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Objectifs et indicateurs de performance

Évolution de la maquette de performance

La DPJJ n’a pas souhaité modifier les objectifs existants du programme depuis le PAP 2023 dans la mesure où elle mène actuellement plusieurs chantiers d’ampleur : élaboration d’un plan stratégique national, états généraux du placement, code de justice pénale des mineurs, refonte du système d’information.


Néanmoins, un nouvel indicateur a été ajouté concernant la « proportion de jeunes en détention provisoire parmi les jeunes détenus ». Il s’agit à la fois d’un indicateur de performance et d’un critère d’évaluation de la mise en œuvre du CJPM. La procédure en deux temps sur laquelle repose le CJPM (audience de culpabilité / audience de prononcé de la sanction), la période intermédiaire de « mise à l’épreuve éducative », les critères de recours plus restreints à la détention provisoire (la révocation du contrôle judiciaire ou de l’assignation à résidence sous surveillance électronique n’est désormais possible qu’en cas de violation grave et répétée de ses obligations ; la restriction des hypothèses de placement en détention provisoire ab initio, réservées aux mineurs d’au moins 16 ans, ayant un antécédent éducatif et faisant l’objet de la procédure dérogatoire de saisine du TPE aux fins d’audience unique) et la diversification des peines (reprise du bloc peines de la LPJ) ont eu un impact important sur le nombre de mineurs détenus. Ainsi, le nombre de mineurs placés en détention provisoire diminue de 15 % entre 2019 et 2022, et de 6 % entre 2021 et 2022. Parmi les mineurs placés en détention provisoire, 75 % l’ont été au titre d’une détention provisoire ab initio (contre 66 % en 2019 et 25 % au titre d’une révocation d’une mesure de sûreté. En outre, depuis l’entrée en vigueur du CJPM, la durée moyenne de la détention provisoire chute de 33 % entre 2019 et 2022, passant de 3,9 mois à 2,6 mois.


Enfin, le nombre de mineurs détenus en début de mois demeure inférieur à 700 depuis le CJPM, alors qu’il était constamment supérieur à 700 avant l’entrée en vigueur du CJPM (hormis durant le confirment du printemps 2020), et qu’il dépassait même les 800 mineurs détenus en 2019 et début 2020. Au 31 août 2023, 659 mineurs étaient détenus, dont 60,8 % dans le cadre d’une détention provisoire.


En ce qui concerne le « taux d’inscription des jeunes pris en charge dans un dispositif d’insertion sociale et professionnelle ou de formation », un recensement manuel des situations dans les unités éducatives de milieu ouvert a été mis en place dès l’automne 2022. D’abord sur un échantillon de population dans l’année, puis à partir de l’automne 2023 sur l’ensemble des jeunes sortis chaque trimestre. En effet, il n’est pas encore possible de saisir et recenser les parcours d’insertion des jeunes pris en charge dans PARCOURS, le système d’information de la DPJJ. Ces fonctionnalités sont attendues avec le lot 2 de l’application en 2024.


Les situations d’insertion prises en compte concernent désormais les jeunes scolarisés, en situation d’emploi, inscrits dans un dispositif d’insertion hors PJJ et inscrits en UEAJ PJJ. S’agissant de l’UEAJ, il s’agit d’un dispositif appelé à intervenir pour des jeunes en risque de décrochage ou d’exclusion ou en rupture dans leur parcours d’insertion scolaire et professionnelle et pour lesquels la reprise immédiate ne peut s’envisager. Cette intervention est inscrite d’emblée avec les partenaires spécialisés ou de droit commun comme une étape temporaire et transitoire visant à favoriser le retour en leur sein. L’intervention en UEAJ mêle donc de manière étroite action éducative et insertion scolaire et professionnelle à travers la mise en place d’activités qui favorisent l’acquisition de « savoir-être » et « savoir-faire ».


Les premiers résultats pourront être publiés fin 2023. Les prévisions 2024-2026 ont été actualisées au regard de la réalisation et du contexte 2022-2023.



De nouvelles évolutions concernant la performance ne sont pas envisagées à court terme. En revanche, à l’occasion de la remise en service du panel des mineurs concernant l’indicateur lié à la récidive et à la réitération, à l’issue du déploiement du lot 2 de PARCOURS en 2024, la DPJJ sera mieux a même de proposer une rénovation des indicateurs actuellement retenus.



