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Présentation stratégique du projet annuel de performances

Général d'armée Christian RODRIGUEZ

Directeur général de la gendarmerie nationale

Responsable du programme n° 152 : Gendarmerie nationale


L’année 2023 amorcera une nouvelle étape de la stratégie globale GEND 20.24. En s’appuyant sur ses fondamentaux militaires et en renforçant encore davantage sa présence sur tous les territoires, qu’ils soient physiques, par l’objectif de densification de son maillage territorial ainsi que par une plus grande présence de voie publique, ou numérique, par la diversification de son offre, la gendarmerie poursuivra son plein engagement au profit de la population.


Complétant son offre d’accueil en allant vers tous les citoyens dont elle assure la sécurité, la gendarmerie nationale intensifiera sa politique de création de synergies avec les élus et la population et continuera de prêter une attention particulière aux victimes et aux personnes les plus vulnérables. Elle entend en outre resserrer son lien de proximité et de confiance, dans une logique de « pas de porte ». Pour ce faire, elle prolongera, notamment, ses efforts en matière de transformation numérique et amplifiera son action en matière de redevabilité par son approche et sa relation avec l’usager dans le cadre d’une démarche plus globale de responsabilité sociétale organisationnelle.


Loin d’être figée, la gendarmerie nationale, appuyée sur le double principe de complémentarité et de subsidiarité, connaîtra une évolution décisive pour accroître son engagement quotidien pour et au plus près de la population (1). En s’appuyant sur son ADN militaire, elle continuera par ailleurs de garantir la souveraineté de la France et de ses institutions (2). Force humaine dont l’efficacité dépend des femmes et des hommes qui la composent, elle veillera enfin à les valoriser et à améliorer leurs conditions de travail (3).


Un changement de paradigme de l’approche opérationnelle tourné vers un renforcement de la proximité avec la population


Forte de près de 3 100 unités territoriales, la gendarmerie nationale, présente tant dans les zones périurbaines que dans les milieux ruraux, offre à 51 % de la population, tant en métropole qu’en outre-mer, un continuum géographique sécuritaire indispensable à la tranquillité publique. Conformément aux annonces du Président de la République, ce maillage et la présence de voie publique seront renforcés pour accroître l’offre de sécurité au profit des populations. Cette volonté s’exprime au travers d’une démarche proactive pour « aller vers » la population.


Au-delà de la disponibilité, inhérente au statut militaire, comme rappelé par la décision en date du 17 décembre 2021 du Conseil d’État sur la directive européenne du temps de travail (DETT), et condition sine qua non de la viabilité de notre réponse opérationnelle, le renforcement de la présence des gendarmes au cœur des territoires et auprès des populations passera en premier lieu par la transformation de nos modes d’organisation.


A ce titre, le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) prévoit la création, à partir de 2023, de 200 brigades, essentiellement en milieu rural afin de densifier le maillage territorial de la gendarmerie et empêcher la formation de zones blanches sécuritaires en métropole et en outre-mer. La mise en place de ces nouvelles brigades induit un véritable changement de paradigme de l’approche opérationnelle. Une logique de service de sécurité proposé directement sur le « pas de porte » des citoyens se substituera à la logique d’accueil « au guichet » des unités. Ainsi, un tiers de ces nouvelles unités prendra la forme d’unités itinérantes qui se déplaceront dans les communes les plus éloignées des autres services publics de proximité. D’autres modèles d’organisation, souples et innovants, seront valorisés tels que les GendTruck (véhicules aménagés dédiés au contact avec la population) ou les dispositifs d’appui interdépartemental (DAI) qui permettent aux militaires d’intervenir au-delà des limites de leur circonscription, pour peu qu’ils soient les plus proches du lieu de commission des faits.


Fondamentalement, le maillage augmenté de la gendarmerie est indissociable de l’enjeu du renforcement de la présence de l’État sur l’ensemble du territoire, qui s’est également matérialisé par le processus de démétropolisation de certains services et centres de formation jusqu’alors installés dans la petite couronne parisienne.


