une école régionale de cybercriminalité au Monténégro d’autre part.
INDICATEUR
1.1 – Accroître la sécurité de la France au travers de celle de nos partenaires
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Taux de réalisation des objectifs de coopération de sécurité et de défense | % | 82,8 | 90 | 91 | 94 | 94 | 95 |
Coût unitaire des formations par élève | € | Non déterminé | Non déterminé | 4 290 | 4 750 | 4 750 | 4 700 |
Part de femmes participant aux formations | % | Non déterminé | Non déterminé | 2,16 | 7,4 | 7,8 | 8 |
Précisions méthodologiques
Source des données : Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD).
Mode de calcul :
Sous-indicateur 1 - « Taux de réalisation des objectifs de coopération de sécurité et de défense » = nombre d’objectifs atteints ou en cours d’atteinte / nombre d’objectifs fixés. Il est établi selon la formule : ((valeur en programmation annuelle des actions confiées aux postes - montant des remontées de fonds libres) / valeur en programmation annuelle des actions confiées aux postes).
Sous-indicateur 2 - « Coût unitaire des formations par élève » = Budget dédié à la formation rapporté au nombre d’élèves formés. Ce budget comprend les coûts de formation mais aussi ceux liés au transport, à l’hébergement, à la restauration et, le cas échéant, à la couverture sociale des stagiaires, que la formation ou le stage ait lieu en France (Centres de formation du MINARM ou du MININT) ou à l’étranger (ENVR).
Sous-indicateur 3 - « Part des femmes participant aux formations » = Nombre de femmes participant aux formations rapporté au nombre total de personnes formées, que les formations ou stages aient lieu en France (Centres de formation du MINARM ou du MININT) ou à l’étranger (ENVR).
Justification des cibles
Sous- indicateur 1 - « Taux de réalisation des objectifs de coopération de sécurité et de défense »
Les actions de la DCSD font l’objet d’une programmation annuelle qui se matérialise notamment par la délégation de crédits aux postes qui auront la tâche d’exécuter cette programmation, au plus près du terrain, selon quatre modalités principales de mise en œuvre qui couvrent la totalité du spectre d’intervention de cette direction : la formation et les stages, les missions d’expertise, l’aide logistique directe et, de façon plus marginale, le fonctionnement.
La programmation initiale et les délégations de crédits qui l’accompagnent constituent le mode d’évaluation retenu des « objectifs fixés ». Les crédits non utilisés par les postes sont le moyen retenu pour évaluer la non-satisfaction des objectifs validés en programmation initiale.
La cible pour 2023 et 2024 est de 94 %, dans un contexte de maintien de la ressource budgétaire à l’identique de 2022. La cible pour 2025 traduit une augmentation prévisionnelle des dépenses par rapport à la période 2023-2024, à hypothèse de périmètre budgétaire constant.
Sous-indicateur 2 - « Coût unitaire des formations par élève »
La principale modalité d’action de la DCSD consiste en la formation de stagiaires étrangers dans les domaines de la défense, de la sécurité intérieure et de la protection civile. Ces formations et stages sont dispensés tant en France (essentiellement au sein des Écoles des ministères des Armées et de l’Intérieur) qu’à l’étranger. A l’étranger, l’essentiel des formations financées par la DCSD est dispensé au sein du réseau des 17 Écoles Nationales à Vocation Régionale. Les formations et stages représentent environ les 2/3 du budget d’intervention de cette direction. Dispensées localement, elles sont d’un coût inférieur à celles suivies en France.
Cet indicateur vise à évaluer le coût unitaire de chaque bénéficiaire d’une formation ou d’un stage. La prévision pour 2023 et 2024 est de 4750 €, cette direction constatant sur l’année 2022 une augmentation générale significative des coûts dans un contexte inflationniste, particulièrement sensible sur la partie transport des stagiaires. La prévision pour 2025 est réalisée sur la base d’un contexte inflationniste stabilisé et d’une maîtrise des coûts internes.
Sous-indicateur 3 - « Part de femmes participant aux formations »
Dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre de la stratégie de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la DCSD a souhaité se doter d’un indicateur permettant de mesurer la part des femmes bénéficiant d’une formation ou d’un stage financée par la DCSD.
L’objectif à atteindre est une hausse progressive de ce taux à partir d’un point bas qui s’explique essentiellement par la faible représentation des femmes au sein des structures de défense, de sécurité intérieure ou de protection civile de nombreux États partenaires.
Les prévisions pour 2023 et 2024 sont respectivement de 7,4 % et 7,8 %, la DCSD ayant constaté une réaction positive des États partenaires à ses incitations à présenter la candidature de femmes au titre des formations financées. La tendance observée devrait se poursuivre en 2025, sur une trajectoire de hausse moins prononcée.
