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Présentation stratégique du projet annuel de performances

Benoît BONAIMÉ

Directeur général de l'enseignement et de la recherche

Responsable du programme n° 143 : Enseignement technique agricole


L’enseignement technique agricole, piloté par la direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) au sein du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, est une composante essentielle du service public national d’éducation et de formation. L’enseignement agricole prépare à près de 200 métiers et propose une diversité de formations avec pour dénominateur commun le vivant, en contact avec la nature ou les personnes. Ces formations, de la 4e au brevet de technicien supérieur agricole (BTSA), permettent d’intégrer les métiers des filières agricoles et agroalimentaires, les métiers de la filière forêt-bois, les métiers liés à la préservation et la mise en valeur des milieux naturels, les services aux personnes âgées ou à la petite enfance en milieu rural, les services dans les territoires : tourisme, animation, communication, commerce et vente…


L’enseignement technique agricole a formé près de 200 000 apprenants aux métiers du vivant, en contact avec la nature ou les personnes, durant l’année scolaire 2022-2023. Ces effectifs d’élèves et apprentis sont de nouveau en progression par rapport à l’année précédente, soit une hausse cumulée de 4 % depuis 2019, avec environ 154 000 élèves au titre de la formation initiale scolaire et 43 000 apprentis. En complément, plus de 14,3 millions d’heures-stagiaires de formation continue ont été délivrées, en hausse de 5 %. Les enseignements sont assurés au sein de 174 établissements publics (regroupant 220 lycées) et 580 établissements privés qui couvrent l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin. Avec 192 exploitations agricoles et 43 ateliers technologiques et centres équestres, dont une majorité relève de l’enseignement public, les établissements de l’enseignement agricole associent à la fois un appareil de formation et d’éducation et un outil d’application sur le terrain des politiques publiques portées par le ministère de l’agriculture. C’est la connexion entre les deux qui constitue une force originale, constitutive de cette identité.


L’enseignement agricole prépare l’avenir par l’innovation et la formation de nos jeunes, face au défi majeur de renouvellement des générations en agriculture et de l’adaptation au changement climatique. La DGER s’attache notamment à renforcer le continuum formation-recherche-innovation-développement qui constitue la particularité de l’enseignement agricole telle que prévue par la réglementation, ainsi que les partenariats avec le monde professionnel.

L’enseignement agricole dispose d’une expertise reconnue en matière d’initiatives pédagogiques et éducatives, de travail en pluridisciplinarité et en dynamiques de projet, qui lui permettent de contribuer à répondre à ces défis. En particulier, l’enseignement agricole dispose d’une pratique solide pour aborder les questions socialement vives, qui surgissent fréquemment dès que les sujets liés au vivant sont abordés. Il a ainsi pris toute sa place dans les concertations régionales et nationale organisées dans le cadre du projet de pacte et de loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA).


Les travaux en cours sur le PLOA partent du constat que l’agriculture, en dépit des gains de productivité, nécessite l’emploi d’un nombre élevé d’actifs pour assurer les activités de production et pour répondre aux enjeux des transitions agro-écologique et climatique. Le déficit en emplois du secteur agricole est d’ores et déjà marqué, tant pour les chefs d’exploitation que pour les salariés, dans tous les secteurs (métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, du paysage et de la forêt) et à tous les niveaux de qualification. Alors que 166 000 chefs d’exploitations pourront faire valoir leur droit à la retraite d’ici 2030, soit un tiers d’entre eux, le flux d’installation se situe depuis les années 2000 entre 12 500 et 14 000 exploitants par an. Ce déséquilibre peut être traduit par un déficit du nombre de diplômés de plus de 30 %. Principal pourvoyeur des emplois de l’agriculture, l’enseignement agricole jouera aura donc un rôle majeur à jouer pour relever les défis du PLOA.


L’esprit qui continuera d’animer l’enseignement agricole en 2024 dans la formation de ses jeunes repose sur une double intention :

  • Offrir aux élèves, étudiants, apprentis et stagiaires de la formation continue, dans leur diversité, une formation et une éducation qui fera d’eux, à travers un cheminement adapté et une approche globale, à la fois des futurs professionnels performants dans les métiers du vivant grâce à des capacités solides dans le domaine professionnel visé et psychosociales transversales et des citoyens éclairés capables d’agir en conscience dans une société complexe ;

  • À travers un travail d’animation, contribuer à insuffler auprès des acteurs des territoires les actions de développement et les innovations nécessaires pour relever le défi des transitions, notamment les transitions agro-écologique et climatique, et le défi du renouvellement des générations en agriculture.


Cette année encore l’enseignement agricole va innover, évoluer, proposer de nouveaux projets pour toujours mieux former nos jeunes. Il s’appuie sur la pratique du sport, fort de ses près de 160 sections sportives, que l’année 2023/2024 placera comme une priorité dans le cadre des actions éducatives. L’accueil par Paris des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 constituera un temps privilégié pour renforcer les passerelles entre le monde scolaire et le mouvement sportif afin d’encourager la pratique physique et sportive des jeunes.

Il s’appuiera également sur l’éducation socioculturelle, enseignement spécifique de l’enseignement agricole qui a notamment pour but de former un futur citoyen en lui donnant les moyens de comprendre le monde qu’il entoure et d’agir et de communiquer selon les valeurs démocratiques de notre société, tout en lui permettant de développer ses compétences psychosociales. L’enseignement agricole propose des soutiens personnalisés et est mobilisé pour mieux les protéger, en particulier contre le harcèlement.


