OBJECTIF
1 – Intensifier le rayonnement international et parfaire l'intégration européenne de la recherche spatiale française |
Les techniques spatiales contribuent de manière essentielle aux progrès de la science, les données obtenues par les grands observatoires spatiaux ne pouvant la plupart du temps pas être acquises autrement. Pour la compréhension du changement climatique par exemple, la majorité des variables climatiques essentielles, soit 26 des 50 variables, ont besoin du spatial pour être pertinentes. L’utilisation scientifique de l’accès à l’espace a constitué une véritable révolution en ce qui concerne l’étude et l’exploration de notre univers. Les communautés scientifiques françaises jouent un rôle de premier plan au niveau mondial et plus particulièrement en Europe, dans le choix des programmes et leur exploitation scientifique.
INDICATEUR
1.1 – Production scientifique des opérateurs du programme
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Part française des publications de référence internationale liées à la recherche spatiale dans la production mondiale | % | 3,3 (valeur semi-définitive) | 3,1 (valeur estimée) (+/-0,1) | 2,8 (+/-0,2) | 2,6 | 2,4 | 2,3 |
Part française des publications de référence internationale liées à la recherche spatiale dans la production de l'Union européenne (UE 28) | % | 12,9 (valeur semi-définitive) | 13 (valeur estimée) | 12,8 (+/-0,4) | 12,5 | 12,3 | 12,1 |
Part de la production scientifique des opérateurs du programme dans l'espace France-Allemagne-Royaume-Uni | % | 28,5 (valeur semi-définitive) | 29,1 (valeur estimée) (+/-1,3) | 28,9 (+/-1,3) | 28,7 | 28,5 | 28,3 |
Reconnaissance scientifique des opérateurs du programme | indice | 1,57 (valeur semi-définitive) | 1,49 (valeur estimée) (+/-0,14) | 1,4 (+/-0,14) | 1,5 | 1,5 | 1,51 |
Précisions méthodologiques
Sources des données : Base OST, Web of Science, calculs OST-HCERES
Mode de calcul :
Sous-indicateurs « Part française des publications… »
La part française des publications des opérateurs du programme de référence internationale liées à la recherche spatiale se calcule en divisant le « nombre de publications françaises de référence internationale des opérateurs du programme liées à la recherche spatiale» par le « nombre de publications de référence internationale de l'UE 28 » (part européenne), « du monde » (part mondiale) ou de l’espace « France-Allemagne-Royaume-Uni » liées à la recherche spatiale.
Sous-indicateur « Reconnaissance scientifique »
La reconnaissance scientifique est exprimée par l’impact normalisé par domaine (IND) à deux ans des publications françaises liées à la recherche spatiale des opérateurs du programme. L’indice pour une année « n » est défini par le nombre moyen de citations (au cours de l’année n et de l’année n+1) des publications françaises pour l’année « n », rapporté au nombre normalisé par la moyenne des citations des publications mondiales dans ce domaine et calculée dans les mêmes conditions. La valeur de l'indicateur pour une discipline est exprimée par la moyenne pondérée des valeurs pour chacun des domaines de recherche qui composent la discipline. Lorsque l’indice est supérieur (ou, à l’inverse, inférieur) à 1, les publications de la France ont un impact supérieur (ou, à l’inverse inférieur) à l’impact moyen des publications de l’ensemble du monde.
Ce sous-indicateur est une mesure de l’impact scientifique des publications des chercheurs français impliqués dans la recherche spatiale. En effet, les citations des publications issues de ces chercheurs faites par d'autres publications sont considérées comme une indication fiable de l’impact des publications française sur les travaux des chercheurs à l’échelle internationale. Ce sous-indicateur permet de compléter la mesure de la production (cf. indicateur précédent) afin de ne pas induire un éventuel comportement « productiviste » de la part des chercheurs, au détriment de la qualité de leurs publications.
Tous les indicateurs sont calculés en compte fractionnaire, c'est-à-dire en tenant compte du nombre de laboratoires signataires de chaque publication. Par exemple, une publication qui a trois adresses différentes, 2 en France et une en Allemagne, contribuera à la production française à hauteur de 2/3 et à la production allemande à hauteur de 1/3.
