Financer la transition écologique : ce que prévoit la SPAFTE dans le PLF 2026
Financer la transition écologique et la politique énergétique constitue une priorité stratégique pour la France, qui publie pour la deuxième année consécutive le document de Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et de la politique énergétique nationale (SPAFTE).
La stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique (SPAFTE), encadrée par l’article L.100‑1 A du code de l’énergie, présente les orientations nécessaires pour mobiliser efficacement les ressources privées et publiques, afin d’atteindre les objectifs fixés par les grandes stratégies nationales de transition écologiques[1]. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 confirme et amplifie cette ambition, en traduisant concrètement les objectifs de la France en matière de climat, d’énergie, de biodiversité ou encore de gestion des ressources naturelles.
Des avancées significatives sur l’environnement
La transition écologique en France repose sur des avancées déjà significatives, mais des défis majeurs demeurent. Entre 1990 et 2024, les émissions brutes de gaz à effet de serre ont diminué de 32,5 %, tandis que la production d’électricité décarbonée atteint désormais 95 % grâce au nucléaire, à l’hydraulique et aux énergies renouvelables. La qualité de l’air s’améliore, les espaces protégés doublent, et la consommation d’eau potable par habitant diminue. Cependant, le ralentissement de la baisse des émissions, la persistance de déchets plastiques et de pesticides, ou encore les tensions sur certaines ressources hydriques impliquent de poursuivre et d’accentuer les efforts entrepris.
Afin de mettre en œuvre cette transition, la stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique analyse les besoins d’investissement et les financements nécessaires à l’atteinte des objectifs de la France.
Des investissements privés et publics qui devront doubler d’ici 2030
En 2024, les investissements bas-carbone ont dépassé 113 milliards d’euros. Cela signifie qu’en 2024, 99 Md€ ont été investis dans des actifs privés, et 13 Md€ dans des actifs publics, indépendamment du financeur de ces investissements. L’État et les collectivités apportent en effet un soutien financier aux ménages et entreprises au-delà de leurs propres investissements.
Le secteur privé concentre l’essentiel des besoins d’investissement, en particulier pour l’électrification des véhicules, la rénovation énergétique et la production d’énergie bas-carbone, tandis que le secteur public se concentre sur la rénovation des bâtiments publics et les infrastructures de transport. Les financements privés et publics sont complémentaires : l’État finance certaines initiatives du privé et vice-versa, afin de maximiser l’efficacité des ressources mobilisées.
Pour atteindre les objectifs climatiques de 2030, ces investissements devront plus que doubler.
SPAFTE et PLF 2026
Le PLF 2026 prévoit des mesures concrètes pour accompagner les ménages et les entreprises dans leur transition. L’État renforce les aides aux acteurs vulnérables, cible les subventions vers les projets les plus efficients et met en œuvre des instruments fiscaux et réglementaires incitatifs. La fiscalité écologique évolue, afin d’inciter les entreprises à électrifier leur flotte de véhicule, ou sur les modes de traitement peu durables des déchets. Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) est amplifié pour encourager l’électrification des véhicules particuliers et professionnels, la rénovation des logements et l’installation de pompes à chaleur.
La SPAFTE souligne également la nécessité de réduire les investissements carbonés, qui s’élevaient à 96 Md€ en 2024, principalement en faveur des véhicules thermiques et de la construction neuve artificialisant les sols. Diminuer ces dépenses de 50 % d’ici 2030 est indispensable pour réduire l’empreinte carbone de la France et sa dépendance aux importations d’énergies fossiles. L’action publique accompagne ce mouvement en proposant des alternatives bas-carbone, tout en mobilisant les acteurs privés et les collectivités territoriales dans une approche partenariale.
Au-delà de la décarbonation, la stratégie de financement soutient la biodiversité, la gestion de l’eau, la réduction des pollutions et l’économie circulaire. Les acteurs publics et privés sont incités à investir dans ces secteurs grâce à un mélange de financements directs, d’instruments réglementaires et de signaux-prix adaptés. La SPAFTE rappelle que ces investissements permettent de limiter le coût des crises futures, d’améliorer la résilience nationale et d’assurer la prospérité à long terme.
En résumé, la SPAFTE, à travers le PLF 2026, illustre une mobilisation globale et structurée : elle coordonne les financements privés et publics, privilégie les actions efficaces et ciblées, et crée les conditions d’une transition écologique juste, soutenable et ambitieuse. La France poursuit ainsi l’objectif d’un modèle économique et énergétique décarboné, résilient et en cohérence avec ses engagements européens et internationaux.
[1] Notamment la Stratégie Nationale Bas Carbone, Plan National d’Adaptation au changement climatique, programmation Pluriannuelle de l’Énergie, Stratégie Nationale Biodiversité, Plan Eau, …