De même, le recours à des outils de conception et d’organisation du service utilisant l’intelligence artificielle et les algorithmes permettra d’atteindre une efficience maximale en adaptant la présence sur le terrain à la probabilité de commission de certains faits, à l’image des cambriolages. De même, grâce au déploiement de ces nouvelles capacités numériques (smartphones NEO2, dotation massive d’ordinateurs portables Ubiquity), les gendarmes bénéficieront d’outils de travail en mobilité supérieurs afin de renforcer la proximité avec les usagers. Ils seront ainsi en mesure d’apporter en tout lieu l’ensemble des services actuellement proposés au sein des unités grâce à des services numériques diversifiés (Magendarmerie.fr, Brigade numérique, Plainte en ligne, …) et d’effectuer, « hors les murs », un nombre d’actes de procédure accru grâce, par exemple, au développement d’applications métiers innovantes, à l’image de NEO DK qui généralisera à terme la prise d’empreintes digitales et palmaires en mobilité.


En complément de ces évolutions organisationnelles et technologiques, la gendarmerie nationale augmentera significativement ses effectifs disponibles sur le terrain. Trois leviers distincts seront ainsi activés pour atteindre les objectifs présidentiels de doublement de la présence sur la voie publique, rappelés par la Première ministre lors de son discours de politique générale en juillet 2022 et qui s’élève en 2021 à 44 millions d’heures de patrouille.


En premier lieu, la gendarmerie s’appuiera sur un schéma d’emploi ambitieux en 2023 (+950 ETP), prolongement du plan de recrutement lancé lors du précédent quinquennat. Ces nouveaux gendarmes permettront notamment d’armer les premières nouvelles brigades territoriales précédemment mentionnées.


En second lieu, elle poursuivra la mise en œuvre de sa politique de substitution de personnels à vocation opérationnelle, actuellement en postes en état-major, par des personnels civils ou des corps militaires de soutien afin de les redéployer au profit direct de la sécurité de la population. La gendarmerie s’est ainsi fixé un objectif de 400 substitutions en 2023.


Enfin, la réserve opérationnelle, indispensable au bon fonctionnement de l’arme tant elle participe pleinement à sa performance de présence de voie publique, de sécurité des transports et de contact avec la population, connaîtra une montée en puissance qui s’intensifiera afin d’atteindre l’objectif cible de 50 000 réservistes, recrutés et intégrés dans les territoires, à l’horizon 2027 (+6000 ESR, 14 M€ supplémentaires en 2023).


Au-delà de ces abondements en effectifs et afin d’entretenir la relation de confiance et le lien social avec les citoyens, la gendarmerie poursuivra ses efforts en faveur de la transparence et de la redevabilité. Cette orientation, résolument tournée vers la population, implique de faire preuve d’une probité exemplaire. Ainsi, le devoir d’exemplarité, le respect de la déontologie et d’une discipline stricte, valeurs cardinales du militaire, sont transmis dès la formation initiale puis développés et entretenus en permanence tout au long de la carrière au travers de la formation continue. Parallèlement, un contrôle hiérarchique rigoureux est exercé par l’institution, tout particulièrement par l’IGGN renforcée par ses six antennes déconcentrées. A l’issue du Beauvau de la sécurité, l’inspection s’est dotée d’une stratégie ambitieuse, « IGGN 20.24 », axée sur la limitation du risque déontologique, l’accroissement des moyens et le renforcement de la transparence.


La volonté de redevabilité se traduit également par l’association étroite des concitoyens et responsables politiques locaux. En effet, l’offre de sécurité ne peut être que co-construite avec les élus et la population afin d’apporter une réponse adaptée aux problématiques de chaque territoire. La gendarmerie s’attache ainsi à recueillir les attentes des acteurs locaux en matière de sécurité et à proposer des réponses sur mesure pour chaque territoire. Le dispositif de consultation et d’amélioration du service (DCAS) permet ainsi d’échanger avec les élus et la population sur leur taux de satisfaction vis-à-vis de l’action des gendarmes qui s’élève actuellement à 82 %.


