Évolution de la maquette de performance
La maquette budgétaire a été fortement modifiée sur le volet performance afin de mieux mettre en évidence les mesures de performances environnementales et de décarbonation conformément aux orientations du Conseil de planification écologique et en cohérence avec les travaux du Secrétariat général de la planification écologique :
- Ajout d’un indicateur « Part des voitures électriques dans les ventes de voitures neuves » au sein de l’objectif 1 : Réduction des émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs ;
- Ajout des deux indicateurs suivants au sein de l’objectif 2 : Maîtriser l’énergie en réduisant la consommation et en développant l’usage des énergies renouvelables et de récupération :
Suivi du développement de la chaleur issue d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) en lien avec l’atteinte des objectifs européens de part renouvelable dans la consommation d’énergie finale ;
Économies d’énergie via le système CEE ;
- Ajout d’un indicateur « Impact de l’usage du chèque énergie sur l’indicateur de précarité énergétique » au sein de l’objectif 4 : Apporter une aide aux ménages en situation de précarité énergétique pour payer leur facture d’énergie ;
- Création d’un nouvel objectif 5 « Rénover les bâtiments » décomposé en deux indicateurs :
Émissions de gaz à effet de serre évitées par an et par logement ;
Économies d’énergies conventionnelles par an et par logement.
OBJECTIF
1 – Réduction des émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs |
La France s’est fixée pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. La poursuite de cet objectif passe notamment par l’amélioration des performances environnementales et énergétiques des automobiles. Le transport est en effet le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France (30 % des émissions de l’inventaire national 2021). Au sein de celui-ci, le transport routier est responsable de 95 % des émissions.
Pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers, la France s’est fixée plusieurs objectifs :
une cible annuelle d’émissions de gaz à effet de serre de 69,8 millions de tonnes équivalents CO2 (MTCO2e) en 2030 contre 92,6 MTCO2e en 2019, inscrite dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) ;
la limitation à 5 % maximum de la proportion de voitures particulières neuves vendues en 2030 émettant plus de 123 gCO2/km selon la « Worldwide Harmonized Light-Duty Vehicles Test Procedure » (WLTP), fixée par la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021 ;
Au niveau communautaire, le règlement 2019/631 fixe des objectifs assignés aux constructeurs automobiles avec des cibles contraignantes d’émissions de CO2/km à respecter sur la moyenne de leurs véhicules légers neufs immatriculés dans l’Union européenne. Ce règlement, dont la révision a été adoptée en mars 2023 dans le cadre du paquet « Ajustement à l’objectif 55 », introduit un objectif de fin de vente des véhicules légers neufs émettant du CO2 à l’échappement à compter du 1er janvier 2035.
La politique française d’aides à l’acquisition de véhicules peu polluants s’intègre dans cette réglementation communautaire en orientant les choix des consommateurs vers les véhicules à faibles émissions de CO2 et, corrélativement, en incitant les constructeurs automobiles à cibler leur offre sur des véhicules plus propres et moins coûteux à l’usage. Elle s’attache également à assurer un ciblage social fort, en prévoyant des conditions d’éligibilité plus favorables et des montants d’aide renforcés pour les ménages les plus modestes.
INDICATEUR
1.1 – Émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Émissions moyennes de CO2 des véhicules neufs | gCO2/km | 108,6 | 102,7 | 95 | 106,5 | 97,8 | 88,6 |
Précisions méthodologiques
Les chiffres portés dans le tableau correspondent aux seules voitures particulières et s’entendent par rapport à la norme WLTP (« Worldwide Harmonized Light Duty Vehicles Test Procedure), conformément à la décision d’exécution (UE) 2022/2087 de la Commission du 26 septembre 2022.Source des données : Services des données et études statistiques (SDES) du Commissariat général au développement durable (sur la base des données issues du système d’immatriculation des véhicules).
Justification des cibles
L’actualisation régulière de la politique française d’aide à l’acquisition de véhicules propres a contribué à une baisse moyenne des émissions de CO2 des véhicules propres de l’ordre de 4 g/km par année entre 2008 et 2019.
Alors que la tendance était plutôt à la stagnation voire à la remontée légère des émissions moyennes de CO2 des voitures particulières en France à la fin de la décennie 2010, la dynamique s’est modifiée en 2020-2021 avec une baisse de l’ordre de 19 gCO2/km en 2020 et 8 gCO2/km en 2021. Ces baisses doivent être considérées à la lumière :
de l’entrée en vigueur de l’objectif 2020-2024 fixé par le règlement UE 2019/631 aux constructeurs automobiles en matière d’émissions moyennes des voitures particulières neuves immatriculées dans l’Union, leur assignant des plafonds d’émissions spécifiques au-delà desquels ils sont fortement taxés, et qui sont collectivement cohérents avec un niveau moyen d’émission à l’échelle communautaire de 95 gCO2/km « New European Driving Cycle » (NEDC), équivalent à un niveau de 115,1 gCO2/km exprimée selon la « Worldwide Harmonized Light-Duty Vehicles Test Procedure » (WLTP);
du durcissement du barème du malus écologique et un renforcement du caractère incitatif du bonus et de la prime à la conversion qui, à mesure que l’écart de prix entre technologies décarbonées et technologies émettrices se réduit, impactent de plus en plus la décision des acheteurs ;
du changement de procédure de mesure des émissions de CO2 des voitures particulières neuves, impliquant, pour le besoin des comparaisons, le recours à des clés de conversion entre émissions WLTP et émissions NEDC sources de potentielles sur-estimations des baisses observées ;
enfin, du contexte de crise sanitaire et de tension sur les chaînes d’approvisionnement qui ont conduit à une forte baisse des ventes de véhicules neufs et à un arbitrage opéré par les constructeurs automobiles en faveur de l’approvisionnement en priorité des véhicules électrifiés pour garantir l’atteinte de leurs objectifs européens.