Afin de lisser les variations non significatives liées à l’évolution des journaux référencés dans chaque discipline, on adopte l’usage habituel en bibliométrie de calcul de l’indicateur en moyenne triennale glissante : la valeur indiquée en année n est alors la moyenne des valeurs constatées en n, n-1 et n-2.
Limites et biais connus : calculé sur un périmètre relativement étroit, comportant un nombre limité de publications et à partir d’un corpus reposant sur l’identification de missions spatiales, l’indicateur apparaît assez instable. Les évolutions d’une année à l’autre doivent donc être interprétées avec prudence. De même l’établissement de cibles est un exercice délicat.
Deux ans est un laps de temps très court pour mesurer l’impact scientifique d'une publication, notamment dans certaines disciplines. Ce délai permet d’avoir un indicateur pour une année relativement récente, mais ne permet pas de rendre compte de l’impact complet des publications. Une fenêtre de citation de 3 à 5 ans permettrait de mesurer plus précisément les impacts.
Par construction, l’indice d’impact à 2 ans des publications d’une année donnée n’est constatable qu’avec un décalage de 2 ans. La dernière valeur constatée disponible au moment de la préparation du RAP de l’année n est donc celle de n-2. Toutefois, le passage à une moyenne triennale glissante permet d’indiquer dès le RAP de l’année n une valeur provisoire pour l’année n-1, calculée sur une base incomplète. C’est seulement au RAP de n+1 que peut être fournie la valeur pour l’année n-1, calculée en moyenne triennale glissante.
Les indicateurs fournis pour les réalisations sont construits sur 80% de la production annuelle réelle de l’année, en raison des mises à jour de la base qui se font sur une période de un ou deux ans pour chaque année. Il s’agit donc d’indicateurs semi-définitifs.
Justification des cibles
La production scientifique française constatée par l’OST (Observatoire des Sciences et Techniques), continue de montrer une tendance en légère diminution de la part française dans la production mondiale depuis plusieurs années, dont une des raisons provient de la montée en puissance des pays émergents (Chine et Inde notamment) comme indiqué dans les rapports annuels de performance précédents.
Les publications au titre de la mission GAIA, qui sort son 4e catalogue stellaire et détient le record de publications annuelles pour une mission spatiale, contribuent aux bons résultats actuels, tout comme celles des missions martiennes Mars 2020 ou INSIGHT, mettant en valeur de précieuses découvertes scientifiques. La relève devrait être assurée par les contributions françaises à des missions prochainement lancées comme SWOT en océanographie et des Sentinels du programme européen COPERNICUS concernant l’observation de la Terre, ainsi que par celles en sciences de l’univers comme EUCLID et JUICE du programme Cosmic Vision de l’ESA et la mission franco-chinoise SVOM d’études de sursauts gamma.
Le programme alimente un secteur de recherche qui, quoique concurrentiel, est un domaine dans lequel la France reste un acteur de référence avec une valeur d’indice d’impact très bonne depuis plusieurs années, qui caractérise la qualité des publications. Après avoir fortement augmenté en raison d’un phénomène épisodique et atypique de milliers de citations d’une publication liée à la mission Planck, la valeur de ce sous-indicateur devrait se maintenir à un niveau satisfaisant grâce en particulier aux publications résultant des missions martiennes ou ceux de Microscope sur le principe d’équivalence qui viennent d’être validés, ainsi que grâce aux résultats des missions en altimétrie et de sondage atmosphérique (avec les instruments IASI et IASI-NG), qui sont deux domaines d’excellence française d’importance pour l’étude du changement climatique.