OBJECTIF     mission

1 – Garantir une aide à la décision efficace et améliorer la qualité des prises en charge éducatives

 

Cet objectif répond à l’obligation pour la DPJJ de développer et de diversifier les réponses en s’appuyant sur l’ensemble des dispositifs existants (secteur public, secteur associatif, partenariats) pour favoriser la construction de parcours adaptés pour les mineurs délinquants. Il s’agit d’organiser la complémentarité des prestations des différents services et établissements ainsi que leur réactivité afin d’assurer la cohérence d’un parcours centré sur l’insertion, tout en évitant le fractionnement et les ruptures dans les prises en charge éducatives.

 

La réactivité des services repose sur des délais courts de prise en charge ainsi que sur leur capacité à se mobiliser dans un contexte d’urgence. La mesure des délais de prise en charge faisant suite à la saisine des services par un magistrat constitue un indicateur pertinent pour juger de la performance de ceux-ci. Il convient, en effet, de réduire au maximum la durée s’écoulant entre les faits à l’origine de la mesure éducative de milieu ouvert ou d’investigation et sa mise à exécution, afin d’apporter une réponse rapide aux mineurs et favoriser la prévention de la récidive. Avec l’entrée en vigueur au 30 septembre 2021 du CJPM – qui raccourcit les délais de traitement pénal et introduit une nouvelle procédure – il sera d’autant plus essentiel de vérifier la capacité des services à mettre en œuvre, au fil de l’eau, les mesures d’investigations (RRSE et MJIE) et les mesures éducatives provisoires, ainsi que les organisations nécessaires pour y répondre.

 

La DPJJ a toujours intégré au cœur même de ses priorités l’insertion scolaire et professionnelle des jeunes en tant qu’objectif inhérent à l’action éducative. Ainsi, l’accompagnement proposé aux jeunes faisant l’objet d’une mesure judiciaire vise prioritairement leur réinsertion scolaire et professionnelle et leur inscription dans les dispositifs de droit commun à même de garantir leur insertion sociale. La DPJJ a ainsi rappelé, par une note du 24 février 2016, l’engagement de tous les professionnels dans les parcours d’insertion pour les jeunes. Elle confirme la nécessité d’inscrire les jeunes pris en charge dans une dynamique globale d’insertion en mettant en œuvre notamment les dispositifs d’apprentissages scolaires, d’activité et de socialisation. À défaut, des moyens alternatifs doivent pouvoir être mis en œuvre tels que les unités éducatives d’activité de jour. L’intervention éducative au sein de ces unités s’attache à développer les compétences psychosociales, les acquisitions cognitives et les compétences pré-professionnelles.

 

La place des activités est également réaffirmée pour favoriser l’individualisation des parcours d’insertion scolaire et professionnelle. Support pédagogique et éducatif à disposition de l’ensemble des professionnels de la PJJ quel que soit leur lieu d’exercice, l’activité est partie constitutive des modalités de l’intervention éducative et s’adresse à l’ensemble du public pris en charge. L’organisation d’activités au sein des établissements et services permet de conjuguer la relation éducative et de favoriser l’assimilation des codes sociaux et l’intégration dans la société.

 

L’indicateur, à travers l’évolution du taux d’inscription dans un dispositif, qu’il soit de droit commun (relevant de l’éducation nationale ou de l’insertion et de la formation professionnelle) ou plus spécialisé pour les mineurs qui ne pourraient y accéder dans l’immédiat, permet de mesurer l’atteinte de cet objectif. L’accord-cadre de partenariat pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes pris en charge signé le 7 mars 2017 entre le ministère du travail, de la justice et l’Union nationale des missions locales dont des travaux de renouvellement sont en cours, ainsi que la circulaire de partenariat entre la direction générale de l’enseignement scolaire et la DPJJ, signée le 3 juillet 2015, permettent de conforter ces objectifs. Cette circulaire est accompagnée d’une note d’instruction de la DPJJ en date du 23 juillet 2015, qui comporte des indicateurs d’évaluation de la mise en œuvre du partenariat.

 

La loi n° 2019-222 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, votée le 23 mars 2019, prévoit un aménagement de la fin de placement en centre éducatif fermé (CEF) qui constitue un moment délicat. En effet, la sortie du CEF peut être déstabilisante et nécessite la préparation de la sortie, le cadre très contraignant du placement laissant place à un cadre plus souple.