En 2022, les émissions moyennes de CO2 des voitures particulières ont baissé de l’ordre de 5-6 gCO2/km, sans que la réglementation européenne ou la procédure de mesure des émissions aient cette fois évolué. Cette tendance s’observe également sur les 6 premiers mois de l’année 2023 avec une baisse d’environ 4 gCO2/km.
La valeur inchangée jusqu’à fin 2024 de l’objectif d’émission fixé au niveau européen et le contexte de crise du marché automobile observée en 2022 pourraient entraîner un ralentissement de cette dynamique d’évolution à la baisse des émissions de CO2/km des voitures particulières neuves.
INDICATEUR
1.2 – Part des voitures électriques dans les ventes de voitures neuves
(du point de vue de l'usager)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Part des voitures électriques dans les ventes de voitures neuves (voitures particulières) | % | 10 | 13 | 16 | 21 | 26 | 31 |
Part des camionnettes électriques dans les ventes de camionnettes neuves (Véhicules utilitaires légers - VUL) | % | 3 | 5 | 7 | 12 | 17 | 22 |
Précisions méthodologiques
Source des données : SDES (sur la base des données issues du système d’immatriculation des véhicules)
Calcul : immatriculations de voitures particulières (respectivement, camionnettes) neuves dont la source d’énergie est l’électricité, l’hydrogène ou une combinaison des deux divisées par le nombre total d’immatriculation de voitures particulières (respectivement, camionnettes) neuves.Attente validation bordereau DB
Justification des cibles
L’atteinte des objectifs français de réduction des émissions de CO2 des véhicules légers est en partie conditionnée à hausse rapide de la part des voitures électriques dans les ventes de véhicules neufs. Cette accélération de l’électrification s’inscrit par ailleurs dans les objectifs des constructeurs automobiles pour atteindre les cibles qui leurs sont fixées par le règlement (UE) 2023/851.
A cet égard, ce nouvel indicateur propose des trajectoires cibles de part de ventes des véhicules électriques légers (voitures particulières et véhicules utilitaires légers) pour permettre de mesurer la capacité à atteindre les objectifs européen et nationaux de réduction des émissions de CO2, notamment par la mise en œuvre de la politique nationale de soutien à l’acquisition de véhicules électriques.
Pour cette première année, les cibles ont été définies au regard des parts de marché observées et des objectifs issus des travaux SNBC et de planification écologique.
INDICATEUR
1.3 – Nombre d'infrastructures de recharge installées dans les locaux à usage d'habitation
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d'infrastructures de recharge installées dans les locaux à usage d'habitation | Nb | Non déterminé | Non déterminé | 800 000 | 1000000 | 1300000 | Non déterminé |
Précisions méthodologiques
Méthodologie de définition de l’indicateur par ENEDIS :
L’indicateur trimestriel estimant le nombre de points de charge « privés » installés chez les particuliers, est basé sur des résultats d’enquêtes intégrant le type de logement, le taux d’équipement en solution de recharge et les habitudes de recharge des utilisateurs de véhicules électriques. Ces analyses sont ensuite croisées avec le nombre de véhicules électriques et hybrides rechargeables détenus par les particuliers et les entreprises.
Justification des cibles
L’indicateur a été créé à la suite de l’usage du droit d’amendement du Parlement sur le dispositif de performance. L’absence de recul suffisant sur le dispositif ne permet pas de fixer de cible aujourd’hui.
INDICATEUR
1.4 – Nombre de contribuables ayant bénéficié d'un crédit d'impôt sur le revenu au titre des dépenses effectivement supportées pour l'acquisition et la pose d'un système de recharge pour véhicule électrique
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de contribuables ayant bénéficié d'un crédit d'impôt sur le revenu au titre des dépenses effectivement supportées pour l'acquisition et la pose d'un système de recharge pour véhicule électrique | Nb | 0 | 24 070 | Sans objet | Non déterminé | Non déterminé | Non déterminé |
Justification des cibles
Le crédit d’impôt sur le revenu au titre des dépenses effectivement supportées pour l’acquisition et la pose d’un système de recharge pour véhicule électrique est entré en vigueur en 2022.
L’absence de recul suffisant sur le dispositif ne permet pas de fixer de cible aujourd’hui.
OBJECTIF
2 – Maîtriser l'énergie en réduisant la consommation et en développant l'usage des énergies renouvelables |
La maîtrise de la consommation d’énergie et le développement des énergies renouvelables font partie des priorités de la politique énergétique, réaffirmées dans la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) et la loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat.
Les objectifs de la France visent à réduire la consommation d’énergie finale de 20 % d’ici 2030 et de 50 % d’ici 2050, et à porter en parallèle la part des énergies renouvelables à 33 % en 2030, tout en veillant à la diversification des sources d’approvisionnement.