INDICATEUR
1.2 – Taux de présence des projets européens dans les projets avec une participation financière française
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Proportion du budget du CNES consacré à des programmes en coopération européenne | % | 80 | 78 | 78 | 76 | 75 | 75 |
Participations françaises dans les équipes scientifiques dans les projets "Science de l’Univers" du programme scientifique obligatoire de l'ESA | ETP | 165 | 152 | 155 | ≥ 155 | ≥ 155 | ≥ 155 |
Taux de retour sur les programmes GALILEO, EGNOS, COPERNICUS et le volet spatial d’Horizon Europe | % | 28,9* | 22,4 (valeur provisoire) | 28 | 28 | 28 | 28 |
Précisions méthodologiques
Sources des données : CNES
La base des données est le plan à moyen terme (PMT) multilatéral du CNES. On entend par projets européens les projets auxquels contribuent des organisations européennes (ESA, EUMETSAT, Union européenne, etc.) ou des États européens (Italie, Allemagne, Belgique, Suède, etc.). Les prévisions sont basées sur la programmation du CNES et sur une extrapolation pour les budgets de l’ESA, de l’UE et des États membres.
Mode de calcul :
- Proportion du budget du CNES consacré à des programmes en coopération européenne : ratio (budgets des programmes 193 et 191 alloués aux programmes menés en coopération avec un pays ou une organisation européenne) / (subvention programmes 193 et 191 du CNES).
- Participations françaises dans les équipes scientifiques dans les projets « Science de l’Univers » du programme scientifique obligatoire de l’ESA : Nombre d’Équivalent Temps Plein de scientifiques français (hors ingénieurs CNES) impliqués dans les équipes scientifiques de ces projets (missions décidées et en opération nominale).
- Taux de retour sur les programme GALILEO, EGNOS, COPERNICUS et le volet spatial d’Horizon Europe : ratio : budget recherche et développement (R&D) du programme cadre de recherche et d’innovation (PCRI) Espace capté par des entités françaises / budget européen total du PCRI Espace distribué dans l’année. Base de calcul : Ensemble des contrats notifiés par la Commission Européenne sur les programmes GALILEO, COPERNICUS et le volet spatial d’Horizon Europe.
Mode de calcul : Somme des montants contractualisés avec des acteurs français depuis le début du MFF actuel en 2021 par rapport à l’ensemble des montants contractualisés sur les programmes en objet..
Limites et biais connus :
La disponibilité des données sur Galileo et Copernic peut constituer une difficulté dans la consolidation de cet indicateur
Justification des cibles
L’Europe reste le périmètre principal de l’effort spatial français : la France et le CNES jouent un rôle moteur à l’ESA et à l’UE. La proportion du budget du CNES consacrée à des programmes en coopération européenne devrait revenir à une valeur proche de celles d’avant 2018, après un niveau transitoirement élevé de contribution française à l’ESA en 2018-2020 du fait du remboursement de la dette de contribution, de l’objectif de soutien renforcé à la compétitivité de l’écosystème national et du positionnement sur des coopérations bilatérales au niveau international (USA, etc.). La projection au-delà 2022 repose sur les trajectoires budgétaires indicatives du P191 et du P193 qui figurent en annexe du COP État-CNES 2022-2025, qui seront à confirmer suite au Conseil au niveau Ministériel de l’ESA fin 2022 (CMIN22) et à l’élaboration du triennal budgétaire 2023-2025.
La participation française aux équipes scientifiques des missions du programme obligatoire de l’ESA représentée par le nombre d’Équivalent Temps Plein ( ETP) traduit l’excellence de la recherche scientifique française, fortement sollicitée au niveau européen comme au niveau des coopérations internationales. Plus de 500 personnes contribuent à ces missions spatiales uniquement pour le programme obligatoire de l’ESA. La participation à ce programme cadre (Cosmic Vision), faisant partie des très hautes priorités exprimées par la communauté scientifique française, milite en faveur d’une cible renouvelant cet effort de contribution à la même hauteur dans les prochaines années.
