Éléments de synthèse du programme
| Autorisations d'engagement | Crédits de paiement | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Action / Sous-action | Titre 2 | Autres titres | Total | Titre 2 | Autres titres | Total |
01 – Dette | 0 | 49 957 000 000 | 49 957 000 000 | 0 | 49 957 000 000 | 49 957 000 000 |
03 – Trésorerie | 0 | 868 000 000 | 868 000 000 | 0 | 868 000 000 | 868 000 000 |
Total | 0 | 50 825 000 000 | 50 825 000 000 | 0 | 50 825 000 000 | 50 825 000 000 |
Le programme 117 « Charge de la dette et trésorerie de l’État » fonctionne en miroir avec la première section du compte de commerce « Gestion de la dette et de la trésorerie de l’État ». Les dépenses du programme 117 constituent une recette pour la première section du compte de commerce dont elles contribuent à l’équilibre, tout comme les crédits du programme 355 « Charge de la dette de SNCF Réseau reprise par l’État » également versés à ce compte de commerce. Le présent document propose une présentation analytique de ces dépenses. La présentation technique des éléments détaillés constitutifs de la dépense nette des programmes 117 et 355 figure dans le document consacré au compte de commerce.
S’agissant de la dépense 2022, une nouvelle estimation détaillée sera présentée dans la loi de finances rectificative de fin d’année. À ce stade on peut anticiper un allègement d’environ 0,1 Md€ par rapport aux évaluations de la loi de finances rectificative du 16 août 2022. Cette légère révision s’explique par l’intégration des données effectivement réalisées depuis la LFR1 pour 2022.
montants en millions d’euros | Exécution | Exécution | Exécution | 2022 | 2022 | 2022 | 2023 |
Charge de la dette du budget général (avant swaps) | 40 256 | 35 802 | 37 807 | 37 523 | 50 542 | 50 401 | 50 825 |
Gain net des opérations de swaps (hors programme 117) | 26 | 25 | 26 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Charge nette de la dette (après swaps) | 40 230 | 35 777 | 37 782 | 37 523 | 50 542 | 50 401 | 50 825 |
(1) Première loi de finances rectificative pour 2022, du 16 août 2022.
(2) Révision technique au moment du PLF 2023, en attente d’une loi de finances rectificative pour 2022
Contexte de FINANCEMENT
Pour 2022. Le besoin de financement s’établit à 306,0 Md€, contre 311,8 Md€ en loi de finances rectificative pour 2022. La diminution du besoin de financement résulte de la baisse du déficit par rapport à la loi de finances rectifiatives.
Pour 2023. Le besoin de financement est principalement constitué d’un déficit à financer de 158,5 Md€ et d’amortissements de titres à moyen/long terme qui devraient atteindre 156,5 Md€ (151,6 Md€ hors supplément d’indexation, versé aux détenteurs de l’OAT€i qui sera remboursé en 2023). Ce besoin sera principalement couvert par un volume d’émissions de dette à moyen/long terme de 270,0 Md€, par les disponibilités du trésor à la Banque de France (à hauteur de 18,0 Md€) et par une hausse des emprunts de court terme de 10,4 Md€. À noter l’affectation de 6,6 Md€ à la Caisse de la dette publique dans le cadre du cantonnement de la dette covid (programme 369 « amortissement de la dette d’État liée à la covid‑19 »).
