Éléments de synthèse du programme
| Autorisations d'engagement | Crédits de paiement | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Action / Sous-action | Titre 2 | Autres titres | Total | Titre 2 | Autres titres | Total |
01 – Aide juridictionnelle | 0 | 657 130 383 | 657 130 383 | 0 | 657 130 383 | 657 130 383 |
02 – Développement de l'accès au droit et du réseau judiciaire de proximité | 0 | 16 068 510 | 16 068 510 | 0 | 16 068 510 | 16 068 510 |
03 – Aide aux victimes | 0 | 46 502 635 | 46 502 635 | 0 | 46 502 635 | 46 502 635 |
04 – Médiation et espaces de rencontre | 0 | 14 532 769 | 14 532 769 | 0 | 14 532 769 | 14 532 769 |
05 – Indemnisation des avoués | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Total | 0 | 734 234 297 | 734 234 297 | 0 | 734 234 297 | 734 234 297 |
Le programme 101 ne comporte pas de crédits pour les dépenses de personnel (titre 2). La quasi-totalité (98,2 %) des crédits couvrent des dépenses d’intervention (titre 6) au profit :
– des justiciables bénéficiant de l’aide juridictionnelle,
– des associations apportant une aide aux victimes d’infraction pénale,
– des conseils départementaux de l’accès au droit, des conseils de l’accès au droit et des associations œuvrant dans ce domaine,
– des associations gérant un espace de rencontre entre parents et enfants et de celles intervenant en matière de médiation familiale.
Leur décomposition par brique de budgétisation est la suivante :
AE-CP | AE-CP FDC | Total | |
Aide juridictionnelle | 657 130 383 | ||
Accès au droit et médiation familiale | 30 601 279 | ||
Aide aux victimes | 46 502 635 | 25 000 | 46 527 635 |
Indemnisation des avoués | 0 | ||
Total | 734 234 297 | 25 000 | 734 259 297 |
Évolution du périmètre du programme
Principales évolutions
Le périmètre du programme en 2024 est identique au périmètre en 2023.
Échéancier des crédits de paiement (hors titre 2)
Estimation des restes à payer au 31/12/2023 | ||||||||
Engagements sur années |
| Engagements sur années |
| AE (LFI + LFR + Décret d’avance) 2023 |
| CP (LFI + LFR + Décret d’avance) 2023 |
| Évaluation des |
2 245 881 |
| 0 |
| 714 139 430 |
| 714 011 384 |
| 2 500 000 |
Échéancier des CP à ouvrir | ||||||||
AE |
| CP 2024 |
| CP 2025 |
| CP 2026 |
| CP au-delà de 2026 |
| ||||||||
Évaluation des |
| CP demandés |
| Estimation des CP 2025 |
| Estimation des CP 2026 |
| Estimation des CP |
2 500 000 |
| 2 500 000 |
| 0 |
| 0 |
| 0 |
| ||||||||
AE nouvelles pour 2024 |
| CP demandés |
| Estimation des CP 2025 |
| Estimation des CP 2026 |
| Estimation des CP |
734 234 297 |
| 731 734 297 |
| 2 420 000 |
| 80 000 |
| 0 |
| ||||||||
Totaux |
| 734 259 297 |
| 2 420 000 |
| 80 000 |
| 0 |
|
| Clés d'ouverture des crédits de paiement sur AE 2024 | ||||||
|
| CP 2024 demandés |
| CP 2025 |
| CP 2026 |
| CP au-delà de 2026 |
|
| 99,66 % |
| 0,33 % |
| 0,01 % |
| 0,00 % |
Les CP 2024 sur engagements antérieurs à 2024 et les CP 2025 sur engagements nouveaux 2024 concernent essentiellement le dispositif de télé-assistance grave danger (TGD) et, dans une moindre mesure, les dépenses de conduite du changement dans le domaine de l’aide juridictionnelle, le numéro d’appel téléphonique « 116 006 » ouvert aux victimes et la création de nouvelles maisons de justice et du droit.
ACTION (89,5 %)
01 – Aide juridictionnelle |
| Titre 2 | Hors titre 2 | Total | FdC et AdP |
---|---|---|---|---|
Autorisations d'engagement | 0 | 657 130 383 | 657 130 383 | 0 |
Crédits de paiement | 0 | 657 130 383 | 657 130 383 | 0 |
L’action n° 1 recouvre l’ensemble des moyens permettant de favoriser une défense de qualité des justiciables aux ressources financières modestes, en avançant les dépenses afférentes aux instances, procédures ou actes, tout en maîtrisant le montant de l’effort financier consenti par l’État. Outre l’aide juridictionnelle, l’action inclut les aides à l’intervention de l’avocat dans les procédures non juridictionnelles (assistance d’une personne placée en garde à vue, entendue librement ou retenue ; assistance d’une personne présentée devant le procureur de la République ; intervention en matière de médiation ou de composition pénales ; assistance des détenus lors de procédures disciplinaires ou d’isolement) et l’aide à la médiation.