INDICATEUR
1.2 – Veiller à la sécurité des Français à l'étranger
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de consultations du site "Conseils aux voyageurs" | Nb | 32 342 294 | 63 069 166 | 20 000 000 | 30 000 000 | 25 000 000 | 20 000 000 |
Ratio personnes localisées / personnes signalées | % | Sans objet | Sans objet | 95 | 95 | 95 | 95 |
Temps moyen d’attente d’un appelant | secondes | 195 | 66 | 20 | 60 | 60 | 60 |
Précisions méthodologiques
Source des données : Centre de crise et de soutien (CDCS).
Mode de calcul :
Sous-indicateur 1 - Nombre de consultations de la rubrique ‘Conseils aux voyageurs’»
Sous-indicateur 2 - Ratio localisés/signalés = Pourcentage des personnes localisées sur l’ensemble des personnes recherchées dans un délai de 45 jours
Sous-indicateur 3 - Temps moyen d’attente d’un appelant = Nombre de secondes entre l’appel de l’usager et le moment où il peut s’entretenir avec un agent
Justification des cibles
Sous-indicateur 1 - « Nombre de consultations de la rubrique « Conseils aux voyageurs » »
L’année 2021 est restée caractérisée par une fréquentation record des conseils aux voyageurs, dans un contexte où les usagers ont continué à rechercher des informations actualisées sur les restrictions sanitaires aux déplacements.
Le premier semestre de l’année 2022 se caractérise par un nombre élevé de consultations (22 millions en 6 mois), mais amorce la décrue attendue, la fréquentation étant étroitement corrélée à la pandémie de la Covid‑19. Le MEAE, grâce à la qualité du service fourni dont les procédures sont certifiées ISO 9001 et à une communication ciblée, en lien avec le SIG et les autres ministères, a réussi à maintenir un niveau élevé de fréquentation en 2022.
L’estimation pour 2023 et les années suivantes reflète cependant une nouvelle baisse, probable si se confirme la levée des restrictions aux voyages.
Sous-indicateur 2 - « Pourcentage des personnes localisées sur l’ensemble des personnes recherchées dans un délai de 45 jours »
Cet indicateur constitue un objectif essentiel de la plupart des cellules de crise, qui consiste à localiser les personnes dont les proches sont sans nouvelles.
En 2022, la survenance de la crise en Ukraine au mois de février a été l’occasion de tester la viabilité de cet indicateur. Les opérations menées par le CDCS ont permis d’évacuer un total de 1 454 Français et ayants-droit depuis le territoire ukrainien. Tous les compatriotes s’étant signalés de différentes manières au CDCS ou à notre ambassade à Kiev ont pu être localisés, pris en charge et/ou rapatriés. Il en résulte un taux de 100 % pour cet indicateur, rapporté à cette crise.
La cible pour 2023 et les années à venir demeure d’approcher le plus possible d’un objectif de 100 %. La valeur retenue de 95 % représente la marge d’erreur toujours possible pour des crises dont la durée peut parfois s’allonger dans le temps, à l’instar de la crise ukrainienne.
Sous-indicateur 3 - « Temps moyen d’attente d’un appelant »
Pour les personnes inquiètes pour leurs proches, le temps d’attente au téléphone est pénible et doit être réduit au plus court. Cet indicateur, introduit lors du PAP 2020, a été évalué sur 2021 et 2022 lors de plusieurs crises ayant nécessité l’ouverture d’une réponse téléphonique :
Crise au Kazakhstan (troubles politiques – Janvier 2022) :
Une cellule de réponse téléphonique réduite a été mobilisée pendant 4 jours, du 6 au 9 janvier. Elle a traité au total 162 appels sur cette période, dont le temps d’attente moyen était de 3 secondes par appel.
Crise en Ukraine (guerre – depuis février 2022) :
Lors de la crise ukrainienne, sur une durée de 8 semaines, le Centre de crise et de soutien a traité au total quelques 5 420 appels avec de grandes fluctuations. Grâce à la mobilisation des agents d’astreinte et à l’appel aux volontaires de la Croix rouge, une gestion fine des effectifs de réponse téléphonique prévoyant notamment des renforts ponctuels a pu contenir le temps d’attente à :
26 secondes par appel en moyenne, lors du 1er mois, soit 6 secondes au-dessus de l’objectif ;
58 secondes par appel en moyenne, sur les 4 semaines suivantes, soit 38 secondes au-dessus de l’objectif.
