$@FwLOVariable(annee#2024)

$@FwLOVariable(numProg#172)

$@FwLOVariable(libelleProg#Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires)

$@FwLOVariable(enteteSousTitre#Objectifs et indicateurs de performance)

 

Objectifs et indicateurs de performance

Évolution de la maquette de performance

Pour 2024, la maquette de performance est enrichie de deux nouveaux indicateurs :

  • l’un sur la recherche partenariale : indicateur 2.3 « Mesure de l’impact du dispositif CIFRE » (convention industrielle de formation par la recherche) ;

  • l’autre sur les bourses ERC (European Research Council) : indicateur 3.4 « Présence des opérateurs dans le programme ERC du PCRI Horizon Europe ».

À l’exception de ces changements, la maquette des objectifs et indicateurs du programme reste stable.


OBJECTIF    

1 – Produire des connaissances scientifiques au meilleur niveau international

 

L’objectif premier du programme est de maintenir l’excellence scientifique de la recherche française, dans un contexte international de plus en plus concurrentiel. Cette excellence s’apprécie notamment par le nombre et surtout la qualité des publications scientifiques. Cependant, comme pour d’autres pays intensifs en recherche, la part de la France dans les publications mondiales baisse avec l’émergence de nouvelles puissances scientifiques. En 2021, elle est en 10e position en termes de participation aux publications mondiales. L’indicateur 1.1 relatif aux publications scientifiques des opérateurs du programme, qui comprend quatre sous-indicateurs bibliométriques, rend compte de cet objectif sous les angles quantitatif (les trois premiers sous-indicateurs) et qualitatif (le 4e sous-indicateur).


Le positionnement au meilleur niveau scientifique international des organismes de recherche du programme 172 se mesure donc notamment par la capacité de leurs chercheurs à publier dans les revues internationales à comité de lecture les plus renommées dans leurs domaines de recherche.


Les trois premiers sous-indicateurs sont quantitatifs : ils mesurent la part des publications scientifiques issues des opérateurs de recherche rattachés au programme 172 dans les publications de référence internationale produites respectivement dans le monde (part mondiale), en Europe (UE 27) et enfin au sein de l’espace France-Allemagne-Royaume-Uni, ces deux pays étant comparables à la France en termes de dépenses intérieures de recherche et développement (DIRD) comme de dynamiques historiques de recherche.


Le dernier sous-indicateur bibliométrique est qualitatif : il exprime l’influence des publications scientifiques des organismes de recherche du programme 172 sur l’élaboration des connaissances nouvelles par la communauté internationale des chercheurs.


INDICATEUR        

1.1 – Production scientifique des opérateurs du programme

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Part des publications de référence internationale des opérateurs du programme dans la production scientifique mondiale

%

1,4 (valeur semi-définitive))

1,3 (estimation)

1,3

1,2

1,2

1,3

Part des publications de référence internationale des opérateurs du programme dans la production scientifique européenne (UE 27)

%

6,4 (valeur semi-définitive)

6,3 (estimation)

6,6

6,2

6,2

6,3

Part de la production scientifique des opérateurs du programme dans l'espace France-Allemagne-Royaume-Uni

%

12,9 (valeur semi-définitive)

12,7 (estimation)

13,1

12,4

12,4

12,7

Reconnaissance scientifique des opérateurs du programme

indice

0,97 (valeur semi-définitive))

0,93 (estimation)

0,8

0,9

0,9

0,93

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :

Sous-indicateurs « Part des publications … »

La part de publications des opérateurs du programme est le ratio entre le nombre de publications de ces opérateurs et le nombre de publications du monde (part mondiale), de l’Union européenne - UE 27 (part européenne), ou de l’espace « France-Allemagne-Royaume-Uni ». Ce calcul est en compte fractionnaire, c’est-à-dire en tenant compte du nombre d’institutions signataires de chaque publication. L’indicateur est calculé à partir des moyennes de trois ans du nombre de publications (la valeur en 2021 est la moyenne des nombres de publications constatés en 2019-2021).

 

Sous-indicateur « Reconnaissance scientifique »

La reconnaissance scientifique est exprimée par l’impact normalisé par domaine à deux ans des publications des opérateurs du programme. L’indice des publications de l’année « n » est défini par le nombre moyen de citations reçues (au cours de l’année n et de l’année n+1) normalisé par la moyenne des citations des publications mondiales dans ce domaine et calculée dans les mêmes conditions. La valeur de l’indicateur pour une discipline est exprimée par la moyenne pondérée des valeurs pour chacun des domaines de recherche qui composent la discipline. Lorsque l’indice est supérieur (ou, à l’inverse, inférieur) à 1, les publications des opérateurs du programme ont un impact supérieur (ou, à l’inverse, inférieur) à l’impact moyen des publications du monde. Par manque du recul nécessaire, les publications de la dernière année (ici 2021) font l’objet d’un calcul spécifique. Ce sont les citations constatées au cours de l’année de publication qui sont prises en compte (à la fois au niveau France, comme au niveau Monde). Même si elle conserve une valeur indicative, la valeur obtenue pour l’indice en 2021 ne pourra pas être rendue pleinement comparable aux années antérieures sans une année de recul supplémentaire. C’est pour cette raison qu’elle est qualifiée de semi-définitive.

 

Sources des données : Base OST, Web of Science, calculs OST-HCERES (Observatoire des sciences et techniques - Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). La réalisation 2021 est calculée sur la base de la dernière actualisation l’OST de juin 2022 permettant d’assurer la complétude à 95 % des données de l’année 2021. La valeur indiquée est donc quasi-définitive.

La réalisation 2022 est calculée par régression du premier degré sur données lissées (l’évolution de la série étant quasiment linéaire en fonction du temps sur les dernières années). Ces données ne relèvent donc pas d’une mesure comme celles de la colonne précédente.

 

Observations méthodologiques :

Chacun des opérateurs du programme identifie les publications des unités de recherche dont il est tutelle dans la base de données de publication de l’OST. La base OST, version enrichie du Web of Science, est relativement concentrée sur les supports de publications de diffusion internationale et/ou bénéficiant d’un certain niveau de reconnaissance à travers des citations dans d’autres publications scientifique. Elle ne vise pas à recenser la totalité de la production scientifique de ces opérateurs.

Certains opérateurs du programme ont des laboratoires implantés à l’étranger mais, ici, seuls sont pris en compte les articles produits dans leurs unités situées en France. Une fois ce repérage effectué avec chaque organisme, les corpus sont consolidés, ce qui élimine les doublons (articles écrits en collaboration par plusieurs opérateurs du programme). L’OST calcule les indicateurs à partir de cette consolidation.

Le niveau des indicateurs peut être affecté par les caractéristiques de la base, mais c’est leur évolution dans la durée, notamment en comparaison avec celles de pays ou d’ensembles géographiques, qui constitue le signal le plus important.

Justification des cibles

Sous-indicateurs « Part des publications … »

 

Les opérateurs de recherche financés par le programme 172 évoluent dans un espace international partenarial mais également extrêmement concurrentiel, marqué par le poids croissant des pays en fort rattrapage scientifique. Les publications scientifiques de la Chine, désormais en première position devant les États-Unis, restent en croissance sensible. L’Inde, le Brésil ainsi que d’autres pays émergents enregistrent également une progression significative. Dans ce contexte, l’érosion modérée de la part mondiale de production scientifique française traduit l’effort de la France pour maintenir un potentiel scientifique fort. Au niveau européen, il faut également compter avec la dynamique de rattrapage entreprise par les pays ayant intégré l’Union européenne depuis 2004. Il convient cependant de noter qu’en valeur absolue, le volume de publications des opérateurs du programme est quasiment stable et se maintient autour de 33.000 publications (en compte fractionnaire) et 70.000 (en compte entier) depuis 2018. De surcroît, le taux de co-publications internationales de la France est élevé par rapport à sa taille, devant celui de l’Allemagne ou de l’Italie par exemple, ce qui se traduit par un compte fractionnaire réduit d’autant.