montants en milliards d’euros | Exécution | Exécution | 2022 | 2022 | 2022 | 2023 |
Besoin de financement | 309,5 | 285,2 | 297,6 | 311,8 | 306,0 | 305,5 |
Amortissement de titres d’État à moyen et long terme | 136,1 | 118,3 | 144,4 | 145,8 | 145,8 | 156,5 |
Amortissement des autres dettes (dettes reprises, etc.) | 2,2 | 1,3 | 3,0 | 3,0 | 3,0 | 3,1 |
Déficit budgétaire | 178,1 | 170,7 | 153,8 | 178,4 | 172,6 | 158,5 |
Autres besoins de trésorerie * | ‑6,9 | ‑5,1 | ‑3,6 | ‑15,4 | ‑15,4 | ‑12,6 |
Ressources de financement | 309,5 | 285,2 | 297,6 | 311,8 | 306,0 | 305,5 |
Émissions de titres à moyen et long terme, nettes des rachats | 260,0 | 260,0 | 260,0 | 260,0 | 260,0 | 270,0 |
Ressources affectées à la CDP et consacrées au désendettement | – | – | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 6,6 |
Variation de l’encours de titres à court terme (+ si augmentation ; - sinon) | +54,7 | ‑6,2 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | +10,4 |
Variation des dépôts des correspondants (+ si augmentation ; - sinon) | +27,8 | +18,7 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Variation des disponibilités du Trésor à la Banque de France et des placements de trésorerie de l’État (+ si diminution ; - sinon) | ‑63,4 | ‑4,4 | +32,2 | +52,2 | +49,8 | +18,0 |
Autres ressources de trésorerie | +30,4 | +17,2 | +3,5 | ‑2,3 | ‑5,7 | 0,5 |
Contexte FINANCIER
La forte hausse de l’inflation (en France et en zone euro) constatée à partir du second semestre 2021, ainsi que la normalisation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), ont entraîné une remontée des taux de moyen et long terme au premier semestre 2022. Après avoir atteint un pic fin juin, les taux ont reflué en juillet sur fond de craintes de récession. En août les taux sont repartis rapidement à la hausse. La BCE a remonté ses taux directeurs le 8 septembre 2022, désormais tous en territoire positif.
Taux d’intérêt souverains à long terme | Courbe des taux d’État français |
| |
source : Banque centrale européenne (à fin août) | source : Bloomberg |
Scénario de taux à moyen et long terme. Les niveaux de taux actuels reflètent la forte hausse constatée des inflations et la normalisation de la politique monétaire de la BCE. Le scénario de taux repose d’une part sur l’hypothèse d’une poursuite de la hausse des taux directeurs de la BCE engagée en juillet et en septembre 2022, en cohérence avec la mission de la BCE de maintien de la stabilité des prix, et d’autre part sur les autres hypothèses macroéconomiques retenues dans la PLF 2023. Le scénario retenu pour la fin 2022 et pour 2023 retient l’hypothèse d’une remontée des taux longs : le taux à 10 ans s’élèverait alors à 2,5 % fin 2022 et à 2,6 % fin 2023.
Taux d’intérêt à long terme | Taux à l’émission des OAT à 10 ans |
| |
sources : Trésor américain ; Banque de France ; Agence France Trésor |
Scénario de taux à court terme. Pour 2023, il est fait l’hypothèse que les taux directeurs continueront d’être relevés, et que les taux des BTF à 3 mois augmenterait fortement, de +1,2 % fin 2022 à +2,1 % fin 2023.
Inflation sous-jacente en zone euro, hypothèses successives de la BCE | Taux à l’émission des BTF à 3 mois |
| |
sources : Banque centrale européenne (prévisions du mois de juin) ; Eurostat (inflation hors énergie et aliments saisonniers, moyenne annuelle glissante) |
Inflation. L’estimation pour 2023 de la provision pour charge d’indexation du capital des titres indexés s’appuie sur les prévisions d’inflation (prix à la consommation hors tabac) retenues pour la construction du projet de loi de finances 2023 (+4,3 % en moyenne annuelle pour la France et +4,6 % pour la zone euro). En pratique les références d’inflation utilisées pour le calcul de cette provision reposent essentiellement sur l’évolution des prix entre mai 2022 et mai 2023, référence d’inflation à la date anniversaire de détachement de coupons. Ces références d’inflation sont anticipées à +4,6 % pour la France et 5,1 % pour la zone euro. Sur le base d’un encours de 250 Md€, indexation incluse, la variation de la charge annuelle d’indexation est actuellement de l’ordre de +/‑0,25 Md€ pour une variation de +/‑0,1 % de l’inflation en France et en zone euro.