 

C’est pourquoi une disposition visant la possibilité d’organiser des accueils temporaires dans d’autres lieux (établissements éducatifs plus ouverts, familles d’accueil, foyers de jeunes travailleurs ou encore hébergement autonome en appartement) a été intégrée au projet de loi de programmation pour la justice. Cette disposition permet d’organiser un accompagnement renforcé pour les mineurs sortant de CEF. Elle participe in fine à l’amélioration de la qualité de la prise en charge éducative.

 

En réformant le droit des peines, notamment par la diversification du panel des peines applicables aux mineurs, la loi n° 2019-222 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice permet une meilleure adaptation de la peine ordonnée au mineur condamné (création de la détention à domicile sous surveillance électronique, du sursis probatoire et sursis probatoire renforcé, d’un régime unique de la peine de stage qui, selon l’infraction commise, peut revêtir différents contenus pédagogiques adaptés aux mineurs en fonction de l’offre spécifique construite sur les territoires, élargissement des conditions de prononcé du TIG, développement des aménagements de peines et systématisation de la libération sous contrainte).

 

Le CJPM renforce la mission d’aide à la décision judiciaire de la PJJ, en systématisant les MJIE à l’instruction et en développant le recours aux RRSE.


INDICATEUR    mission    

1.1 – Délais moyens de prise en charge (imputables aux services du secteur public et du secteur associatif habilité)

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Mesures de milieu ouvert (hors MJIE) tous fondements juridiques confondus

jours

16,7

12,7

<10

<9

<9

<9

MJIE tous fondements juridiques confondus

jours

16,9

18,7

<10

<10

<9

<9

 

Précisions méthodologiques

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :


– Sous-indicateur 1 : nombre moyen de jours entre la date de réception de la décision nouvelle de milieu ouvert au service (date d’arrivée du courrier au service) et la prise en charge effective par le service (désignation d’un éducateur référent). – Sous-indicateur 2 : nombre moyen de jours entre la date de réception de la décision nouvelle de MJIE au service (date d’arrivée du courrier au service) et la prise en charge effective par le service (désignation d’un éducateur référent).


MJIE : mesure judiciaire d’investigation éducative


Source des données à partir de l’année 2021 : Infocentre PJJ alimenté avec les données du logiciel métier PARCOURS.

Justification des cibles

Cet indicateur mesure la réactivité dans la mise en œuvre des décisions judiciaires tant pour le secteur public que pour le secteur associatif. L’intégration dans le logiciel PARCOURS des mesures confiées au SAH donne une vision globale de l’activité en temps réel, facilitant à terme sa régulation.

 

  • Le sous-indicateur 1 est relatif à l’ensemble des mesures de milieu ouvert confiées au secteur public et au secteur associatif. Il porte sur les délais strictement imputables aux services éducatifs. Ce sous-indicateur est un agrégat qui porte sur une quinzaine de mesures parmi lesquelles seules les réparations et les mesures d’activité de jour peuvent aujourd’hui être confiées au SAH;

  • Dans le détail, certaines sont mises en œuvre plus rapidement que d’autres. Les délais de prise en charge sont inférieurs à la cible, pour les contrôles judiciaires (8,3 jours), les sursis probatoires (6,1 jours), les suivis socio-judiciaires (3.6 jours), les travaux d’intérêt général (4,5 jours), les mesures éducatives judiciaires (5,8 jours), les mesures éducatives judiciaires provisoires (8,8 jours), les aménagements de peine (1 jour). Ils dépassent la cible pour les suivis jeunes majeurs (13 jours), les réparations (21,7 jours), les stages de citoyenneté (26,3 jours), les stages stupéfiants (15.1 jours).

 

Le délai moyen de prise en charge des mesures de milieu ouvert nouvelles par les services éducatifs PJJ continue de s’améliorer. Il est de 12,7 jours en 2022, soit 4 jours de moins qu’en 2021 (16,7 jours) et 8,3 jours de moins qu’en 2020 (21 jours). Au 1er semestre 2023 il est quasiment à la cible (10.6 jours). Une cible à 9 jours est toujours souhaitée pour une plus grande rapidité de prise en charge des mineurs confiés aux services. L’enjeu de raccourcir le délai entre la décision judiciaire et sa prise en charge est pour le mineur de garantir sa bonne compréhension de la procédure, son sens, ainsi que de faciliter son adhésion à la mesure éducative. Cet objectif est en cohérence avec la réforme de la justice pénale des mineurs qui permet une mise en œuvre plus rapide des décisions judiciaires, en simplifiant la procédure pénale pour les mineurs, en accélérant leur jugement et en renforçant les dispositifs de prise en charge. 