 

La loi de programmation de la recherche du 24 décembre 2020 (LPR) comporte non seulement une projection des ressources budgétaires des principaux programmes et acteurs de la recherche sur les 10 prochaines années, mais aussi une série de mesures qui vont avoir, progressivement, un effet positif sur la production de publications scientifiques. En particulier, l’amélioration de l’attractivité des carrières (revalorisation des salaires, création des chaires de professeur-junior…) va attirer de nouveaux talents vers les métiers de la recherche. De plus, l’amélioration des taux de réussite à l’appel à projets générique de l’ANR, combinée à l’augmentation du préciput que verse l’ANR aux établissements, dont en partie à destination spécifique des unités de recherche, va permettre aux chercheurs de passer moins de temps en recherche de financement de leurs projets pour se consacrer plus pleinement à leurs travaux scientifiques et à la publication de leurs résultats.

 

Les nouveaux programmes et équipements de recherche prioritaires (PEPR) de France 2030, dotés d’une enveloppe globale de 3 milliards d’euros, visent à construire ou consolider une dynamique dans certains domaines scientifiques considérés comme prioritaires au niveau national ou européen. Ils accompagnent une transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale déjà engagée dans le cadre de stratégies nationales, ou soutiennent l’exploration du potentiel de certaines transformations émergentes.

 

Enfin, le ministère mène depuis 2018 un travail de coordination et d’incitation des acteurs français pour favoriser leur mobilisation dans les appels à projets européens : plan d’action national d’amélioration de la participation française aux dispositifs européens de financement de la recherche et de l’innovation (PAPFE). Cet effort doit ainsi permettre le renforcement du positionnement de la recherche française et l’accroissement des publications scientifiques. C’est donc notamment l’évolution de la place relative de la France par rapport à ses partenaires les plus immédiatement comparables, à savoir l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui permet d’apprécier le réel niveau de performance des opérateurs du programme.

 

La tendance baissière, en part relative, observée depuis 2010 devrait être progressivement atténuée par l’impact de la loi de programmation de la recherche et des PEPR de France 2030. Au niveau mondial, il est probable que la baisse de la part des publications des opérateurs du programme ne puisse pas être enrayée à l’échelle de 3 ans malgré les mesures. À l’échelle européenne, et plus encore dans l’espace France-Allemagne-Royaume-Uni, les mesures de la LPR devraient avoir un effet plus visible, ce que représentent les cibles proposées, qui restent néanmoins à ce stade extrêmement incertaines.

 

Sous-indicateur « Reconnaissance scientifique »

 

L’indicateur d’impact des publications françaises qui mesure la reconnaissance scientifique diminue légèrement et se situe un peu en dessous de la moyenne mondiale. Progresser en part relative de production mondiale nécessiterait le déploiement de moyens très importants pour faire face aux efforts des pays en fort rattrapage scientifique. Par conséquent, les opérateurs du programme s’attachent dans le même temps à faire progresser encore la qualité des publications de leurs équipes de chercheurs, en tirant le meilleur parti des atouts du système national de recherche et d’innovation (qualité des infrastructures de recherche, programmes de soutien à l’excellence de la recherche…) avec pour objectif l’impact et le rayonnement international de leur production scientifique.

 

En sciences de la matière et de la vie, comme en lettres, sciences humaines et sociales, les États-Unis restent la principale puissance scientifique mondiale. En 2020, dernière année permettant une mesure complète de l’indicateur, l’impact à deux ans de leurs publications scientifiques, tous domaines confondus, est de 1,17, soit 17 % au-dessus de la moyenne mondiale. Celui de l’Allemagne est de 1,04. Pour cette même année, l’indice d’impact relatif à deux ans de la France est de 0,95, c’est à dire qu’elle est désormais un peu inférieure à la moyenne.

 

Compte tenu des prévisions actualisées, les cibles fixées pour la période 2023-2026 sont ambitieuses dans un contexte international où les pays émergents voient le nombre ainsi que la qualité de leurs publications scientifiques croître sensiblement. Ainsi l’indice d’impact des publications scientifiques de la Chine, qui était seulement de 0,5 sur la période 2001-2003, a atteint 1,11 sur la période 2018-2020, soit au-dessus de la moyenne mondiale de 1. Entre 2010-2012 et 2018-2020, l’indice d’impact des publications scientifiques de la Chine a ainsi augmenté de 56 %, celui de l’Inde de 11 %. En outre, la loi de programmation de la recherche intervient depuis 2021 et des impacts significatifs sont attendus sur les cibles fixées pour la période 2023-2026. 

 

OBJECTIF    

2 – Promouvoir le transfert et l'innovation

 

Les opérateurs de recherche du programme 172 produisent des connaissances qui peuvent se transformer en innovations, ayant des effets positifs sur l’économie française. La culture de la valorisation et du transfert des savoirs et des technologies doit encore se renforcer au sein de la recherche publique afin de raccourcir le cycle de l’innovation.

 

L’indicateur 2.1 mesure :

• l’impact des politiques publiques en matière de valorisation de la propriété intellectuelle en suivant l’évolution des retours financiers des contrats de licences des organismes de recherche du programme 172. Il permet une appréciation qualitative de la pertinence des brevets déposés en fonction des redevances qu’ils génèrent ;

• l’impact des politiques publiques en matière de valorisation en mesurant financièrement l’intensité de la recherche contractuelle entre les organismes et les entreprises.

 

Les entreprises sont quant à elles symétriquement incitées à accroître leurs dépenses de R&D au profit de l’innovation. Le principal instrument d’incitation à la R&D des entreprises reste le crédit d’impôt recherche (CIR), dispositif fiscal rattaché au programme 172 : l’indicateur 2.2 vise à rendre compte de ses effets.


INDICATEUR        

2.1 – Part des redevances et des contrats de recherche dans les ressources des opérateurs

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Part des ressources apportées aux opérateurs par les redevances sur titre de propriété intellectuelle

%

1,44

1,01

0,95

1

1,1

1,1

Part des contrats de recherche passés avec des entreprises dans les ressources des opérateurs

%

5,10

4,7

4,8

4,9

5

5,1

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :

  • pour le sous indicateur « Part des ressources apportées aux opérateurs par les redevances sur titre de propriété intellectuelle », le pourcentage est obtenu en divisant la recette nette réalisée (ou la prévision de recette, selon le cas) du fait de redevances sur titre de propriété intellectuelle par la recette nette totale réalisée (ou la prévision de recette, selon le cas) ;

  • pour le sous indicateur « Part des contrats de recherche passés avec des entreprises dans les ressources des opérateurs », le pourcentage est obtenu en divisant la recette nette réalisée (ou la prévision de recette, selon le cas) du fait de contrats de recherche passés avec une entreprise française ou étrangère, publique ou privée par la recette nette totale réalisée (ou la prévision de recette, selon le cas).

 

Source des données : comptes financiers et budgets des opérateurs.

 

Observations méthodologiques :

  • la variation du sous-indicateur « Part des ressources apportées aux opérateurs par les redevances sur titre de propriété intellectuelle » peut résulter non seulement de la variation de la recette de propriété intellectuelle (au numérateur) mais aussi de celles des autres recettes avec lesquelles elle est cumulée au dénominateur.

L’ensemble des formes de propriété intellectuelle est ici pris en compte en termes de ressources des opérateurs ce qui permet de qualifier globalement l’efficacité de la stratégie d’ensemble des opérateurs en matière de valorisation. Il faut cependant noter les difficultés concernant l’identification de ces ressources : en effet, la valorisation de la propriété intellectuelle peut dans certains cas être incluse dans des accords de partenariats, ne laissant pas apparaître de trace comptable systématique de l’exploitation par la sphère économique des résultats issus de la recherche publique.

  • la variation du sous-indicateur « Part des contrats de recherche passés avec des entreprises dans les ressources des opérateurs » peut résulter non seulement de la variation de la recette de contrats de recherche passés avec des entreprises (au numérateur) mais aussi de celles des autres recettes avec lesquelles elle est cumulée au dénominateur.

Les ressources des contrats prises en compte sont celles en provenance de tiers, à l’exclusion de toute subvention publique obtenue sur justification dudit contrat de recherche conclu avec l’entreprise, même si ladite subvention publique transite par le tiers industriel. Toutes les formes juridiques d’entreprises sont prises en compte, y compris les entreprises dont l’État est actionnaire majoritaire ; les contrats passés avec des organisations fédérant des entreprises sont aussi pris en compte dès lors qu’elles agissent pour le compte de leurs mandants et que ce sont ces derniers qui sont les bénéficiaires réels des résultats de la recherche.