Références pour la charge d’indexation - France | Références pour la charge d’indexation - Zone euro |
| |
sources : Insee ; Agence France Trésor | sources : Eurostat ; Agence France Trésor |
Échéancier des crédits de paiement (hors titre 2)
Estimation des restes à payer au 31/12/2022 | ||||||||
Engagements sur années |
| Engagements sur années |
| AE (LFI + LFR + Décret d’avance) 2022 |
| CP (LFI + LFR + Décret d’avance) 2022 |
| Évaluation des |
0 |
| 0 |
| 50 542 000 000 |
| 50 542 000 000 |
| 0 |
Échéancier des CP à ouvrir | ||||||||
AE |
| CP 2023 |
| CP 2024 |
| CP 2025 |
| CP au-delà de 2025 |
| ||||||||
Évaluation des |
| CP demandés |
| Estimation des CP 2024 |
| Estimation des CP 2025 |
| Estimation des CP |
0 |
| 0 |
| 0 |
| 0 |
| 0 |
| ||||||||
AE nouvelles pour 2023 |
| CP demandés |
| Estimation des CP 2024 |
| Estimation des CP 2025 |
| Estimation des CP |
50 825 000 000 |
| 50 825 000 000 |
| 0 |
| 0 |
| 0 |
| ||||||||
Totaux |
| 50 825 000 000 |
| 0 |
| 0 |
| 0 |
|
| Clés d'ouverture des crédits de paiement sur AE 2023 | ||||||
|
| CP 2023 demandés |
| CP 2024 |
| CP 2025 |
| CP au-delà de 2025 |
|
| 100,00 % |
| 0,00 % |
| 0,00 % |
| 0,00 % |
ACTION (98,3 %)
01 – Dette |
| Titre 2 | Hors titre 2 | Total | FdC et AdP |
---|---|---|---|---|
Autorisations d'engagement | 0 | 49 957 000 000 | 49 957 000 000 | 0 |
Crédits de paiement | 0 | 49 957 000 000 | 49 957 000 000 | 0 |
La gestion de la dette répond à l’impératif de couvrir le besoin de financement de l’État tout en minimisant sur la durée la charge de la dette pour le contribuable. Cette gestion concerne à titre principal la dette négociable de l’État. À ce titre, elle consiste à assurer la conduite des émissions de dette sur le marché primaire. Cette gestion inclut également le suivi d’un portefeuille de swaps de taux, dont les résultats sont retracés dans la deuxième section du compte de commerce « Gestion de la dette et de la trésorerie de l’État ». Concernant la seconde section, le portefeuille de swaps est arrivé à échéance en octobre 2021 et les conditions de reprise de ce programme ne sont pas réunies.
La politique d’émission primaire de titres de dette par l’AFT vise à assurer à l’État l’accès au marché obligataire en toutes circonstances. La stratégie consiste à faire en sorte que le marché des valeurs du Trésor soit le plus large possible afin de permettre à la France d’émettre au coût le plus faible pour le contribuable. Cette politique repose sur une offre diversifiée ainsi que sur la régularité et la stabilité dans le temps des émissions.
Tous les titres de dette de l’État sont libellés en euros. Afin de réduire ses coûts de financement, l’État a diversifié son offre de titres, en proposant des instruments répondant à la demande de différentes catégories d’investisseurs, tout en veillant à préserver la liquidité du marché de la dette et la sécurité de son système d’adjudication. L’objectif recherché est d’élargir au maximum la base d’investisseurs, tant au niveau géographique qu’au niveau institutionnel, afin de garantir l’existence d’une demande soutenue et pérenne de titres d’État. Les obligations indexées sur l’inflation sont un vecteur de cette diversification : elles répondent aux enjeux de gestion actif-passif des institutions financières, des fonds de pension et des compagnies d’assurance. L’État émet à la fois des titres indexés sur l’inflation française et des titres indexés sur l’inflation en zone euro. Les deux OAT vertes à taux fixes, créées en 2017 et en 2021, et l’OAT€i verte, créée en 2022, s’inscrivent dans cette démarche de diversification de la base d’investisseurs.
