Marie CHANCHOLE |
Sous-directrice à la direction du budget |
Responsable du programme n° 198 : Régimes sociaux et de retraite des transports terrestres |
Le programme « Régimes sociaux et de retraite des transports terrestres » porte les dépenses de l’État découlant de ses engagements financiers envers des régimes spéciaux de retraite ou des dispositifs d’aide au départ spécifiques au secteur des transports terrestres.
Aussi, le programme 198 comprend trois actions, présentant respectivement :
La subvention au régime de retraite du personnel du cadre permanent de la SNCF (80,6 % des crédits inscrits en LFI 2023) ;
La subvention au régime de retraite du personnel du cadre permanent de la RATP (18,9 % des crédits) ;
Les subventions à d’autres régimes ou dispositifs de retraite du secteur des transports : pensions des anciens agents des chemins de fer d’Afrique du Nord et d’outremer et des anciens agents de certains chemins de fer secondaires (0,4 % des crédits).
Depuis le PLF 2023, la responsabilité du programme 198 est transférée à la direction du budget. Ce transfert emporte celui des actions de ce programme, à l’exception du congé de fin d’activité des conducteurs routiers (au sein de l’action 5 du programme 198), qui est transféré au programme 203 « Infrastructures et services de transports ».
L’État doit s’assurer de l’efficacité de l’organisation de ces régimes et de leur adaptation aux changements institutionnels qui s’imposent aux entreprises concernées. Cette obligation s’est illustrée au travers de la réforme des structures de gestion des régimes spéciaux de retraite des agents du cadre permanent de la RATP et de la SNCF.
Compte tenu de l’entrée en vigueur des normes comptables internationales (international financial reporting standards - IFRS), il était nécessaire d’isoler les engagements de ces deux entreprises au titre des retraites de leurs agents. Ainsi la Caisse de retraite du personnel de la RATP (CRP RATP) et Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel Ferroviaire (CPRPF - nouvelle dénomination de la CPRP-SNCF dans le cadre du décret n° 2024-10 du 5 janvier 2024) ont été créées par les décrets du 26 décembre 2005 et du 7 mai 2007 respectivement, à partir des services auparavant directement intégrés dans ces entreprises.
L’État contribue à l’équilibre financier de ces régimes dans des proportions importantes. Il est donc le garant de la bonne utilisation des financements publics et veille à la bonne gestion de ces régimes par les caisses de retraite et organismes concernés. Dans ce cadre, l’État conclut régulièrement des conventions d’objectifs et de gestion (COG) portant sur des périodes de quatre ans avec la CRP-RATP et la CPRPF.
Le présent rapport annuel de performance reprend, dans différents indicateurs du programme 198, certains indicateurs de performance prévus par ces COG.
La réforme de 2008 de plusieurs régimes spéciaux de retraite, dont ceux du personnel du cadre permanent de la RATP et du personnel du cadre permanent de la SNCF, a initié un rapprochement progressif de ces régimes spéciaux avec celui de la fonction publique. Ainsi, plusieurs décrets de 2008 ont appliqué à ces régimes les mesures de la réforme des retraites de 2003 qui concernaient la fonction publique (augmentation de la durée d’assurance pour le taux plein, décote et surcote, etc.).
De même, la loi n° 2010-1330 du 9 novembre 2010 a été appliquée, par des décrets spécifiques, à ces mêmes régimes. La mesure d’augmentation de l’âge de départ prévue par cette réforme prend à ce titre effet à partir du 1er janvier 2017 afin de respecter le rythme de montée en charge prévu par la réforme de 2008.
Les mesures générales de la loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014 - dite loi Touraine - garantissant l’avenir et la justice du système de retraites ont été également appliquées aux régimes de la SNCF et de la RATP, selon les modalités définies par les décrets n° 2014-668 du 23 juin 2014 relatif au régime spécial de retraite du personnel de la RATP et n° 2014 - 772 du 27 juin 2014 relatif au régime spécial de retraite du personnel de la SNCF (hausses des cotisations et augmentation progressive de la durée d’assurance). Par ailleurs, en vertu de cette même loi, la revalorisation des pensions de retraite a été décalée au 1er octobre, à compter de l’année 2014. Depuis, la LFSS pour 2019 a décalé la date de revalorisation des pensions de retraite au 1er janvier.
Enfin, la LFRSS pour 2023, publiée le 14 avril 2023, prévoit la fermeture du régime spécial de retraite de la RATP pour les nouveaux embauchés au cadre permanent de la RATP à partir du 1er septembre 2023. Cette fermeture aura pour conséquence d’accélérer le vieillissement de la population du régime.
En outre, la LFRSS pour 2023 prévoit un décalage de 2 ans des âges d’ouverture des droits aux assurés du régime spécial de la SNCF et de la RATP. Ce décalage devrait intervenir à la fin de la montée en charge décalée des réformes précédentes, soit à partir du 1er janvier 2025.
Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance
Objectif 1 : Contribuer à la compensation de la pénibilité des conditions de travail des conducteurs routiers, avec un objectif de développement de l'emploi
Indicateur 1.1 : Niveau des embauches de conducteurs en contrepartie des départs en CFA
Objectif 2 : Contribuer à l'équilibre du régime de retraite de la SNCF, avec un objectif d'efficacité de gestion
Indicateur 2.1 : Dépenses de gestion pour 100 € de prestations servies
Indicateur 2.2 : Coût unitaire d'une primo liquidation de pension de retraite
Indicateur 2.3 : Taux de récupération des "indus"
Objectif 3 : Contribuer à l'équilibre du régime de retraite de la RATP, avec un objectif d'efficacité de gestion
Indicateur 3.1 : Dépenses de gestion pour 100 € de prestations servies
Indicateur 3.2 : Coût unitaire d'une primo liquidation de pension de retraite
Indicateur 3.3 : Taux de récupération des "indus"