Sur l’ensemble de la crise, la moyenne du temps d’attente est de 43 secondes, soit 23 secondes au-dessus de l’objectif. Cet écart entre le résultat obtenu après un mois de crise et l’objectif de 20 secondes par appel est dû à une concordance de plusieurs facteurs :
changement du message d’accueil du serveur vocal interactif ;
mobilisation moindre du vivier ;
basculement des agents de la réponse téléphonique vers le pôle communautés protégées au moment de la mise en place des opérations d’évacuation du territoire ukrainien par bus ;
durée des appels plus longue du fait d’une proportion importante d’appels en provenance de ressortissants ne parlant parfois pas ou mal le français ;
temps passé à préciser leurs coordonnées et leur localisation ;
appels chronophages nécessitant un soutien psychologique important, en vue de conseiller et rassurer des appelants stressés par rapport à la situation traumatique qu’ils vivaient en Ukraine.
Le retour d’expérience a incité le CDCS à s’engager dans une réflexion d’amélioration du dispositif, tant du point de vue technique qu’humain, afin de répondre toujours au mieux aux attentes de nos compatriotes. Toutefois, compte tenu des contraintes humaines et techniques pesant sur le dispositif de réponse téléphonique du CDCS, il serait recommandé, par souci de réalisme, de relever la valeur cible à 60 secondes pour les années suivantes.
OBJECTIF mission
2 – Promouvoir le multilatéralisme et agir pour une Europe souveraine, unie, démocratique |
AXE 1 : LES PRINCIPALES NÉGOCIATIONS DANS LES ENCEINTES INTERNATIONALES DES NATIONS UNIES
Les principales négociations suivies par le MEAE dans les enceintes internationales relevant du système des Nations Unies comprennent la gestion des crises au Conseil de sécurité, les questions relatives au désarmement et au contrôle des armements, à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, les questions relatives à la lutte contre la corruption, le trafic de drogue, le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, les questions humanitaires et relatives aux droits de l’Homme, les questions se rapportant à l’environnement et au développement durable, ainsi que les questions budgétaires, financières et de gouvernance. Méritent particulièrement d’être relevées les échéances suivantes en 2023 :
Sommet de l’avenir, organisé par le secrétaire général des Nations Unies en septembre 2023 dans le cadre de son Programme commun, qui est une feuille de route pour l’adaptation des Nations Unies aux défis contemporains ;
Santé : poursuite de la négociation d’un accord international sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies dans le cadre de l’OMS ;
Négociations dans le cadre du Comité international de négociation (CIN) en faveur d’un futur traité international sur les plastiques, dont notamment la deuxième réunion du CIN qui pourrait avoir lieu en avril 2023 en France ;
Conférences sur le climat : COP 28 aux Émirats Arabes Unis en fin 2023, Conférence des Nations Unies sur l’eau en mars 2023 ;
Réunions de gouvernances des agences spécialisées des Nations Unies : 43e Conférence de la FAO à Rome en juin 2023, Assemblé mondiale de la santé, Assemblée de l’OMPI.
En septembre 2023 aura lieu la semaine de haut-niveau de l’Assemblée générale des Nations unies, qui couvrira l’ensemble du spectre des enjeux multilatéraux et des crises politiques internationales.
AXE 2 : LES PRINCIPALES REFORMES APPORTÉES AU FONCTIONNEMENT ET A L’ARCHITECTURE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
La France, attachée à la mise en œuvre des meilleures pratiques de gouvernance, compte parmi les États les plus investis pour améliorer le fonctionnement, la transparence, l’efficacité et l’efficience des organisations internationales. Si elle se traduit par un investissement quotidien et transversal, cette action trouvera particulièrement à s’appliquer en 2023 à l’occasion des échéances suivantes :
Soutien au multilatéralisme, via, selon l’évolution des discussions avec nos partenaires allemands, l’Alliance pour le multilatéralisme, qui vise à moderniser les institutions internationales existantes pour les rendre plus efficaces et à les aider à produire des résultats tangibles pour les citoyens ;
Renforcement de l’architecture multilatérale de santé : suite à la pandémie de Covid‑19, l’OMS a lancé, sous l’impulsion notamment de la France et de l’Union Européenne, deux négociations majeures pour renforcer la préparation et la réponse aux pandémies : (i) la révision du Règlement sanitaire international, qui est la pierre angulaire du système de sécurité sanitaire international ; (ii) un nouvel accord international sur les pandémies, qui viendra compléter le Règlement sanitaire international. Ces deux négociations réuniront à de nombreuses reprises les États membres de l’OMS en 2023, pour aboutir, en théorie, à une adoption des deux textes par l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2024.
AXE 3 : CONSTRUIRE L’EUROPE
L’Union européenne (UE) constitue notre premier cercle d’influence et une priorité pour le MEAE dont l’action porte tant sur les institutions que sur les politiques internes et les relations extérieures de l’Union. Le MEAE assure le suivi de ces sujets et apporte sa contribution dans le cadre de la coordination interministérielle conduite par le SGAE ou par lui-même selon les sujets.