 

L’évolution de ce sous-indicateur permet ainsi de qualifier globalement l’efficacité du lien entre sphère économique et recherche publique, par la capacité de la recherche publique à mobiliser des ressources privées pour son financement.

 

Limites et biais connus :

  • pour le 1er sous-indicateur : l’absence de données détaillées sur l’indicateur lié au montant des redevances sur titre de propriété intellectuelle ne permet pas de faire une analyse qualitative de la variation observée. En effet, ceci nécessiterait des informations sur la structure des portefeuilles de brevets des organismes. Une baisse peut être due à la fin du monopole lié à certains brevets clés (Taxotère par exemple), à une baisse du nombre de licences ou à celle du niveau d’exploitation de ces brevets par les licenciés (du fait de la crise économique par exemple).

  • pour le 2e sous-indicateur : le montant des contrats de recherche passés avec les entreprises est un indicateur à analyser avec prudence. En effet, de nouvelles règles comptables sont prises en compte par certains organismes et impactent la comptabilisation des ressources de ces contrats. Ainsi, l’INRIA intègre, dans sa comptabilité, les contrats passés avec les EPIC comme relevant de contrats de recherche passés avec les entreprises. Le CNRS, quant à lui, compte comme contrats passés avec les entreprises tout contrat « fonds publics » mais ayant « transité par des entreprises ».

 

 

À titre d’information, les montants des redevances sur titre de propriété intellectuelle et des contrats de recherche passés avec des entreprises sont rappelés ci-dessous :

 M€

 

2021
 Réalisation

2022
 Réalisation

2023
Prévision actualisée

2024
Prévision (estimation)

Montant des redevances sur titre de propriété intellectuelle

114,51

81,97

81,84

82

Montant des contrats de recherche passés avec des entreprises

405,46

381,99

401,56

405

Justification des cibles

« Part des redevances sur titre de propriété intellectuelle dans les ressources des opérateurs »

 

Les efforts pour favoriser le transfert des résultats de la recherche publique se poursuivent notamment grâce à l’appel à projets « Maturation – pré-maturation » de France 2030 qui donne des moyens supplémentaires aux établissements pour financer des projets d’innovation qui pourront être transférés à des entreprises existantes ou donner lieu à la création de start-up et grâce au déploiement des Pôles universitaires d’innovation.

 

Aussi, le travail des établissements, à travers leurs structures de valorisation (en particulier les sociétés d’accélération du transfert de technologie - SATT) va être renforcé afin d’accélérer le passage des résultats de la recherche vers la société et d’augmenter leur impact. En effet, les établissements ont pour objectif d’augmenter significativement le flux de projets d’innovation issus des laboratoires et d’accélérer le transfert de technologie via des licences d’exploitation ou la création de start-up. Le niveau des revenus tirés de la propriété intellectuelle des établissements est un des marqueurs de l’efficience de cette activité de transfert. Même si aucune réussite exceptionnelle n’a permis de retrouver le niveau des bons résultats des années 2000, les revenus du transfert se maintiennent.

 

Les prévisions 2023 affichent une très légère baisse comparativement à l’année 2022 et restent très inférieures à l’année 2020, qui avait été marquée par des montants de redevances exceptionnelles notamment par l’INSERM.

 

Toutefois, la mesure des redevances ne prend pas en compte par construction la valorisation de la recherche à travers la prise de participation dans les entreprises créées à partir de résultats scientifiques et de nouvelles technologies qui est une pratique en forte augmentation, du fait de l’objectif inscrit dans la LPR de créer 500 start-up par an d’ici 2030. Cette pratique, si elle est plus risquée et induit des temps de retours plus longs, peut aussi générer d’autres types de retours financiers, comme des plus-values de cession de prise de participation, non prises en compte pour le calcul de l’indicateur.

 

Les cibles 2024, 2025 et 2026, très légèrement en hausse, sont prudentes compte tenu de la concurrence importante dans le domaine.

 

« Part des contrats de recherche passés avec des entreprises dans les ressources des opérateurs »

 

Depuis plusieurs années, les différents dispositifs de recherche partenariale soutenus par l’État participent à l’accroissement tendanciel des recettes industrielles des organismes de recherche : cela concerne notamment le dispositif de conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE), les instituts Carnot, les instituts de recherche technologique (IRT) et instituts pour la transition énergétique (ITE), le dispositif Labcom (financement des laboratoires qui construisent un partenariat pérenne avec une PME) et les politiques volontaristes des établissements mises en évidence dans les contrats d’objectifs et de performance pour renforcer le partenariat avec les entreprises. Le renforcement des collaborations entre établissements de recherche et entreprises fait d’ailleurs partie des ambitions de la LPR.

 

Les prévisions pour 2023 sont stables, prenant en compte les difficultés économiques actuelles et l’évolution positive des recettes nettes totales des opérateurs. La prévision pour 2024 est stable par rapport à 2023, prenant en compte à la fois le renforcement des incitations à la recherche partenariale et la poursuite d’une situation économique dégradée.

 

Compte tenu de l’incertitude concernant la conjoncture économique, les cibles pour 2024 à 2026 sont prudentes.

 

INDICATEUR        

2.2 – Mesures de l'impact du crédit d'impôt recherche (CIR)

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Dépenses de R&D privée supplémentaires par euro de crédit d'impôt recherche

ratio

1

1

1

>1

>1

>1

Indice de rotation des entreprises bénéficiant du CIR

%

20,4

19,5

20

20

20

20

 

Précisions méthodologiques

Sous indicateur : Dépenses de R&D privée supplémentaires par euro de crédit d’impôt recherche

 

L’estimation du multiplicateur du crédit d’impôt recherche s’établit à : 1 en 2023.

 

Les résultats indiqués émanent des résultats d’études d’impact : de 2013 à 2021. Ils concernent une étude d’impact ex post incluant des données pour 2008 et 2009 (Lhuillery S., M. Marino et P. Parrotta, 2013, Évaluation de l’impact des aides directes et indirectes à la R&D en France, Rapport pour le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, (http ://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/RetD/88/0/2._Rapport_externe_final_CIR_2014_334880.pdf) ; à partir de la prévision actualisée pour 2019, le résultat présenté est le fruit de la synthèse des travaux d’évaluation du CIR menés par la Commission nationale d’évaluation des politiques d’innovation (CNEPI). Premier avis de la CNEPI en mars 2019 (https ://www.strategie.gouv.fr/publications/limpact-credit-dimpot-recherche), second avis de la CNEPI en juin 2021 (https ://www.strategie.gouv.fr/publications/evaluation-credit-dimpot-recherche-rapport-cnepi‑2021).

 

Mode de calcul : l’indicateur est un ratio d’impact « Dépense de R&D supplémentaire / CIR perçu par les entreprises ». Il est obtenu à partir d’études économétriques qui estiment l’impact effectif de la mesure sur son objectif principal, à savoir les dépenses de R&D des entreprises.

 

Sources des données :

L’impact du crédit d’impôt recherche, Avis de la Commission nationale d’évaluation des politiques d’innovation, mars 2019 (https ://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-cnepi-avis-impact-cir‑06032019-final-web.pdf) qui repose sur les trois études suivantes :

- Bozio A, Cottet S. et Py L. (2017), Impact de la réforme de 2008 du CIR sur la R & D et l’innovation, rapport pour France Stratégie, février ;

- Lopez J. et Mairesse J. (2018), Impacts du CIR sur les principaux indicateurs d’innovation des enquêtes CIS et la productivité des entreprises, rapport final pour France Stratégie, décembre ;

- Mulkay B. et Mairesse J. (2018), Nouveaux résultats sur l’impact du Crédit d’Impôt Recherche, étude pour le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, septembre. 

 

L’impact du crédit d’impôt recherche, Avis de la Commission nationale d’évaluation des politiques d’innovation, juin 2021 (https ://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs‑2021-rapport-cnepi-cir-juin.pdf) qui repose sur les deux études suivantes :

- Bach L., Bozio A., Guillouzouic A, Malgouyres C. et Serrano-Velarde N. (2021), Les impacts du crédit impôt recherche sur la performance économique des entreprises, mai ;

- Lhuillery S., Menu S., Tellechea M., Thiéry S. (2021), La R&D des groupes français et le CIR, mai.