 

Le sous-indicateur 2 est relatif aux MJIE. Il porte sur les délais strictement imputables aux services éducatifs du secteur public et du secteur associatif habilité. Le délai moyen de prise en charge des investigations nouvelles par les services éducatifs PJJ est de 18,7 jours en 2022, soit 2 jours de plus qu’en 2021 (16,9 jours). Cette hausse étant conjoncturelle, la cible à 9 jours est conservée pour garantir une plus grande rapidité de prise en charge des mineurs confiés aux services et de soutien à l’aide à la décision des magistrats. Il est en effet souhaitable que le délai entre l’ordonnance de MJIE et sa réalisation soit le plus court possible afin d’éviter toute dégradation de la situation du jeune et de sa famille et d’aider le magistrat dans sa prise de décision dans les meilleurs délais. Dans cette optique, l’un des objectifs du plan stratégique national est de s’adapter aux besoins tant des mineurs que des magistrats, mais aussi des territoires. C’est à ce titre que les services déconcentrés veilleront à garantir la complémentarité entre le secteur public et le SAH pour une mise en œuvre plus rapide des MJIE.

 

 

 

 

 

 

INDICATEUR    mission    

1.2 – Nombre de jeunes (hors investigation, TIG, réparations et stages) scolarisés, en situation d’emploi, inscrits dans un dispositifs d’insertion hors PJJ, inscrits en UEAJ PJJ / nombre total de jeunes en fin de mesure

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Nombre de jeunes (hors investigation, TIG et réparations) inscrits dans un dispositif d'insertion sociale et professionnelle ou de formation / nombre total de jeunes pris en charge

%

NA

59

90

90

90

90

 

Précisions méthodologiques

Précisions méthodologiques

Mode de calcul : ratio entre le nombre de mineurs pris en charge par les services du secteur public de la PJJ, en milieu ouvert (hors investigation, TIG, réparations et stages), et inscrits dans un dispositif d’insertion de la PJJ ou de formation ou d’insertion de droit commun (Éducation nationale, formation professionnelle, accompagnements proposés par les missions locales…) et le nombre total de jeunes en fin de mesure dans ces services.


TIG : travaux d’intérêt général


Source des données : dans l’attente du déploiement du lot 2 de PARCOURS, recensement manuel mensuel dans les unités éducatives de milieu ouvert (UEMO) du secteur public depuis les dossiers des jeunes réalisé deux fois par an en juin et en octobre. La première collecte de données aura lieu à l’automne 2022 pour le RAP 2023, celle pour le premier semestre 2023 est en cours

Justification des cibles

Le plan insertion que mène la DPJJ depuis 2023 vise essentiellement à ce que chaque jeune dont elle a la charge puisse s’inscrire ou se ré-inscrire dans les dispositifs de droit commun. A cet effet, elle a renforcé son milieu ouvert en créant des correspondants insertion afin d’animer des partenariats et les développer. Elle mène également une politique active pour favoriser la montée en compétences des professionnels dans ce domaine d’intervention. L’enjeu de cet indicateur est de mesurer les résultats atteints au regard des moyens déployés. 

 

Selon le recensement manuel mis en œuvre, 59 % des jeunes pris en charge dans les unités éducatives de milieu ouvert du secteur public (hors investigation, TIG et réparation pénale) en 2022, étaient scolarisés, en situation d’emploi, ou inscrits dans un dispositif lié à l’emploi mais les jeunes inscrits dans une activité d’insertion à la PJJ n’étaient pas pris en compte. Ils le seront à partir de 2023 avec le changement de périmètre de calcul de l’indicateur. Les stages et les travaux non rémunérés (TNR) seront également exclus des mesures prises en compte pour 2023.

 

La refonte du système d’information de la PJJ, avec l’application PARCOURS, plus ergonomique permettra la saisie des données relatives à l’insertion à partir de l’année 2024. Cela fournira un suivi plus précis et exhaustif des mineurs dont les personnels éducatifs ont la charge grâce notamment à un module d’évaluation de la prise en charge ainsi qu’à un module de rédaction/validation des écrits professionnels.

