OBJECTIF
1 – Améliorer la qualité de service en matière d'aide aux personnes victimes de violence |
La lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes figure au premier rang des priorités du gouvernement au titre de la Grande cause nationale consacrée à l’égalité entre les femmes et les hommes. Des actions spécifiques sont mises en œuvre en matière d’accueil, d’écoute et d’orientation des victimes, au travers notamment d’un service d’accueil téléphonique apportant une écoute spécifique, un conseil de premier niveau et une orientation vers les structures locales les plus adaptées.
Un soutien financier est ainsi apporté à un numéro d’appel, d’écoute et d’orientation, à destination des femmes victimes de toutes formes de violences. Il est anonyme et accessible 7 jours sur 7 et 24h sur 24 (évolution issue du Grenelle de lutte contre les violences conjugales), gratuit depuis les téléphones fixes et mobiles en métropole, comme dans les départements d’Outre-mer.
Ce numéro prend appui sur la permanence téléphonique « 39.19 – Violences Femmes info », gérée par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) et sur une mise en réseau avec les autres numéros téléphoniques nationaux. Il s’agit du numéro du Collectif féministe contre le viol (CFCV), et des principaux partenaires associatifs : Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), Femmes solidaires, Voix de Femmes, Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF), fédération nationale GAMS et Confédération nationale du planning familial (MFPF), avec lesquels une convention de partenariat a été conclue le 10 décembre 2013. Le 39.19 assure ainsi un premier accueil des femmes victimes de violences, en les orientant vers les associations nationales ou locales partenaires les mieux à même d’apporter une réponse adaptée, complète, directe sur les violences faites aux femmes en particulier conjugales.
Dans le cadre du Grenelle de lutte contre les violences conjugales, l’ensemble des acteurs impliqués ont souhaité que ce dispositif puisse évoluer vers un fonctionnement 24h sur 24. L’amplitude des horaires d’ouverture n’était en effet pas suffisante, pénalisant notamment la prise en charge de certains appels des départements d’Outre-mer et l’accessibilité de la plateforme téléphonique aux personnes en situation de handicap (sourdes, malentendantes et aphasiques).
Cette évolution répond aussi aux engagements conventionnels contractés au niveau international par la France (convention d’Istanbul ratifiée le 4 juillet 2014 et entrée en vigueur en France le 1er novembre 2014),
Dans ce cadre, un indicateur permet de suivre les engagements contractuels définis avec la structure gestionnaire de la permanence téléphonique, en matière d’amélioration des taux de réponse aux appels.
S’agissant des CIDFF, leur action s’inscrit dans l’objectif de favoriser notamment l’autonomie des femmes à travers la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, leur émancipation économique et la diplomatie féministe, priorités gouvernementales en vue d’atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans cette lignée, l’information des femmes sur leurs droits est un vecteur essentiel de la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes contribuant à la politique publique interministérielle pilotée par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.
Il s’agit de veiller à la qualité du service rendu par les CIDFF par la délivrance d’une information juridique spécifique adaptée aux besoins du public reçu sur l’ensemble du territoire avec notamment l’organisation efficiente de permanences.
Il est à relever un impact de la crise sanitaire de la COVID‑19 sur le service d’écoute et d’information aux femmes victimes de violences proposé par les CIDFF, sachant que la très grande majorité des appels téléphoniques reçus par les CIDFF lors du confinement a concerné les violences au sein du couple (ou entre ex-conjoints).
Enfin, il a été noté, que malgré l’effort budgétaire important apporté aux CIDFF par le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations afin qu’ils puissent s’équiper d’ordinateurs et de téléphones professionnels permettant des échanges à distance avec le public, l’entretien en face-à-face dans la phase d’information et d’accompagnement des personnes reste primordial pour assoir la confiance indispensable à la bonne compréhension des situations et à la relation d’information et d’aide.
INDICATEUR
1.1 – Taux d'appels traités par la permanence téléphonique nationale de référence
(du point de vue de l'usager)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Plateforme téléphonique à destination des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles | % | 61,9 | 75,8 | 75 | 85 | 95 | Non déterminé |
Précisions méthodologiques
Mode de calcul : l’indicateur est calculé à partir du nombre d’appels traités rapporté au nombre d’appels traitables dans l’année.