Sauf exception prévue par la loi (par exemple les contentieux portés devant la Cour nationale du droit d’asile – CNDA), l’admission à l’aide juridictionnelle est prononcée sous condition de ressources. Elle entraîne pour le bénéficiaire l’avance par l’État de la totalité ou d’une partie des frais afférents aux prestations d’auxiliaires de justice qui viendront à être engagés dans le cadre des procédures, qu’il s’agisse d’avocats, de commissaires de justice, d’experts ou d’enquêteurs sociaux mandatés par les juridictions. Cependant, le droit de plaidoirie reste à la charge du bénéficiaire, sauf exception.
Les admissions à l’aide juridictionnelle sont instruites par les bureaux d’aide juridictionnelle (BAJ) présents dans chaque tribunal judiciaire (TJ), à la Cour de cassation, au Conseil d’État et à la CNDA. Les demandeurs de l’aide déposent leur dossier, au format papier ou par voie dématérialisée via le nouveau système d’information de l’aide juridictionnelle (SIAJ), au BAJ ou au service d’accueil unique du justiciable (SAUJ). Les BAJ examinent leurs dossiers, notifient les décisions rendues et effectuent toutes diligences en cas de retrait de l’aide juridictionnelle lorsque le bénéficiaire est revenu à meilleure fortune ou lorsque l’aide a été accordée à la suite de déclarations inexactes ou au vu de pièces erronées. Il n’y a pas de demande préalable et le contrôle de l’éligibilité s’effectuera a posteriori lorsque l’avocat est désigné ou commis d’office par le bâtonnier ou par le président de juridiction et qu’il intervient dans une des matières énumérées par la loi sur l’aide juridique (dispositif dit de l’aide juridictionnelle garantie).
Les sommes revenant aux auxiliaires de justice sont réglées sur production d’une attestation de fin de mission délivrée, au moment où le juge rend sa décision, par le greffe, qui s’assure de l’application des barèmes prévus par les textes et de l’achèvement de la mission. L’avocat du bénéficiaire de l’aide peut renoncer à sa rétribution et recouvrer contre la partie tenue aux dépens et non bénéficiaire de l’aide juridictionnelle l’indemnité que lui a allouée la juridiction, ou encore être rémunéré par le bénéficiaire de l’aide lorsque la décision de justice rendue à son profit lui a procuré des ressources telles que, si elles avaient existé au moment de la demande d’aide, cette aide n’aurait pas été accordée.
Le montant de la contribution de l’État à la rétribution des auxiliaires de justice est fixé par le décret n° 2020-1717 du 28 décembre 2020. Pour les avocats des justiciables, la contribution de l’État résulte du produit d’une unité de valeur par un coefficient (nombre d’unités de valeur) qui diffère selon la nature de la procédure. En cas d’aide partielle, la rétribution de l’avocat versée par l’État décroît avec les ressources du bénéficiaire de l’aide ; elle est complétée par des honoraires librement négociés entre l’avocat et le bénéficiaire de l’aide partielle. Pour les aides à l’intervention de l’avocat dans les autres cas prévus par la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l’aide juridique, la rétribution est fixée forfaitairement par le décret précité. Les sommes revenant aux experts et aux médiateurs sont fixées par ordonnance du magistrat taxateur (sous réserve d’un plafond dans le cas des médiateurs) au vu de la justification de l’exécution de leur mission. Les autres auxiliaires sont rétribués au forfait.
La loi du 10 juillet 1991 a dévolu aux barreaux la gestion des fonds versés par l’État pour rétribuer les avocats. L’État attribue à chaque barreau une dotation annuelle correspondant à la participation de ses membres. Cette dotation est versée à la caisse des règlements pécuniaires des avocats (CARPA) qui est placée auprès du barreau et qui règle les rétributions dues aux avocats prêtant leur concours aux bénéficiaires de l’aide juridictionnelle. Ce versement est effectué via l’union nationale des CARPA (UNCA).
Éléments de la dépense par nature
Titre et catégorie | Autorisations | Crédits |
---|---|---|
Dépenses de fonctionnement | 1 600 000 | 1 600 000 |
Dépenses de fonctionnement autres que celles de personnel | 1 600 000 | 1 600 000 |
Dépenses d’intervention | 655 530 383 | 655 530 383 |
Transferts aux ménages | 655 465 383 | 655 465 383 |
Transferts aux autres collectivités | 65 000 | 65 000 |
Total | 657 130 383 | 657 130 383 |
DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT (1,6 M€ en AE et en CP)
Les dépenses concernent :
– les prestations effectuées par l’Agence nationale des timbres sécurisés (ANTS) ;
– les actions de conduite du changement afférentes aux nouvelles fonctionnalités dont sera doté le système d’information de l’aide juridictionnelle (SIAJ).
DÉPENSES D’INTERVENTION (655,5 M€ en AE et en CP)
Les dépenses d’intervention portent sur :
1 – les rétributions des avocats via les CARPA au titre :
– de l’aide juridictionnelle stricto sensu et l’aide à la médiation ;
– de leurs autres interventions :
● lors de gardes à vue, d’auditions libres ou de retenues,
● au cours de présentations devant le procureur de la République ou en matière de médiation et de composition pénales,
● en matière d’assistance aux détenus ;
2 – les rétributions des autres auxiliaires au titre de l’aide juridictionnelle stricto sensu ;
3 – la contractualisation locale avec les barreaux ;
4 – les outils utilisés par l’UNCA pour gérer l’aide juridictionnelle.
