Le budget vert : un outil de transparence au service de la transition écologique
Depuis 2020, l’élaboration du budget de l’État comprend une composante verte. Chaque année, en annexe du projet de loi finances, le Gouvernement publie un rapport, le budget vert, qui recense l’ensemble des dépenses ayant un impact favorable ou défavorable sur l’environnement.
Pourquoi un budget vert ?
L’idée est née lors du One planet summit de décembre 2017 au cours duquel l’OCDE a lancé, avec le soutien de la France, le « Paris collaborative on Green Budgeting ». Ce projet a pour vocation d’aider les États à développer une démarche de budgétisation environnementale. Le Parlement français en fait une obligation légale par la loi de finances du 28 décembre 2019 pour 2020.
La France a pris des engagements climatiques ambitieux lors des Accords de Paris en 2015. L’instauration d‘un Rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État permet de disposer d’un document unique, clair et accessible à tous pour vérifier que ces engagements soient traduits dans les choix budgétaires de l’État.
En 2019, une mission conjointe de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Commissariat général à l’environnement et au développement durable (CGEDD) a donc été chargée d’établir une méthodologie robuste pour cet outil. En septembre 2020, le Gouvernement publie son premier budget vert en annexe du PLF 2021. La France devient alors le premier pays à faire aboutir sa démarche de budgétisation environnementale.
Une mesure basée sur la cotation de chaque dépense selon son impact environnemental
Le budget vert est élaboré par le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des Risques et par la direction du Budget (DB), la direction de la Législation fiscale (DLF) et la direction générale du Trésor (DGT), rattachées au ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie et au ministère du Budget et des Comptes publics.
Reprenant la nomenclature du budget de l’État par destination, le groupe de travail évalue l’impact environnemental de chaque action du budget, c’est-à-dire de toutes les dépenses relevant de la norme de dépense de l’État et de la totalité des dépenses fiscales, en donnant une cotation selon six objectifs environnementaux :
- la lutte contre le changement climatique
- l’adaptation au changement climatique et la prévention des risques naturels
- la gestion de la ressource en eau
- la transition vers l’économie circulaire, la gestion des déchets et la prévention des risques technologiques
- la lutte contre les pollutions
- la préservation de la biodiversité et la protection des espaces naturels, agricoles et sylvicoles
Chaque action reçoit ensuite une notation générale selon la cotation des 6 axes :
- Globalement favorable : si tous les axes sont cotés favorablement, ou
favorablement et neutres - Globalement défavorable : si tous les axes sont cotés défavorablement, ou
défavorablement et neutres - Globalement mixte : si elle comprend des axes cotés à la fois favorablement et
défavorablement, et le cas échéant, neutres - Globalement neutre : si tous les axes sont cotés neutres.
Un exemple concret : l’action « aide au retrait des véhicules polluants », ou prime à la conversion. Cette action est cotée mixte car elle a un impact favorable sur la lutte contre le changement climatique et contre la pollution mais entraîne un renouvellement accéléré du parc automobile ce qui est coté défavorablement sur l’axe « Déchets ».
Enfin, certaines actions sont non-cotées lorsque le groupe de travail ne dispose pas d’informations suffisantes sur la destination des dépenses, comme pour les fonds versés aux collectivités ou à l’Union européenne, ou lorsque leur impact environnemental ne fait pas l’objet d’un consensus scientifique, telles que les dépenses liées au numérique.
Les résultats de la dernière édition du budget vert (PLF 2025)
Le projet loi de finances (PLF) pour 2025 comporte un total de 575,5 milliards d'euros (Md€) de dépenses budgétaires et fiscales qui ont été évaluées dans le cadre du budget vert :
- 33,4 Md€ sont cotées neutres
- 42,6 Md€ favorables
- 8,1 Md€ défavorables
- 4,7 Md€ mixtes
- 87,7 Md€ ne sont pas cotées.
En complément du rapport, l'ensemble des données est mis à disposition comme chaque année.
Comme l'an dernier, les justifications des cotations favorables, mixtes et défavorables sont également disponibles.
Voir aussi
- Les dernières éditions du budget vert
- Le rapport de la mission initiale IGF-CGEDD
- Les obligations assimilables du Trésor (OAT) vertes | Agence France Trésor)