Ces objectifs sont renforcés dans le cadre du paquet législatif européen « fit for 55 » qui prévoit une neutralité carbone en 2050 et une réduction d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Le développement de la chaleur d’origine renouvelable et de récupération, notamment dans les réseaux de chaleur pour lesquels la loi fixe un objectif de multiplication par 5 du volume de chaleur d’origine renouvelable et de récupération entre 2012 et 2030, participe à ces objectifs. Le fonds chaleur financé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), dont l’efficience est l’objet de l’indicateur 2.1, en est l’un des principaux leviers aux côtés des aides MaPrimeRénov’ à la rénovation énergétique, du mécanisme des certificats d’économies d’énergie (CEE) et du taux réduit de taxe sur la valeur ajoutée pour la fourniture de chaleur majoritairement produite à partir de sources renouvelables.
INDICATEUR
2.1 – Efficience du fonds chaleur renouvelable de l'ADEME
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Filière biomasse industrie | €/MWh | 2,7 | 3,9 | 7 | 6,7 | 6,7 | 6,7 |
Filière biomasse autres secteurs | €/MWh | 5,3 | 8,5 | 9 | 8,7 | 8,7 | 8,7 |
Filière solaire thermique | €/MWh | 21,2 | 26,4 | 47,3 | 46 | 46 | 46 |
Filière géothermie | €/MWh | 4,4 | 7,4 | 8,6 | 11 | 11 | 11 |
Précisions méthodologiques
Source des données : ADEME.
Mode de calcul : pour chaque filière, le mode de calcul est le suivant : montant total des aides accordées (en euros) rapporté à la production annuelle de chaleur issue de sources renouvelables (en MWh par an sur la durée de vie estimée du projet, soit 20 ans) financées dans le cadre du fonds chaleur.
Cet indicateur est issu du contrat d’objectifs entre l’État et l’ADEME dont le bilan est réalisé annuellement.
Justification des cibles
L’État a fixé, notamment, comme mission à l’ADEME de financer des opérations permettant de réaliser des économies d’énergie et d’aider au développement des énergies renouvelables, particulièrement sous forme de chaleur. Le fonds chaleur a pour objet de financer des projets de production de chaleur essentiellement à partir de la biomasse, de la géothermie, du solaire et de la récupération de chaleur fatale ainsi que les projets de méthanisation pour l’injection de biométhane, tout en garantissant un prix inférieur à celui de la chaleur produite à partir d’énergies conventionnelles. Il a également pour objet de soutenir la création ou l’extension de réseaux de chaleur alimentés majoritairement à partir de sources renouvelables ou de récupération.
Le fonds chaleur a entraîné une accélération des projets de production de chaleur renouvelable, en permettant sur la période 2009-2022 la réalisation de plus de 7100 opérations d’investissement pour une production totale d’environ 42,6 TWh d’énergie renouvelable et de récupération qui ont généré un montant d’investissement de 12,4 milliards d’euros.
Ces résultats sont obtenus à un coût pour les finances publiques qui peut être considéré comme performant, y compris par rapport aux autres filières d’énergie renouvelable. La Cour des comptes, dans son rapport de 2018 sur le soutien aux énergies renouvelables, notait l’efficacité du fonds chaleur en comparaison avec d’autres dispositifs. Sur la base du bilan 2022 et d’une durée de vie de 20 ans des équipements financés, la subvention apportée par le fonds chaleur pour déclencher l’investissement, rapportée à l’énergie produite, représente 7,1 €/MWh.
Le coût (en €) du MWh du fonds chaleur est en phase d’augmentation malgré les gains d’efficience déjà réalisés, en conséquence de différents facteurs :
une baisse importante de la proportion des aides du fonds chaleur consacrées aux projets les plus efficients : Appel à projets Biomasse Chaleur Industrie Agriculture et Tertiaire (BCIAT) d’une part, méthanisation d’autre part. Cela est notamment dû au fait que le dispositif France 2030 finance une part significative des projets les plus performants, qui ne baissent ainsi plus la moyenne du ratio d’efficacité des projets aidés par le Fonds chaleur. En intégrant les projets BCIAT financés par le programme France 2030, les ratios d’aides en €/MWh sur 20 ans auraient été de 4,5 €/MWh en 2021 (au lieu de 5,2) et de 5,6 €/MWh en 2022 (au lieu de 7,1).
l’inflation des coûts des projets : ainsi en 4 ans, le coût des chaufferies biomasse et des réseaux de distribution associés ont augmenté de 50 %, ceux des projets BCIAT de 90 %, ceux des réseaux de chaleur par mètre linéaire de 70 %. Cela est notamment dû à la hausse des coûts des matières premières ; le taux de subvention du Fonds chaleur est quant à lui resté relativement stable sur les dix dernières années, autour de 27 % du coût des projets.
des taux de cofinancement des projets divisés par deux par rapport à 2018. Cela peut notamment s’expliquer par le fait que les dernières années ont été marquées par la fin d’une période des fonds FEDER et le commencement d’une nouvelle.
des facteurs résultant de décisions relatives à la gestion du Fonds chaleur pour accélérer le déploiement des projets de chaleur renouvelable et la sortie de notre dépendance au gaz : le groupe de travail ministériel sur les réseaux de chaleur et de froid en 2019 a conduit à une augmentation des aides aux réseaux ; les contrats territoriaux de chaleur renouvelable (qui financent les petits projets et dont l’efficience est plus faible) ont vu leur déploiement étendu pour « essaimer » les énergies renouvelables dans l’ensemble des territoires y compris les moins densément peuplés ; à la suite du déclenchement du conflit en Ukraine en 2022, la nécessité d’accélérer la sortie de notre dépendance au gaz a conduit à accroître le recours aux aides forfaitaires et à augmenter les montants des forfaits ; enfin, la volonté de préserver la ressource biomasse conduit à privilégier pour certains projets le recours à des énergies renouvelables alternatives plus chères au MWh produit (géothermie…).