Appels traités : appels auxquels une personne de la permanence a répondu.
Appels traitables : appels de nature à pouvoir être traités (appels entrants).
Source des données : rapports d’activité FNSF
Justification des cibles
L’augmentation des moyens de la FNSF, compte tenu de l’évolution du fonctionnement du « 3919 » (n° de référence toutes violences faites aux femmes, gratuit, 7j/7 et fonctionnant 24/24 depuis fin août 2021) avait conduit à fixer à la plateforme téléphonique un objectif de 85 % de qualité de service pour la période 2021-2023. Cet objectif avait été révisé à la baisse l’an dernier, au regard de l’activité très soutenue sur 2021 (soit +54,4 % de trafic par rapport à celui de 2019) et le 1er semestre 2022, ainsi que de la récente ouverture en H24, nécessitant des ajustements pour dimensionner aux mieux les ressources humaines au trafic d’appels, en particulier la nuit et le week-end. Outre ce nécessaire temps d’évaluation pour une organisation optimale, le recrutement (toujours en cours pour certaines tranches horaires) et la formation d’un nombre important de nouvelles écoutantes restaient à consolider. Dans ce contexte, le taux de réponse de la plateforme téléphonique ne pouvait qu’être affecté par les fluctuations précitées. Il convient de rappeler que le 3919 n’est pas un numéro d’urgence mais un numéro d’écoute et d’orientation. En cas d’urgence, les numéros à contacter sont le 17 pour la police et la gendarmerie ou le 114 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques ainsi que le 15 pour les urgences médicales et le 18 pour les pompiers.
Faisant suite aux travaux engagés depuis 2022 par la FNSF pour stabiliser l’équipe d’écoutantes et la dimensionner au mieux au trafic d’appels, cet objectif est désormais rehaussé pour 2024 (85 % contre 75 %). Concomitamment aux moyens supplémentaires qui ont été attribués dès 2023 à la FNSF, dans le cadre de son projet de renforcement du fonctionnement de la plateforme, une plus grande progression de l’objectif de qualité de service est en outre visée sur la période 2024-2025 (95 %).
INDICATEUR
1.2 – Accompagnement offert par les centres d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF)
(du point de vue de l'usager)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de personnes informées individuellement, en moyenne par ETP | Nb | Sans objet | 1666 | 1200 | 1210 | 1220 | Non déterminé |
Nombre d'entretiens réalisés, en moyenne par ETP | Nb | Sans objet | Non déterminé | 1790 | 1810 | 1825 | Non déterminé |
Nombre de demandes formulées par le public, en moyenne par ETP | Nb | Sans objet | Non déterminé | 4330 | 4420 | 4500 | Non déterminé |
Précisions méthodologiques
Précisions méthodologiques
Mode de calcul : L’indicateur retenu les années précédentes, c’est-à-dire uniquement le nombre de personnes reçues individuellement, en moyenne par ETP, ne permettait pas d’avoir une vision fine des activités réalisées par les CIDFF. Il a ainsi été redécoupé en trois nouveaux sous-indicateurs.
Ces sous-indicateurs ne tiennent néanmoins pas compte du contexte des demandes qui peuvent être simples ou complexes dans leur réponse, ni de la diversité des lieux d’information des CIDFF (siège, antenne, milieu rural, urbain, montagneux …).
Chaque personne reçue peut être porteuse de plusieurs demandes d’information. L’augmentation des indicateurs montrera la capacité des CIDFF à répondre à l’ensemble des problématiques exprimées par les femmes.
Source : Fédération nationale des CIDFF – Informations collectées à partir des fiches de renseignement normalisées établies pour chaque personne reçue par les CIDFF et les annexes des CIDFF.
Justification des cibles
La FNCIDFF dispose d’une nouvelle application informatique, permettant aux CIDFF de saisir leurs statistiques sur une base unique. Cette application travaillée en collaboration avec les CIDFF et le service des droits des femmes et de l’égalité (SDFE), permet de renseigner 3 sous-indicateurs : le nombre de personnes informées individuellement, le nombre d’entretiens réalisés et le nombre de demandes formulées.
