Paul, un rédacteur budgétaire au cœur de l'action
Dans les coulisses du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères avec Paul, rédacteur budgétaire à la direction des affaires financières.
Quels sont les temps forts de votre parcours ?
Mon parcours universitaire est à l’origine assez éloigné des questions budgétaires. J’ai d’abord obtenu un master en histoire, puis un autre en relations internationales avec une spécialisation sur l’Amérique latine. À cela s’ajoute une licence en langue espagnole. Sur le plan professionnel, j’ai débuté dans une école de commerce au sein du département des relations internationales comme chargé des échanges internationaux. J’ai ensuite occupé un poste de volontaire international au sein d’une ambassade en Espagne, où j’étais chargé de la coopération universitaire et responsable Campus France. C’est là que j’ai découvert l’administration publique et décidé de présenter le concours de l’IRA* à Metz.
Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir le métier de rédacteur budgétaire au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ?
À l’issue de ma formation à l’IRA, plusieurs options s’offraient à moi. Parmi elles, le poste de budgétaire à la direction des affaires financières du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a retenu mon attention. D’abord, parce qu’il me donnait l’opportunité de renouer avec des thématiques abordées dans mes précédentes expériences, la diplomatie culturelle et d’influence ou la gestion de budget que j’avais eu l’opportunité de construire comme responsable Campus France. Ensuite, car le poste offrait une perspective de missions enrichissantes, avec la participation aux conseils d’administration des opérateurs et la possibilité d’une collaboration avec des interlocuteurs variés.
Quelles sont vos missions principales ?
J’assure le suivi de trois programmes budgétaires au sein de la mission Aide publique au développement : le programme 209, dédié à la solidarité à l’égard des pays en développement, le programme 370, relatif à la restitution des biens mal acquis, et le programme 384, en cours de création, qui porte sur le Fonds de Solidarité pour le Développement.
Mon travail suit un cycle budgétaire bien structuré à travers lequel j’anime et coordonne, sur mon périmètre, l’activité des services en charge des questions budgétaire et j’effectue le bilan de l’année écoulée. Avec l’équipe, nous mettons en place et assurons la soutenabilité de la gestion en cours. Enfin nous coordonnons l’élaboration du budget de l’année suivante, dans sa phase administrative comme parlementaire. Ces étapes impliquent des tâches variées telles que l’ajustement des dépenses, la gestion des crédits restants et les réponses aux questions parlementaires.
Par ailleurs, nous participons à des négociations de haut niveau au sein de la direction du Budget, lors desquelles nous faisons valoir les intérêts des programmes dont nous avons la charge. Mes interlocuteurs principaux sont les agents du bureau des affaires étrangères et du développement, 7BAED. En parallèle, nous rédigeons et validons des documents budgétaires destinés au Parlement ou à la Cour des comptes. Enfin, je joue également, à titre personnel, un rôle en participant à la tutelle administrative et financière de certains opérateurs culturels ou organismes tels que l’Agence française de développement (AFD) ou Canal France International, agence française de développement médias.
Quels sont les défis du métier de budgétaire ?
Le principal défi est de traduire les priorités politiques en chiffres tout en respectant des échéances strictes. La négociation nécessite des dossiers bien argumentés pour défendre chaque demande de crédit. C’est un véritable défi d’adaptabilité, car nous devons constamment ajuster nos priorités face aux évolutions économiques et politiques. Cela a été particulièrement évident lors des négociations budgétaires avec la direction du Budget pour le PLF 2024. Nous avons obtenu une augmentation des crédits destinés à l’action extérieure de l’État, notamment pour soutenir les Français à l’étranger et la diplomatie d’influence.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait s’orienter vers ce métier ?
Il ne faut pas être intimidé par l’image parfois austère et technique que peuvent renvoyer les métiers qui touchent au pilotage budgétaire. La pratique de ce métier dépasse largement la connaissance de tableaux Excel. Avec de la formation et de l'accompagnement, il est possible de devenir rapidement autonome et opérationnel. Par ailleurs, c’est un poste central où l’on collabore avec tous les services métiers du ministère dans lequel on travaille.
À titre personnel, ce qui me satisfait le plus est de savoir que notre travail conditionne directement les actions futures du ministère. Si nos négociations aboutissent, le ministère que l’on sert pourra réaliser davantage de projets. C’est une véritable source de motivation.
IRA* : Institut Régional d’Administration