1 – RÉTRIBUTIONS DES AVOCATS (611,7 M€)
1.1 – Rétributions des interventions devant une juridiction ou lors d’un divorce par consentement mutuel sous seing privé (505,2 M€)
Total du nombre de personnes admises au bénéfice de l’aide juridictionnelle (y compris par la CNDA) et du nombre de mises en œuvre du dispositif d’aide juridictionnelle garantie :
| 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 (estimation) | 2024 (estimation) |
Civil et administratif | 652 918 | 557 219 | 646 206 | 579 794 | 700 000 | 742 000 |
Pénal | 419 201 | 345 243 | 414 327 | 468 327 | 450 000 | 477 000 |
Total | 1 072 119 | 902 462 | 1 060 533 | 1 048 121 | 1 150 000 | 1 219 000 |
La prévision relative aux admissions correspond, d’une part, au retour à la tendance longue observée avant la crise sanitaire, et, d’autre part, à la mise en œuvre des évolutions réglementaires intervenues en 2022 et 2023.
La prévision de dépense en 2024 prend en compte :
– la croissance du nombre des admissions,
– l’effet progressif des révisions successives du montant de l’unité de valeur servant au calcul de la rétribution et du nombre d’unités de valeur alloué en fonction du contentieux pour lequel l’avocat est intervenu ;
– la croissance régulière du nombre de gardes à vue, d’auditions libres et de présentations devant le procureur de la République ;
– l’effet progressif de la réforme relative au nouveau mode de règlement des différends ;
– les économies attendues en rationalisant les dispositions applicables aux rétributions des contentieux de masse.
1.2 – Rétributions au titre de leurs autres interventions (106,5 M€)
1.2.1 – Aides à l’intervention de l’avocat au cours d’une garde à vue, d’une audition libre, d’une retenue douanière ou d’une retenue d’une personne étrangère pour vérification de son droit de séjour ou de circulation (97,0 M€)
L’aide juridique prend en charge l’intervention de l’avocat auprès :
– des personnes gardées à vue (qui peuvent demander à être assistées par un avocat choisi ou désigné d’office, dès le début de la garde à vue, au cours des auditions et confrontations et pendant la prolongation de la garde à vue), des victimes confrontées avec une personne gardée à vue et des personnes en retenue douanière ;
– des personnes étrangères retenues pour vérification de leur droit de circulation ou de séjour ;
– des personnes entendues librement si elles remplissent les conditions d’accès à l’aide juridictionnelle.
L’estimation de la dépense se fonde sur le constat d’une évolution constante et régulière du nombre de gardes à vue et d’auditions libres d’année en année.
1.2.2 – Aides à l’intervention de l’avocat lors de procédures en présence du procureur de la République (4,7 M€)
L’aide juridique prend en charge l’intervention de l’avocat auprès :
– des personnes présentées devant le procureur de la République et suspectées d’avoir commis une infraction ;
– des personnes faisant l’objet d’une procédure de médiation ou de composition pénale.
La dépense prévisionnelle pour 2024 tient compte de l’augmentation constante du nombre de présentations devant le procureur de la République.
1.2.3 – Aides à l’intervention de l’avocat en assistance d’un détenu (4,8 M€)
L’aide juridique prend en charge l’intervention de l’avocat au cours d’une procédure disciplinaire ou d’une mesure d’isolement concernant un détenu. La dépense prévisionnelle pour 2024 tient compte d’une stabilité des dépenses afférentes aux interventions des avocats assistant un détenu.
2 – RÉTRIBUTIONS DES AUTRES AUXILIAIRES DE JUSTICE (24,2 M€)
L’État contribue aux autres frais de l’instance, telle la rétribution des autres auxiliaires (avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation, commissaires de justice, experts, médiateurs, enquêteurs sociaux ou de personnalité, traducteurs, experts, autres). L’article 31 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l’aide juridique dispose que « l’avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, le notaire, l’huissier de justice, le greffier titulaire de charge, le commissaire-priseur qui prêtent leur concours au bénéficiaire de l’aide juridictionnelle perçoivent une rétribution de l’État fixée selon des barèmes établis par décret en Conseil d’État ». Le décret n° 2023-457 du 12 juin 2023 est entré en vigueur le 1er juillet 2023 et prévoit une revalorisation de 50 % des tarifs applicables aux professions mentionnées précédemment La dépense prévisionnelle pour 2024 prend en compte l’effet progressif de cette revalorisation.
3 – CONTRACTUALISATION LOCALE AVEC LES BARREAUX (19,5 M€)
Tout barreau à la possibilité de conclure avec le tribunal judiciaire près duquel il est établi une convention triennale par laquelle il donne des garanties sur l’assistance d’un avocat dans les procédures juridictionnelles et non juridictionnelles et également sur la qualité de la défense apportée aux bénéficiaires de l’aide juridique. Il reçoit à cet effet une dotation complémentaire. Une telle convention prévoit par exemple la mise en place de permanences ; elle comporte des engagements sur les objectifs à atteindre ; elle précise la manière dont est évaluée l’atteinte de ces objectifs. Les conventions à l’aide juridique ont été renouvelées au 1er janvier 2023. En 2023, 161 conventions ont ainsi été conclues contre 145 en 2022. Les crédits 2024 portent sur la seconde année des conventions triennales et prennent en compte la conclusion d’avenants aux conventions existantes ou de nouvelles conventions.