 

Modalités d’interprétation : un indicateur supérieur à 0 indique que 1 € de CIR se traduit par un accroissement des dépenses de R&D : les entreprises utilisent le financement reçu pour faire des dépenses de R&D. Un indicateur égal à 1 signifie qu’1 € de CIR est complètement utilisé pour de nouvelles dépenses de R&D : il y a un effet d’addition. Un indicateur supérieur à 1 indique que les entreprises ont accru leurs dépenses de R&D au‑delà du CIR perçu : il y a alors un effet multiplicateur. 

 

Limites et biais connus : le calcul de cet indicateur nécessite une étude économétrique qui n’est pas conduite tous les ans.

 

Sous indicateur : Indice de rotation des entreprises bénéficiant du CIR

 

En 2023, la dernière valeur du taux de roulement disponible concerne le millésime de CIR 2021. L’indice s’établit à 18,9 % entre les millésimes 2020 et 2021.

L’indice de rotation est plus élevé dans les petites et moyennes entreprises que dans les autres catégories (ETI et grandes entreprises) (respectivement 21,3 %, 11,2 %). Il est aussi plus élevé dans les services que dans l’industrie. En outre, dans le dispositif CIR, la population des entreprises qui déclarent des dépenses de recherche (indice de rotation : 18,5 %) est plus stable, comparée à celle, moins nombreuse, des entreprises qui déclarent des dépenses d’innovation (indice de rotation : 28,3 %).

 

Mode de calcul :

L’indice de rotation des entreprises déclarant du CIR se calcule comme un taux de roulement selon la formule :

[(nombre d’entrées dans le dispositif année N + nombre de sorties année N)/2] / [nombre de déclarants CIR en N‑1]

 

Sources des données : GECIR juin 2023, MESR-DGRI-SITTAR. Données 2020 et 2021 provisoires.

 

Modalités d’interprétation : l’indice de rotation des entreprises déclarant du CIR s’interprète comme un taux de roulement. Un indicateur égal à 0 indiquerait que les déclarants de CIR sont exactement les mêmes en N‑1 et en N, alors qu’un indicateur égal à 1 indiquerait que tous les déclarants du CIR ont été renouvelés d’une année sur l’autre. L’indicateur peut être interprété comme un indicateur de la stabilité des structures de recherche privées.

 

Limites et biais connus : les données CIR d’un millésime ’N’ ne sont stabilisées qu’en ’N+3’ voire ’N+4’, les entreprises ayant quatre années pour déposer leur Cerfa 2069-A-SD relatif à un millésime du CIR. Cet indicateur étant très sensible au rythme des dépôts des déclarations fiscales, il faut attendre quatre années pour obtenir un résultat significatif.

Justification des cibles

Sous-indicateur « Dépenses de R&D privée supplémentaires par euro de crédit d’impôt recherche »


Les études économétriques permettent de calculer l’effet qu’un euro additionnel d’aide publique allouée via le CIR exerce sur les dépenses de R&D des entreprises bénéficiaires (effet multiplicateur ou effet d’entraînement).

Les études menées et publiées en 2019 par la CNEPI de France Stratégie concluent à un effet multiplicateur de 1 : un euro additionnel d’aide publique allouée via le CIR entraîne approximativement un euro de dépenses supplémentaires de R&D des entreprises bénéficiaires.

Par ailleurs, l’OCDE a publié en septembre 2020 les résultats de la première phase du projet microBeRD (2016-19), qui vise à évaluer l’effet d’entraînement des incitations fiscales en faveur de la R&D et des aides directes à la R&D, à l’aide d’une méthode d’analyse d’impact fondée sur une méthode et des données communes à tous les pays. L’une des principales constatations du projet microBeRD, concernant 20 pays de l’OCDE, est que les incitations fiscales en faveur de la R&D et le financement direct incitent bien les entreprises à y investir. Chaque unité monétaire (EUR) d’aide fiscale se traduit par environ 1,4 unité monétaire de R&D d’entreprise. Les résultats obtenus au niveau des entreprises montrent que l’effet d’entraînement des incitations fiscales et du financement direct de la R&D varie grandement d’un pays à l’autre.

Au regard de ces comparaisons internationales et eu égard au volume de la dépense fiscale que représente le CIR français en 2022, la cible est fixée à un effet d’entraînement supérieur à 1.


Sous-indicateur « Indice de rotation des entreprises déclarant du CIR »


L’indicateur peut être interprété comme un indicateur de la stabilité des structures de recherche privées. En 2021, 19 % des déclarants au CIR sont renouvelés par rapport à 2020. Entre 2020 et 2021, l’impact de la crise économique due à la COVID‑19 est perceptible sur les entreprises déclarant du CIR (entrantes et sortantes).

La cible est fixée à 20 % en attente de comparaisons internationales disponibles.


 

INDICATEUR        

2.3 – Mesure de l'impact du dispositif CIFRE

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Part des PME parmi les entreprises bénéficiaires

%

42

36

⩾30

⩾30

⩾30

Taux d’insertion des doctorants CIFRE à 1 an

%

95

Non connu

⩾88

⩾88

⩾88

 

Précisions méthodologiques

Sous indicateur « Part des PME parmi les entreprises bénéficiaires » 

 

Mode de calcul : Sur une année cible, nombre de PME bénéficiaires du dispositif CIFRE sur le nombre total des entreprises bénéficiaires du dispositif. Il est à noter qu’il existe une grande variabilité dans l’indicateur sur la part des PME parmi les bénéficiaires. En effet, ce taux varie en fonction du contexte socio-économique.

 

Sources des données : Bilan annuel CIFRE

 

Modalités d’interprétation : Cet indicateur permet d’évaluer la capacité du dispositif CIFRE à intéresser une typologie variée d’employeurs (élargissement du périmètre au-delà des grands groupes, traditionnellement bénéficiaires du dispositif).

 

Sous indicateur « Taux d’insertion des doctorants CIFRE à 1 an »

 

Mode de calcul : sur une année cible, nombre de doctorants ayant bénéficié d’une CIFRE en emploi à N+1 après la date de fin de la CIFRE sur le nombre de doctorants ayant bénéficié d’une CIFRE à N+1 après la date de fin de la CIFRE (calcul sur la base du nombre de répondants à l’enquête).

 

Sources des données : ANRT, enquêtes insertion N+1/ N+5 et bilan annuel CIFRE

 

Modalités d’interprétation : Le taux d’insertion illustre l’employabilité des docteurs CIFRE. Un taux d’insertion élevé corrobore la pertinence du dispositif.

Justification des cibles

Sous-indicateur « Part des PME parmi les entreprises bénéficiaires »


La part des PME parmi les entreprises bénéficiaires varie fortement au cours des années. Toutefois, une action ciblée à destination de ces entreprises est en cours de déploiement par l’opérateur du dispositif, l’ANRT. Les cibles pour les années à venir, prudentes, prennent donc en compte à la fois cette variabilité et l’effet escompté des actions de promotion du dispositif.



Sous-indicateur « Taux d’insertion des doctorants CIFRE à 1 an »


Les cibles fixées pour les années à venir visent à maintenir un très haut taux d’insertion des doctorants CIFRE à 1 an. Il faut toutefois noter que celui-ci dépend en partie de facteurs exogènes et en particulier de la conjoncture économique.

 

OBJECTIF    

3 – Participer activement à la construction de l'Europe de la recherche

 

L’article 179 paragraphe 1 du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE) instaure une compétence partagée entre l’Union et les États membres pour la réalisation de l’Espace européen de la recherche (EER), défini comme un espace « dans lequel les chercheurs, les connaissances scientifiques et les technologies circulent librement ». Lancé à Lisbonne en 2000, il vise à mieux aligner les politiques et programmes nationaux de R&I en Europe afin d’éviter les doubles emplois et de stimuler l’excellence scientifique.

 

Certains objectifs fixés lors de son lancement il y a 20 ans n’ont pas été atteints : les États membres n’ont notamment pas réussi à porter les dépenses de R&D à 3 % du PIB et l’Union peine à coordonner efficacement les politiques de recherche nationales et régionales. Face à ce bilan en demi-teinte, conséquence de progrès trop lents, l’EER a fait l’objet d’un processus de renouvellement en 2020-2021.