La gendarmerie au cœur des enjeux de souveraineté et gardien de l’ordre républicain


Acteur majeur de la protection du territoire national, la gendarmerie fait face à tout type de délinquance. Elle contribue directement au respect de l’ordre républicain et des intérêts nationaux sur 96 % du territoire national mais aussi de façon dynamique en assurant la sécurité des mobilités et en intervenant dans le cyberespace ou dans le cadre des contentieux spécialisés (atteinte à l’environnement, délinquance itinérante …), dépassant ainsi le concept des zones de compétence géographiques.


  • Prendre en charge la délinquance du quotidien


Générateur d’insécurité au même titre que la criminalité de haute intensité, les petite et moyenne délinquances constituent un défi majeur pour la gendarmerie qui s’attache à lutter efficacement contre les infractions affectant le quotidien de nos concitoyens, qu’il s’agisse des violences physiques, des atteintes aux biens ou du trafic de stupéfiants, en portant une attention toute particulière aux plus vulnérables, à l’image des personnes âgées, des victimes de violences intrafamiliales ou des mineurs. Face à l’état de la délinquance actuelle, la gendarmerie doit se transformer pour garantir la sécurité de chaque concitoyen.


Les atteintes volontaires à l’intégrité physique représentent une part importante des faits de délinquance constatés par les gendarmes. Elles se développent notamment dans le cadre familial. La lutte contre les violences intrafamiliales (VIF) et les violences faites aux femmes fait partie des priorités de la gendarmerie, au regard des quelques 60 000 victimes dénombrées en 2021. L’augmentation du nombre de faits signalés est notamment liée à la libération bénéfique de la parole des victimes. De nombreuses dispositions ont été prises pour mieux la recueillir et permettre le meilleur traitement possible de ces affaires particulièrement sensibles (formation continue de tous les militaires de terrain, ouverture systématique d’une enquête judiciaire en matière de violences conjugales, référents VIF à chaque échelon). La doctrine en matière de prise en charge des victimes a par ailleurs été renforcée. Les 84 Maisons de protection des familles (MPF), déployées sur l’ensemble du territoire depuis 2020, animent et coordonnent, au niveau départemental, l’accueil et l’accompagnement des victimes de violences intrafamiliales. Leur nombre a vocation à augmenter pour atteindre, à terme, une structure par département. Plus généralement, un parcours victime simplifié est mis en place pour ne pas ajouter des lourdeurs administratives irritantes au traumatisme des victimes.


Les élus font également partie des publics particulièrement exposés. À ce titre, il est essentiel de répondre à leurs attentes. L’opération #presentspourleselus, lancée en novembre 2021, développe les relations avec eux via la mise en place de plateformes d’échanges (application Gend’Élus). Des formations de réflexes face aux risques cyber ou aux situations de tensions et de gestion de crise leur sont également proposées (formation M.A.I.R.E. en lien avec l’AMF).

Parallèlement, pour faire face aux atteintes aux biens, aux cambriolages et aux vols à main armée, la gendarmerie renforce sa présence sur la voie publique afin de prévenir la commission des faits et favoriser la remontée du renseignement par des contacts réguliers avec les commerçants, les élus et la population. Des actions de prévention et de répression au niveau local sont par ailleurs développées (groupe enquête anti-cambriolages, référents et correspondants sureté).

Compétente sur 800 000 km de route et déployée sur l’ensemble du territoire, la gendarmerie joue un rôle central dans la sécurisation des conducteurs, des transports de marchandise et des voies de circulation, s’inscrivant dans le cadre de la sécurité des mobilités. En 2021, 7 millions de dépistages (alcool et stupéfiants) ont été réalisés, permettant de relever plus de 200 000 infractions. Créés à titre expérimental dans deux régions, des groupes locaux de contrôle des flux, agissant en particulier contre le trafic de stupéfiants, seront reconduits en 2022. Par ailleurs, l’importance prise par cette problématique se traduit par un accroissement du nombre d’heures de patrouilles effectuées par les gendarmes dans les transports en commun. En 2021, 272 916 heures ont été réalisées (+1,6 % par rapport à 2020). Elles ont vocation à continuer d’augmenter.


