
Élaboration du projet de loi de finances pour 2026 : le calendrier de travail
Une année entière est nécessaire pour élaborer le budget de l’État. Les travaux préparatoires du PLF 2026 commencent en janvier et s’achèveront en décembre 2025. Ce processus suit plusieurs phases tout au long de l’année. Il s’agit d’un processus démocratique qui fait intervenir de nombreux acteurs.
La phase de préparation administrative
Les conférences techniques : 10 février - 7 mars 2025
Les conférences techniques sont un temps d’échange entre la direction du Budget et les ministères. Elles portent sur l’analyse de l’exécution du budget passé, les premiers éléments d’exécution du budget en cours et les tendances à venir pour les années suivantes. La direction du Budget analyse et évalue avec les ministères leurs besoins en crédits et emplois pour l’année à venir.
Les conférences de performance : 7 avril - 27 juin 2025
La direction du Budget et les responsables de programmes des ministères réalisent une revue des objectifs et des indicateurs de performance sur lesquels les politiques publiques seront évaluées. Ainsi est préparé le dispositif d’évaluation du budget de l’État, avec la liste des objectifs et indicateurs envisagés pour les projets annuels de performance (PAP), annexes du PLF de l’année N+1. Les conférences sont organisées par mission, et programme. Les PAP constituent une source importante d’informations sur l’efficience, l’efficacité socio-économique et la qualité de l’action de l’État. Dans les PAP, le Gouvernement rend compte de son action.
La direction du Budget transmet au Parlement avant le 15 juillet la liste des objectifs et indicateurs envisagés pour les PAP. Elle présente aussi la maquette définitive de performance, contenant les missions et les programmes budgétaires.
Les conférences immobilières : avril 2025
Les conférences immobilières constituent, chaque année, un temps de préparation du budget relatif à l’immobilier de l’année à venir. Elles permettent de réserver au sein du calendrier budgétaire un temps dédié à l’étude de la dépense immobilière et de ses principaux déterminants.
Les conférences immobilières sont organisées par la direction de l’immobilier de l’État (DIE) et la direction du Budget (DB). Y sont conviés les secrétaires généraux des ministères, accompagnés des directeurs des affaires financières, responsables de la fonction financière ministérielle et responsables de la fonction immobilière ministérielle, ainsi que les contrôleurs budgétaires et comptables ministériels.
La politique immobilière de l’État et de ses établissements publics constitue un levier important de transformation de l’action publique et d’atteinte des objectifs de transition environnementale.
Les conférences budgétaires : 28 avril - 18 mai 2025
Il s’agit de la première étape de la phase administrative de négociation budgétaire. Les conférences budgétaires réunissent les services financiers des ministères et la direction du Budget. Les réunions se déroulent selon les directives fixées par le Premier ministre dans la lettre de cadrage. La direction du Budget négocie avec les ministères pour fixer les montants des crédits et les emplois qui pourront leur être alloués pour remplir leurs missions. Les discussions permettent d’identifier les points d’accords et de désaccord sur les crédits et de dépenses entre la direction du Budget et les différents ministères, qui feront ensuite l’objet d’arbitrages politiques.
Le temps des arbitrages politiques
Les arbitrages : 1er juin - 15 juillet 2025
Sur la base des éléments fournis par la direction du Budget, la ministre chargée des Comptes publics rencontre chacun des autres membres du Gouvernement, afin de rapprocher certaines positions, et d’identifier les points à porter à l’arbitrage du Premier ministre.
Avant le 15 juillet, les arbitrages sont finalisés et un rapport sur les plafonds prévisionnels de dépenses est publié. En parallèle, à compter de la mi-juillet, chaque ministre reçoit un courrier du Premier ministre qui lui notifie le niveau de ses crédits de paiement par mission et par programme, et son plafond d’emplois.
Les conférences de répartition : mi-juillet - mi-août 2025
Ces réunions visent à affiner la répartition des crédits et des emplois entre les différentes missions et programmes budgétaires pour permettre la rédaction des documents budgétaires annexés au PLF.
La budgétisation, c’est-à-dire la programmes des crédits, des autorisation d’engagement et des emplois sur 3 ans, telle qu’elle ressort des conférences de répartition doit permettre d’assurer la soutenabilité de la répartition des moyens des politiques publiques et de la couverture des dépenses obligatoires.
La phase parlementaire et le vote de la loi de finances
La rédaction du PLF et de ses annexes : été 2025
Durant l’été, la direction du Budget, en coordination avec les ministères, procède à la finalisation des articles du PLF ainsi qu’à la rédaction de ses multiples annexes (rapports annexés, projets annuels de performances - PAP, annexes générales).
En septembre, le Gouvernement saisit pour avis le Conseil d’État des articles du PLF ainsi que des chiffres des évaluations de recettes et des plafonds en crédits par programmes. Ces évaluations et plafonds ont auparavant fait l’objet d’un avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) qui porte sur la cohérence du PLF au regard des orientations définies dans la LPFP mais aussi sur le réalisme des prévisions de recettes et de dépenses de l’année.
Au terme de l’examen de chacun des articles par le Conseil d’État, la direction du Budget confectionne le « bleu » du PLF, qui rassemble l’ensemble des articles du PLF, ses annexes chiffrées et les évaluations préalables des articles.
Une fois finalisé, le PLF est présenté en Conseil des ministres, avant le premier mardi d'octobre.
Examen du PLF au Parlement : octobre-décembre 2025
Le PLF est déposé à l’Assemblée nationale (article 39 de la LOLF) au plus tard le premier mardi d’octobre, accompagné de certaines annexes (PAP notamment).
L’examen parlementaire du projet de loi de finances s’étale sur une période de près de trois mois, d’octobre à la mi-décembre.
Le PLF est d’abord examiné par l’Assemblée nationale en première lecture. La première partie (ressources et équilibre) et la seconde partie (crédits des missions) sont successivement discutées et votées, la LOLF empêchant que le débat de la seconde partie ne soit entamé avant l’adoption de la première partie.
La navette parlementaire conduit le PLF au Sénat. Si la commission mixte paritaire (CMP), qui se réunit à la suite du vote du Sénat, ne parvient pas à l’adoption d’un texte commun, le texte éventuellement adopté au Sénat est examiné en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, puis au Sénat pour revenir à l’Assemblée nationale en lecture définitive.
Au terme de cette procédure, le PLF est adopté par l’Assemblée nationale à la mi-décembre.
Une dernière phase éventuelle : la saisine du Conseil constitutionnel
En vertu de l’article 61 de la Constitution, 60 députés ou 60 sénateurs (ainsi que le Président de la République, le Premier ministre, ou les présidents des assemblées) peuvent saisir le Conseil constitutionnel sur la constitutionnalité du projet de loi de finances adopté à l’issue des débats.
La direction du Budget est chargée, avec la direction de la législation fiscale (DLF), de préparer les éléments de défense de la loi au regard des griefs soulevés par les requérants ainsi que des questions soulevées d’office par le Conseil, le cas échéant avec l’appui des ministères. Avec ces éléments, le Secrétariat général du Gouvernement peut rédiger le mémoire en défense.
Une fois promulguée, la loi de finances est publiée au Journal officiel au plus tard le 31 décembre.