L’enseignement agricole a pour ambition de former encore plus de jeunes et poursuivra en 2024 la campagne communication de « L’Aventure du vivant » et le tour de son camion au sein des territoires pour promouvoir les formations et les métiers auxquels il prépare.


À compter de la rentrée scolaire 2023-2024, les élèves de CAPa et de baccalauréat professionnel de l’enseignement agricole bénéficieront d’une allocation financière pour les périodes de formation en milieu professionnel. Les élèves en bénéficieront dans des conditions similaires à ceux de l’éducation nationale, à hauteur de 50 à 100 € par semaine de stage. Cette nouvelle gratification, qui contribuera à l’attractivité d’un enseignement agricole technique fortement professionnel par nature, fait l’objet d’un complément de 66,7 M€ sur le budget du programme 143 pour 2024.


L’enseignement agricole a pour volonté de renforcer son action en faveur des transitions grâce au plan « Enseigner à produire autrement », dont l’ambition est confortée par les travaux du PLOA et qui mobilise toute la communauté de travail. À titre d’exemple, à partir de la rentrée scolaire 2023/2024, agriculteurs et conseillers agricoles pourront être reçus dans cinq établissements identifiés comme démonstrateurs pionniers sur le climat. À Sartène, Valence, Obernai, Albi et Lyon-Dardilly, les innovations testées avec réussite pour s’adapter et réduire les émissions de gaz à effet de serre seront présentées comme supports pour accompagner des groupes d’agriculteurs qui veulent adapter leurs modes de culture. Les élèves et enseignants seront mobilisés pour cet ambitieux projet de recherche et développement de trois ans conduit par Chambres d’Agriculture France et soutenu par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. L’Institut Agro pilotera en appui une action de diffusion vers l’ensemble des établissements d’enseignement agricole.


L’enseignement agricole va continuer de capitaliser sur son ouverture marquée sur l’Europe et à l’international, avec en particulier un taux important de projets Erasmus et une implication forte dans des actions de coopération dans le monde entier, en lien direct avec la politique d’influence française. Cela contribue à l’éducation des jeunes, à la transmission des valeurs de la République et au développement de la fraternité, de l’ouverture culturelle et de la compréhension de l’altérité entre jeunes européens et du monde.


Si l’enseignement agricole obtient d’excellents résultats, en termes de réussite aux examens et d’insertion professionnelle, c’est avant tout grâce à ses enseignants et ses équipes éducatives. Annoncé en avril dernier par le Président de la République, le « Pacte enseignant » est mis en œuvre dans l’enseignement agricole technique à compter de la rentrée scolaire 2023-2024. Il permettra de mieux rémunérer ces personnels et propose à ceux qui le souhaitent et le peuvent de s’engager dans des missions complémentaires au service des apprenants et des établissements.


Pour l’enseignement agricole, au-delà du remplacement de courte durée, qui constitue une priorité comme pour l’éducation nationale, huit missions ont été identifiées qui pourront faire l’objet d’un pacte, dont trois concernent plus particulièrement la voie professionnelle. Cela couvrira par exemple l’accompagnement des élèves en difficulté, l’inclusion scolaire, mais aussi l’accompagnement des transitions agroécologiques et l’intensification de la découverte des formations de l’enseignement agricole et des métiers du vivant pour les élèves de collège. Chaque agent pourra percevoir jusqu’à 3 750 €, voire 7 500 € lorsque les missions bénéficieront à la voie professionnelle. Au total, près de 11 500 agents de l’enseignement public comme privé bénéficieront d’une revalorisation « socle » de l’indemnité support, l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (ISOE) et primes d’attractivité. L’élargissement et la revalorisation de la prime d’attractivité concernera 7 700 enseignants du public et 3 600 enseignants du privé et se traduira par une augmentation de plusieurs centaines d’euros par mois, en fonction de l’ancienneté des agents.


La DGER organise un accompagnement soutenu des agents concernés et des équipes de direction d’établissement pour leur apporter les ressources utiles à la réussite de leurs missions.


En outre, l’enseignement agricole, particulièrement engagé pour l’inclusion scolaire, s’inscrit dans les mesures visant à améliorer les conditions d’emploi des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Ainsi dès la rentrée 2023, l’État proposera un contrat à durée indéterminée aux AESH justifiant de 3 années d’exercice en cette qualité.


Enfin, le schéma d’emplois du programme 143 (+20 ETP en 2024) préserve toutes les forces pédagogiques et conforte les différents dispositifs mis en place au bénéfice des élèves et étudiants de l’enseignement agricole technique, comme les équipes médico-sociales.



Récapitulation des objectifs et des indicateurs de performance

Objectif 1 : Assurer un enseignement général, technologique et professionnel conduisant à la réussite scolaire et à une bonne insertion sociale et professionnelle

Indicateur 1.1 : Taux de réussite aux examens

Indicateur 1.2 : Taux d'insertion professionnelle

Objectif 2 : Optimiser la gestion de la formation initiale scolaire

Indicateur 2.1 : Dépense de l’État pour la formation d’un élève de l’enseignement agricole technique