Les écarts à la hausse des valeurs cibles en termes de données statistiques des CIDFF pour les années 2023, 2024, 2025 et 2026 s’expliquent par la montée en charge des demandes des femmes victimes de violences au sein du couple, et des femmes mobilisées sur leur projet professionnel, cela dans un contexte lié à des facteurs sociaux, économiques. De ce fait les CIDFF ont développé dans la mesure de leur possibilité financière des permanences renforçant l’aller-vers.
OBJECTIF
2 – Mesurer l'effet de levier de crédits du programme 137 sur le financement des actions en faveur de l'égalité professionnelle |
L’égalité professionnelle s’inscrit dans les priorités du Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027, présenté par la Première ministre le 8 mars 2023, dont le pilotage a été confié à la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations
Sur les territoires, cette politique est mise en œuvre sous l’égide des préfets de région par les délégations régionales aux droits des femmes (DRDFE) et les Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS). Compte tenu des compétences en matière de développement économique confiées aux présidents de région, les actions en faveur de l’égalité professionnelle et de l’autonomie économique des femmes s’inscrivent logiquement dans des partenariats avec les régions avec par exemple la conclusion de plans d’actions régionaux en faveur de l’entrepreneuriat des femmes (PAREF).
Les crédits du programme 137 permettent d’impulser des projets, en partenariat avec des collectivités et des acteurs sociaux locaux, notamment en matière de développement de l’entrepreneuriat des femmes, d’insertion professionnelle notamment des femmes les plus éloignées de l’emploi ou encore d’accroissement de la mixité des filières, en particulier, dans les secteurs professionnels en tension et/ou d’avenir comme le secteur du numérique.
Ainsi, l’accord-cadre national entre l’État et Bpifrance, décliné à travers les PAREF, prévoit des mesures visant à développer le mentorat, l’accompagnement et les réseaux de femmes entrepreneures, à organiser des rencontres entre professionnels et femmes entrepreneures au niveau territorial, à sensibiliser les acteurs bancaires aux outils financiers spécifiques à l’entrepreneuriat des femmes, à faciliter le passage à l’entrepreneuriat des femmes dans les territoires fragiles, à développer la sensibilisation des jeunes sur la création et la reprise d’entreprise par les femmes, à sensibiliser les prescripteurs en contact avec le public.
Sur le champ de l’insertion professionnelle, la convention pluriannuelle d’objectifs conclue entre le ministère de l’égalité et la FNCIDFF prévoit le déploiement de services-emplois au sein des CIDFF sur l’ensemble du territoire. Ce dispositif propose un accompagnement (individuel et/ou collectif) des femmes les plus éloignées de l’emploi dans leurs démarches d’insertion professionnelle. Fin 2023, 83 CIDFF sur 98 existants seront dotés d’un service emploi, l’objectif étant de couvrir la totalité des CIDFF d’ici 2027.
Enfin, concernant la mixité des métiers et des orientations professionnelles, la déclinaison territoriale de la convention nationale égalité filles/garçons permet également de soutenir des actions en faveur de l’orientation des jeunes filles et de lutte contre les stéréotypes dès le plus jeune âge.
Plus globalement, le programme 137 permet de soutenir une trentaine d’associations nationales promouvant l’égalité professionnelle, l’entrepreneuriat, l’insertion professionnelle ou encore la mixité des métiers.
Lorsque les caractéristiques du tissu économique et social le justifient, le programme 137 permet le soutien à des initiatives territoriales qui sollicitent le concours des services déconcentrés de l’État et du fonds social européen (FSE) pour mieux intégrer la dimension égalité femmes-hommes dans leurs projets.
Les administrations en charge de l’égalité professionnelle et salariale inscrivent leurs actions dans le cadre du dialogue social avec les entreprises et les branches en vue d’une meilleure inclusion sociale, objectif de l’Union européenne.
Les crédits du programme 137 favorisent et accroissent la mobilisation des acteurs (les employeurs, les branches professionnelles, les partenaires sociaux, les associations, les organismes de formations et les usagers eux-mêmes, femmes et hommes), exerçant ainsi un effet de levier opérationnel et financier.