Pour les titres de dette à moyen et long terme, le programme habituel d’émission repose sur la création, chaque année, d’un nouvel emprunt (dit « souche ») de référence d’une maturité de 2 à 3 ans, d’une ou deux nouvelles souches de référence à 5 ans et d’une ou deux nouvelles souches de référence à 10 ans. Ce schéma peut être complété, en fonction de la demande, notamment par la création de titres de maturité plus longue (15 ans, 20 ans, 30 ans ou 50 ans) et de titres indexés sur l’inflation. Le programme d’émission 2022 prévoit un volet de 10 % environ de titres indexés sur l’inflation.
En outre, l’État ré-abonde, en fonction de la demande des investisseurs, des souches créées antérieurement. Ces émissions d’anciennes souches (dites « off-the-run ») ont lieu dans le cadre du calendrier annoncé d’adjudications. Cette pratique a un intérêt double. D’une part, répartir l’offre de titres sur une gamme plus large permet d’en faciliter l’absorption par le marché tout en limitant l’impact de l’adjudication d’un titre donné sur sa valeur de marché. D’autre part, les investisseurs achètent d’autant plus cher les titres qu’ils ont un intérêt fort pour eux.
La principale technique d’émission de l’État est l’adjudication. Elle est utilisée tant pour les titres de moyen et long terme que pour les titres de court terme.
Les adjudications de titres à moyen et long terme se font à des dates et horaires prédéfinis au moment de la publication du programme indicatif annuel. Les titres à taux fixe à long terme sont émis tous les premiers jeudis du mois, à l’exception du mois de décembre. Les titres à moyen terme et les titres indexés sont émis tous les troisièmes jeudis du mois, à l’exception du mois de décembre. Le calendrier prévoit en outre une date d’adjudication optionnelle, qui est retenue ou non en fonction de la demande des investisseurs. Il s’agit du premier jeudi de décembre. L’adjudication optionnelle peut porter indifféremment sur toutes les catégories de titres. Par ailleurs, l’État émet ponctuellement des titres par voie de syndication.
En 2022, le programme d’émission à moyen-long terme a été maintenu à 260 Md€, comme prévu en LFI.
Les adjudications de titres de court terme sont organisées tous les lundis. L’État propose généralement trois titres, de maturités 3 mois, 6 mois et 12 mois. Les adjudications de court terme de la fin du mois de décembre peuvent être de montants plus faible, voire annulées, compte-tenu de la moindre liquidité sur le marché monétaire à cette période.
Pour répondre au mieux à la demande des acteurs de marché, afin de bénéficier des meilleurs prix, l’AFT est en liaison constante avec les spécialistes en valeur du Trésor (SVT). Les SVT sont actuellement, sur la période 2022-2024, au nombre de 15. En amont de chaque adjudication, l’AFT organise une réunion de préparation avec les SVT.
L’action « dette » retrace également les dépenses engagées au titre de quelques dettes reprises par l’État et des frais et commissions de gestion de la dette. L’impact de ces éléments sur la charge de la dette est marginal. Les reprises de dette sont des opérations ponctuelles, la charge qu’elles induisent décroît au fur et à mesure que ces dettes sont amorties. Par ailleurs, l’impact de la reprise de dette de SNCF Réseau en 2020 et en 2022 est retracé au budget général via le programme « Charge de la dette de SNCF Réseau reprise par l’État » de la mission « Écologie, développement et mobilité durables ».
prÉvision budgÉtaire
montants en millions d’euros | Exécution | Exécution | Exécution 2021 | 2022 LFI | 2022 LFR1 | 2022 | 2023 PLF |
Dette | 39 095 | 34 342 | 36 327 | 37 447 | 49 343 | 49 448 | 49 957 |
OAT | 39 662 | 35 187 | 37 238 | 38 118 | 49 067 | 49 152 | 46 987 |
Charge nette d’intérêts * | 36 898 | 34 729 | 34 216 | 33 249 | 33 431 | 33 516 | 33 072 |
Provision pour indexation du capital des titres indexés | 2 764 | 458 | 3 022 | 4 869 | 15 636 | 15 636 | 13 915 |
BTF – Intérêts versés | ‑664 | ‑957 | ‑1 034 | ‑772 | 175 | 195 | 2 869 |
Dettes reprises (charge nette, hors SNCF Réseau) | 79 | 80 | 81 | 81 | 81 | 81 | 81 |
Frais et commissions de gestion de la dette ** | 18 | 32 | 43 | 20 | 20 | 20 | 20 |
Dette non négociable | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
* intérêts versés moins recettes de coupons courus à l’émission
** montant global, y compris ceux afférents à la trésorerie
En 2023, la charge budgétaire de la dette (hors trésorerie) atteindrait, sous les hypothèses de financement, de taux et d’inflation présentées précédemment, 50,0 Md€, soit 13,6 Md€ de plus que la charge enregistrée en 2021 et 0,5 Md€ de plus que la charge aujourd’hui prévue pour 2022.