De plus, les espaces périurbains situés en zone gendarmerie sont confrontés au phénomène des rodéos urbains qui met gravement en péril la sécurité des riverains. Le renforcement récent du cadre législatif (loi du 24 janvier 2022) doit permettre à la gendarmerie d’identifier et d’interpeller plus facilement les auteurs de ces faits.


La stratégie de lutte contre la délinquance du quotidien inclut également les trafics de stupéfiants en métropole, comme dans les territoires ultramarins. 236 opérations ont permis de démanteler 656 points de deal au premier semestre 2022. L’action de la gendarmerie s’inscrit dans le cadre du plan national de lutte contre les stupéfiants, piloté par l’Office antistupéfiants (OFAST), dont une version actualisée sera validée à l’automne 2022.


Massivement engagée dans les départements et les territoires ultra-marins, la gendarmerie y mène des actions déterminantes et fait face à des problématiques spécifiques telles que l’immigration clandestine. À Mayotte, où le phénomène est particulièrement important, les moyens pour lutter contre l’immigration illégale ont été renforcés, notamment dans le cadre de l’opération « Shikandra » (19 ETP supplémentaires, quatre nouveaux intercepteurs à la brigade nautique). Les effectifs de Guyane seront également abondés par un escadron de gendarmerie mobile supplémentaire (EGM) qui permettra d’intensifier notre action contre les problématiques propres à ce territoire (lutte contre l’immigration clandestine, lutte contre l’orpaillage illégal…).


  • Durcir les capacités en matière d’intervention et de maintien de l’ordre public


Pour faire face à la diversification des menaces et à l’augmentation de la violence contre les dépositaires de l’ordre public (12 140 gendarmes victimes d’agressions physiques et verbales, 7 638 blessées), la gendarmerie procède au durcissement de ses capacités, qui reposent sur une complémentarité de l’ensemble de ses moyens.


En matière d’interventions, la montée en puissance des moyens d’intervention de premier niveau se traduit notamment par la densification des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG). Elle sera poursuivie au travers de la substitution, en 3 ans, de 3 000 postes de gendarmes adjoints volontaires en postes de sous-officiers et à l’acquisition de nouveaux équipements (acquisition de gilets 4 en 1 en 2023). Les capacités de projection des unités d’intervention seront également durcies dans le cadre du plan de renouvellement du parc d’hélicoptères de la gendarmerie. Ainsi, 10 nouveaux H160, financés par le plan de relance, seront livrés à partir de 2024.


Le renforcement des moyens consacrés au maintien de l’ordre se traduira, en 2023 et conformément aux annonces du Président de la République, par la création de sept nouveaux EGM. Leurs capacités seront également remises à niveau dans le cadre du plan de renouvellement des véhicules. 360 des 972 véhicules de maintien de l’ordre prévus ont été commandés. Par ailleurs, la gendarmerie disposera, à partir de 2024, de 90 véhicules blindés neufs, dont 10 dès 2022 et 44 livrés en 2023. La montée en puissance de ces moyens matériels s’accompagne de la mise en œuvre de dispositifs d’alerte destinés à faire face à l’ensemble des menaces. Grâce à des capacités durcies (blindées, aériennes…) le dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie (DIAG) permet d’intervenir dans un délai de 2 heures afin de faire face, en tous lieux, à des troubles graves ou à des menaces de forte intensité. Ce dispositif a été éprouvé en 2021, dans le cadre de la traque d’individus armés (Cévennes, Périgueux, Grénolières) ou des émeutes de novembre dans les Antilles.