INDICATEUR
2.1 – Part des crédits du programme 137 dédiés aux co-financement du Fonds social européen pour des projets en faveur de l'égalité professionnelle
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Part des crédits du programme 137 sur l’ensemble des co-financements nationaux du FSE | % | 12 | 11 | 20 | 20 | 20 | Non déterminé |
Part des crédits mobilisés par le programme 137 en faveur de l’égalité professionnelle (hors FSE) | % | 20 | 29 | 40 | 40 | 40 | Non déterminé |
Précisions méthodologiques
Mode de calcul : Ratio (%) = crédits du programme 137 mobilisés par les DRDFE pour les actions égalité professionnelle dans le cadre du FSE (co-financement du programme 137) / montant total des projets FSE en matière d’égalité professionnelle tous financeurs confondus.
Ratio (%) = crédits du programme 137 mobilisés par les DRDFE pour les actions égalité professionnelle (hors FSE) dont les actions en faveur de la mixité des filières professionnelles, entreprenariat, notamment dans les milieux ruraux et QPV / montant total (hors FSE) des actions en matière d’égalité professionnelle (entrepreneuriat, mixité, insertion professionnelle...)
Source : Enquête DGCS (EGACTIV)
Justification des cibles
L’indicateur relatif au pourcentage des crédits du programme 137 engagés dans le cadre des projets financés par le FSE retrace les crédits du programme opérationnel en cours. Le maintien de la cible à une valeur de 20 % matérialise l’engagement constant de l’État dans la programmation de crédits d’investissement attribués à la France. Il permettra de porter de manière structurante des actions locales innovantes.
Le second sous-indicateur qui porte sur la part des crédits du programme 137 dans les projets locaux non financés par du FSE, correspond à l’objectif d’un engagement à hauteur de 40 %. L’objectif est de concentrer les financements du programme 137 sur des projets robustes. Ils feront l’objet d’évaluation. Le soutien à un nombre trop important d’initiatives pour de faibles montants sera évité.
OBJECTIF
3 – Aider à la sortie de la prostitution et lutter contre son développement |
La loi du 13 avril 2016 prévoit la mise en place de parcours de sortie de la prostitution (PSP) accordés par le préfet de département sur avis de la commission départementale de lutte contre la prostitution et la traite des êtres humains. 98 départements ont installé une commission, les deux dernières le seront fin 2023. 51 départements ont déjà accordé des PSP. Les chiffres en augmentation constante (+44 % entre le 31/12/2021 et le 31/12/2022) montrent l’efficience et le bien-fondé de la mesure. Les PSP sont accordés pour une période de 6 mois renouvelable 3 fois (24 mois au total).
Une instruction interministérielle incitant les départements n’ayant pas de commission à procéder à son installation a été publiée le 13 avril 2022. Les moyens financiers alloués aux associations, via la signature de CPO et les fonds de l’AGRASC, visent à permettre un meilleur accompagnement et la prise en charge de nouvelles personnes. L’appel à projets régional de 3,4 M€ financé grâce au fonds AGRASC 2023 permettra de soutenir 39 projets associatifs.
INDICATEUR
3.1 – Déploiement des parcours de sortie de prostitution (PSP)
(du point de vue de l'usager)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de parcours de sortie de prostitution (PSP) en cours | Nb | Non déterminé | Non déterminé | 550 | 650 | 750 | Non déterminé |
Précisions méthodologiques
Mode de calcul : Nombre de PSP au cours de l’année écoulée. Il n’est pas nécessaire de procéder à un calcul pour l’obtenir. Le nombre de PSP par département est transmis par les déléguées départementales à partir des PSP signés par le préfet de département.
Source : Enquête DGCS, via les DRDFE.
Justification des cibles
La progression du nombre de parcours de sortie de prostitution se justifie à la fois par :
le nombre grandissant de personnes en contact avec les associations agréées et qui sont susceptibles d’entrer en PSP ;
le développement de maraudes numériques par les associations qui permettent de toucher un autre public que celui de la prostitution de rue ;
le nombre croissant de départements ayant installé une commission départementale chargée d’étudier les entrées en PSP (toutes seront installées d’ici fin 2023) ;
la diffusion en mai 2022 d’une instruction interministérielle des ministères de l’Intérieur et du ministère en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes rappelant aux préfets la nécessité, de favoriser le dispositif d’entrée en PSP, qui devrait être suivie d’effets positifs dans la prise en charge des victimes.