4 – SUBVENTION VERSÉE À l’UNCA POUR L’AMÉLIORATION DES OUTILS DE GESTION DE L’AIDE JURIDICTIONNELLE (0,1 M€)
En vertu de l’article 67-2 de la loi n° 91-647 sur l’aide juridique, l’Union nationale des caisses des règlements pécuniaires des avocats (UNCA) « rend compte au ministère de la Justice de l’utilisation au sein de chaque barreau des ressources affectées au financement de l’aide juridique par le biais de transmissions dématérialisées ». Chaque année, une subvention est ainsi versée à l’UNCA en contrepartie du travail de consolidation, de vérification et de transmission des données sur l’utilisation des dotations versées aux caisses des règlements pécuniaires des avocats (CARPA).
ACTION (2,2 %)
02 – Développement de l'accès au droit et du réseau judiciaire de proximité |
| Titre 2 | Hors titre 2 | Total | FdC et AdP |
---|---|---|---|---|
Autorisations d'engagement | 0 | 16 068 510 | 16 068 510 | 0 |
Crédits de paiement | 0 | 16 068 510 | 16 068 510 | 0 |
L’action tend à mettre en œuvre une politique publique d’aide à l’accès au droit tournée vers l’ensemble des citoyens, à partir de structures et de dispositifs institués dans un cadre partenarial. Le renforcement de cette politique constitue un des objectifs de la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle.
Dans un contexte où les demandes d’accès au droit se développent et concernent des domaines de plus en plus variés et des populations parmi les plus démunies, cette politique s’appuie sur :
– les 101 conseils départementaux de l’accès au droit (CDAD) et les trois conseils de l’accès au droit (CAD) implantés en Polynésie française, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy et à Saint-Pierre-et-Miquelon, constitués en groupement d’intérêt public (GIP) ; cette forme juridique permet le cofinancement par les autres membres de droit ou des membres associés (collectivités locales, professions juridiques, associations, etc.) ;
– les 2 685 point-justice dénombrés le 31 décembre 2022 ;
– le réseau judiciaire de proximité animé par les CDAD et constitué par 149 maisons de justice et du droit (MJD) existant en septembre 2023.
Le CAD de Nouvelle-Calédonie ainsi que trois maisons de justice et du droit sont actuellement en cours de création. Ces nouvelles MJD seront localisées à Alès dans le Gard, à Limoux dans l’Aude et à Paris 13e.
Les CDAD et les CAD ont pour objectif de développer, au plus près de l’usager, l’accès à l’information juridique dans tous types de lieux. Tous les publics sont concernés, en particulier les personnes les plus vulnérables souvent confrontées à un cumul de difficultés juridiques et sociales nécessitant de maîtriser différents domaines du droit. Les crédits qui seront consacrés aux CDAD en 2024 permettront de développer le réseau de l’accès au droit en réduisant les insuffisances du maillage territorial, de financer au sein des point-justice des consultations et des informations juridiques et d’accompagner la transformation numérique du service public de la Justice par le soutien aux publics les plus en difficulté, par exemple en les aidant à remplir en ligne leurs demandes d’aide juridictionnelle grâce au nouveau système SIAJ. En particulier, les CDAD et les CAD continueront à articuler le maillage des lieux d’accès au droit avec celui des France services en délocalisant ou en créant des point-justice dans ces services publics de proximité. Fin juin 2023, on dénombrait 796 point-justice implantés dans les 2 560 France services labellisées.
Les MJD, qui sont des établissements judiciaires, assurent une présence judiciaire de proximité et concourent à la prévention de la délinquance, à l’aide aux victimes et à l’accès au droit. Les mesures alternatives aux poursuites et les actions tendant à la résolution amiable des conflits peuvent y prendre place.
En 2024, les crédits en faveur de l’accès au droit progresseront de 1,4 M€ (+9,6 %) par rapport à ceux ouverts dans la LFI pour 2023 afin d’accueillir un plus large public en accroissant les capacités des permanences existantes (extension des plages horaires ou augmentation du nombre d’intervenants) ou en en créant de nouvelles. Ils constituent des leviers financiers au niveau local car les actions menées peuvent bénéficier de cofinancements dans le cadre de la politique de la ville ou être soutenues par des partenaires locaux particulièrement intéressés par la politique d’accès au droit.
Éléments de la dépense par nature
Titre et catégorie | Autorisations | Crédits |
---|---|---|
Dépenses de fonctionnement | 300 000 | 300 000 |
Dépenses de fonctionnement autres que celles de personnel | 300 000 | 300 000 |
Dépenses d’intervention | 15 768 510 | 15 768 510 |
Transferts aux collectivités territoriales | 235 000 | 235 000 |
Transferts aux autres collectivités | 15 533 510 | 15 533 510 |
Total | 16 068 510 | 16 068 510 |
DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT (0,3 M€ en AE et en CP)
Les dépenses de fonctionnement de l’action n° 02 concernent :
le renouvellement du matériel informatique ou du mobilier des maisons de justice et du droit et le premier équipement des maisons de justice et du droit en cours de création ;
l’organisation et le financement d’une campagne de communication nationale relative à l’accès au droit.