Cette montée en puissance des capacités est d’autant plus nécessaire que la gendarmerie participera, dans les prochains mois, à la sécurisation de grands évènements, facteurs de rayonnement de la France, à l’image de la Coupe du monde de Rugby de 2023, au cours de laquelle elle assurera la protection des équipes, la sécurisation des stades et la gestion des flux. Elle sera également fortement sollicitée dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2024, qui se dérouleront à Paris, mais également dans toute la France, en métropole comme en outremer. Cette mobilisation se fera cependant sans préjudice pour la sécurité des autres territoires, non directement concernés par ces événements.


Plus globalement, l’action de la gendarmerie, qui s’inscrit sur la totalité du spectre « compétition, contestation, affrontement », prend en compte les nouvelles menaces géopolitiques et l’accroissement des risques de conflit de haute intensité. Grâce à la rusticité de ses personnels, la gendarmerie dispose d’une capacité d’intervention dans des conditions sécuritaires très dégradées et, de facto, projetable sur les théâtres d’opération extérieure, notamment dans le cadre de la guerre en Ukraine (protection des emprises diplomatiques françaises par le GIGN, escortes de 514 ressortissants français, assistance technique d’experts de l’IRCGN). Des unités sont d’ailleurs spécifiquement amenées à exercer leurs missions dans des conditions dégradées tel que l’OCLCH (enquêtes sur des crimes de guerre) ou l’IRCGN (intervention sur des scènes de catastrophe).


  • Continuer à investir les nouvelles frontières de la délinquance


Au-delà de ces facteurs d’adversité traditionnels, les nouvelles frontières de la délinquance sont susceptibles de mettre en péril non seulement le patrimoine matériel et immatériel de l’État, mais également la sécurité et le bien-être de l’ensemble de nos concitoyens. En effet, au-delà des attaques cyber visant des institutions, les atteintes aux personnes se développent également dans ce nouvel espace (pédopornographie, cyber-harcèlement, crimes de haine). Aussi la gendarmerie adapte-t-elle son dispositif opérationnel en renforçant notamment les moyens déployés non seulement dans la lutte contre les cyber-menaces mais également dans la répression et la prévention des atteintes à l’environnement.


La maîtrise du cyberespace, enjeu prioritaire de sécurité dont s’est saisie la gendarmerie, verra sa chaîne opérationnelle renforcée (création du ComCyberGend en septembre 2021, déploiement de 7 700 cyber-enquêteurs avec un objectif fixé à 10 000). Cette stratégie passe également par l’accroissement des recrutements scientifiques, des formations spécifiques dispensées en formations initiale (e-compagnies) et continue pour les enquêteurs (création du centre national de formation Cyber en août 2022). Elle se décline, enfin, au travers de l’intensification des interactions avec tous les acteurs du cyber (partenariat avec le groupement d’intérêt public « Action contre la cybermalveillance », lien avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, participation au Forum international de la cybersécurité).


Acteur majeur de la lutte contre les atteintes à l’environnement, la gendarmerie densifiera encore sa réponse opérationnelle pour toujours mieux prendre en compte une problématique qui engage non seulement le présent de nos concitoyens mais également leur avenir. En parallèle de la montée en puissance de l’OCLAESP (création de 2 nouveaux détachements en 2022), la gendarmerie, consciente de la prégnance de ces problématiques comme l’a démontré son engagement dans la prévention et la judiciarisation des incendies de cet été, a pour ambition de déployer 3 000 militaires formés aux atteintes à l’écologie. Ces derniers seront présents dans chaque brigade de gendarmerie pour améliorer le travail d’enquête judiciaire en la matière. La compagnie fluviale franco-allemande, créée le 6 juillet 2022 et équipée d’une navette hybride, participe également de cette même logique de surveillance et de prévention. Au-delà du volet contentieux, la gendarmerie mène une action résolument engagée en faveur de l’environnement, en se dotant par exemple de véhicules électriques (600 nouveaux véhicules hybrides rechargeables commandés). Enfin, un commandement unique regroupant l’ensemble des moyens d’action de la gendarmerie dans ce domaine est en cours d’élaboration. Cette organisation prendra en compte l’éventail des questions de sécurité environnementale et sanitaire dans sa globalité et coordonnera les actions menées en la matière.