Cette tendance à la hausse se poursuivra en 2023. C’est pourquoi l’objectif de coût unitaire de la filière biomasse industrie et hors industrie est augmenté respectivement à 7 et à 9 pour 2023, puis à 6,7 et à 8,7 pour les années suivantes, en cohérence avec les analyses prévisionnelles.
Concernant la cible de coût unitaire pour le solaire thermique, la cible est maintenue en légère augmentation à partir de 2024.
Enfin, la cible de coût unitaire pour la géothermique profonde est également en augmentation pour les années suivantes. L’exploration de nouveaux aquifères peu connus ou plus profonds contribue en effet à une hausse des coûts unitaires à court terme. La filière présente des coûts d’exploitation très performants mais nécessite un fort apport capitalistique en début de projet.
INDICATEUR
2.2 – Suivi du développement de la chaleur EnR&R en lien avec l’atteinte des objectifs européens de part renouvelable dans la consommation d’énergie finale
(du point de vue de l'usager)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Suivi du développement de la chaleur EnR&R en lien avec l’atteinte des objectifs européens de part renouvelable dans la consommation d’énergie finale (TWh/an) | TWh | 179 | 176 | 194 | Non déterminé | Non déterminé | Non déterminé |
Précisions méthodologiques
Cet indicateur est publié annuellement par le SDES, parmi les chiffres-clés des énergies renouvelables. Il regroupe la production de chaleur renouvelable à partir de biomasse, géothermie, solaire thermique ou pompe à chaleur. S’y ajoute la chaleur de récupération (chaleur fatale issue de rejets industriels, de déchets, d’eaux usées, etc.) qui alimente les réseaux de chaleur. Le SDES publiera prochainement la valeur provisoire pour 2022.
Justification des cibles
La valeur cible 2023 de cet indicateur est l’objectif intermédiaire de production de chaleur renouvelable et de récupération fixé par la PPE pour l’année 2023.
Les cibles à partir de 2024 seront fixées conformément à la prochaine PPE, en cours de préparation. Le taux d’énergie renouvelable dans la consommation française de chaleur était de 24 % en 2021. La loi prévoit actuellement de le porter à 38 % d’ici 2030. La stratégie française énergie climat en cours de préparation ainsi que les directives européennes en cours de finalisation nécessiteront de renforcer cet objectif.
INDICATEUR
2.3 – Économies d'énergie via le système CEE
(du point de vue de l'usager)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Évolution de la consommation d’énergie finale en France (TWh) | TWh | Non connu | Non connu | Non déterminé | Non déterminé | Non déterminé | Non déterminé |
Précisions méthodologiques
Cet indicateur est publié annuellement à partir des bilans réalisés par le SDES. Il recense la consommation finale d’énergie hors soutes internationales, au périmètre de la France continentale et en la corrigeant des variations climatiques. Le SDES publiera prochainement les données permettant de calculer la valeur pour 2022.
Justification des cibles
La valeur de cet indicateur est la consommation finale d’énergie hors soutes internationales corrigée des variations climatiques pour la France continentale.
La valeur cible 2023 de cet indicateur est l’objectif intermédiaire fixé par la PPE pour l’année 2023.
Les cibles à partir de 2024 seront fixées conformément à la prochaine PPE, en cours de préparation. La consommation française d’énergie finale a baissé d’environ 5 % entre 2012 et 2019. La loi prévoit actuellement que la consommation énergie finale baisse de 20 % entre 2012 et 2030. La stratégie française énergie climat en cours de préparation ainsi que les directives européennes en cours de finalisation nécessiteront de renforcer cet objectif (perspective : ‑30 %).
OBJECTIF mission
3 – Réduire les émissions de gaz à effet de serre |
Depuis l’adoption du plan climat en juillet 2017, l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050 constitue un objectif structurant des politiques énergétique et climatique de la France.
Objectifs de moyen et long terme : en amont de l’adoption de l’accord de Paris, l’Union européenne a fait partie des premières à déposer à l’ONU sa contribution déterminée au niveau national (CDN) au printemps 2015, par laquelle elle s’engageait à réduire d’au moins 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 comparées à leur niveau de 1990, conformément aux décisions du Conseil européen des 23 et 24 octobre 2014. La France contribuait à cet objectif collectif de l’Union européenne en réduisant ses émissions domestiques de gaz à effet de serre de 40 % en 2030 par rapport à 1990. Cet objectif a été fixé dans la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte puis confirmé par la loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat, qui fixe également l’objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. La trajectoire visée pour y parvenir est précisée par la stratégie nationale « bas carbone » révisée en avril 2020 et les budgets « carbone » publiés en novembre 2015. Ces derniers, qui constituent des plafonds d’émission définis par période de quatre à cinq ans, sont actuellement fixés pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028. La stratégie nationale bas-carbone, révisée en 2020, ajoute un quatrième plafond d’émission carbone pour la période 2029-2033. Afin de répondre au rehaussement de l’ambition au titre de l’accord de Paris, l’Union européenne s’est engagée à atteindre la neutralité climatique du continent au plus tard en 2050 (Conseil européen, décembre 2019) et a revu son objectif climatique à la hausse en visant une réduction d’au moins 55 % d’émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990 (Conseil européen, décembre 2020). Elle a confirmé ses engagements dans une CDN révisée en décembre 2020 et les a inscrites dans la loi européenne climat de juin 2021.