La valeur de l’indicateur de « Taux de retour sur les programmes GALILEO, EGNOS, COPERNICUS et le volet spatial d’Horizon Europe » fournie pour 2020 correspond au résultat exceptionnel de 28,9 %, obtenu sur l’ensemble du Cadre financier pluriannuel de l’UE pour la période 2014-2020. La cible du COP État-CNES 2022-2025 pour les prochaines années maintient une ambition aussi forte à 28 %. La production de cet indicateur reste conditionnée à la possibilité d’obtenir les informations nécessaires, d’où une valeur encore provisoire pour 2021, faute de données concernant les contractualisations sur les programmes GALILEO et EGNOS. Les premiers résultats pour 2021 sur COPERNICUS proches de 21 % et de près de 25 % de retour français sur le premier appel Horizon Europe (à comparer aux 20,2 % obtenus sur le programme européen H2020 sur la période 2014-2020) sont déjà extrêmement satisfaisants et très encourageants pour l’atteinte de la cible à terme, sachant que sur la période passée le taux retour français avait été le meilleur dans les programmes de navigation.
OBJECTIF
2 – Garantir à la France la maîtrise des technologies spatiales et un accès à l'espace autonome, compétitif et fiable |
L’accès à l’espace est un élément essentiel à toute politique spatiale. Certaines missions poursuivant un objectif de souveraineté nationale, cet accès doit être garanti de manière autonome.
Les indicateurs choisis s’appliquent, en conséquence, aux lanceurs mis en œuvre depuis le Centre spatial guyanais par l’opérateur européen Arianespace, à savoir Ariane 5, Vega et Soyouz. Ils reflètent la compétitivité et la complémentarité des systèmes de lancement européens.
INDICATEUR
2.1 – Tenue des coûts, des délais et des performances pour les 10 projets phares du CNES
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Moyenne des écarts des coûts | % | 2,9 | 4,8 | 4,5 | ≤ 5 | ≤ 5 | ≤ 5 |
Ecart moyen des délais | mois | 6,5 | 5,9 | 7,1 | ≤ 6 | ≤ 6 | ≤ 6 |
Précisions méthodologiques
Sources des données : CNES.
Mode de calcul :
Pour chacun des sous-indicateurs est mesurée la moyenne des pourcentages d’écarts en coûts à partir des ratios entre le coût final estimé et le coût présenté dans le dossier de réalisation du programme soumise au conseil d’administration.
Les projets choisis sont les plus importants, en termes techniques et budgétaires, dans chaque domaine. Ils sont représentatifs des principales coopérations du CNES avec l’Agence spatiale européenne, la NASA, les États européens, ainsi que d’autres acteurs. Ils comprennent des projets en fin de développement et des projets dont le développement est prévu sur la période du contrat. Au fur et à mesure de l’avancement du contrat, les projets déjà développés seront remplacés par de nouveaux projets, en respectant le poids de chaque domaine.
Les commentaires pourront préciser les raisons de glissement de certains projets lorsqu’ils ont un impact sur l’indicateur global.
Coûts : prévision du coût à achèvement estimé de l’ensemble des projets concernés, rapporté à la somme des coûts nominaux des projets lorsqu’ils ont été respectivement proposés pour décision au Conseil d’administration du CNES. Le coût d’achèvement correspond au montant des dépenses réalisées depuis le début du projet augmenté du montant des prévisions de dépenses prévues jusqu’à l’achèvement du projet.
Le calcul du sous-indicateur normalise les écarts (moyenne des écarts en pourcentage au lieu de l’écart moyen en euros) afin d’éviter que les gros projets n’écrasent les autres et pour introduire une liste actualisée de projets.
Justification des cibles
Pour le PAP 2023, l’actualisation des 11 projets proposés dans le calcul de l’indicateur :
Lanceur : CALLISTO (en remplacement du pas de tir Ariane 6 (ELA4), inauguré fin sept 2021)
Observation de la Terre : MICROCARB, SWOT, IASI-NG
Défense : CSO-Musis 3, CO3D
Sciences : SVOM, EUCLID, JUICE, ATHENA
Télécoms : ARGOS / SARSAT
Comme définies au travers du COP État-CNES 2022-2025, les cibles au-delà de 2023 de ces deux sous-indicateurs sont ambitieuses, notamment en termes de coûts (< 5 % de surcoût) et de délais (6 mois).