Force humaine, la gendarmerie valorise l’action de l’ensemble de son personnel civil et militaire, par un ensemble de mesures destinées à améliorer les conditions d’exercice de la mission et de vie des gendarmes et de leurs familles


Forte de 100 000 femmes et hommes, militaires et personnels civils, et de 30 000 réservistes, la gendarmerie poursuit sa politique ambitieuse de gestion des ressources humaines dans le cadre de la stratégie GEND 20.24.

Afin d’améliorer les conditions de travail des personnels, l’effort sera tout d’abord porté sur l’immobilier, au travers de nouveaux investissements en 2023 et de la sécurisation des infrastructures de la gendarmerie. La densification du plan de formation et la mise en place progressive des annonces présidentielles en matière de formation initiale (augmentation du temps de présence en école et intégration de la formation OPJ dès la formation initiale) nécessitera également un renforcement des capacités d’accueil dans les écoles et les centres de formation. De même, dans une logique de déconcentration et afin de dispenser une instruction au plus proche du terrain, chaque région de gendarmerie a vocation à être dotée d’un centre régional d’instruction (CRI).


La mise à niveau de l’équipement des militaires participera à l’amélioration des conditions d’exercice de leurs missions. Cela se traduira notamment en matière d’équipement et de protection, par l’acquisition de nouveaux gilets tactiques 4 en 1. Des outils d’amélioration de l’agilité et de l’interopérabilité de la gendarmerie sont en cours de développement. PC STORM (Plateforme Convergée pour les Services Très haut débit Opérationnels Résilients et Mobiles), dont la généralisation est prévue à la fin de l’année 2022 et au début de l’année 2023, permettra aux forces de sécurité intérieure de communiquer via un outil unique et sécurisé. A l’issue des JOP 2024, PC STORM s’inscrira sur le réseau radio du futur (RRF). Les forces de sécurité et unités de secours échangeront alors via un même réseau, renforçant ainsi l’interopérabilité des différents abonnés.

L’innovation est également un levier important de la stratégie de la gendarmerie en faveur de l’amélioration des conditions de travail. Cette dynamique en faveur de la transformation se concrétise par le renforcement de la démarche capacitaire (création du pôle capacitaire) ainsi que la densification des partenariats avec le monde industriel (journées AGIR organisées à la station F), académique et l’international.

L’innovation doit permettre de gommer les adhérences en simplifiant et en limitant les tâches les plus chronophages. Le développement d’outils numériques performants permet ainsi d’optimiser le service. Les premiers résultats du récent déploiement de la procédure pénale numérique (PPN) devraient apparaître rapidement : la suppression des tâches répétitives et sans valeur ajoutée permettra au gendarme de se recentrer sur la partie productive de l’enquête. Les amendes forfaitaires délictuelles (AFD), relevées en mobilité via l’application PVe sur NEO2, certains délits courants prévus par la loi (sanction immédiate par amende), permettent aux militaires d’optimiser leur présence de voie publique. Le Président de la République a fixé comme objectif de forfaitiser l’ensemble des délits passibles d’une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement.


L’engagement et la solidité de la chaîne de concertation contribue directement à la valorisation des personnels via un dialogue social apaisé, permanent et constructif dans l’intérêt général. Un protocole social propre à la gendarmerie a été signé le 9 mars 2022. Destiné à être adossé à la future LOPMI, il comporte 21 mesures catégorielles et sociales.