Faits saillants 2023 :
L’année 2023 sera une année de suivi et de mise en œuvre des dossiers et initiatives lancés sous Présidence française du Conseil de l’Union européenne (1er semestre 2022), dans le cadre de notre trio de Présidences (France, République tchèque et Suède). Cette continuité s’impose d’autant plus que la guerre en Ukraine nous oblige à renforcer notre autonomie stratégique, notre souveraineté européenne et notre solidarité dans de nombreux domaines :
Soutien à l’Ukraine : soutien en matière militaire, sanctions contre la Russie, lutte contre l’impunité, renforcement des voies de solidarité (pour sortir les céréales d’Ukraine), reconstruction de l’Ukraine (si les conditions le permettent) ;
Accompagnement de la transition verte : soutien à la conclusion des trilogues sur les textes du Paquet « Fit for 55 » de 2021, réduction de la dépendance énergétique à la Russie notamment par le renforcement de l’autonomie énergétique européenne, développement des énergies renouvelables ;
Accompagnement de la transition numérique : mise en œuvre des règlements DSA (Digital Services Act) et DMA (Digital Markets Act), suivi des discussions sur l’intelligence artificielle et la gestion des données ;
Consolidation de l’autonomie stratégique de l’UE et de la puissance normative européenne : mise en œuvre de la Boussole stratégique adoptée sous PFUE, négociation du European Chips Act (pour développer une offre européenne en matière de semi-conducteurs), négociation de la directive sur le devoir de vigilance, poursuite de la négociation des accords commerciaux (Mexique, Chili et éventuellement MERCOSUR) avec le souci d’assurer la diversification de nos partenaires commerciaux dans le respect des normes européennes, notamment environnementales, mobilisation des nouveau outils de développement de l’UE (NDICI) au profit de nos politiques de partenariats stratégiques, avec l’Afrique et l’Indopacifique ;
Parachever la négociation du pacte asile-migrations qui repose sur un juste équilibre entre la solidarité et la responsabilité entre les États membres.
Volet bilatéral :
Les principales échéances en 2023 seront l’organisation de sommets avec l’Allemagne (60e anniversaire du traité de l’Élysée, à commémorer en France ; CMFA en Allemagne), l’Italie (en France), l’Espagne (en Espagne, avec possible signature d’un nouveau traité bilatéral), le Royaume-Uni (sous réserve des conditions politiques), ainsi que deux réunions MED9 (sommet + réunion des ministres / secrétaires d’État chargés des affaires européennes), un séminaire intergouvernemental avec les Pays-Bas, une Commission intergouvernementale avec le Luxembourg, une réunion en format Val-Duchesse avec la Belgique.
Deux visites d’État du Président de la République sont prévues aux Pays-Bas et en Suède (qui exerce la présidence du Conseil de l’UE au 1er semestre 2023).
Plusieurs plans d’action bilatéraux continueront d’être mis en œuvre (Croatie, Irlande, Slovénie et Slovaquie, renouvelé fin 2022) et ceux avec la République tchèque, la Lettonie, devront être renouvelés.
Des élections auront lieu notamment au Luxembourg (législatives), en Autriche (présidentielles), en Suisse (fédérales), en Finlande (législatives), au Danemark (générales) en République tchèque (présidentielles), en Pologne (législatives), en Estonie (législatives), à Chypre (présidentielles), en Turquie (présidentielles et législatives), en Grèce (législatives).
Coopération frontalière :
Les dialogues transfrontaliers se poursuivront avec plusieurs pays, notamment l’Allemagne, la Suisse, le Luxembourg, l’Italie. Il s’agit aussi d’améliorer le fonctionnement du marché intérieur en traitant les problèmes qui surgissent aux frontières internes de l’UE, lorsque deux législations différentes doivent être articulées, soit pour préserver les flux, soit pour construire des services partagées, afin de garantir aux citoyens des régions frontalières les mêmes perspectives de développement que sur le reste des territoires nationaux (réalisation homogène des objectifs de développement durable).
INDICATEUR mission
2.1 – Optimiser l'effort français en faveur du maintien de la paix
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Évolution des mandats des opérations de maintien de la paix (OMP) | % | 27 | 33 | 8 | 8 | 8 | 8 |
Effectifs totaux des fonctionnaires internationaux français et comparaison avec autres effectifs | % | 5,9 | 5,4 | 5,4 | 5,4 | 5,4 | 5,4 |
Précisions méthodologiques
Source des données :
Direction des Nations unies, des organisations internationales, des droits de l’homme et de la francophonie (NUOI).