 

Ce n’est cependant qu’à partir de 2025 que les premières données seront disponibles une fois l’année 2024 passée. 

 

Néanmoins, même s’il reste transitoire et s’il ne permet pas d’évaluer à lui seul de façon qualitative les effets de l’accompagnement mis en œuvre, l’indicateur et le recensement manuel des situations dans les unités éducatives de milieu ouvert seront maintenus jusqu’à ce que PARCOURS prenne le relai.

 

La cible de 90 % est souhaitée pour cet indicateur insertion y compris pour les années 2024,2025 et 2026. Elle reste étroitement liée à la date de déploiement du lot 2 de l’application PARCOURS dans les établissements et les services, au niveau d’appropriation de l’outil par les personnels éducatifs et au niveau de saisie et de mise à jour attendu des données liées aux parcours scolaires, professionnels et insertion des mineurs pris en charge. Un dispositif soutenu d’accompagnement des professionnels au nouvel outil est prévu.

 

La DPJJ fait de l’insertion scolaire et professionnelle un axe majeur de sa politique éducative. Elle a ainsi rappelé, par une note du 24 février 2016, l’engagement de tous les professionnels dans les parcours d’insertion pour les jeunes. Le milieu ouvert est considéré comme pilote du parcours d’insertion du jeune. Dans le cadre des orientations sur « le milieu ouvert-socle », elle réaffirme en outre la place de l’activité comme modalité d’accompagnement en milieu ouvert.

 

Pour renforcer la performance de ces dispositifs, elle conforte le caractère opérationnel des partenariats avec les dispositifs de droit commun au service des besoins des jeunes, en améliorant les modalités de réciprocité avec ces dispositifs (Éducation nationale et missions locales).

 

Enfin, conservant sa compétence pour préparer les jeunes les plus éloignés des dispositifs de droit commun à leur insertion notamment dans les unités éducatives d’activité de jour (UEAJ), la PJJ veille à la construction de passerelles et à l’articulation de son intervention avec l’ensemble des acteurs tels que ceux du service public régional de l’orientation et des politiques publiques afférentes, afin de rendre opérationnelle l’inscription dans les dispositifs de droit commun. Les publics sous main de justice font l’objet d’une attention renforcée dans les politiques interministérielles d’inclusion sociale, en particulier celles tournées vers la jeunesse. Ils sont notamment priorisés aux côtés d’autres publics fragiles dans les dispositifs d’accompagnement social et d’accès au droit commun. Les jeunes sous protection judiciaire cumulent en effet de nombreuses difficultés familiales et sociales. Leur profil est également marqué par des ruptures scolaires, un manque de qualification et souvent l’absence d’un projet professionnel défini. L’accompagnement proposé dans un cadre pénal vise prioritairement la réinsertion scolaire et professionnelle de ces jeunes et leur inscription dans les dispositifs de droit commun à même de garantir de manière pérenne leur insertion sociale (santé, accès aux droits, accès au logement).

 

À cet effet, le développement des partenariats est un des facteurs de réussite des actions conduites. Ainsi, en déclinaison des préconisations et chantiers interministériels en faveur des jeunes, plusieurs textes signés par les ministres de l’Éducation nationale et de la Justice témoignent d’une volonté de rapprochement interinstitutionnel.

Les relations régulières s’organisent actuellement autour d’une réflexion sur le public dit multi exclu.

 

Concernant la formation et l’insertion professionnelle des jeunes pris en charge, les interlocuteurs privilégiés sont notamment les conseils régionaux dans le cadre de la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale. La DPJJ s’investit en explicitant notamment aux conseils régionaux le rôle préparatoire, de « sas », proposé par les UEAJ et les relais tissés avec les dispositifs d’insertion et de formation professionnelle.

 

Une présence institutionnelle dans les instances de gouvernance régionales en matière de politiques d’emploi et de formation et notamment au sein des comités régionaux de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’orientation professionnelle est visée, tout comme un conventionnement spécifique avec les régions.

Par ailleurs, le rôle central des missions locales, renforcé en matière d’insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans, avait conduit la DPJJ à s’investir dans l’actualisation de la convention de 1994 entre les ministères du travail et de la justice sur les collaborations avec les missions locales.

