Le leasing social : nouveau souffle pour la mobilité électrique des ménages les plus modestes et enjeux de maîtrise budgétaire
Devant le succès rencontré en 2024, le « leasing social » est reconduit en 2025, selon de nouvelles modalités de financement. Objectif : soutenir la mobilité des ménages tout en garantissant la soutenabilité budgétaire et environnementale du dispositif.
Un engouement au-delà des attentes en 2024, amenant à réinterroger le dispositif
Mis en œuvre à compter du 1er janvier 2024, le « leasing social » permet à des ménages aux revenus modestes de louer un véhicule électrique sous condition d’utiliser ce véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail situé à plus de 15 kilomètres de leur domicile.
Dès son ouverture, le dispositif a rencontré un succès exceptionnel, avec plus de 50 000 véhicules commandés en six semaines — un chiffre largement supérieur aux prévisions établies pour l’ensemble de l’année, lié à un niveau de subvention surcalibré rendant très attractif le dispositif.
En effet, le succès du leasing social s’est accompagné d’une forte tension budgétaire. Les crédits initialement inscrits en loi de finances initiale, fixés à 300 millions d’euros, ont été rapidement portés à 750 millions d’euros pour couvrir la demande, amenant la direction du Budget à réinterroger le dispositif.
Si ce niveau de soutien public a incontestablement favorisé l’accès à la mobilité électrique et contribué à l’accélération de la transition énergétique, il a également soulevé des interrogations sur sa pertinence économique. En rendant la location d’un véhicule individuel moins coûteuse que l’abonnement aux transports collectifs, le dispositif créait une distorsion tarifaire défavorable à la mobilité partagée et en contradiction avec les objectifs de sobriété énergétique fixés dans les politiques climatiques.
La direction du Budget a contribué à une refonte du financement pour 2025
Pour l’année 2025, la direction du Budget a piloté une refonte complète du mode de financement du leasing social.
L’objectif était de désengager les dépenses publiques tout en maintenant le bénéfice de l’aide pour les ménages et en définissant un modèle économique plus compatible avec les objectifs environnementaux.
Le dispositif est désormais financé par le marché des Certificats d’économies d’énergie (CEE), conformément à l’article L. 221-7 du code de l’énergie. Les ménages continuent à effectuer leurs démarches auprès de leur loueur habituel, mais la subvention n’est plus versée par l’État : elle provient désormais des fournisseurs d’énergie, dans le cadre de leurs obligations en matière d’économies d’énergie.
Cette évolution permet d’assurer la neutralité budgétaire pour les finances publiques, tout en garantissant la pérennité du dispositif au bénéfice des foyers modestes.
Pour finir, la direction du Budget a contribué à redéfinir le modèle économique de leasing social, avec un niveau de financement qui doit permettre d’assurer une meilleure cohérence avec le coût des transports collectifs et une conformité accrue avec les objectifs de transition écologique et de sobriété énergétique.
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