Mode de calcul :
Sous-indicateur 1 « Évolution des mandats des opérations de maintien de la paix (OMP) » : Nombre de mandats d’OMP clôturés ou en baisse à leur date de renouvellement / Nombre de mandats OMP nouveaux ou renouvelés dans l’année. L’évolution (à la hausse ou à la baisse) du mandat d’une OMP au cours d’une année civile est appréciée suivant l’évolution du nombre de personnels effectivement déployés au 31 décembre de l’année en cause par rapport au 31 décembre de l’année précédente.
Sous-indicateur 2 « Effectifs totaux des administrateurs français au sein de Secrétariat des Nations Unies à New-York et comparaison avec autres effectifs » : Comptabilisation des effectifs d’administrateurs français par rapport aux effectifs d’administrateurs de l’ensemble des États-membres.
Justification des cibles
Sous-indicateur 1 - « Évolution des mandats des opérations de maintien de la paix (OMP) »
La cible 2023 est tributaire de l’évolution de la situation internationale. Un renforcement des besoins opérationnels, et donc humains et financiers, de certaines OMP est anticipé (MINUSMA et MINUSCA, MINUSS), tandis qu’une baisse potentielle des effectifs de la MONUSCO pourrait intervenir.
Sous-indicateur 2 - « Effectifs totaux des fonctionnaires internationaux français et comparaison avec autres effectifs »
En volume total de nationaux au sein des effectifs du Secrétariat des Nations Unies, les États-Unis restent toujours loin devant, et pour la troisième année consécutive, la Chine devance la France sur le nombre de fonctionnaires, mettant en lumière sa poussée agressive en matière d’influence au sein du système multilatéral. La France doit, par ailleurs, faire face à la pression des pays émergents et sous-représentés, qui se traduit par une cible revue à la baisse. Elle consolide malgré tout sa troisième place et continue de garder de la distance avec les autres États les mieux placés, notamment le Royaume-Uni, le Canada et la Russie. Sur le plan des administrateurs, la France passe à la 3ème place après les États Unis et pour la première année, derrière les Chinois, mais devant les Britanniques, et les Canadiens. Elle peut néanmoins se prévaloir de 10 postes de direction (D1/D2) actuellement occupés par des Français, dont 4 le sont par des femmes.
INDICATEUR
2.2 – Dossiers préparés dans le cadre des échéances européennes et des échanges bilatéraux
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Dossiers préparés dans le cadre des échéances européennes | Nb | 344 | 145 | 140 | 150 | 150 | 150 |
Dossiers préparés dans le cadre des échanges bilatéraux | Nb | 748 | 1000 | 900 | 1000 | 1000 | 1000 |
Dossiers préparés dans le cadre des échanges transfrontaliers | Nb | Non déterminé | Non déterminé | 20 | 20 | 20 | 20 |
Précisions méthodologiques
Source des données : Direction de l’Union européenne (DUE)
Mode de calcul :
Sous-indicateur 1 - Nombre de dossiers (notes, correspondances, dossiers, etc) préparés dans le cadre des échéances européennes.
Sous-indicateur 2 - Nombre de dossiers (notes, correspondances, dossiers, etc) préparés dans le cadre des échanges bilatéraux.
Sous-indicateur 3 - Nombre de dossiers préparés dans le cadre des échanges transfrontaliers. Pour ce nouveau sous-indicateur est comptabilisé comme un dossier toute note d’analyse et de proposition rédigée principalement par l’Ambassadeur pour la coopération frontalière.
Justification des cibles
Sous-indicateur 1 - « Nombre de dossiers préparés dans le cadre des échéances européennes »
L’atténuation de la crise sanitaire et le développement de l’activité européenne et des crises (notamment la guerre en Ukraine) se traduisent par une augmentation du nombre de réunions européennes auxquelles participent nos autorités, indépendamment du contexte spécifique de la présidence française du Conseil de l’UE au premier semestre 2022.
Sous-indicateur 2 - « Nombre de dossiers préparés dans le cadre des échanges bilatéraux »
L’importance croissante des questions européennes, les crises (notamment la guerre en Ukraine), le retour à la normale du contexte sanitaire, entraînent un accroissement des échanges bilatéraux (relation franco-allemande, nouveaux traités avec l’Italie et l’Espagne, plans d’action) et des visites.