De 2021 à 2022 (révisé), la charge budgétaire augmenterait de 13,1 Md€, décomposé en :
- un effet inflation +12,6 Md€ en lien avec la forte hausse des inflations française et européenne en 2022 ;
- un effet volume de +1,3 Md€ (lié à l’augmentation de l’encours de la dette négociable) ;
- un effet taux de ‑0,3 Md€, car le taux de coupon moyen de la dette à moyen-long terme émise en 2021 (0,46 %, portant coupon plein à partir de 2022) a été moins élevé que celui de la dette amortie la même année (1,94 %) ;
- la charge due aux effets calendaires sur opérations de l’année varie de +0,2 Md€.
Entre 2022 (révisé) et 2023, la charge de la dette augmenterait de +0,5 Md€, en lien avec :
- un effet volume de +1,5 Md€ ;
- un effet taux de +1,0 Md€, du fait de la hausse des taux prévue entre 2022 et 2023 ;
- un effet inflation de ‑2,2 Md€ correspondant à un reflux attendu de l’inflation ;
- la variation de la charge due aux effets calendaires sur opérations de l’année serait de +0,2 Md€.
Charge budgétaire de la dette négociable
évolution d’une année à l’autre et décomposition (en Md€)
Évolution de l’Encours de la dette nÉgociable
Compte tenu des évolutions présentées précédemment dans le tableau de financement, l’encours de la dette s’élèverait à 2 365 Md€ à la fin de 2023. La part des BTF dans l’encours de la dette négociable de l’État serait de 7,0 % fin 2023.
encours en milliards d’euros | fin | fin | fin | fin | fin | fin |
Ensemble de la dette – valeur nominale | 1 731,6 | 1 796,7 | 1 980,9 | 2 117,2 | 2 236,4 | 2 365,2 |
OAT | 1 618,7 | 1 689,8 | 1 819,3 | 1 961,8 | 2 081,0 | 2 199,4 |
BTF | 112,9 | 106,9 | 161,6 | 155,4 | 155,4 | 165,8 |
Supplément d’indexation à la date considérée | 24,8 | 26,1 | 20,1 | 27,9 | 44,5 | 51,0 |
Ensemble de la dette – valeur actualisée * | 1 756,4 | 1 822,8 | 2 001,0 | 2 145,1 | 2 280,9 | 2 416,2 |
variation d’une année à l’autre | +70,3 | +66,4 | +178,2 | +144,1 | +135,8 | +135,3 |
* nominal pour les titres à taux fixe ; nominal + supplément d’indexation à la date considérée pour les titres indexés
simulation d’un choc de taux et sensibilité à l’inflation
Une remontée durable des taux d’intérêt constitue un facteur d’augmentation progressive de la charge de la dette. L’effet d’un choc de +1 % (+100 points de base) par rapport au scénario de référence, qui interviendrait en fin d’année 2022, sur l’ensemble de la courbe et sur toute la durée de la projection, est présenté ci-dessous. Le surcroît de dépense, par rapport à la prévision de base, serait de 2,4 Md€ la première année, d’environ 16 Md€ la cinquième année.