DÉPENSES D’INTERVENTION (15,77 M€ en AE et en CP)
Les dépenses d’intervention de l’action n° 02 concernent :
1/ l’action des CDAD et des CAD avec le renforcement des point-justice ;
2/ la contribution du ministère de la Justice au fonds national France services ;
3/ l’aide apportée aux collectivités territoriales désireuses d’aménager des locaux pour y accueillir une MJD ;
4/ le soutien des associations nationales d’accès au droit.
1 – Soutien des conseils départementaux d’accès au droit (CDAD) et des lieux d’accès au droit (13,08 M€ en AE et en CP)
Les crédits mis à la disposition des cours d’appel sont destinés à soutenir la mise en œuvre annuelle des programmes d’actions des CDAD et des CAD et à répondre aux engagements du ministère de la justice figurant dans les conventions constitutives. Ils permettent ainsi de décliner localement la politique publique d’accès au droit.
Cette dotation servira à maintenir et à améliorer, la qualité du service rendu aux usagers du service public de l’accès au droit par le réseau constitué, à la fin de l’année 2022, par 2 685 point-justice (dont 148 maisons de justice et du droit). Ces point-justice peuvent être généralistes ou spécialisés ; c’est ainsi le cas des 156 point-justice situés dans des établissements pénitentiaires qu’on dénombrait le 31 décembre 2022. Les CDAD/CAD continuent de diversifier leur offre de service en s’adaptant aux problématiques actuelles. Ont ainsi été créés, par exemple, des point-justice ruraux pour favoriser l’accès au droit des agriculteurs, d’autres spécialisés dans l’accueil des étrangers ou des mineurs, etc. Les subventions de soutien à l’activité des CDAD et des CAD, sont notamment calculées en fonction du nombre de point-justice, qui varie selon les départements (population, structures d’accès au droit, participation financière des partenaires, etc.). Elles sont versées par les cours d’appel au vu du programme d’action de chaque CDAD/CAD tel qu’approuvé par son conseil d’administration. Les crédits alloués au subventionnement des CDAD et des CAD en 2024 seront supérieurs de 1,1 M€ à ceux ouverts par la LFI de 2023 (soit une progression de 9,2 %). Ils financeront notamment :
– le développement des consultations juridiques et des informations juridiques dispensées dans les point-justice ; 149 d’entre eux sont implantés dans une juridiction afin d’y examiner le bien-fondé de la demande du citoyen préalablement à la saisine éventuelle d’un juge, de faciliter, le cas échéant, l’instruction de la prise en charge par l’aide juridictionnelle et de proposer, si nécessaire, une orientation vers d’autres intervenants, par exemple un médiateur ou un conciliateur de justice ;
– le maintien et le développement des consultations juridiques dispensées par les professions juridiques et judiciaires pour des publics particuliers, dans divers lieux de proximité, dans des établissements pénitentiaires et dans les France services ;
– la création de permanences d’accès au droit en visioconférence ou itinérantes afin de faciliter le maillage territorial de zones étendues et/ou difficiles d’accès ;
– l’organisation d’actions de formation – dont celles au bénéfice d’agents des France services – et de communication ;
– la mise en place d’un planning partagé entre les CDAD et d’un procédé d’inscription en ligne ouvert au public.
2 – Soutien du fonds national France services (2,30 M€ en AE et en CP)
Dans la continuité de l’accord cadre national France services signé le 12 novembre 2019, un avenant financier signé par les neuf opérateurs de ce programme et par la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités locales fixe chaque année la contribution financière de chacun des partenaires au budget qui permet de faire fonctionner les France services labellisées sur l’ensemble du territoire. La contribution du ministère de la justice, qui s’ajoute au financement des consultations données dans les point-justice présents dans les France services, est réévaluée tous les ans et s’élèvera pour 2024 à 2 300 900 €.
3 – Soutien des collectivités territoriales désireuses d’aménager des locaux pour y accueillir une MJD (0,24 M€ en AE et en CP)
Ce soutien prend la forme d’une subvention d’investissement et peut intervenir dans le cadre de la création d’une MJD ou bien lors de la réhabilitation des locaux des MJD existantes.
4– Soutien des associations nationales d’accès au droit (0,15 M€ en AE et en CP)
Il est prévu de soutenir des associations spécialisées réalisant des actions d’envergure nationale qui excédent le champ de compétence local des CDAD, notamment en faveur des publics fragilisés (jeunes, personnes incarcérées, personnes handicapées, gens du voyage, étrangers, personnes exclues, etc.).
ACTION (6,3 %)
03 – Aide aux victimes |
| Titre 2 | Hors titre 2 | Total | FdC et AdP |
---|---|---|---|---|
Autorisations d'engagement | 0 | 46 502 635 | 46 502 635 | 25 000 |
Crédits de paiement | 0 | 46 502 635 | 46 502 635 | 25 000 |
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, est le ministre chargé de coordonner l’action gouvernementale en matière d’aide aux victimes.