 

L’accord-cadre de partenariat du 7 mars 2017 a pour objectif de renforcer les modalités de coopération et de partenariat entre les services de la PJJ, ceux de l’administration pénitentiaire (AP) et les missions locales, à la fois pour le public suivi en milieu ouvert et pour le public incarcéré. Il s’agit de consolider un partenariat opérationnel sur les territoires pour mettre en place au sein des missions locales un accueil et un accompagnement adaptés aux besoins et problématiques d’insertion parfois singulières des publics sous main de justice. La DPJJ participe au comité stratégique en charge du pilotage national de l’accord qui impulse et suit sa déclinaison dans les territoires. La DPJJ œuvre désormais aux côtés des autres partenaires au renouvellement de cet accord, conclu pour une durée de 3 ans pour maintenir la continuité des collaborations. La réalisation d’une évaluation de l’accord-cadre devrait permettre de préparer un nouvel accord.

 

Elle a également été impliquée dans le déploiement de l’expérimentation « Garantie jeunes », mise en œuvre par les missions locales et coordonnée par la direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle. Suite à l’inscription de cette garantie dans le code du travail par la loi du 8 août 2016 et sa généralisation, l’investissement dans les commissions de suivi de parcours pour porter notamment les situations des jeunes sous protection judiciaire est un enjeu important pour les services de la PJJ. La DPJJ a participé aux derniers travaux de la commission insertion du Conseil d’orientation des politiques jeunesse sur l’évolution à venir de la Garantie jeunes vers une Garantie jeunes dite universelle.

 

Dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, le Président de la République a annoncé sa volonté de mettre en place une obligation de formation jusqu’à 18 ans, dans le prolongement de l’obligation d’instruction jusqu’à 16 ans. Cette obligation de formation a été inscrite dans la loi pour une école de la confiance adoptée le 4 juillet 2019. La DPJJ a souhaité participer et a été associée aux travaux interministériels pilotés par la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté en lien avec le ministère de l’éducation nationale et le ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion, pour porter au mieux les enjeux du public sous protection judiciaire et mineurs détenus de 16 à 18 ans dans le cadre de la mise en œuvre de cette nouvelle obligation (Contribution au décret de mise en œuvre, à l’instruction interministérielle et aux outils de déploiement ainsi qu’aux instances de gouvernance mises en place pour suivre la mise en œuvre). L’association de la DPJJ et de ses services déconcentrés à l’accompagnement de la mise en œuvre de l’obligation de formation doit se poursuivre à travers notamment la participation de l’ensemble des échelons aux instances de gouvernance et de manière plus opérationnelle par la participation des professionnels aux plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD).

 

 

INDICATEUR    mission    

1.3 – Durée de placement

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Part des mesures de placement terminées en CEF du secteur public et du secteur associatif habilité de 3 mois et plus

%

61

56

75

75

75

75

Part des mesures de placement terminées en UEHC du secteur public de 3 mois et plus

%

49

46

60

65

70

75

 

Précisions méthodologiques

Précisions méthodologiques

Mode de calcul :


– Sous-indicateur 1 : nombre de mesures de placement de 3 mois et plus divisé par le nombre total de mesures de placement terminées en CEF des secteurs public et associatif habilité.

– Sous-indicateur 2 : nombre de mesures de placement de 3 mois et plus divisé par le nombre total de mesures de placement terminées en UEHC du secteur public.


CEF : centre éducatif fermé

UEHC : unité éducative d’hébergement collectif


Sources des données à partir de l’année 2021 : Infocentre PJJ alimenté avec les données du logiciel métier PARCOURS.

Justification des cibles

L’allongement des durées de placement est significatif d’une prise en charge plus qualitative.

 

Le sous-indicateur 1 relatif à la durée des mesures terminées de placement en CEF est commun au secteur public et au secteur associatif. La durée moyenne de placement en CEF est de 4 mois en 2022 ainsi qu’au premier semestre 2023 .

 

Une hausse de la part des placements terminés de 3 mois et plus est souhaitée car l’allongement de la durée de prise en charge participe mieux de la consolidation du projet éducatif et du parcours du jeune. Elle permet le développement de la relation éducative, la construction de son projet d’insertion et la préparation de sa sortie en lien avec son milieu familial et l’ensemble des acteurs. 