Cette trajectoire rehaussée a donné lieu à la publication en juillet 2021 par la Commission d’un ensemble de propositions, dit « Ajustement à l’objectif 55 » visant à adapter les politiques européennes en matière de climat, d’énergie, de transport et de fiscalité au nouvel objectif de ‑55 % d’ici 2030. La majorité de ces nouvelles législations ou législations révisées a été adoptée et publiée. L’architecture européenne climatique, tout en continuant de reposer sur un triple pilier, a été renforcée pour atteindre ces nouveaux objectifs climatiques :
un marché carbone européen (système d’échanges de quotas européen - SEQE ou « EU Émission Trading System - EU ETS ») pour les installations industrielles dont l’ambition a été renforcée à ‑62 % d’émissions GES par rapport à 2005 (actuellement ‑43 %) et qui a été élargi aux émissions du secteur maritime et de l’aérien. Un nouveau marché carbone européen appliqué aux émissions des transports et du bâtiment a été créé et sera mis en œuvre à compter de 2027. Toutefois, afin d’accompagner les ménages et microentreprises les plus vulnérables face à l’impact social de la hausse des combustibles induite par ce nouveau prix carbone, un nouveau Fonds européen social pour le climat verra le jour dès 2026 alimenté par une partie des revenus des enchères des quotas de ce nouveau marché carbone. Enfin, un Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF ou CBAM en anglais (Carbon Border Adjustment Mechanism) a été créé afin de soumettre les produits importés dans le territoire douanier de l’Union Européenne à une tarification du carbone équivalente à celle appliquée aux industriels européens fabriquant ces produits;
une répartition de l’effort entre États membres (dit ESR Effort Sharing Regulation) de l’objectif européen de réduction des émissions GES pour les secteurs non couverts par le marché carbone européen (transports, bâtiments, agriculture, déchets), avec un rehaussement de l’objectif européen à ‑40 % des émissions GES par rapport à 2005 (actuellement ‑30 %) et in fine des objectifs nationaux : la France a vu son objectif national rehaussé de ‑37 % à ‑47.5 % d’ici 2030 par rapport à 2005 ;
une législation sur les émissions et absorptions des secteurs des terres et de la forêt (UTCATF, ou LULUCF en anglais). En vue de contribuer au ‑55 % d’ici 2030 et à la neutralité carbone de l’UE d’ici 2050, ont été adoptés un nouvel objectif de l’UE à hauteur de ‑310 millions de tonnes équivalent C02 décliné en objectifs nationaux (objectif de la France de – 34MMtCO2e)
Les législations européennes en matière d’énergie (règlement sur les énergies renouvelables, dit RED3), sur l’efficacité énergétique (dit DEE), sur les transports (règlement sur les carburants alternatifs pour l’aviation, dit ReFuelUE avia), sur le maritime (FuelEU maritime) et sur les infrastructures des carburants alternatifs et sur les bâtiments (directive sur la performance énergétique des bâtiments, dit DPEB) ont également été revues et renforcées afin d’être compatibles avec la nouvelle ambition climatique européenne.
Objectifs de court terme :
L’objectif de réduction de 20 % des émissions de GES de l’Union européenne à l’horizon 2020 par rapport à 1990 a été largement atteint, l’UE ayant réduit ses émissions de 32 % par rapport à 1990.
La France a contribué à l’effort européen en dépassant l’objectif national qui lui été assigné par l’UE dans le cadre de la décision pour le partage de l’effort (ESD) : ‑21.5 % pour un objectif national initial de ‑14 %.
Pour la période 2021-2023, le règlement sur le partage de l’effort révisé dans le cadre de l’ « Ajustement à l’objectif 55 » fixe un nouvel objectif pour la France de ‑47.5 % des émissions GES d’ici à 2030 par rapport à 2005. Dans le cadre de la future Stratégie française énergie climat, ce nouvel objectif sera traduit dans la Loi de programmation énergie-climat et cadrera l’effort à fournir d’ici à 2030 pour la Stratégie nationales bas-carbone (SNCB3). Le gouvernement a d’ores et déjà communiqué sur une réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre de l’ordre de ‑55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. Le secrétariat général à la planification écologique (SGPE) a rendu public en juillet 2023 une synthèse provisoire du plan de transition détaillant les leviers permettant d’atteindre ces nouveaux objectifs.
INDICATEUR mission
3.1 – Emissions de gaz à effet de serre par habitant
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Emissions de gaz à effet de serre par habitant | tCO2eq/hab | 5,8 | ND | 5,23 | 5,08 | 4,78 | 4,58 |
Précisions méthodologiques
Ci-dessus : émissions de gaz à effet de serre par habitant incluant le bilan net des puits et sources d’émissions induites par les changements d’usage des terres (en tonnes équivalent carbone/habitant (tCO2eq/hab)). Les données d’émissions pour 2020 et 2021 sont issues de l’édition 2022 de l’inventaire final au format SECTEN publié par le CITEPA. Les données pour 2022 correspondent aux données provisoires dites « Proxy 2022 ». Les données de population pour 2020, 2021 et 2022 sont issues de l’INSEE.