Depuis le rapport précédent, les estimations en termes d’écarts de coûts et de délais ont été révisées à la hausse pour 2022. Cela résulte des difficultés techniques sur des missions innovantes comme Microcarb et IASI-NG, ainsi que celles dues au prolongement de la crise sanitaire, qui a affecté de manière encore plus sensible la réalisation des projets réalisés en coopération internationale en raison du décalage temporel des pics de la crise chez nos partenaires. Ces effets sur les coûts et les délais devraient perdurer plusieurs années au vu de la durée de réalisation des projets spatiaux. La liste des projets à l’horizon 2023 et au-delà finira toutefois par évoluer et devrait permettre de refocaliser les résultats sur des aspects de management de développement projets, en rapport avec les cibles ambitieuses fixées.
INDICATEUR transversal *
2.2 – Adéquation de l'offre de lancement européenne avec les besoins européens
(du point de vue du citoyen)
* "Respect des coûts et délais des grands projets"
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Taux de prise en charge des satellites européens par des lanceurs européens | % | 15 | 23 | Non déterminé | Non déterminé | Non déterminé | 50 |
Coût moyen du lancement de satellites par les lanceurs institutionnels Ariane 5, Ariane 6 et Vega C | €/kg | 16 400 | 16 400 | Non déterminé | Non déterminé | Non déterminé | 13 000 |
Précisions méthodologiques
Sources des données : CNES.
Mode de calcul :
- Taux de prise en charge des satellites européens par des lanceurs européens : Sur les marchés ouverts, part des satellites européens et/ou produits en Europe qui sont lancés par des lanceurs européens
- Coût moyen du lancement de satellites par les lanceurs institutionnels Ariane 5, Ariane 6 et Vega C : L’indicateur s’obtient en divisant le chiffre d’affaires d’Arianespace (y compris le financement annuel de l’exploitation d’Ariane 5 via le programme « European guaranted Access to space » - EGAS s’il y a lieu) par la masse totale (équivalent GTO – Geostationary Transfert Orbit) des satellites lancés.
Limites et biais connus :
Pour des raisons de confidentialité commerciale liée aux contrats en cours de négociation, les prévisions n et n+1 ne peuvent être diffusées.
Justification des cibles
Le développement des lanceurs Ariane 6 et Vega C est réalisé sous le pilotage et le financement de l’ESA, avec le support technique du CNES, et leur commercialisation par un opérateur privé.
La diminution des coûts au kilo est la conséquence de deux tendances contradictoires :
l’augmentation progressive des lancements vers les orbites basses, pour lesquelles le coût au kilo lancé par Vega est supérieur (même en équivalent GTO) ;
les améliorations de performance sur Ariane 5 et l’arrivée progressive d’Ariane 6 en 2023 qui devrait permettre un gain au kilo lancé de près de 40 % et servir aussi les orbites basses.
Cet indicateur sera amené à évoluer après la transition entre Ariane 5 et Ariane 6. Engagé dès 2014, le programme Ariane 6 permettra à l’Europe de disposer d’un lanceur plus compétitif qu’Ariane 5 et mieux adapté à l’évolution des missions. Du fait d’un retard supplémentaire annoncé pour le vol inaugural d’Ariane 6, la cible de 13 000 € au kilogramme est repoussée en 2025-2026 afin de se projeter au-delà de la phase de transition et de refléter cette baisse attendue du prix moyen du lancement qui devrait permettre à la filière européenne des lanceurs de rester compétitive dans un marché de plus en plus concurrentiel.
Au-delà d’Ariane 6, le futur des lanceurs européens se prépare au travers de plusieurs programmes d’innovation comme le moteur à bas coût (Prometheus) ou les démonstrateurs réutilisables (Callisto, Themis) qui permettront d’améliorer encore la compétitivité des lanceurs européens. Le CNES est également mobilisé pour soutenir de nouveaux acteurs développant des micro-mini lanceurs qui répondent à l’appel du Président de la République de disposer du premier mini-lanceur européen réutilisable à l’horizon 2026 grâce notamment au soutien de France 2030.