L’aide aux victimes d’infractions pénales, que finance le programme 101, bénéficie d’une progression soutenue de ses crédits depuis plusieurs années. Elle concerne non seulement les victimes françaises et étrangères d’actes commis en France mais aussi les victimes françaises d’actes commis à l’étranger. Cette politique publique vise à apporter aux victimes un soutien juridique, social et psychologique au plus tôt après les faits, puis tout au long de la procédure judiciaire, jusqu’aux démarches d’indemnisation. Ces dernières années, la politique pénale de l’État a permis de renforcer les droits des victimes, de les faire bénéficier d’une meilleure prise en charge, y compris dans le cadre des dispositifs destinés à leur assurer une indemnisation effective de leurs préjudices. Le soutien des victimes d’actes de terrorisme tout comme la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales constituent des déclinaisons spécifiques de cette politique.
La politique d’aide aux victimes d’infractions pénales s’appuie sur :
– un réseau d’associations locales d’aide aux victimes, subventionnées par les cours d’appel et agréées au niveau ministériel pour certaines. En 2022, ces associations ont accueilli, informé et orienté, de manière gratuite et confidentielle, près de 374 000 victimes d’infractions pénales, dans le cadre de permanences dans les bureaux d’aide aux victimes, des commissariats, des gendarmeries, des point-justice, des services d’urgences d’hôpitaux, etc. ;
– des fédérations d’associations d’aide aux victimes ainsi que des associations nationales d’aide aux victimes, subventionnées au niveau central.
Les crédits alloués en 2024 (46,5 M€) progressent de 2 M€ (+4 %) par rapport à la LFI pour 2023. Ils permettront de pérenniser l’action des associations locales, de développer l’accueil des victimes, d’améliorer leur accompagnement (en développant les consultations réalisées par des juristes et des psychologues), de renforcer le financement des associations prenant en charge les femmes victimes de violences, conformément aux engagements du gouvernement, et de garantir la rapidité des interventions.
Outre le numéro 116 006, service d’assistance téléphonique à destination de l’ensemble des victimes, qui offre sur tout le territoire national une première écoute et une orientation personnalisée vers une association d’aide aux victimes, 7 jours sur 7, de 9 à 20 heures, le programme 101 continuera de financer d’autres dispositifs spécialisés comme le téléphone grave danger. Ce dispositif prévu à l’article 41-3-1 du code de procédure pénale offre au procureur de la République la possibilité d’attribuer en cas de grave danger un téléphone portable d’alerte aux personnes victimes de violences conjugales ou de viol. Ce téléphone est accordé pour une période de six mois renouvelable. En cas de danger, grâce à ce téléphone, la victime peut alerter immédiatement, via une plate-forme de téléassistance, les forces de police et bénéficier d’une intervention prioritaire. En 2022, plus de 2 500 appels ont entraîné une intervention des forces de l’ordre. Dispositif de protection à la fois efficace et discret, le TGD est de plus en plus utilisé au service des victimes (plus de 5 400 téléphones déployés en juillet 2023). Outre le fait de recevoir un téléphone, les personnes bénéficiant du dispositif sont suivies par une association d’aide aux victimes, qui procède à l’évaluation régulière de leurs besoins concernant cet équipement et son utilisation.
D’une manière générale, le programme 101 continuera de mobiliser en 2024 des ressources importantes en faveur des victimes de violences conjugales, avec une augmentation du nombre d’évaluations approfondies de la situation de ces victimes (EVVI), utiles pour adapter la prise en charge à chaque cas et mettre en place, le plus tôt possible, les mesures de protection appropriées, ou encore une augmentation du nombre des accompagnements déjà évoqué effectués au profit des personnes qui ont reçu une TGD et de celles dont le conjoint violent s’est vu imposer un bracelet anti-rapprochement (BAR).
La prise en charge pluridisciplinaire des victimes les plus vulnérables, comme les victimes mineures, constitue un autre axe prioritaire de la politique d’aide aux victimes, qui verra en 2024 la poursuite du déploiement des chiens d’assistance judiciaire, permettant aux victimes d’aborder plus sereinement les audiences. Les engagements du référentiel relatif à l’accueil et l’accompagnement des victimes en juridiction, publié en avril 2022, continueront d’être mis en place en lien étroit avec les bureaux d’aide aux victimes (BAV) présents dans chaque tribunal judiciaire. Un parcours d’accompagnement a vocation à être systématiquement proposé aux victimes mineures afin de favoriser leur compréhension du processus judiciaire et leur prise en charge sur le plan psychologique.
Enfin, le programme 101, aux côtés de cinq autres programmes budgétaires, soutient l’action du centre national de ressources et de résilience (CN2R). Ce groupement d’intérêt public est chargé de recenser, de promouvoir et de diffuser les travaux de recherche, les savoirs et les pratiques en matière de prise en charge des victimes, notamment celles présentant un psycho-traumatisme, afin de développer des contenus de formation et des référentiels.
Éléments de la dépense par nature
Titre et catégorie | Autorisations | Crédits |
---|---|---|
Dépenses de fonctionnement | 10 502 585 | 10 502 585 |
Dépenses de fonctionnement autres que celles de personnel | 10 502 585 | 10 502 585 |
Dépenses d’intervention | 36 000 050 | 36 000 050 |
Transferts aux collectivités territoriales | 45 000 | 45 000 |
Transferts aux autres collectivités | 35 955 050 | 35 955 050 |
Total | 46 502 635 | 46 502 635 |
DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT (10,5 M€ en AE et en CP)
Les crédits de fonctionnement de l’action n° 03 concernent en particulier :
– le dispositif permanent d’assistance téléphonique « 116 006 », qui, outre son activité quotidienne, est sollicité, le cas échéant, à la suite d’un attentat ou d’un accident collectif,
– l’équipement en téléphones et le fonctionnement de la plate-forme d’appels du dispositif TGD,
– le maintien à niveau du matériel informatique et/ou du mobilier des BAV,
– des outils d’évaluation de la politique d’aide aux victimes,
– des actions de communication.