Cet indicateur peut être utilement complété par les deux indicateurs suivants :
en tonnes équivalent carbone/habitant : tCO2eq/hab | Unité | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 |
Réalisation | Réalisation | Réalisation (estimation) | Prévision | Prévision | Prévision | ||
a) Émissions de gaz à effet de serre par habitant (hors usage des terres, leurs changements et la foresterie (UTCATF))) non couvertes par le système communautaire d’échange de quotas d’émissions (ESD). | tCO2eq/hab | 4,61 | 4,91 | 4,73 | 4,51 | 4,29 | 4,07 |
b) Émissions de gaz à effet de serre par habitant (hors usage des terres, leurs changements et la foresterie : ESD + ETS). | 5,82 | 6,13 | 5,95 | 5,74 | 5,53 | 5,32 |
Source des données :
Émissions de gaz à effet de serre :
- pour 2019, 2020 et 2021, les émissions (ESD/ESR et ETS) vérifiées par l’agence européenne de l’environnement.
- pour 2022 Inventaire national d’émissions de gaz à effet de serre provisoire pour l’année 2022 de juin 2023, dit inventaire « Proxy 2022 » (CITEPA – MTE/DGEC).
Nota : Les émissions 2020 ont été exceptionnellement basses en raison de l’impact économique de la crise sanitaire.
Mode de calcul :
- La comptabilité des émissions de gaz à effet de serre est détaillée dans le rapport national d’inventaire communiqué au secrétariat de la convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques. Ces résultats prennent en compte l’utilisation de Potentiels Radiatifs Globaux des différents gaz cohérents avec les lignes directrices du quatrième rapport du GIEC et l’utilisation des lignes directrices du GIEC de 2006 à partir de l’inventaire soumis cette année (ce qui conduit également à revoir chaque année la série de données depuis 1990).
- Pour les prévisions 2023 à 2025 les émissions totales annuelles (ESD/ESR+ETS) reprennent les parts annuelles indicatives des budgets carbone telles qu’approuvées dans le décret n° 2020-457 du 21 avril 2020 relatif aux budgets carbone nationaux et à la stratégie nationale bas-carbone. Les prévisions d’émissions par habitant incluant le bilan net des puits et sources sont calées après prise en compte de la séquestration de carbone des forêts et des sols
- Les émissions prises en compte au titre de l’ETS comprennent les émissions des installations fixes et de l’aviation (vols intracommunautaires dont les émissions sont attribuées à la France). Du fait de son fonctionnement européen, l’ETS ne fixe pas d’objectif par pays. Pour les prévisions, il a été estimé que la proportion provisoire des émissions 2021 relevant de l’ETS restait constante pour les années ultérieures.
Pour les émissions « Réalisation 2022 », ce sont les chiffres de l’inventaire provisoire dit « Proxy 2022 » du Citepa de juin 2023 qui ont été utilisés.
Justification des cibles
Par rapport à 1990, les émissions de 2022 hors secteur des terres, de leur utilisation et de leur changement d’utilisation par habitant seraient en diminution de 25 %, et de 30 % en incluant ce secteur.
Après le rebond des émissions constaté en 2021 (+6,4 %), les émissions de gaz à effet de serre nationales hors secteur des terres auraient baissé d’environ 2,7 % en 2022, selon les estimations du CITEPA. Les chiffres consolidés pour 2021 ont été publiés sur le site de la Convention des Nations-Unies sur le climat en juillet 2023.
Les cibles (projections des émissions de gaz à effet de serre par habitant) reprennent les parts annuelles indicatives des budgets carbone telles qu’approuvées dans le décret n° 2020-457 du 21 avril 2020 relatif aux budgets carbone nationaux et à la stratégie nationale bas-carbone. Comme pour la SNBC, les projections démographiques se fondent sur les travaux de l’INSEE.
OBJECTIF
4 – Apporter une aide aux ménages en situation de précarité énergétique pour payer leurs factures d'énergie |
Le passage des anciens tarifs sociaux de l’énergie (tarif de première nécessité pour l’électricité, tarif spécial de solidarité pour le gaz naturel) au chèque énergie a visé, en particulier, à lutter contre le non-recours à l’aide. En effet, pour l’attribution des tarifs sociaux, des difficultés techniques empêchaient d’obtenir des listes de bénéficiaires fiables, entraînant un taux élevé de non-recours.
L’envoi du chèque énergie est automatique pour les bénéficiaires ayant rempli leurs obligations fiscales. Ceux-ci peuvent ensuite l’utiliser comme n’importe quel moyen de paiement auprès de leur fournisseur d’énergie, ou leur artisan reconnu garant de l’environnement (RGE) dans le cas de travaux d’efficacité énergétique.
Au cours des deux années initiales d’expérimentation (2016-2017) dans quatre départements (Ardèche, Aveyron, Côtes-d’Armor, Pas-de-Calais), les taux d’usage du chèque ont sensiblement dépassé ceux du précédent dispositif (tarifs sociaux de l’énergie), avec une progression entre la première et la deuxième année. Le dispositif a été généralisé en 2018 à l’échelle nationale avec près de 3,6 millions de bénéficiaires, puis élargi en 2019 à un total de 5,7 millions de ménages bénéficiaires tandis que les montants d’aide ont été revus à la hausse. En 2020, ces critères ont été maintenus : 5,4 millions de ménages ont été bénéficiaires de l’aide. En 2021, le seuil d’éligibilité a été revu légèrement à la hausse (10 800 € RFR/UC au lieu de 10 700 € RFR/UC) et 5,8 millions ménages ont été bénéficiaires du chèque énergie. Il a été de nouveau rehaussé en 2023 pour tenir compte de l’inflation (11 000 € RFR/UC). En 2023, 5,6 millions de ménages ont bénéficié du chèque énergie.