La part de satellites européens lancés par les lanceurs européens des familles Ariane et Vega évolue en fonction des besoins des opérateurs et est également significative de leur attractivité vis-à-vis de la concurrence mondiale en termes de lanceurs. La cible de 50 % en moyenne à l’horizon de 2025 est le reflet d’un objectif permettant de revenir à la situation vécue en 2019 avec des familles Ariane et Vega en régime d’exploitation stabilisé. Les années de crise COVID couplées à la transition vers Ariane 6 et les nouvelles versions de Vega sont atypiques mais la montée en cadence de ces nouveaux lanceurs plus compétitifs doit permettre de remplir cet objectif.
INDICATEUR
2.3 – Chiffre d'affaires à l'export de l'industrie spatiale française rapporté aux investissements des cinq dernières années
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires à l’export de l’industrie spatiale française rapporté aux investissements des cinq dernières années. | % | 130 | 130 | 125 | 130 | 135 | 135 |
Précisions méthodologiques
Sources des données :
Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS), Eurospace et CNES. Pour une année n, l’enquête Eurospace – GIFAS utilisée dans le calcul de cet indicateur est généralement disponible à l’été de l’année n+1.
Mode de calcul :
Chiffre d’affaires limité aux ventes finales sur le marché commercial et institutionnel hors de France en Europe et dans le monde pour l’année n rapporté à la moyenne annuelle de la subvention publique attribuée au CNES au cours des cinq années précédentes (n‑5 à n‑1) hors PIA et hors variation de la dette de la France auprès de l’ESA qui sera par ailleurs remboursée en 2020.
Limites et biais connus :
L’indicateur mesure la compétitivité de l’offre spatiale française, mais ses fluctuations reflètent également celles du volume de l’activité spatiale en Europe et dans le monde.
Justification des cibles
Après une phase de baisse depuis 2018, cet indicateur reproduit en 2021 la performance de 2020.
Si le plan de relance a permis de maintenir l’effort de R&D des entreprises, le marché commercial export et le marché institutionnel européen restent en revanche fragilisés. La dynamique du New Space se développe dans des pays « clients » qui temporisent certains achats et investissent dans le développement d’un tissu industriel spatial national. En parallèle, la concurrence internationale et intra-européenne se renforce favorisant la baisse des coûts des offres satellitaires et de lancements. Notons que contrairement à ses concurrents, y compris européens, la filière spatiale française réalise entre 30 % et 50 % de son chiffre d’affaires sur le marché commercial export, dont la majorité dans le secteur des satellites de télécommunications.
Concernant le marché commercial, les prévisions pour 2022 tant dans le domaine des télécommunications, que de l’observation de la Terre, demeurent encore hypothétiques en fonction notamment de la sortie de la crise Covid et de l’évolution de la concurrence.
Confirmant les excellents résultats des 2 précédentes années, ADS et TAS ont été tout aussi performants en 2021 sur le marché commercial des télécommunications en remportant plus de la moitié de l’ensemble des appels d’offres ouverts portant sur les satellites géostationnaires. Les performances proposées par les satellites à charge utile flexible développés avec le support R&D du CNES et des investissements d’avenir ont en particulier rencontré leur marché et ont permis aux maîtres d’œuvre français de s’imposer face à la concurrence. Pourtant les perspectives pour 2022 et au-delà restent incertaines car une partie du modèle économique des opérateurs de satellites de télécommunication reposait sur l’expansion des besoins de connectivité en mobilité, en particulier aéronautique et maritime, secteurs particulièrement impactés par la crise sanitaire. D’autre part, le marché spatial des télécommunications continue de se transformer : lancement de la constellation Lightspeed du canadien TELESAT, annonce de la constellation Kuiper par Amazon et annonce du gouvernement chinois d’un projet de constellation satellites de communications 5G en LEO de plus de 13000 satellites baptisé StarNet. L’annonce du projet européen de connectivité internet se traduit par des études de faisabilité, mais il faudra encore quelques années avant que les contrats de fabrication des capacités satellitaires soient lancés.