Cette évaluation est établie en comptabilité maastrichtienne, équivalente à la comptabilité générale de l’État. Elle tient compte de l’ensemble des flux de paiements associés aux émissions de dette, en répartissant uniformément la dépense d’intérêt sur la durée de vie d’un titre. Elle agrège ainsi les intérêts courus et l’étalement des primes et décotes à l’émission. Cette présentation rend mieux compte des effets complets d’un choc de taux que la comptabilité budgétaire, qui ne tient compte que des coupons effectivement décaissés. Une évaluation budgétaire dépendrait en particulier de la répartition entre les émissions sur les souches créées après le choc (leur coupon intégrant le choc) et les émissions sur les anciennes souches (dont les coupons ont été fixés avant le choc). | |
En raison du refinancement progressif de la dette, l’impact sur le taux d’intérêt moyen de l’ensemble de la dette serait graduel. Le graphique suivant présente le taux d’intérêt implicite (*) de la dette négociable d’État, réalisé jusqu’en 2021, puis estimé jusqu’en 2027 selon deux hypothèses : en pointillés bleus, avec une remontée graduelle des taux d’intérêt au rythme de +50 points de base par an, et en pointillés rouges en ajoutant à cette remontée graduelle un choc de +100 points de base début 2023. | |
S’agissant de l’inflation, une variation des indices de prix à la consommation de +/‑0,1 % induit une variation de la charge d’environ +/‑0,25 Md€. En tenant compte d’un choc d’inflation de 0,5 % simultané au choc de taux de 1 %, l’impact total, ajoutant le surcroît de charge d’indexation au surcroît de charge d’intérêt, est présenté ci-contre. |
Enfin, une remontée des taux liée à une augmentation de la croissance et/ou de l’inflation serait, toute chose égale par ailleurs, accompagnée parallèlement d’un accroissement des recettes publiques. En période d’effort structurel, incluant notamment une modération de la dépense, l’effet de ce choc conjoncturel devrait au total être positif sur le solde public, malgré l’alourdissement de la charge de la dette.
Éléments de la dépense par nature
Titre et catégorie | Autorisations | Crédits |
---|---|---|
Charges de la dette de l’État | 49 957 000 000 | 49 957 000 000 |
Intérêt de la dette financière négociable | 49 957 000 000 | 49 957 000 000 |
Total | 49 957 000 000 | 49 957 000 000 |
ACTION (1,7 %)
03 – Trésorerie |
| Titre 2 | Hors titre 2 | Total | FdC et AdP |
---|---|---|---|---|
Autorisations d'engagement | 0 | 868 000 000 | 868 000 000 | 0 |
Crédits de paiement | 0 | 868 000 000 | 868 000 000 | 0 |
La gestion de la trésorerie a pour objectif de permettre à l’État d’honorer en toutes circonstances ses engagements financiers. Ceci consiste à s’assurer que la situation de trésorerie rende toujours possible l’exécution des dépenses qui viennent s’imputer sur son compte unique à la Banque de France. Aux termes de l’article 123 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, la Banque de France a l’interdiction d’accorder des avances à l’État. En conséquence, l’AFT veille à ce que le compte unique du Trésor à la Banque de France présente chaque soir un solde créditeur, une fois exécuté l’ensemble des opérations de la journée. Dans le même temps, afin de minimiser le coût pour le contribuable, elle calibre au plus juste les émissions de dette et place les excédents ponctuels de trésorerie.
L’État bénéficie du principe de centralisation des trésoreries publiques. En vertu de ce principe, la quasi-totalité des entités publiques françaises ont l’obligation de déposer leurs fonds au Trésor. Par conséquent, le compte unique du Trésor est affecté par l’ensemble des mouvements financiers exécutés par les comptables publics et dont le suivi comptable est assuré par la direction générale des finances publiques. Les mouvements concernent tant la vie financière de l’État que celle des correspondants du Trésor. Ces mouvements sont centralisés en temps réel par la Banque de France sur un compte unique. L’AFT est chargée de la gestion des liquidités disponibles sur le compte. Les relations entre l’État et la Banque de France, en tant que teneur de compte, sont régies par une convention de tenue de compte. Cette convention précise, en particulier, les conditions dans lesquelles l’État peut suivre en temps réel l’imputation sur son compte des opérations réalisées en recettes et en dépenses.