DÉPENSES D’INTERVENTION (36,0 M€ en AE et en CP)
Les dépenses d’intervention de l’action n° 03 concernent :
1/ le soutien des associations locales d’aide aux victimes ;
2/ les associations et les fédérations intervenant au niveau national, ainsi que les actions d’envergure nationale.
1 – Interventions en faveur des associations locales d’aide aux victimes (33,8 M€)
Les crédits alloués à l’accompagnement des victimes par les associations locales se décomposent comme suit :
– 7 M€ pour soutenir les associations qui tiennent des permanences dans les bureaux d’aide aux victimes (BAV) ou qui suivent les victimes lors des audiences ;
– 26,8 M€ pour :
● pérenniser les actions menées actuellement par les associations, accroître le nombre d’entretiens et de suivis, parfaire la couverture du territoire national (en instaurant par exemple de nouvelles permanences au sein de commissariats, de brigades de gendarmerie ou d’hôpitaux) et améliorer la qualité des prises en charge par le renforcement des effectifs et le développement des compétences spécialisées ;
● suivre spécifiquement les victimes d’actes de terrorisme et d’accidents collectifs, en confiant à des intervenants sociaux, à des psychologues et à des juristes le suivi des victimes de ce type d’actes et en développant au sein de chaque cour d’appel un dispositif pluridisciplinaire d’aide aux victimes en urgence ;
● mettre en œuvre certains dispositifs spécifiques aux victimes vulnérables (évaluation des besoins particuliers de protection des victimes (EVVI), accompagnement des victimes bénéficiant des dispositifs téléphone grave danger (TGD) ou bracelet anti-rapprochement (BAR), unités d’accueil pédiatriques enfants en danger (UAPED), etc.) ;
● accompagner la mise en œuvre de mesures de justice restaurative ;
● accompagner des victimes étrangères ou résidant à l’étranger pour des faits commis en France ou bien des victimes françaises pour des faits commis à l’étranger ; cet accompagnement concerne, entre autres victimes, les victimes d’acte de terrorisme.
2 – Interventions en faveur des associations et fédérations intervenant au niveau national – actions de dimension nationale (2,2 M€)
Il s’agira :
– de renouveler les conventions d’objectifs conclues par le ministère de la Justice avec les fédérations et les associations nationales :
● qui animent des réseaux locaux d’associations et contribuent ainsi à la diffusion des savoirs, à la professionnalisation et l’harmonisation de la prise en charge des victimes ;
● qui participent à des travaux de réflexion sur la prise en charge des victimes ;
● qui interviennent dans des domaines particuliers (ex : violence routière, discriminations, racisme et antisémitisme, justice restaurative, terrorisme, accidents collectifs, etc.) ;
– de mener des actions de modernisation de la politique d’aide aux victimes,
– de contribuer au fonctionnement du centre national de ressources et de résilience.
ACTION (2,0 %)
04 – Médiation et espaces de rencontre |
| Titre 2 | Hors titre 2 | Total | FdC et AdP |
---|---|---|---|---|
Autorisations d'engagement | 0 | 14 532 769 | 14 532 769 | 0 |
Crédits de paiement | 0 | 14 532 769 | 14 532 769 | 0 |
Cette action tend, d’une part, à développer la résolution amiable des conflits dans le domaine familial et, d’autre part, à maintenir des liens entre parent(s) et enfant(s) grâce à des espaces de rencontre qui sont aménagés à cette fin. Elle participe notamment au développement des modes alternatifs de règlement des litiges que promeut la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, ainsi qu’au développement de la politique de l’amiable engagé par le garde des Sceaux en mai 2023.
Les crédits de l’action sont uniquement des crédits d’intervention destinés essentiellement à soutenir un réseau d’associations locales sur lesquelles repose la mise en œuvre de cette politique publique. Fin 2022, ce réseau était composé de 301 associations locales et 9 collectivités territoriales ou structures relevant d’une collectivité territoriale. Sur les 310 organismes subventionnés en 2021, 119 ont œuvré uniquement dans le domaine de la médiation, 85 uniquement au titre d’un espace de rencontre et 106 ont exercé une activité mixte.
Les crédits d’intervention de l’action progressent de 5,9 % (+ 0,81 M€) par rapport à la LFI pour 2023.
La résolution amiable des conflits dans le domaine familial
Les articles 255 et 373-2-10 du code civil fondent l’intervention du juge en matière de médiation familiale. La convention d’objectifs et de gestion liant l’État et la CNAF pour la période 2013/2018 avait relevé le prix plafond d’un emploi de médiateur et la prestation de service de la CNAF, qui finance 75 % du coût du médiateur. Ces financements, reconduits pour la période 2018-2022, sont maintenus par la nouvelle convention d’objectifs et de gestion (COG) pour la période 2023-2027 que l’État et la CNAF ont conclue le 10 juillet 2023. Le nombre d’entretiens, séances et réunions de médiation familiale s’est élevé à environ 161 000 en 2022 et a progressé en moyenne annuelle de 4,5 % entre 2011 et 2022.