La fidélisation au sein de la gendarmerie passe par la reconnaissance de l’engagement des personnels. Le protocole prévoit ainsi des revalorisations de grilles indiciaires des sous-officiers de gendarmerie mais également des gendarmes adjoints volontaires, à hauteur pour ces derniers de 80 € d’ici 2024. Plusieurs primes existantes seront revalorisées (prime OPJ, IJAT) tandis que de nouvelles indemnités seront créées pour favoriser l’augmentation de la présence de voie publique (indemnité d’absence missionnelle, indemnités pour les unités engagées sur la voie publique). Afin d’encourager et de reconnaître la prise de responsabilité, la prime de qualification supérieure sera déplafonnée et l’indemnité de fonction et de responsabilité revalorisée.


Enfin, la gendarmerie s’est engagée dans une démarche proactive pour renforcer l’accompagnement social de ses personnels et des familles (« protéger ceux qui protègent »). Cet engagement se traduira notamment par une amélioration de l’aide aux blessés et de l’aide à la reconstruction par le sport (convention entre la DGGN et la Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale). Le réseau de psychologues cliniciens sera quant à lui densifié. En complément, de nouvelles aides pour la garde d’enfant en horaires atypiques et décalés permettront aux gendarmes de mieux concilier leur vie familiale et professionnelle.


L’année 20203 donnera donc à la gendarmerie l’occasion de poursuivre et amplifier sa transformation. Cette rénovation en profondeur lui permettra, in fine, de conforter ce qui fait sa plus-value, au service de l’efficacité collective et de la sécurité de la France et des Français.


Les défis pour poursuivre son adaptation à un environnement en perpétuelle mutation sont majeurs : recrutements, formation initiale et continue, adaptation des processus et des méthodes, réappropriation des fondamentaux, investissements dans les moyens et infrastructures, programmation des capacités.


Être une force humaine de proximité, accessible, visible, bienveillante et à l’écoute de tous nos concitoyens d’une part, et être une force armée réactive, robuste et maîtresse de sa coercition, aguerrie aux menaces sur l’ordre public et sur la sécurité de la Nation, d’autre part ; tels sont les deux atouts majeurs que la gendarmerie entretient et renforce pour toujours mieux servir ceux qu’elle protège.



Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance

Objectif 1 : Evaluer la prévention et l'activité répressive des forces de sécurité

Indicateur 1.1 : Evolution du nombre de crimes et délits et de victimes en matière d'atteintes volontaires à l'intégrité physique (AVIP) constatés en zone gendarmerie

Indicateur 1.2 : Evolution du nombre de crimes et délits en matière d'atteintes aux biens (AAB) constatés en zone gendarmerie

Indicateur 1.3 : Évolution du nombre de crimes et délits commis à l'encontre des personnes dépositaires de l'autorité publique

Objectif 2 : Renforcer l'activité des services pour mieux combattre la délinquance

Indicateur 2.1 : Taux d'élucidation ciblés

Indicateur 2.2 : Lutte contre les filières, l'économie souterraine et les profits illicites

Indicateur 2.3 : Généralisation de la police technique et scientifique

Indicateur 2.4 : Recentrage des forces sur le coeur de métier

Indicateur 2.5 : Taux de présence de voie publique

Indicateur 2.6 : Délai moyen d'intervention

Indicateur 2.7 : Effort de formation dans la lutte contre la délinquance

Objectif 3 : Optimiser l'emploi des forces mobiles

Indicateur 3.1 : Engagement des forces mobiles

Indicateur 3.2 : Maintien en condition opérationnelle des escadrons de gendarmerie mobile

Objectif 4 : Renforcer l'efficacité dans la lutte contre l'insécurité routière

Indicateur 4.1 : Accidentologie, infractions et dépistages liés à l’alcoolémie

Indicateur 4.2 : Accidentologie, infractions et dépistages liés à l'usage des stupéfiants

Objectif 5 : Renforcer la transparence du service public de sécurité intérieure

Indicateur 5.1 : Taux de satisfaction des usagers

Indicateur 5.2 : Efficacité du service "magendarmerie.fr"

Indicateur 5.3 : Perception de l'action des forces de gendarmerie nationale