 

Les États membres et la Commission ont élaboré, en 2021, un nouveau modèle de gouvernance à plusieurs niveaux pour mener à bien le nouvel EER et accroître l’appropriation politique des enjeux de celui-ci par les États membres. Les ministres de la recherche et de l’innovation des États membres ont approuvé des Conclusions sur le sujet lors du Conseil compétitivité du 26 novembre 2021. Ces Conclusions mentionnent que la nouvelle gouvernance de l’EER devrait être façonnée, entre autres, par deux documents :

  • le pacte pour la recherche et l’innovation en Europe, qui définit (i) les valeurs et principes fondamentaux de la R&I dans le cadre du nouvel EER, (ii) les domaines prioritaires pour les actions de l’EER et (iii) les mécanismes de coordination des politiques ;

  • le programme stratégique de l’EER conçu pour contribuer aux domaines prioritaires recensés dans le pacte pour la R&I, et déterminant les actions volontaires de l’EER définies et coordonnées au niveau de l’Union afin d’atteindre les résultats attendus.

Les domaines prioritaires sont :

  • Approfondir un marché intérieur de la connaissance qui fonctionne réellement ;

  • Relever ensemble les défis de la double transition écologique et numérique, et accroître la participation de la société à l’EER ;

  • Renforcer l’accès à l’excellence en matière de recherche et d’innovation dans toute l’Union ;

  • Faire progresser les investissements et les réformes concertés dans la recherche et l’innovation.

Le pacte réaffirme également l’objectif de dépenses de R&D à 3 % du PIB.

 

Le premier programme stratégique présente un catalogue d’actions pour la période 2022-2024 afin de contribuer aux domaines prioritaires de l’EER. Parmi les 20 actions de ce programme stratégique figurent notamment : la réforme de l’évaluation de la recherche, la promotion de carrières attractives pour les chercheurs, la mise à jour des lignes directrices pour une meilleure valorisation des résultats de la recherche, le soutien au développement des établissements d’enseignement supérieur, le rapprochement de la science et des citoyens.

 

Un cadre de suivi et d’évaluation pour la mise en œuvre de l’EER est également en cours de co-conception par la Commission européenne et le Forum de l’EER, instance en charge de la mise en œuvre de l’EER composée de représentants des États membres. Il doit permettre de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation du programme stratégique de l’EER.

 

Le programme cadre de recherche et d’innovation, dénommé Horizon Europe pour la période 2021-2027, est le programme de financement de l’Union européenne qui complète les actions des États membres visant à la réalisation de l’EER. Aussi, les trois indicateurs permettant de mesurer l’intensité de l’engagement des laboratoires français dans la construction de l’EER visent à quantifier la participation française au programme Horizon Europe.

 

Les deux premiers sous-indicateurs de l’indicateur 3.1 concernent les seuls opérateurs du programme 172. Le taux de participation aux projets sélectionnés par le Programme-cadre pour la recherche et l’innovation (PCRI, anciennement PCRD) (indicateur 3.1.1) traduit l’existence de collaborations européennes pour la conception et la réalisation de projets communs de recherche et d’innovation de qualité et l’intérêt des équipes à candidater à ces appels d’offre. Au-delà, le taux de coordination de ces projets sélectionnés (indicateur 3.1.2) marque une implication des équipes dans la conception et la conduite des projets mais aussi la capacité des laboratoires à assurer le pilotage de réseaux d’envergure européenne ou même internationale. La part de candidatures françaises (3.1.3) mesure la capacité des équipes françaises à se mobiliser pour répondre aux appels à projets. Enfin, le taux de sélection des projets des équipes françaises évalue la qualité des propositions déposées par les candidats français selon les critères d’évaluation de la Commission européenne (excellence scientifique – impact – qualité et efficacité de la mise en œuvre) et leur capacité à s’intégrer dans les meilleurs consortiums européens (indicateur 3.1.4).

 

Ces indicateurs sont tributaires des conditions nationales dans lesquelles se déroulent les appels à propositions (entre autres : importance des budgets disponibles par rapport aux propositions éligibles, appels à projets concurrents au niveau national et régional, adéquation de la formulation de l’appel à propositions avec l’intérêt des communautés scientifiques) mais également de l’évolution du cadre de soutien public à la R&D dans les autres pays de l’Union.

 

Le deuxième indicateur (3.2) élargit l’observation au-delà des opérateurs du programme d’une part à l’ensemble des équipes françaises (la part de financement du PCRI attribuée à des équipes françaises mesure de façon synthétique et intégratrice la position de la France dans les programmes européens par comparaison avec les autres pays membres) et d’autre part la participation des acteurs privés.

 

Les publications écrites en collaboration (indicateur 3.3) marquent la capacité à construire des synergies scientifiques de qualité.


INDICATEUR        

3.1 – Présence des opérateurs du programme dans les projets financés par le PCRI de l'Union européenne

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Taux de participation des opérateurs du programme dans les projets financés par le PCRI de l'Union européenne

%

2,5

2,0 (valeur provisoire)

2,0

2,2

2,2

2,2

Taux de coordination des opérateurs du programme dans les projets financés par le PCRI de l'Union européenne

%

5,6

4,1 (valeur provisoire)

4,1

4,5

4,5

4,5

Part de candidatures françaises dans l’ensemble des candidatures au PCRI

%

7,6

7,8 (valeur provisoire)

7,7

7,7

7,7

7,7

Taux de sélection des projets des équipes françaises

%

18,3

22,4 (valeur provisoire)

18,4

24

24

24

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul

Sous indicateur « Taux de participation » : on observe ici les participations des bénéficiaires et tierces parties français opérateurs du programme, dans les projets sélectionnés et financés par le PCRI. Le taux de participation est calculé en divisant le nombre de bénéficiaires et tierces parties opérateurs du programme qui participent aux projets sélectionnés par le nombre total d’entités bénéficiaires et tierces parties de tous pays participants. Le décompte est fait sur les projets sélectionnés des appels à propositions clos lors de l’année considérée, y compris les actions Marie Curie, les bourses du Conseil européen de la recherche et l’instrument PME ou le pilotage de l’accélérateur de l’EIC. Ce dernier a été largement utilisé par les PME européennes et cet instrument mono bénéficiaire peut introduire un biais.

 

Sous indicateur « Taux de coordination » : on observe ici le nombre de projets sélectionnés et financés par le PCRI (anciennement PCRD) coordonnés par l’un des bénéficiaires, opérateurs du programme. Le taux de coordination est calculé en divisant le nombre de projets retenus coordonnés par l’un des bénéficiaires, opérateurs du programme par le nombre total de projets retenus. Le décompte est fait sur les projets sélectionnés des appels à propositions clos lors de l’année considérée, y compris les actions Marie Curie et les bourses du Conseil européen de la recherche. Le périmètre des programmes a été élargi à ces dernières dans un souci d’exhaustivité et de transparence. Le taux de coordination est calculé sur les projets « multi-bénéficiaires » qui sont les projets à plusieurs participants, qu’ils soient bénéficiaires ou tierces parties.

 

Sous indicateur « Part des candidatures françaises dans l’ensemble des candidatures du PCRI »

La part des candidatures françaises est calculée à partir du nombre de candidats français aux projets proposés par l’ensemble des laboratoires des pays européens et admis au processus de sélection des appels d’offres de la Commission européenne divisé par le nombre total de candidats. Ce dénombrement porte sur les candidatures relatives aux appels clos lors de l’année considérée.

 

À titre d’information, le nombre de candidatures françaises est rappelé ci-dessous :

 

2021
 Réalisation

2022
 Réalisation (provisoire)

2023
Prévision actualisée

2024
Prévision

10 056

 

11 815

 

12 000

 

12 000

 

Il s’agit du dénombrement du nombre de candidats français aux projets proposés par l’ensemble des laboratoires des pays européens et admis au processus de sélection des appels d’offres de la Commission européenne. Ce dénombrement, annuel, porte sur les candidatures annuelles relatives aux appels clos lors de l’année considérée.

 

Sous indicateur « Taux de sélection des projets des équipes françaises » : cet indicateur (en %) est le ratio, pour les projets comportant un participant français, entre le nombre de propositions acceptées et le nombre de propositions évaluées, pour les appels à propositions clos lors de l’année considérée. Il reflète la qualité et la pertinence des projets proposés en réponse aux appels d’offres.