 

La durée du placement est inférieure à 6 mois dans 82 % des cas et même à 3 mois dans 45 % des cas. Deux facteurs contribuent à cet état de fait : les mainlevées anticipées par les magistrats et les fragilités des établissements en termes de ressources humaines (fort turn over, difficultés de recrutement). 

 

Pour y remédier, la loi de programmation a introduit l’accueil temporaire hors les CEF, afin de prévenir la survenue d’incidents et d’anticiper la fin des placements. 

 

Le sous-indicateur 2 relatif à la durée des mesures terminées de placement en UEHC est spécifique au secteur public. La durée moyenne de placement en UEHC est de 4 mois en 2022 et 3,5 mois au premier semestre 2023.

 

Comme pour les CEF, une hausse de la part des placements terminés de 3 mois et plus est souhaitée car l’allongement de leur durée offre plus de garanties de consolidation du projet éducatif et du parcours du jeune. S’agissant des UEHC, la DPJJ préconise des modalités diversifiées permettant d’allonger leur durée : séjours d’apaisement, accueil de repli, accueil séquentiel, placement éducatif avec présence à domicile.

 

Les réalisations du premier semestre 2023, 55 % pour les CEF et 41 % pour les UEHC, sont loin des cibles visées. L’application PARCOURS permet depuis mai 2021 la mise en valeur de la diversification des modes de prise en charge et du placement séquentiel. Cependant les résultats de cet indicateur sont artificiellement baissés suite à l’entrée en vigueur du CPJM du fait d’une évolution de procédure sur les audiences (en deux temps : culpabilité/sanction) et des pratiques de saisie dans PARCOURS (clôture de la mesure de placement à l’issue de la période de mise à l’épreuve éducative).

 

Les cibles pour les années 2024 / 2026 pourront être révisées si les tendances 2022 / 2023 se confirment et en tenant compte des effets sur le long terme de la mise en place du CJPM.

 

La réflexion menée dans le cadre des « états généraux du placement » a abouti à l’élaboration d’un plan d’action pluriannuel en 2023 pour répondre aux difficultés liées à ce dispositif. Ce plan aborde de manière transversale tous les aspects de cette problématique : recrutement et formation, méthodes éducatives et diversification des modes d’accueil, organisation du temps de travail, management et pilotage, politique de contrôle, aspects immobiliers et critères d’allocation des moyens.

 

INDICATEUR        

1.4 – Proportion de jeunes en détention provisoire parmi les jeunes détenus

     (du point de vue de l'usager)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Nombre moyen de mineurs en détention provisoire / Nombre moyen de mineurs détenus le 1er jour du mois (moyenne des 12 mois de l'année)

%

77

62

55

55

50

50

 

Précisions méthodologiques

Mode de calcul : ratio entre le nombre moyen de mineurs en détention provisoire et le nombre moyen de mineurs détenus le 1er jour du mois (moyenne des 12 mois de l’année).

 

Source des données : statistique des établissements des personnes écrouées en France. GENESIS / Traitement : DAP-SDSE.

Justification des cibles

Comme il s’agit d’un nouvel indicateur pour le PAP 2023, les données pour 2021 et 2022 ne sont pas renseignées dans le tableau. Pour 2021, la proportion de mineurs en détention provisoire par-rapport à l’ensemble des mineurs incarcérés s’élevait à 77 %. A la suite de l’entrée en vigueur du CJPM, la proportion de mineurs détenus sur l’année 2022 est de 62 % et de 63 % au 1er semestre 2023. . En raison de l’accent actuellement mis sur la formation et la sensibilisation des juges des libertés et de la détention à la spécificité du public mineurs, la cible 2024 est fixée à 55 %. A terme, l’objectif est bien celui d’une inversion de la tendance, avec une proportion de mineurs détenus provisoirement inférieure à 50 % des mineurs incarcérés. A noter que sur certains territoires, la répartition entre les mineurs prévenus et condamnés tend déjà vers cet objectif, avec une proportion proche de 50 %. Malgré des réalités et des problématiques différentes selon les territoires, une analyse plus « macro » des pratiques de certaines juridictions concernant le recours à la détention provisoire et à l’audience unique pourrait aider à atteindre cet objectif à moyen terme à l’échelon national. Enfin, la formation aux aménagements de peine et l’intégration progressive dans les pratiques des professionnels du possible recours à l’assignation à résidence sous surveillance électronique en alternative à la détention provisoire devrait également contribuer à réduire la part de mineurs prévenus dans les mineurs incarcérés.