Sous-indicateur 3 - « Nombre de dossiers préparés dans le cadre des échanges transfrontaliers »
L’Ambassadeur pour les commissions intergouvernementales, la coopération et les questions transfrontalières préside la délégation française dans 7 commissions intergouvernementales : France-Italie (CIG du Tunnel du Mont-Blanc ; CIG du Tunnel routier du Fréjus), France-Espagne (CIG du Tunnel routier du Somport, CIG des Pyrénées), France-Allemagne-Luxembourg (CIG de la commission de la Moselle internationale), France-Allemagne-Suisse (CIG du Rhin Supérieur), France-Suisse (dialogue frontalier franco-suisse). Il représente également le MEAE dans d’autres commissions (notamment : CIG pour l’amélioration des liaisons franco-italiennes dans les Alpes du Sud, Comité de Coopération Transfrontalière du traité d’Aix-La-Chapelle).
L’Ambassadeur pour la coopération frontalière participe également à des conférences et groupes de travail extérieurs, à l’invitation de la Mission Opérationnelle Transfrontalière, d’universités, etc.
Dans le cadre de ces différentes enceintes de travail, couvrant une activité très diversifiée (analyses juridiques, rédaction de textes, dossiers interministériels, coopérations avec les parlementaires), le nombre de dossiers traités par l’ambassadeur chaque année est estimé à 20.
INDICATEUR
2.3 – Promouvoir les objectifs environnementaux à l'international
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Part/volume des contributions internationales concourant à des objectifs environnementaux | % | 4,31 | 3,98 | 3,95 | 3,51 | 3,51 | 3,51 |
Précisions méthodologiques
Source des données :
Direction des Nations unies, des organisations internationales, des droits de l’homme et de la francophonie (NUOI).
Mode de calcul :
Sous-indicateur 1 « Part/volume des contributions internationales concourant à des objectifs environnementaux » : % par rapport à l’ensemble des contributions obligatoires versées
Justification des cibles
Sous-indicateur 1 - « Part/volume des contributions internationales concourant à des objectifs environnementaux »
La baisse de la cible en 2023 par rapport à la prévision du PAP 2022 est principalement imputable à l’augmentation sensible de l’assiette des contributions internationales. En effet, une dotation de 67,8 M€ a été inscrite en 2023 au titre de la quote-part du ministère au financement de la Facilité européenne pour la paix.
OBJECTIF
3 – Assurer un service diplomatique efficient et de qualité |
La recherche de performance au MEAE s’inscrit dans un double contexte de complexification des enjeux internationaux et de rationalisation des coûts. L’efficacité de l’outil diplomatique et des fonctions de soutien conditionne la qualité du pilotage de l’action de l’État à l’étranger. Dans cette optique, la direction générale de l’administration et de la modernisation (DGAM) assure l’optimisation des politiques en matière de ressources humaines, de numérique, d’immobilier ou encore d’achat.
Le troisième objectif présente trois indicateurs interministériels qui témoignent de l’engagement du MEAE à poursuivre l’optimisation du réseau diplomatique et consulaire, afin de mieux accomplir les missions qui lui sont confiées.
Les spécificités du ministère, notamment sa forte présence à l’étranger, rendent parfois difficile la démarche de comparaison entre les ministères. Malgré cela, le MEAE confirme sa volonté de généraliser la démarche de performance en faveur de laquelle il s’est clairement engagé en développant des outils de suivi en interne.
INDICATEUR transversal *
3.1 – Efficience de la gestion immobilière
(du point de vue du contribuable)
* "Efficience de la gestion immobilière"
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1. Ratio SUN / Poste de Travail | m²/poste de travail | 14,4 | 14,6 | 13,9 | 14,9 | 14,9 | 14,9 |
2. Ratio Entretien courant / SUB | €/m² | 10,23 | 11,49 | 8,66 | 10,41 | 10,41 | 10,41 |
3. Ratio Entretien lourd / SUB | €/m² | 11,56 | 22,58 | 29,23 | 35,67 | 39,40 | 42,40 |
Précisions méthodologiques
Source des données : Direction de l’immobilier et de la logistique, Direction des ressources humaines, Direction des affaires financières.
Mode de calcul :
L’indicateur a été développé suivant une méthodologie interministérielle conformément à la circulaire 2PERF‑19-3083. En ce qui concerne le ratio SUN / poste de travail, la SUN totale de 98 527 m² se décompose en 41 269 m² pour l’administration centrale et 57 258 m² pour les postes à l’étranger, calculés selon la méthode suivante :
la part d’administration centrale de l’échantillon correspond aux sites administratifs Breil I, Breil III, Breil IV à Nantes, et au Quai d’Orsay, Convention et Invalides/Oudinot à Paris. Ce mode de comptabilisation écarte les surfaces dédiées aux archives, au dépôt, à la technique, à l’imprimerie, à l’hébergement, à l’action sociale et à la restauration ;
la part de l’échantillon pour l’étranger est composée de sites répartis dans dix-huit pays : Afrique du Sud, Allemagne, Angola, Argentine, Australie, Canada, Chine, Égypte, États-Unis, Grèce, Israël, Italie, Japon, Kenya, Pays-Bas, Sénégal, Suisse, Ukraine.