Le marché de l’observation de la Terre reste encore très majoritairement institutionnel, qu’il soit civil ou de défense. En 2021, les signatures d’ADS et de TAS pour des contrats COPERNICUS Expansion ne doivent pas faire oublier que la crise Covid a conduit à retarder la concrétisation de prospects à l’export avec des pays potentiellement clients, qui ont dû soutenir leur économie nationale et leur système de santé.
Ces difficultés de marché à l’export dans les systèmes orbitaux pourraient se confirmer à moyen terme compte tenu de l’intensification de la concurrence industrielle tant en Europe (Allemagne, Royaume Uni) que dans les pays émergents (Inde, Chine) avec notamment l’arrivée de nouveaux acteurs dans le domaine des télécoms (Viasat, OHB pour les petits satellites) et de l’observation de la Terre (Israël) pour la plupart fortement soutenus par la commande publique. La montée en compétence de certains pays, jusque-là clients des fournisseurs français, ainsi que l’évolution des réglementations export risquent également d’impacter la filière spatiale française qui, bien que sous tension, continue pour l’instant à conserver sa position de premier plan.
Enfin, la géopolitique liée à la crise Russo-Ukrainienne pourrait venir impacter les performances de notre industrie qui a dû envisager des changements de fournisseurs et aura sans doute des impacts en termes de coûts et de délais.
Sur le marché des lancements, si Arianespace a bien résisté jusqu’en 2021 en captant au moins un tiers du marché ouvert des lancements en orbite géostationnaire, une phase de transition post-Ariane 5 et post-Soyouz s’engage à partir de 2022. La mise en service opérationnelle d’Ariane 6 et de Vega-C devrait apporter une amélioration de compétitivité importante.
Enfin, la visibilité sur l’évolution du marché institutionnel européen s’est éclaircie en 2021 suite à la finalisation du règlement et des budgets Espace pour la période 2021-2027. Le soutien institutionnel français, au travers notamment du volet spatial du plan de relance puis de celui du plan France 2030, s’est affirmé en 2021 et 2022. Ces actions visent à renforcer la compétitivité de la filière spatiale française sur le marché commercial et à investir massivement dans l’innovation de rupture, afin d’être en mesure de faire face aux mutations technologiques accélérées, à l’évolution rapide de la demande des clients, à la concurrence exacerbée y compris intra-européenne et à la réduction des capacités d’autofinancement de la R&D suite à la crise sanitaire.
OBJECTIF
3 – Intensifier les efforts de valorisation de la recherche spatiale dans le but de répondre aux attentes de la société |
La mise en place de systèmes spatiaux permettant de développer des applications et services représente un intérêt sociétal et un outil de valorisation économique de la recherche spatiale.
INDICATEUR
3.1 – Financement de la préparation du futur
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Volume de financements portés par le CNES contribuant à l’innovation bottom-up (R&D-R&T) et plus généralement à la préparation du futur en y incluant les démonstrateurs, PoC et projets expérimentaux. | € | 260 | 325,6 | 420,6 | 370 | 370 | 370 |
Précisions méthodologiques
Sources des données : CNES
Mode de calcul :
Base de calcul : PMT multilatéral en coûts complets présenté au Conseil d’Administration de décembre de l’année (n) considérée pour le rapport d’exécution du COP.
Somme des montants en coût complet de l’année (n) des lignes du PMT sus-mentionné, concernant :
- la R&T, les phases 0, les composants stratégiques, les APR, le soutien aux applications, les démonstrateurs, PoC et projets expérimentaux se trouvant dans le thème ’Innovation / Préparation du futur’
- ainsi que les programmes de R&D en soutien à la compétitivité se trouvant dans les différents thèmes.
Limites et biais connus :
Valeur estimée ne pouvant être affermie que l’année suivante, avec les dépenses effectivement réalisées après arrêté des comptes et qui sont synthétisées dans le PMT de décembre de l’année (n+1).
Justification des cibles
Le soutien à la préparation du futur est une très haute priorité du CNES depuis de nombreuses années. Elle est réaffirmée dans les objectifs stratégiques du Contrat d’Objectifs et de Performance État-CNES 2022-2025 et bénéficie sur le court-terme des financements complémentaires du Plan de Relance Spatial.