 

OBJECTIF    

2 – Optimiser l'emploi des moyens humains, financiers et matériels

 

 

La DPJJ s’est engagée depuis plusieurs années dans l’amélioration des processus de fonctionnement de l’ensemble de ses structures et s’efforce de moderniser ses techniques de gestion (mutualisation des moyens, coordination, diffusion des technologies d’information et de communication).

 

Il s’agit d’une part, d’optimiser l’utilisation des ressources financières, matérielles et immobilières, et d’autre part, de les adapter de manière constante aux besoins repérés aux niveaux local et national.


INDICATEUR        

2.1 – Taux d'occupation et de prescription des établissements

     (du point de vue du contribuable)

 

Unité

2021

2022

2023
(Cible PAP 2023)

2024
(Cible)

2025
(Cible)

2026
(Cible)

Taux d’occupation des Etablissements de placement éducatif EPE-UEHC du secteur public

%

60

59

85

85

85

85

Taux de prescription des Etablissements de placement éducatif EPE-UEHC du secteur public

%

82

82

90

90

90

90

Taux d’occupation des Centres éducatifs renforcés (CER) secteurs public et associatif

%

77

75

90

90

90

90

Taux de prescription des Centres éducatifs renforcés (CER) secteurs public et associatif

%

93

93

95

95

95

95

Taux d’occupation des Centres éducatifs fermés (CEF) secteurs public et associatif

%

68

68

85

85

85

85

Taux de prescription des Centres éducatifs fermés (CEF) secteurs public et associatif

%

85

91

90

90

90

90

 

Précisions méthodologiques

Précisions méthodologiques

Mode de calcul : croisement des journées réalisées avec les journées théoriquement permises par les capacités des établissements

 

Sources des données de l’année 2020 : Infocentre PJJ alimenté avec les données des logiciels métier GAME 2010 pour le secteur public et IMAGES 7 pour le secteur associatif habilité et remontées des directions interrégionales de la protection judiciaire de la jeunesse.

Sources des données à partir de l’année 2021 : Infocentre PJJ alimenté avec les données du logiciel métier PARCOURS et remontées des directions interrégionales de la protection judiciaire de la jeunesse.

Justification des cibles

Cet indicateur d’efficience décrit l’utilisation des équipements des services de la protection judiciaire de la jeunesse en matière de placement.

 

Le taux d’occupation en journées réalisées traduit le taux de présence des jeunes (incluses les absences inférieures à 48 heures) dans les établissements au regard des capacités opérationnelles. Il n’est pas destiné à atteindre 100 % afin d’une part, de garantir la capacité d’accueil d’urgence, et d’autre part, du fait des contraintes inhérentes à l’accueil d’un public particulièrement difficile (notamment les fugues, les incarcérations…).

 

Le taux de prescription en journées théoriques traduit la demande des magistrats telle qu’elle s’exprime à travers les décisions de placement. Pour les établissements fonctionnant en continu (UEHC et CEF), il doit tendre vers 90 % en raison du renouvellement des placements dont la durée est limitée (taux de rotation). En revanche, pour les établissements fonctionnant par session (CER), il est possible de dépasser les 90 %.

 

Les données du 1er trimestre 2023 sont en baisse par rapport à celles de 2022 pour les taux d’occupation en CEF et en CER et en hausse pour les UEHC. Les taux de prescription du 1er trimestre 2023 sont en hausse par rapport à la réalisation de 2022 dans tous les établissements. En effet, en UEHC, ils sont très proches de la cible et au-dessus des cibles pour les CEF et les CER.

 

Dans le cadre de ses nouvelles orientations et du plan d’action placement, la DPJJ s’attachera à améliorer la gouvernance de ses établissements, à assurer la cohérence des parcours en amont et en aval du placement et à étendre les bonnes pratiques de prise en charge développées par ses professionnels.

 

La mise en place d’un nouveau tableau de bord trimestriel, la valorisation de la diversification des modes de prise en charge y compris dans des établissements collectifs, et les travaux en cours qui ont pour but d’harmoniser et fiabiliser le décompte des places opérationnelles en hébergement, permettront certainement d’améliorer les taux d’occupation.