Les postes de travail comprennent uniquement les postes de travail des programmes du ministère, à l’exclusion de tous les postes d’autres administrations et opérateurs dont le MEAE a la charge.
Pour les ratios entretien courant/SUB et entretien lourd/SUB, l’échantillon utilisé pour le calcul de la SUB couvre l’ensemble des bâtiments du MEAE en France et à l’étranger, soit 126 257 m² pour la France et 1 574 171 m² pour l’étranger (données CHORUS RE-FX).
Justification des cibles
Sous-indicateur 1 - « Ratio SUN / Poste de travail »
Les cibles 2023 à 2025 se basent sur une SUN en légère hausse par rapport à la cible 2022 suite à des opérations de fiabilisation menées à l’étranger. Par ailleurs, les effectifs travaillant sur les différents sites de l’échantillon à l’étranger sont un peu moins nombreux. Il en résulte une légère dégradation du ratio qui s’établit à 14,95 m²/PDT. Cependant, la SUN devrait commencer à diminuer à horizon 2026 grâce au projet d’extension/réhabilitation de l’aile des archives au Quai d’Orsay qui permettra le regroupement de services et la rationalisation des espaces. Il faut, toutefois, noter que de nombreux postes diplomatiques et consulaires sont implantés dans des bâtiments historiques, ne permettant pas une rationalisation optimale des surfaces.
Sous-indicateur 2 - « Ratio entretien courant / SUB »
Ce ratio prend en compte les budgets alloués pour les travaux d’entretien et de maintenance courants sur les sites en France (7,1 M€) et dans l’ensemble des postes à l’étranger (10,6 M€).
Cette activité concerne les petits travaux liés à des rénovations (sols, peintures, sanitaires, bureaux, toitures), les travaux d’efficacité énergétique ainsi que les travaux urgents indispensables au fonctionnement des services (électricité, plomberie, etc.). Elle constitue une priorité afin d’éviter d’avoir recours par la suite à des opérations de rénovation plus lourdes et plus onéreuses pour le budget de l’État.
En administration centrale, une part significative des crédits est affectée au marché multitechnique et multiservices des sites franciliens dont le renouvellement a eu lieu en 2020.
Au cours du triennal, les crédits disponibles seront en augmentation par rapport à ceux de 2022 et permettront d’atteindre un ratio de 10,41 €/m² proche de celui réalisé en 2021 à 11,49 €/m².
Sous-indicateur 3 - « Ratio entretien lourd / SUB »
Jusqu’en 2020, les travaux d’entretien lourd du parc immobilier du MEAE étaient financés très majoritairement à partir des crédits du compte d’affection spéciale 723 « Opérations immobilières et entretien des bâtiments de l’État » dont le financement est assuré par les produits de cession d’actifs immobiliers.
Dans le cadre d’un rééquilibrage budgétaire, l’activité d’entretien lourd à l’étranger a vu sa dotation sur le P105 augmentée sensiblement pour atteindre 50,1 M€ en CP en 2023 avec une cible à 60 M€ à l’issue du triennal en 2025. Ce rééquilibrage au profit du P105 a permis de multiplier, d’une part les opérations structurantes pluriannuelles qui répondent à l’objectif prioritaire d’amélioration de l’outil diplomatique et d’autre part, de mener des actions transversales de connaissances des emprises ainsi que de contrôle de conformité et de réglementation.
En France, l’enveloppe d’entretien lourd d’un montant de 12 M€ permettra d’engager des travaux importants sur les sites nantais (extension du centre des archives diplomatiques nationales), sur le domaine de la Celle-Saint-Cloud où de nombreux désordres ont été identifiés tout en continuant les opérations de mise à niveau au Quai d’Orsay (ascenseurs, mise en sécurité incendie, accueil des personnes à mobilité réduite, etc.).
Globalement, le ratio entretien lourd/SUB continuera d’augmenter au cours du triennal avec une cible qui passera de 35,67 €/m² SUB en 2023 à 42,40 €/m² SUB en 2025 proche du ratio de la direction de l’immobilier de l’État sur les dépenses immobilisées de gros entretien-renouvellement consacrées au parc immobilier de l’État.