 

Source des données : Base eCORDA des projets (Grants) et des réponses aux appels à propositions (Proposals) de la Commission européenne, indicateurs OST du HCERES. S’agissant de l’année 2021, on peut rappeler que H2020 a été prolongé avec la clôture d’un dernier appel à projets sur les enjeux du pacte vert européen. Par ailleurs, Horizon Europe a commencé en retard. De ce fait, les résultats obtenus sur les deux programmes ont été pris en compte dans les indicateurs concernant cette année. Les données de H2020 portent sur la version actualisée de la base de juin 2023. Il en est de même pour la base concernant Horizon Europe. Les données disponibles pour Horizon Europe devraient commencer à être proches des données définitives pour 2021 et 2022. En revanche, l’année 2023 est trop parcellaire pour être prise en compte.

 

Observations méthodologiques : les données fournies par les services de la Commission sont validées, enrichies, structurées et agrégées sans double compte par l’OST. Depuis 2015, les indicateurs de taux de participation et de coordination sont calculés avec la base des contrats de H2020. Des indicateurs complémentaires (nombre et part, taux de sélection) sont fournis à partir de la base des propositions.

Certains opérateurs du programme 172 peuvent être impliqués dans un projet sans avoir été repérés car ils n’apparaissent pas dans la table des participants de la base. La prise en compte des bénéficiaires et des tierces parties permet de remédier légèrement à cela, mais il n’est pas possible d’assigner de façon certaine les projets aux laboratoires impliqués. Le repérage à la maille des laboratoires pourrait permettre de calculer des indicateurs plus précis. Cela n’a pas pu être fait pour cet exercice car la base de données pour Horizon Europe ne peut pas actuellement être considérée comme assez fiable pour permettre ce type de calcul.

Justification des cibles

Sous-indicateurs « Taux de participation » et « Taux de coordination »

 

La participation aux projets européens demandée aux opérateurs doit s’accompagner d’une volonté de leadership. L’exercice est exigeant et constitue un enjeu de reconquête pour les équipes françaises. En effet, la concurrence s’est accrue, La forte attractivité du PCRI s’étant traduite par une baisse des taux de succès.

Les cibles tiennent compte :

  • de la forte concurrence européenne, déjà observée lors des appels d’Horizon 2020 marqués par une très forte souscription pesant sur les résultats et les premiers résultats aux appels d’Horizon Europe ;

  • de l’essor au sein d’Horizon 2020 de l’instrument PME, devenu pilote EIC Accélérateur sur les dernières années d’exécution d’Horizon 2020, puis EIC Accélérateur dans Horizon Europe, type de financement qui ne s’adresse pas aux opérateurs de recherche du programme (cet instrument vise en effet au soutien individuel de PME européennes innovantes) ;

  • de la mise en œuvre, depuis 2018, du plan d’action national pour renforcer la participation de la France aux dispositifs de financements européens qui nécessite du temps.

 

Pour mémoire, la performance française dans le PCRI a fait l’objet d’un rapport détaillé d’une Mission conjointe des inspections CGE, IGAENR et IGF publié en 2016. Suite à la publication de ce rapport, un « Plan d’action national d’amélioration de la participation française aux dispositifs européens de financement de la recherche et de l’innovation » a été déployé de 2018 à 2022, dont les effets ne pourront se mesurer que sur la participation française dans le nouveau programme Horizon Europe. Ce plan d’action nécessitait une mobilisation importante et coordonnée de l’ensemble des forces françaises à tous les niveaux pour impulser cette nouvelle dynamique, notamment en :

  • mobilisant les acteurs de l’ESRI en particulier au travers des contrats que l’État passe avec ses opérateurs ;

  • promouvant une meilleure articulation des opportunités de financement entre le niveau national, régional et le niveau européen ;

  • mettant en place une équipe dédiée d’experts référents par programme du PCRI ;

  • initiant la création de Comités de Liaison Europe, à l’échelle des régions, le territoire régional étant identifié comme l’échelon pertinent en termes de proximité et d’accompagnement ;

  • incitant à la valorisation des carrières des chercheurs/enseignants-chercheurs s’investissant dans les projets européens ;

  • coordonnant les efforts de la communauté française, en lien avec les ministères, pour porter les intérêts de la France dans le programme Horizon Europe.

 

Par ailleurs, l’ouverture progressive du nouveau programme aux pays tiers (hors UE) et la politique d’association (permettant à des pays hors UE de participer) est encore en cours de négociation, ajoutant une variable inconnue supplémentaire dans la construction des cibles pour ces indicateurs (en particulier s’agissant de la participation des entités britanniques, car le Royaume-Uni était le 2e pays bénéficiaire de subventions du PCRI).

 

Sous-indicateur « Part des candidatures françaises dans l’ensemble des candidatures du PCRI »

 

Ce sous-indicateur mesure la proportion de participation d’entités françaises dans les projets proposés par rapport au nombre total d’entités candidates. Il doit permettre d’évaluer la mobilisation des acteurs français dans la dynamique européenne de recherche et d’innovation et pour l’accès à des ressources financières. La participation française au PCRI (anciennement PCRD) est caractérisée par une faible part des candidatures, compensée pour partie par un très bon taux de sélection. L’axe « inciter » du plan d’action pour renforcer la participation française vise précisément à corriger cette situation et à augmenter la part des candidatures françaises, tout en maintenant leur bon taux de succès. Les mesures incitatives, essentielles mais dont les résultats ne seront visibles qu’à moyen terme, visent aussi bien les entités (via le dialogue contractuel) que les individus (via une réflexion sur la prise en compte de l’investissement européen dans la carrière des chercheurs et des enseignants-chercheurs).

 

Sous-indicateur « Taux de sélection des projets des équipes françaises »

 

Le sous-indicateur montre des taux supérieurs à la moyenne communautaire, témoignant de la qualité des propositions auxquelles participent les entités françaises. L’enjeu consiste à maintenir ce taux de succès élevé tout en augmentant le nombre de dépôts de propositions.

 

 

INDICATEUR        

3.2 – Part du PCRI attribuée à des équipes françaises

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Part de financement du PCRI attribuée à l'ensemble des équipes françaises

%

10,7

11,7 (valeur provisoire)

11, 5

12

12,5

13

Part des entreprises françaises dans le PCRI

%

12,4

14,8 (valeur provisoire)

13,3

14,5

14,5

14,5

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :

Sous indicateur « Part de financement du PCRI attribuée à l’ensemble des équipes françaises »  : on observe ici le montant total de financement communautaire reçu par les bénéficiaires français dans les projets sélectionnés et financés par le PCRI. La part de financement pour la France est calculée en divisant le financement reçu par tous les bénéficiaires français (et pas seulement ceux qui sont affiliés aux opérateurs du programme) par le montant total de financement reçu par tous les pays participant à ces projets. Le décompte est fait sur les projets sélectionnés des appels à propositions clos lors de l’année considérée.

 

Sous indicateur « Part des entreprises françaises dans le PCRI »

On observe ici le ratio entre le montant total de financements PCRI (anciennement PCRD) reçus par les acteurs privés français par rapport au montant total de financements reçus par les acteurs privés du PCRI pour une année donnée.

 

Dans les deux cas de figure ce sont les montants nets de subventions maximales qui ont été sélectionnés.

 

Source des données : Base eCORDA des projets (Grants) et des réponses aux appels à propositions (Proposals) de la Commission européenne, calculs OST-HCERES

 

Observations méthodologiques : pour 2021, l’indicateur est calculé sur les projets retenus d’Horizon 2020 (données mises à jour en juin 2023), ainsi que sur les projets retenus en 2021 au titre d’Horizon Europe (base de juin 2023). Au total, pour 2021, les résultats obtenus pour les deux programmes ont été pris en compte comme s’il s’agissait du même programme.

 

Justification des cibles

Part des financements du PCRI attribuée à l’ensemble des équipes françaises


Le plan d’action national déployé entre 2018 et 2022 a rendu possible le déploiement de 14 mesures, articulées autour de 3 axes (inciter, accompagner et influencer) ayant un effet de levier sur la participation de la France au PCRI. L’objectif de ce plan d’action est d’augmenter le nombre d’entités françaises présentes dans les projets soumis, tout en maintenant le très bon taux de succès des acteurs français, afin d’augmenter la part relative de financements captés par la France. La prévision pour 2024 s’inscrit ainsi dans cette dynamique, étant entendu que les résultats sont sujets à de fortes variations annuelles et ne seront perceptibles qu’à moyen terme.