Afin d’optimiser l’intérêt financier de l’État, l’AFT mène une gestion active de la trésorerie. Elle place les excédents journaliers par voie de mise en concurrence auprès de contreparties bancaires, sous forme de prêts sans collatéral à très court terme ou de prises en pension de titres d’État. Ces excédents peuvent également être utilisés pour des prêts de court terme à des entités de la sphère publique ou à certains Trésors de la zone euro avec lesquels l’AFT a conclu des accords d’échange de trésorerie.
L’optimisation de l’intérêt financier de l’État repose sur une gestion prévisionnelle de son profil de trésorerie. Ce profil est marqué par le caractère asynchrone des calendriers de recouvrement de recettes et d’exécution des dépenses. Les dépenses courantes de l’État et de ses correspondants ainsi que les flux liés aux émissions de titres de dette sont, en effet, relativement réguliers au cours de l’année. En revanche certaines recettes fiscales, de même que les flux de dépenses liés à la dette (paiement des intérêts et remboursement des titres arrivés à échéance), sont concentrés sur quelques grandes échéances. Pour disposer des liquidités nécessaires pour faire face aux échéances de paiement, l’AFT émet des titres de court terme (BTF).
L’impact budgétaire de la gestion de trésorerie de l’État correspond à la rémunération reçue des placements et à celle versée sur les fonds déposés au Trésor. La plupart des fonds déposés au Trésor ne sont pas rémunérés, en particulier ceux des collectivités locales. Cependant, l’impact budgétaire de la trésorerie de l’État est aujourd’hui structurellement déficitaire du fait de la rémunération des fonds non consommables destinés au financement des investissements d’avenir.
prÉvision budgÉtaire
montants en millions d’euros | Exéc | Exéc | Exéc | 2022 | 2022 LFR1 | 2022 | 2023 |
Trésorerie (charge nette) dont hors rémunération des fonds non consommables | 1 161 409 | 1 460 706 | 1 481 730 | 1 209 457 | 1 199 448 | 953 202 | 868 117 |
Rémunération des fonds non consommables déposés au Trésor * | 752 | 754 | 751 | 752 | 751 | 751 | 751 |
Dépôts des correspondants (rémunérations versées) | 177 | 183 | 163 | 177 | 275 | 70 | 187 |
Pensions, placements et trésorerie (dépenses - recettes) | 232 | 523 | 568 | 280 | 173 | 132 | ‑70 |
* fonds destinés au financement des investissements d’avenir
La trésorerie laissée sur le compte du Trésor à la Banque de France est rémunérée, jusqu’à un seuil fixé par voie conventionnelle, au taux des opérations à un jour du marché interbancaire (€STR), et au-delà du même seuil, les montants déposés ne sont pas rémunérés ou coûtent le taux le plus bas entre l’€STR et le taux de facilité de dépôt de la BCE si l’un, l’autre ou les deux sont négatifs. À noter enfin que par décision le 8 septembre 2022 du Conseil des gouverneurs de la BCE, les montants déposés sur le compte seront, à titre exceptionnel et jusqu’au 30 avril 2023, rémunérés à un taux positif égal au taux le plus bas entre l’€STR et le taux de facilité de dépôt de la BCE.
La charge des dépôts des correspondants (hors fonds non consommables destinés aux investissements d’avenir) diminuerait légèrement en 2022 et en 2023. La rémunération du Fond pour l’Innovation et l’Industrie a été transférée du P117 vers le P425 « Financement des écosystèmes d’innovation ». Au total, hors fonds non consommables des investissements d’avenir, la charge nette de la trésorerie s’élèverait à 0,2 Md€.
Pour 2022, les montants de dépense budgétaire seront revus lors du collectif de fin d’année. Les disponibilités (placements et compte du Trésor à la Banque de France) génèrent une charge nette moins importante qu’anticipée en LFI, en conséquence de l’évolution de la politique de rémunération non anticipée en loi de finances initiale.
Éléments de la dépense par nature
Titre et catégorie | Autorisations | Crédits |
---|---|---|
Charges de la dette de l’État | 868 000 000 | 868 000 000 |
Charges financières diverses | 868 000 000 | 868 000 000 |
Total | 868 000 000 | 868 000 000 |