Le projet de loi de finances pour 2025
Le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand, et le ministre chargé du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, ont présenté en Conseil des ministres, le 11 octobre 2024, le projet de loi de finances pour 2025.
Ce texte s’inscrit dans une stratégie pluriannuelle de redressement des comptes publics, afin de ramener le déficit public à 5 % du PIB dès 2025, avec un objectif de retour sous les 3 % à l’horizon 2029.
Un effort budgétaire de 60 Md€ pour le redressement des finances publiques
Le PLF 2025 repose sur un effort budgétaire d’ampleur, à hauteur de 60 Md€ d’économies. Les mesures de consolidation porteront prioritairement sur la dépense, qui représente près de 57 % du PIB en France contre moins de 50 % en moyenne dans l’ensemble des pays européens en 2024. Sur les 60 Md€ d’économies à réaliser, les deux tiers (soit environ 40 Md€) seront portés par des mesures de réduction de la dépense publique.
Cet effort en dépense sera partagé entre l’État, ses opérateurs, les collectivités territoriales et les administrations de sécurité sociale.
En parallèle, les mesures de recettes représentent environ un tiers de l’effort total de consolidation des comptes publics, soit environ 20 Md€. Dans le cadre du partage de l’effort, une participation au redressement collectif sera demandée aux plus grandes entreprises (plus de 1 Md€ de chiffre d’affaires annuel, soit quelques centaines d’entreprises sur 4,5 millions d’entreprises au total) et aux plus hauts revenus (plus de 500 000 € de revenu fiscal de référence par an pour un couple, soit moins de 0,3 % des ménages imposables). Ces mesures seront ciblées, exceptionnelles et temporaires.
Accompagner le secteur agricole en sortie de crise
Par ailleurs, plusieurs mesures pérennes visent à soutenir le monde agricole face aux enjeux du changement climatique et du renouvellement des générations et à contribuer à notre souveraineté alimentaire.
Parmi ces mesures, peuvent être citées :
- la déduction pour épargne de précaution qui sera renforcée, en permettant l’exonération partielle en cas de mobilisation de l’épargne pour faire face à un aléa climatique ou naturel
- la déduction en faveur des stocks de vaches laitières et allaitantes qui sera rendue plus favorable en vue d’inciter à l’accroissement du cheptel bovin français.
Poursuivre la transition écologique
Pour soutenir les ménages et les entreprises face à la crise énergétique, l’État a mobilisé plusieurs leviers, dont un renoncement quasi-intégral aux recettes de l’accise sur l’électricité de 2022 à 2024, pour un coût d’environ 26 Md€.
A compter du 1er février 2025 , le projet de loi finances adapte les tarifs normaux d’accise pour garantir une baisse d’au moins 9 % du tarif réglementé de vente d’électricité
D’autre part, pour encourager la transition énergétique du parc automobile, les malus sur les émissions de CO2 applicables aux véhicules de tourisme seront renforcés et s’inscriront dans une perspective pluriannuelle pour offrir de la visibilité aux acteurs économiques.
Réduction des dépenses de l'État pour plus d'efficacité
Le projet de loi de finances pour 2025 présente une dépense totale sous norme de 490 Md€ sur le périmètre des dépenses de l’État (PDE), correspondant à une baisse en valeur de 2,5 Md€ à périmètre constant, pour la seconde année consécutive. Cette baisse témoigne de la volonté du Gouvernement de garantir le redressement des finances publiques. Cette évolution, dans un contexte marqué par une prévision d’inflation de +1,8 % en 2025 et par une forte dynamique de la dépense sur certains périmètres (évolution des charges de l’énergie, indexation des prestations sociales, rigidité de certaines programmations), reflète un effort transversal significatif – de l’ordre de 15 Md€ - de maîtrise de la dépense sur l’ensemble des budgets ministériels.
Redressement des finances sociales et contribution des collectivités
En 2025, la croissance des dépenses primaires en volume des administrations de sécurité sociale devrait ralentir pour atteindre +0,6 % contre +3,1 % en 2024. Cette croissance limitée s’explique par une stratégie de redressement résolu des finances sociales. Celle-ci passe notamment par une maîtrise accrue des dépenses les plus dynamiques et par la rationalisation des exonérations et réductions de prélèvements sociaux (dites « niches sociales »).
En 2025, les collectivités territoriales seront également amenées à participer à l’effort de redressement budgétaire afin de parvenir à l’objectif d’un déficit de -5,0 % en 2025. Cet effort sera proportionné au poids des collectivités territoriales dans la dépense publique et tiendra compte de leur situation financière.
Renforcement du pilotage des finances publiques
Enfin, le Gouvernement entend renforcer la gestion des finances publiques par des mesures de suivi régulier de l’évolution des comptes publics, de revue d’efficacité de la dépense et un plan de simplification et de modernisation du service public.