Le Plan de relance explique le pic prévisionnel pour l’année 2022 alors que la cible fixée par le COP État-CNES 2022-2025 prévoit un investissement moyen de 370 M€ /an en sur cette période. La mise en œuvre du volet spatial du plan France 2030 devrait maintenir à un niveau élevé le financement de la préparation du futur.
INDICATEUR
3.2 – Accompagnement des start-up
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de start-ups, ayant des activités en France, accompagnées par le CNES au travers de différents outils | Nb | 46 | 54 | 48 | 40 | 40 | 40 |
Précisions méthodologiques
Sources des données : CNES, ESA, UE.
Mode de calcul :
Nombre de start-up / sociétés émergentes, ayant des activités en France, accompagnées par le CNES durant l’année considérée au travers d’expertise, d’apport de fonds (en direct via par exemple SpaceFounders, ConnectbyCNES ou indirectement via participation du CNES à des fonds comme CosmiCapital ou son action dans le SpaceTicket, vers des VC nationaux et européens ou vis-à-vis des fonds UE), de contrats (CNES et ESA) ce qui inclut notamment les ESA BIC, de subventions (notamment accompagnement / projets communs pour financements nationaux et européens) et les transferts de technologies (brevets, logiciels…).
Limites et biais connus :
Indicateur ne fournissant pas d’indication sur la santé de ces entreprises et l’ampleur de l’aide fournie. En revanche, avec le résultat annuel de cet indicateur, une synthèse explicitera les outils employés et le type de support fourni (expertise, contrat, licences CNES, accès aux PF technos...).
Justification des cibles
Le cadre de ’Connect By CNES’, en lien avec le plan Start-Up du CNES, permet d’avoir un guichet d’entrée pour toutes les demandes d’accompagnement qui se présentent au CNES. La décision d’accompagnement, motivée par le CNES, peut alors se décliner par des leviers d’actions variés en termes de moyens et de contributions : lettre de soutien, expertise technique, aide au financement, utilisation de brevet ou de logiciel, utilisation de moyens techniques (CESARS, …).
Le CNES peut concrètement être pilote ou acteur majeur de ces leviers d’actions, qui continuent eux-mêmes d’évoluer et d’être renforcés grâce à l’effort conjoint du CNES et de ses tutelles. C’est le cas du ’Space Ticket’ qui mobilise le fonds d’investissement ’French Tech Seed’, opéré par Bpifrance : un consortium piloté par le CNES détecte les pépites à fort potentiel et recommande une aide sous forme d’obligations convertible (à titre d’exemple, 6 dossiers SpaceTicket ont déjà été retenus en 2022 pour un total de 2,750 M€). Cosmi-Capital est un autre fonds d’investissement spécifique au spatial, dont la création a été soutenue par le CNES, et dont les premiers investissements sont effectifs en 2022.
Le CNES a également motivé la mise en place de deux ’ESABIC’ en France qui ont déjà permis de soutenir l’incubation de plusieurs dizaines de start-up. Depuis plusieurs années, la détection de nouvelles idées, l’incubation des jeunes pousses, le transfert des technologies et inventions du CNES, est favorisée par l’organisation de concours et hackatons (notamment le concours international Act In Space). Plus récemment, le CNES et le DLR, l’agence spatiale allemande, ont déployé l’initiative ’Space Founders’ qui a retenu 10 start-up, dont 5 françaises, pour sa deuxième promotion en 2022.
Le plan de relance spatial a également permis un nouvel élan à ce soutien à des sociétés émergentes, avec entre autres un concours d’innovation, notamment pour les applications dérivées du spatial (volet C). Enfin, le volet spatial de ’France 2030’, qui se met actuellement en place, devrait lui aussi fournir des moyens supplémentaires à cet effet.
Compte-tenu de l’effort de renouvellement des différentes initiatives exposées ci-dessus, la cible 2022 peut-être réactualisée en termes de prévision à 48 start-up soutenues et la cible annuelle du COP État-CNES de 40 start-up maintenue pour les prochaines années.