INDICATEUR transversal *
3.2 – Respect des coûts et délais des grands projets d'investissement
(du point de vue du contribuable)
* "Respect des coûts et délais des grands projets"
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Projets SIC : Taux d'écart budgétaire agrégé | % | 13,1 | 40,3 | 38,3 | 87 | Non applicable | Non applicable |
Projets SIC : Taux d'écart calendaire agrégé | % | 26,9 | 49,4 | 49,4 | 113,3 | Non applicable | Non applicable |
Projets immobiliers : Taux d'écart budgétaire agrégé | % | 1,8 | 4,6 | 1,3 | 1,3 | 1,3 | 1,3 |
Projets immobiliers : Taux d'écart calendaire agrégé | % | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Précisions méthodologiques
Source des données : Direction du numérique, Direction des immeubles et de la logistique,
Mode de calcul :
L’indicateur a été développé suivant une méthodologie interministérielle définie par la circulaire 2PERF‑19-3083.
En ce qui concerne les projets informatiques, les coûts et durées pris en compte sont ceux issus des études Maréva 2 (Méthode d’analyse de la valeur des projets SI proposée aux ministères par la Direction interministérielle du numérique (DINUM).
En ce qui concerne les projets immobiliers, la date d’initialisation d’un projet (c’est-à-dire l’acte déclencheur du calcul des indicateurs sur l’opération, et la date à laquelle sont évaluées le délai et le coût initial d’une opération) est la date de finalisation des études de programmation. Ce choix de date d’initialisation n’est pas neutre en termes de délais pour une opération immobilière dans la mesure où il peut exister, entre la finalisation de la programmation et le lancement des études de conception, des délais de validation (essentiellement budgétaires et politiques). Seuls les projets dont le montant initial est supérieur ou égal à 5 M€ sont considérés.
Justification des cibles
Grands projets SIC
En 2022, l’application CROCUS de gestion budgétaire et comptable a été déployée dans l’ensemble des postes à l’étranger. Le logiciel est donc passé de l’état projet à celui de maintien en condition opérationnelle et a été sorti des projets du TOP 50. En 2023, seul le projet SAPHIR continue à faire partie des grands projets d’investissement informatiques du MEAE.
Le fait de réduire en 2023 la liste des projets à l’application SAPHIR entraîne une forte augmentation des taux d’écarts budgétaire et calendaire, respectivement +87 % et +113.3 %. Le projet a, en effet, connu des retards plus importants que CROCUS en raison de difficultés liées à la crise du Covid‑19 et à des changements d’équipe ayant pour conséquence une « fuite des connaissances ».
La mise en production de l’application SAPHIR initialement prévue en 2022 est repoussée à 2023. En conséquence, les cibles des taux d’écart budgétaire et calendaire pour les années 2024 et 2025 sont renseignées à « Non applicable » puisque aucun projet du TOP 50 ne devrait être en cours de développement au MEAE après 2023.
Grands projets immobiliers
Pays | Projets | Initialisation | Coût initial (en M€) | Coût révisé (en M€) | Durée initiale (année) | Durée révisée (année) |
Italie | Restauration des façades du Palais Farnèse à Rome | 2018 | 7,4 | 7,7 | 5 | 5 |
Inde | Réfection de l’enveloppe du campus diplomatique à New-Delhi | 2020 | 9,5 | 9,5 | 4 | 4 |
Suite à l’achèvement en 2022 du chantier de la nouvelle ambassade de France en Libye, il ne reste plus que deux projets immobiliers d’un montant supérieur à 5 M€ financés sur le programme 105.
Les travaux de restauration des façades du palais Farnèse à Rome se poursuivent selon le calendrier initial avec des travaux lancés en 2021 qui devraient s’achever en 2025 dans le respect des coûts.
A New Dehli, la réfection de l’enveloppe du campus diplomatique est en phase d’étude de maîtrise d’œuvre avec à ce stade un calendrier prévisionnel de 4 ans pour un montant de 9,5 M€.
INDICATEUR transversal *
3.3 – Efficience de la fonction achat
(du point de vue du contribuable)
* "Efficience de la fonction achat"
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Gains relatifs aux actions d'achat | M€ | 2,7 | 1 | 2,1 | 1 | 1 | 1 |
Précisions méthodologiques
Source des données : Direction des affaires financières
Mode de calcul :
Gains relatifs aux actions d’achats sur les marchés ministériels = montants de référence sur la durée des marchés – nouveaux montants estimés sur la durée des marchés. Gains ramenés sur une base annuelle.
Justification des cibles
La baisse des gains relatifs aux actions d’achat constatée depuis 2021 devrait se poursuivre au cours des prochaines années pour les raisons suivantes :
Le portefeuille ministériel est constitué à plus de 80 % de marchés à renouveler avec une capacité à dégager des économies achat qui s’amenuisent au fur et à mesure des renouvellements ;
L’augmentation du recours à des supports interministériels est également un facteur limitant dans la mesure où le ministère ne peut valoriser les économies achats que pour les procédures qu’il porte.