Si le taux de succès français qui atteint 28,2 % en 2022 est très largement supérieur à la moyenne européenne de 19,8 %, la participation des équipes académiques françaises a légèrement baissé (8,3 % en 2021 et 8,2 % en 2022). La France se place en 4e position derrière l’Allemagne (12,4 %), l’Espagne (10,5 %) et l’Italie (9,8 %).


Part des entreprises françaises dans le PCRI


Dans le cadre du plan d’action national de renforcement de la participation française au PCRI déployé entre 2018 et 2022, plusieurs mesures ciblent spécifiquement le secteur privé. En particulier, la mesure 7 a permis de renforcer le ciblage de l’accompagnement envers le secteur privé et repose sur une implication renforcée d’acteurs tels que Bpifrance ou les pôles de compétitivité dans cet accompagnement. Cette mesure avait pour objectif d’augmenter la participation des entreprises françaises au PCRI (anciennement PCRD) en favorisant la bonne articulation entre les acteurs de l’accompagnement au niveau local, régional, national, voire européen. L’analyse de la performance des entreprises françaises au programme Horizon Europe nous place en première position devant l’Allemagne. Les entreprises françaises bénéficient d’une belle dynamique de participation en particulier depuis 2016. La prévision pour 2024 s’inscrit ainsi dans cette dynamique, étant entendu que les résultats peuvent varier fortement d’une année à l’autre.

 

INDICATEUR        

3.3 – Part des articles co-publiés avec un pays membre de l'Union européenne (UE 27) dans les articles des opérateurs du programme

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Part des articles co-publiés avec un pays membre de l'Union européenne (UE 27) dans les articles des opérateurs du programme

%

13,1 (valeur semi-définitive)

13 (valeur provisoire)

13,3

13,1

13,1

13,1

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul : nombre de co-publications des opérateurs du programme avec uniquement des pays de l’UE 27, à l’exclusion de tout pays extra-européen, divisé par le nombre total de leurs publications. L’indicateur est calculé à partir de la moyenne triennale glissante du nombre de publications : la valeur en année n est la moyenne des nombres de publications constatés en n, n‑1 et n‑2.

 

Source des données : Base OST, Web of Science, calculs OST-HCERES

 

Observations méthodologiques : les collaborations scientifiques donnent généralement lieu à des co-publications. Les co-publications sont mesurées en compte de présence (lorsqu’une institution française et une institution d’un autre pays européen co-publient, une publication est comptabilisée pour chacune d’elle).

 

Justification des cibles

Il est demandé aux opérateurs de continuer à jouer un rôle central actif dans les réseaux scientifiques européens et de s’investir dans des recherches partenariales qui contribueront directement à préserver le rôle de l’Union européenne comme acteur majeur de la recherche dans le monde. La crise sanitaire a provoqué un léger ralentissement du rythme des copublications. Malgré un ratio de coopération avec les pays européens déjà élevé, il est envisageable de viser une croissance lente sur la période 2024-2026.

 

INDICATEUR        

3.4 – Présence des opérateurs dans le programme ERC du PCRI Horizon Europe

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Nombre de dossiers ERC déposés

Nb

775

784

820

845

870

Nombre de lauréats ERC

Nb

142

142

155

160

170

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :

Sous-indicateur « Nombre de dossiers ERC déposés » : somme annuelle des projets ERC soumis en France aux appels Starting Grants (StG), Consolidator Grants (CoG), Advanced Grants (AdG) et Synergy Grants (portés par plusieurs chercheurs). Les financements additionnels Proof-of-Concept ne sont pas pris en compte.

 

Sous-indicateur « Nombre de lauréats ERC »  : somme des projets ERC Starting Grants (StG), Consolidator Grants (CoG), Advanced Grants (AdG) hébergés en France après signature de l’accord de convention, ainsi que des projets Synergy Grants (portés par plusieurs chercheurs). Les financements additionnels Proof-of-Concept ne sont pas pris en compte.

 

Source des données :

 

Sous-indicateur « Nombre de dossiers ERC déposés » : Les listes (appelées bricks) sont fournies à l’issue de chaque appel ERC aux représentants du comité de programme ERC (un par pays de l’UE ou pays associé) lors de la publication des résultats. Ces données sont également disponibles via le LEAR (Legal Entity Appointed Representative).

 

Sous-indicateur « Nombre de lauréats ERC » : Les données deviennent progressivement accessibles sur e-corda et remontent sur le site web « data hub » de l’ERC : https ://erc.europa.eu/project-statistics/project-database

 

Limites et biais connus : L’une des difficultés pour définir des cibles et interpréter les données « Europe » est liée à des fluctuations conjoncturelles (dates et montants des appels notamment). Une autre difficulté majeure est liée au statut du Royaume-Uni qui peut soumettre des projets mais dont les projets lauréats ne sont pas financés tant qu’un accord n’a pas été signé entre l’UE et le Royaume-Uni. Dans ces hypothèses, et dans la limite du budget alloué, sont retenus les projets en liste de réserve. Cette situation particulière a permis à la France de voir des projets sur liste de réserve passer en liste principale.

À noter par ailleurs, qu’il n’y avait pas eu d’appel SyG en 2021. Sans les SyG, les chiffres (StG+CoG+AdG) sont en baisse en 2022 (629 dépôts et 118 lauréats) par rapport à 2021 (775 dépôts et 142 lauréats). 

 

Justification des cibles

Le programme ERC (European Research Council) d’Horizon Europe finance des projets de recherche exploratoire, aux frontières de la connaissance, dans tous les domaines de la science et de la technologie. Le seul critère de sélection est celui de l’excellence scientifique.

 

Le budget alloué à l’ERC pour les 7 ans d’Horizon Europe est de 16 milliards d’euros, dédiés aux 27 pays de l’Union européenne, auxquels s’ajouteront les financements des pays associés au 9e Programme Cadre Européen pour la Recherche et l’Innovation (PRCI).

Plus de 90 % de ces montants sont dédiés à des projets individuels de recherche exploratoire portés par un chercheur principal (le Principal Investigator ou « PI »).

 

La distinction entre les bourses individuelles StG (Starting grants, 2 à 7 ans post PhD), CoG (Consolidator Grants, 8 à 12 ans post PhD) et AdG (Advanced Grants, chercheurs confirmés) réside dans le niveau d’avancement de carrière du candidat.

Des projets collaboratifs SyG (Synergy Grants) impliquant de 2 à 4 porteurs sont aussi soutenus.

 

L’ERC incarne l’excellence scientifique et a été identifié comme un indicateur phare de la recherche dans le cadre des programmes prioritaires du gouvernement où sont suivis 2 indicateurs : « nombre de projets ERC déposés et retenus ».

 

Différents moyens ont été mis en place pour faciliter la participation des chercheurs et enseignants chercheurs.

 

Un « plan d’action national d’amélioration de la participation française aux dispositifs européens de financement de la recherche et de l’innovation » (PAPFE) a été déployé par le MESR depuis 2018 à travers différentes mesures :

  • La fixation d’objectifs dans le cadre du dialogue contractuel que l’État passe avec ses opérateurs (les contrats d’objectifs, de moyens et de performance (COMP)) ;

  • La mise en place d’une équipe dédiée d’experts référents, les points de contact nationaux ;

  • Des dispositifs de soutien ont été mis en place en lien avec l’ANR, Access ERC (pour les jeunes SHS), Tremplin ERC (pour les non lauréats)…

 

Dans le cadre de France 2030 un appel à projets ASDESR, a été lancé (recrutement de personnel bénéficiant de compétences en montage et gestion de projets).

 

Les effets de ces mesures ne pourront se mesurer que dans la durée.