Les crédits couvriront :
– la hausse tendancielle de la dépense ;
– l’accroissement du nombre de médiations familiales induit par l’article 3 de la loi de programmation et de réforme pour la justice, qui ouvre au juge statuant sur l’autorité parentale la possibilité de proposer une mesure de médiation ou d’enjoindre les parties de rencontrer un médiateur, y compris dans la décision statuant définitivement sur les modalités d’exercice de l’autorité parentale ;
– l’accroissement du nombre de médiations familiales induit par l’article 14 de la loi 2022-140 du 7 février 2022 relative à la protection de l’enfance, qui a ouvert au juge des enfants la possibilité de proposer à des parents une médiation familiale en lien avec une mesure d’assistance éducative qu’il a ordonnée ;
– le coût de l’expérimentation relative à la tentative de médiation familiale préalable obligatoire (TMFPO). Cette expérimentation qui consiste à ce qu’un grand nombre de saisines en modification du juge aux affaires familiales au sujet de l’exercice de l’autorité parentale ou de la contribution à l’entretien et à l’éducation de l’enfant, ou encore des stipulations contenues dans une convention homologuée, soient obligatoirement précédées d’une tentative de médiation familiale. Elle est prorogée jusqu’au 31 décembre 2024 et la COG pour 2023-2027 mentionne son financement.
Les espaces de rencontre
Les articles 373-2-1 et 373-2-9 du code civil fondent le recours du juge aux espaces de rencontre. Aux termes du décret n° 2012-1153 du 15 octobre 2012 relatif aux espaces de rencontre destinés au maintien des liens entre un enfant et ses parents ou un tiers, « l’espace de rencontre est un lieu permettant à un enfant de rencontrer l’un de ses parents ou un tiers, ou de faire l’objet d’une remise à un parent ou à un tiers. Il contribue au maintien des relations entre un enfant et ses parents ou un tiers, notamment en assurant la sécurité physique et morale et la qualité d’accueil des enfants, des parents et des tiers. ». Le décret n° 2012-1312 du 27 novembre 2012 précise de quelle manière le juge fixe l’exercice du droit de visite dans un espace de rencontre. Dans le cadre d’une ordonnance de protection l’article 515-11 du code civil incite le juge aux affaires familiales, s’il ordonne un droit de visite au profit d’un enfant, à désigner un espace de rencontre. À défaut, il doit rendre une décision spécialement motivée.
La convention d’objectifs et de gestion liant l’État et la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) pour la période 2018-2022 a porté, à compter du 1er janvier 2019, la prestation de service financée par la CNAF à 60 % du coût contre 30 % auparavant. La nouvelle convention d’objectifs et de gestion reconduit ce soutien aux espaces de rencontre pour la période 2023-2027. Le ministère de la Justice soutient financièrement les espaces de rencontre qui, en 2022 ont accueilli environ 161 000 rencontres dans le cadre d’une mesure judiciaire. Le nombre de rencontres entre 2011 et 2022 a progressé de 4 % en moyenne par an.
Les crédits prévus en 2024 permettront de poursuivre l’effort financier engagé depuis plusieurs années au profit des espaces de rencontre afin de faire face à la complexité croissante des prises en charge, notamment dans les situations de violences conjugales qui ont représenté en 2022, plus de 40 % de l’activité des espaces de rencontre, et d’enrayer l’allongement progressif des délais d’attente qu’entraîne la saturation des structures spécialisées dont l’activité s’exerce principalement en fin de journée et le week-end.
Éléments de la dépense par nature
Titre et catégorie | Autorisations | Crédits |
---|---|---|
Dépenses d’intervention | 14 532 769 | 14 532 769 |
Transferts aux collectivités territoriales | 30 000 | 30 000 |
Transferts aux autres collectivités | 14 502 769 | 14 502 769 |
Total | 14 532 769 | 14 532 769 |
Les dépenses ont une double finalité :
1 – Le soutien (14,39 M€ en AE et en CP) du réseau des associations locales de médiation familiale et des espaces de rencontre qui couvrent le territoire national :
– 6,75 M€ (contre 6,37 M€ en 2023 soit une progression de 5,9 %) pour les associations locales de médiation familiale ;
– 7,64 M€ (contre 7,21 M€ en 2023 soit une progression de 6,0 %) pour les associations locales gérant un espace de rencontre.
2 – Le partenariat (0,14 M€ en AE et en CP, comme en 2023) avec les fédérations et les associations nationales de médiation familiale et d’espaces de rencontre. En 2024, seront renouvelées les conventions avec les fédérations nationales de médiation familiale et d’espaces de rencontre, afin de dynamiser le réseau associatif et lui permettre de réaliser un travail de qualité dans l’intérêt des familles.
ACTION
05 – Indemnisation des avoués |
| Titre 2 | Hors titre 2 | Total | FdC et AdP |
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Autorisations d'engagement | 0 | 0 | 0 | 0 |
Crédits de paiement | 0 | 0 | 0 | 0 |