Pour faire face à la crise du prix des énergies, des chèques énergie exceptionnels ont été adressés :
Un chèque énergie exceptionnel 2021 d’un montant de 100 € a été a été adressé fin décembre 2021 aux 5,8 millions de ménages bénéficiaires au titre de 2021 ;
Un chèque énergie exceptionnel 2022 a été adressé entre mi-décembre 2022 et début février 2023, aux 40 % des ménages les plus modestes, soit 12 millions de ménages. Il est d’un montant de 200 € pour les 5,8 millions de ménages déjà bénéficiaires en 2022 et de 100 € pour les autres ménages ;
Un chèque énergie exceptionnel « opération bois » pour aider les ménages chauffés au bois. L’aide ciblait les 7 premiers déciles des ménages, soit 2,6 millions de ménages chauffés au bois. Le montant du chèque, de 50, 100 ou 200 €, dépendait des revenus, de la composition du ménage, et du type de combustible bois utilisé. Les ménages devaient demander le chèque bois sur le portail dédié du 27 décembre 2022 et jusqu’au 31 mai 2023.
Un chèque énergie exceptionnel « opération fioul » pour aider les ménages chauffés au fioul. Pour les ménages connus comme ayant utilisé leur dernier chèque énergie auprès d’un vendeur de fioul, le chèque a été envoyé automatiquement en novembre 2022. Les autres ménages pouvaient le demander sur le portail dédié entre le 8 novembre et le 30 avril 2023 ;
Les chèques fioul et bois sont valables jusqu’au 31 mars 2024. Ils ne sont pas cumulables.
INDICATEUR
4.1 – Taux d'usage du chèque énergie
(du point de vue du citoyen)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Taux d'usage du chèque énergie | % | 81,5 | 76,3 | 87 | 88 | 89 | 90 |
Précisions méthodologiques
Source des données : Agence de services et de paiement (ASP), Direction générale des finances publiques (DGFiP), Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC). Les chiffres de la campagne 2022 sont encore provisoire et peuvent connaître quelques évolutions
Mode de calcul : Ratio entre le nombre de chèque utilisés (données fournies par l’ASP, en charge du traitement des dossiers de demande d’aide) et le nombre de bénéficiaire du chèque énergie (liste des bénéficiaires établie par la DGFiP).
Justification des cibles
La trajectoire prévisionnelle s’appuie sur les chiffres obtenus depuis la généralisation du chèque énergie, avec un taux d’usage en hausse continue.
Les taux d’usage sont amenés à évoluer à la hausse pour tenir compte des différents facteurs d’apprentissage du dispositif, mais aussi des améliorations apportées, en matière d’information, de simplification, d’automatisation et d’optimisation du dispositif.
La campagne 2023 se caractérise ainsi par :
un taux de pré-affectation très élevé : 47,6 %, taux près de 13 points supérieur à celui de l’année dernière ;
une campagne de relance importante ;
un nouveau traitement des plis non distribués (PND).
INDICATEUR
4.2 – Impact de l'usage du chèque énergie sur l’indicateur de précarité énergétique
(du point de vue de l'usager)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Impact de l'usage du chèque énergie sur l’indicateur de précarité énergétique | % | -1,5 | Non déterminé | Non déterminé | -1,5 | -1,6 | -1,6 |
Précisions méthodologiques
Cet indicateur n’inclut pas l’impact du chèque exceptionnel (‑2,5 % avec le chèque exceptionnel).
La part des ménages en précarité énergétique est estimée annuellement par le Commissariat général au développement durable (CGDD) à l’aide du modèle « Prometheus ».
Justification des cibles
L’un des principaux indicateurs de la précarité énergétique définis par l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) est basé sur le taux d’effort énergétique (TEE). Ce taux d’effort énergétique est le ratio des dépenses d’énergie dans le logement sur le revenu du ménage. Les ménages en précarité énergétique au sens du TEE sont ceux qui appartiennent aux 30 % des ménages les plus modestes et dont le TEE dépasse 8 %. La part des ménages en précarité énergétique est estimée annuellement par le Commissariat général au développement durable (CGDD) à l’aide du modèle « Prometheus ».
En 2021, le chèque énergie (hors chèque exceptionnel) a permis de diminuer l’indicateur de précarité énergétique de 11,7 % à 10,2 %, soit ‑1,5 point. A budget constant, on peut estimer que cette baisse sera similaire jusqu’en 2026.
OBJECTIF
5 – Rénover les bâtiments |
La rénovation énergétique des bâtiments est l’un des piliers de l’action publique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation énergétique, en vue de respecter nos engagements européens à l’horizon 2030 et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Le secteur du bâtiment résidentiel et tertiaire représente 45 % de notre consommation énergétique finale et 18 % de nos émissions de gaz à effet de serre. La Stratégie nationale bas carbone révisée en 2020 vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 49 % dans le secteur des bâtiments à l’horizon 2030 par rapport à 2015. La mise en œuvre en France de la directive « efficacité énergétique » publiée le 20 septembre nécessite une réduction d’environ 30 % de la consommation d’énergie finale nationale à l’horizon 2030 par rapport à 2012.