 

OBJECTIF    

4 – Développer le rayonnement international de la recherche française

 

L’activité de recherche est aujourd’hui de plus en plus internationalisée et la capacité pour un pays d’attirer les meilleurs chercheurs étrangers est devenue un enjeu essentiel pour donner de la visibilité à son système de recherche et améliorer sa compétitivité industrielle. C’est un des principaux objectifs de la loi de programmation de la recherche. Dixième puissance scientifique mondiale sur la période 2018-2020 avec 2,6 % de part mondiale en termes de publications, la France s’inscrit au cœur des réseaux européens (ex. initiatives de programmation conjointe) et de réseaux internationaux (laboratoires internationaux virtuels et implantés sur le territoire du pays partenaire). Elle dispose d’atouts incontestables en termes de rayonnement scientifique et technologique à l’international, mais son indice d’impact a baissé entre 2010 et 2019, passant sous la moyenne mondiale, à la différence d’autres pays (le Royaume-Uni, les Pays-Bas, les États-Unis et l’Australie ont des indices d’impact environ 20 % au-dessus de la moyenne mondiale. L’Italie, la Chine, le Canada et l’Allemagne ont des indices près de 10 % au-dessus de la moyenne mondiale). La France doit accroître sa visibilité, favoriser la mobilité des étudiants et des chercheurs et développer ses partenariats européens et internationaux.

 

C’est pourquoi l’agenda stratégique français propose :

  • d’adopter une politique volontariste avec notamment une stratégie d’influence dans les organisations internationales et l’utilisation des fonds européens au service de la coopération internationale ;

  • d’ouvrir les établissements à l’international dans le cadre des contrats de site (priorités géographiques définies en cohérence avec les priorités scientifiques du site, mobilité internationale des étudiants, ainsi que des chercheurs et des enseignants-chercheurs, inscrite dans la stratégie des établissements) ;

  • de favoriser la mobilité entrante et sortante des chercheurs (valorisation de la mobilité internationale dans le recrutement, l’évaluation et le parcours de carrière, valorisation de la participation à des appels d’offre et projets internationaux, évolution de la législation et de la réglementation pour faciliter l’accueil des chercheurs étrangers en France).

Ces objectifs sont soutenus par la loi de programmation de la recherche pour la période 2021-2030 : augmentation des dotations, augmentation des budgets d’intervention de l’ANR, amélioration de l’attractivité des carrières, chaires de professeurs junior, etc.

 

Une attention toute particulière sera portée aux coopérations euro-méditerranéennes et aux pays émergents, qui fondent leur développement sur l’élévation du niveau de qualification et de recherche. L’un des enjeux nationaux est d’encourager les partenariats et les échanges entre établissements de recherche français et étrangers pour offrir aux chercheurs étrangers des opportunités d’insertion professionnelle temporaire ou définitive au sein de notre dispositif de recherche. L’indicateur 4.1 est particulièrement pertinent pour évaluer l’évolution de l’attractivité de la recherche française.

 

La recherche française est une des recherches les plus internationalisées. La part des co-publications internationales dans le total des publications françaises est de 65 %, soit un taux de collaboration internationale proche de celui de l’Allemagne ou du Royaume-Uni – les petits pays pouvant avoir des taux supérieurs.

 

Par ailleurs le changement climatique, les risques naturels et les pressions anthropiques affectent fortement les populations, les écosystèmes et la biodiversité, non seulement dans les zones tropicales et les pays du Sud où ils se situent en grande partie, mais également dans les pays du Nord. Ces évolutions sont directement liées aux objectifs du développement durable définis par l’ONU pour l’horizon 2030 et auxquels la France souhaite prendre toute sa part. Afin de répondre aux défis majeurs que ces changements posent en matière de développement, les opérateurs de recherche s’attachent à construire des partenariats scientifiques dans les pays du Sud. L’indicateur 4.2 met l’accent sur la volonté de construire des partenariats équilibrés et respectueux avec les pays du Sud.


INDICATEUR        

4.1 – Chercheurs étrangers recrutés ou accueillis temporairement dans les laboratoires

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Taux de chercheurs étrangers dans les recrutements

%

19,9

18,3

20

20

20

20

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :

Nombre de chercheurs étrangers recrutés dans l’année divisé par nombre total des recrutements externes de personnels permanents (lauréats externes de concours ou recrutements en CDI), hors promotions par concours.

Les binationaux sont classés en Français et, depuis le PAP 2023, l’indicateur exclut le CNES. Il comprend les 6 EPST et 3 EPIC : IFREMER, CEA civil, CIRAD, hors BRGM.

 

Source des données : EPST et EPIC hors BRGM

 

Observations méthodologiques : le mode de calcul porte sur le flux, mettant en évidence l’évolution. Le périmètre actuel de l’indicateur inclut tous les organismes, à l’exception du BRGM.

Le périmètre de la population recrutée exclut les lauréats internes des concours des EPST : les chargés de recherche recrutés comme les directeurs de recherche.

Le critère de la nationalité de la personne recrutée n’est pas entièrement satisfaisant : en 2022, parmi les 198 chercheurs étrangers recrutés sur poste permanent, 92 ont obtenu leur plus haut diplôme en France ; inversement, 65 jeunes chercheurs français recrutés sur concours ou en CDI ont obtenu leur plus haut diplôme à l’étranger.

Justification des cibles

L’attractivité de la recherche française est un enjeu clé de la loi de programmation de la recherche (LPR) du 24 décembre 2020. Elle crée dans son article 12 le dispositif du séjour de recherche destiné à faciliter l’accueil des chercheurs ou doctorants étrangers boursiers. Pour pouvoir en bénéficier, les doctorants et chercheurs étrangers doivent avoir une bourse accordée selon des critères scientifiques par un gouvernement étranger, une institution étrangère ou le ministère français des affaires étrangères. L’établissement d’accueil peut verser un complément de bourse qui n’a pas le caractère de salaire ; il signe avec la personne accueillie une convention de séjour de recherche qui encadre les modalités de prise en charge et complète le formulaire Cerfa de convention d’accueil qui a été modifié pour prendre en compte ce nouveau dispositif.


Si le financement mensuel (bourse + complément éventuel de l’établissement d’accueil) est supérieur au montant minimum du contrat doctoral de droit public, la personne accueillie peut bénéficier du « Passeport talent », issu de la loi n° 2016-274 du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers en France, instituant une carte de séjour pluriannuelle.


Ce sous-indicateur étant la résultante de l’attractivité internationale, du filtre des jurys indépendants et de l’évolution de la part des étrangers parmi les docteurs nouvellement diplômés en France (stable depuis 2010), il est proposé une tendance stable.

 

INDICATEUR        

4.2 – Part des co-publications réalisées avec des partenaires de pays du Sud parmi les publications des opérateurs du programme

     (du point de vue du citoyen)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Part des co-publications réalisées avec des partenaires de pays du Sud parmi les publications des opérateurs du programme

%

11,7 (valeur semi-définitive)

12,3 (estimation)

13,7

12,6

12,8

13

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul  : nombre de co-publications des opérateurs du programme avec uniquement des pays du Sud, excluant les co-publications comportant aussi d’autres pays, divisé par le nombre de publications des opérateurs du programme. L’indicateur est calculé à partir de la moyenne triennale glissante du nombre de publications : la valeur en année n est la moyenne des nombres de publications constatés en n, n‑1 et n‑2.

 

Source des données : Base OST, Web of Science, calculs OST-HCERES

 

Observations méthodologiques :

Cet indicateur permet de mesurer la part des publications des opérateurs du programme en co-publication avec uniquement des partenaires des pays du Sud.

La liste des pays retenus est la liste des bénéficiaires de l’aide publique au développement (APD) définie par le Comité de l’aide au développement de l’OCDE (CAD).

Justification des cibles

 

La politique volontariste de partenariat avec les pays du Sud se traduit par un ensemble d’actions résolues de la part de la France qui répondent aux attentes de ses partenaires du Sud en vue de générer, dans ces pays, une dynamique propre et une plus grande autonomie pour évoluer vers des « sociétés de la connaissance ». La mise en place de nouveaux programmes de mobilité de chercheurs de type Programme Hubert Curien (PHC) avec des pays du Sud, en particulier africains, l’attractivité croissante et la montée en qualité constatée de programmes existants (par exemple le PHC « Maghreb »), doivent logiquement induire une augmentation des flux de co-publications, tout comme la participation active de la France aux partenariats bi-régionaux de l’UE avec l’Union Africaine, la zone Amérique latine-Caraïbes et l’Asie (Dialogue ASEM). L’efficacité des mesures mises en place face à la crise sanitaire et le lancement d’initiatives nouvelles en Afrique et dans la zone indopacifique permettent d’envisager une progression lente sur la période 2023-2026.