Si les indicateurs sont bien orientés à la baisse sur la dernière décennie, le rythme de réduction doit être amplifié. La politique de rénovation énergétique a ainsi été profondément réformée depuis 2017, avec les étapes successives du plan de rénovation énergétique des bâtiments (2018), de la loi Élan (2018), de la loi énergie climat (2019), de la loi de finances pour 2020 (création de l’aide MaPrimeRénov’) et de la loi climat et résilience (2021) préparée par la convention citoyenne pour le climat. Lancée en janvier 2020, MaPrimeRénov’ est devenue la principale aide de l’État en matière de rénovation énergétique, en remplacement du crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE). Le plan France Relance a amplifié son déploiement en permettant à l’ensemble des propriétaires, occupants comme bailleurs, de bénéficier d’un financement de leurs travaux. Cette prime, qui soutient la réalisation de certains gestes de rénovation énergétique en maison individuelle et en parties privatives de bâtiment résidentiel collectif, rencontre un véritable succès avec plus d’un million et demi de foyers bénéficiaires depuis son lancement. Plusieurs mesures visant à massifier la rénovation énergétique des logements privés ont été engagées dans le cadre du plan de relance en 2021-2022 : extension des forfaits MaPrimeRénov’ aux propriétaires bailleurs, introduction de forfaits MaPrimeRénov’ « rénovation globale » pour les travaux en maison individuelle, introduction d’une aide destinée à l’ensemble des copropriétaires pour les travaux sur parties communes de copropriétés (MaPrimeRénov’ « Copropriétés »), introduction de bonus valorisant la sortie des étiquettes énergétiques F ou G (bonus « sortie de passoire énergétique ») et l’atteinte des étiquettes A ou B (bonus « bâtiment basse consommation »).
Au-delà du seul dispositif MaPrimeRénov’, 666 000 logements ont fait l’objet d’une aide à la rénovation énergétique attribuée par l’Anah en 2022 (MaPrimeRénov’, MaPrimeRénov’ Copropriétés, MaPrimeRénov’ Sérénité) pour un montant total de subventions engagées de 3,1 Md€, dont environ 10 % concernaient des aides à la rénovation globale. Au 1er janvier 2023, ces aides ont été revalorisées.
En 2024, les aides à la rénovation énergétique des logements privés seront restructurées en deux piliers :
• un pilier « Performance », constitué d’aides proportionnelles au coût des travaux visant à soutenir la réalisation de travaux de rénovation globale, avec un financement majoré pour les logements classés F ou G avant travaux ;
• un pilier « Efficacité » constitué d’aides forfaitaires définies par type de travaux visant à soutenir la décarbonation du chauffage des locaux et de la production d’eau chaude sanitaire dans les logements - à l’exclusion des logements classés F ou G avant travaux, qui seront réorientés vers le pilier « Performance ».
INDICATEUR
5.1 – Émissions de gaz à effet de serre évitées par an par logement
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Émissions de gaz à effet de serre évitées par an par logement | tCO2eq/an/logement | Non déterminé | 2,6 | 2,6 | 2,6 | 2,6 | 2,6 |
Précisions méthodologiques
Cet indicateur mesure les émissions de GES conventionnelles évitées par an et par logement dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov’.
L’observatoire national de la rénovation énergétique, récemment créé et réalisant de plus en plus de publications, finalise une méthode d’évaluation, qui permettra de fournir les valeurs pour les années passées, et de définir les cibles pour les années futures. Cette méthode nécessite non seulement d’observer les données relatives aux travaux aidés par MaPrimeRénov’, mais également d’estimer l’état initial des logements qui ont été aidés (type de chauffage avant travaux, consommation avant travaux, etc.) car ces données ne sont pour le moment pas récoltées auprès des ménages, par souci de simplicité du dispositif d’aide. Les valeurs indiquées sont donc provisoires.
Justification des cibles
Le dispositif MaPrimeRénov’ est associé à une réduction des émissions de gaz à effet de serre conventionnelles de 2,6 tonnes de CO2e par an par logement aidé, grâce à des travaux de décarbonation contribuant notamment à la sortie du chauffage au fioul et au gaz. Compte tenu de la restructuration des aides en deux piliers au 1er janvier 2024, la méthode de calcul et les cibles proposées pour ce nouvel indicateur ont vocation à être affinées en 2024.
INDICATEUR
5.2 – Économies d'énergie conventionnelle par an par logement
(du point de vue du contribuable)
Unité | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | 2026 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Économies d'énergie conventionnelle par an par logement | MWh/an/logement | Sans objet | 6,2 | Sans objet | 5,8 | 5,8 | 5,8 |
Précisions méthodologiques
Cet indicateur mesure en MWh/an/logement les économies d’énergies finales conventionnelles obtenues grâce aux travaux financés par le dispositif MaPrimeRénov’.
L’observatoire national de la rénovation énergétique finalise une méthode d’évaluation, qui permettra de fournir les valeurs pour les années passées, et de définir les cibles pour les années futures. Cette méthode nécessite non seulement d’observer les données relatives aux travaux aidés par MaPrimeRénov’, mais également d’estimer l’état initial des logements qui ont été aidés (type de chauffage avant travaux, consommation avant travaux, etc.) car ces données ne sont pour le moment pas récoltées auprès des ménages, par souci de simplicité du dispositif d’aide. Les valeurs indiquées sont donc provisoires.
Justification des cibles
Le dispositif MaPrimeRénov’ génère des gains conventionnels d’énergie finale évalués à 6,2 MWh/an par logement aidé en 2022. Ces résultats sont notamment portés par les économies d’énergie associées à l’installation de pompes à chaleur et à la réalisation de travaux d’isolation (toiture, murs, fenêtres). Compte tenu de la restructuration des aides en deux piliers au 1er janvier 2024, la méthode de calcul et les cibles proposées pour ce nouvel indicateur ont vocation à être affinées en 2024.